Lot Essay
« Mon père était un bon sculpteur ; moi aussi je voulais devenir sculpteur, j'aurais aimé être peintre, également, comme mon père, mais j'ai vite compris que ces termes artistiques précis ne me correspondaient pas et je me sentais plutôt comme un artiste spatial ». - Lucio Fontana
"My father was a good sculptor, I wanted to be a sculptor too, I would have liked to be a painter, too, like my grandfather, but I realised that these specific art terms are not for me and I felt like a Spatial artist." - Lucio Fontana
Présentée à la Galleria Blu de Milan entre 1970 et 1971 avant d'être abritée par la même collection particulière pendant plus de quarante ans, cette œuvre constitue un superbe exemple des sculptures spatiales de Lucio Fontana. Scintillant comme une constellation, ou un bloc de roche venu d'une autre planète, elle illustre parfaitement l'approche expérimentale de la céramique que cultive l'artiste, avec son étincelante surface aux reflets d'or et de cuivre parcourue d'incisions vigoureuses et dynamiques. Créés entre 1950 et 1958, les panneaux en terre cuite vernissée sont de fascinants laboratoires dans lesquels Fontana donne libre cours à ses idées révolutionnaires, éprouvant certains des concepts et des techniques qui habiteront ses toiles par la suite. La présente œuvre donne non seulement à voir les buchi (« trous ») qu'il introduit dans sa pratique au cours des années 1940, mais préfigure aussi les fentes dansantes et élancées qui évolueront vers ses tagli (« entailles ») durant les deux années suivantes. À travers ces gestes, Fontana aspire à refléter l'esprit de « l'ère spatiale » : en ouvrant ces brèches qui dévoilent le vide au-delà de la surface picturale, il cherche à dépasser les limites traditionnelles de la peinture et de la sculpture, au profit de « concepts spatiaux » qui fusionnent énergie, temps et mouvement.
« La question d'un art produit de manière purement instinctive est devenue plus Claire pour moi ; ni peinture ni sculpture, pas de lignes délimitées dans l'espace mais continuité de l'espace dans la matière ». - Lucio Fontana
La céramique joue un rôle fondamental dans la carrière de Fontana. Fils d'un sculpteur qui dirige un atelier réputé dans son Argentine natale, le jeune Fontana rejoint l'entreprise paternelle à l'âge de vingt-deux ans, où il se frotte bientôt au travail d'artistes comme Adolfo Wildt, Aristide Maillol ou Constantin Brâncuşi. C'est sur ce support qu'il mène ses premières recherches avec l'esthétique « spatialiste » durant les années 1930 : les dernières avancées de la science ont révélé la plasticité du temps et de l'espace, et la matière malléable de la céramique va permettre à Fontana de véhiculer l'essence même de ces découvertes dans sa sculpture. La présente série témoigne d'un intérêt renouvelé pour les propriétés de la céramique, leurs surfaces lustrées et accidentées annonçant les percutantes Nature (« natures ») que l'artiste initie en 1959. L'éclat éblouissant et la sophistication des textures de cette oeuvre-ci évoquent également les Barocchi (« baroques »), un ensemble de créations dans lesquelles Fontana tente de réverbérer les excès matériels de l'âge baroque. L'artiste estimait en effet que les idéaux de « l'ère spatiale » étaient dérivés de la liberté et du mouvement que l'esthétique baroque avait insuffés à la peinture et à la sculpture. Ici, la masse statique de terre cuite semble prendre vie, pareille à un corps céleste balayé par les éclaboussures de peinture et les incisions de l'artiste.
Held in the same private collection for over four decades, and shown at Galleria Blu, Milan between 1970 and 1971, the present work is an exquisite example of Lucio Fontana’s spatial sculptures. Shimmering like a constellation, or a slab of earth from another planet, it captures the rich experimental language that defined the artist’s engagement with ceramics, its sparkling gold and copper surface incised with vigorous, energetic marks. Created between 1950 and 1958, Fontana’s glazed terracotta panels became thrilling laboratories for his revolutionary ideas, featuring many of the techniques and concepts that would come to define his canvases. The present work not only showcases the buchi (‘holes’) that had first entered his practice during the 1940s, but also foreshadows the balletic, sweeping slashes that would evolve into his first tagli (‘cuts’) over the next two years. Through these gestures, Fontana hoped to match the spirit of the Space Age: by opening up the void beyond the picture plane, he sought to transcend the traditional categories of painting and sculpture, creating ‘spatial concepts’ that united time, energy and movement.
"The problem of making art instinctively became clearer to me; neither painting nor sculpture, nor lines delimited in space, but continuity of space in matter." - Lucio Fontana
Ceramics played a vital role in Fontana’s practice. His father was a sculptor, and had run a successful studio in his native Argentina: the young Fontana had joined the firm at the age of 22, and would later engage with the work of artists such as Adolfo Wildt, Aristide Maillol and Constantin Brâncuşi. It was ultimately through this medium that Fontana first began to explore the aesthetics of ‘Spatialism’ during the 1930s: advances in science had revealed the plasticity of time and space, and the malleability of ceramics allowed him to channel the spirit of these discoveries into art. The present series of works marked a renewed interest in its properties, their lustrous carved surfaces paving the way for the ground-breaking series of Nature (‘natures’) began in 1959. The present work’s dazzling, virtuosic textures, meanwhile, also resonate with Fontana’s contemporaneous series of barocchi (baroque), which sought to match the material excesses of the Baroque era. Fontana believed that the aesthetics of this period had foreshadowed the ideals of the Space Age, injecting both painting and sculpture with a sense of movement and freedom. Here, the static, earthbound slab of terracotta seems to come alive, animated by the artist’s sweeping incisions and lyrical splashes of paint.
"My father was a good sculptor, I wanted to be a sculptor too, I would have liked to be a painter, too, like my grandfather, but I realised that these specific art terms are not for me and I felt like a Spatial artist." - Lucio Fontana
Présentée à la Galleria Blu de Milan entre 1970 et 1971 avant d'être abritée par la même collection particulière pendant plus de quarante ans, cette œuvre constitue un superbe exemple des sculptures spatiales de Lucio Fontana. Scintillant comme une constellation, ou un bloc de roche venu d'une autre planète, elle illustre parfaitement l'approche expérimentale de la céramique que cultive l'artiste, avec son étincelante surface aux reflets d'or et de cuivre parcourue d'incisions vigoureuses et dynamiques. Créés entre 1950 et 1958, les panneaux en terre cuite vernissée sont de fascinants laboratoires dans lesquels Fontana donne libre cours à ses idées révolutionnaires, éprouvant certains des concepts et des techniques qui habiteront ses toiles par la suite. La présente œuvre donne non seulement à voir les buchi (« trous ») qu'il introduit dans sa pratique au cours des années 1940, mais préfigure aussi les fentes dansantes et élancées qui évolueront vers ses tagli (« entailles ») durant les deux années suivantes. À travers ces gestes, Fontana aspire à refléter l'esprit de « l'ère spatiale » : en ouvrant ces brèches qui dévoilent le vide au-delà de la surface picturale, il cherche à dépasser les limites traditionnelles de la peinture et de la sculpture, au profit de « concepts spatiaux » qui fusionnent énergie, temps et mouvement.
« La question d'un art produit de manière purement instinctive est devenue plus Claire pour moi ; ni peinture ni sculpture, pas de lignes délimitées dans l'espace mais continuité de l'espace dans la matière ». - Lucio Fontana
La céramique joue un rôle fondamental dans la carrière de Fontana. Fils d'un sculpteur qui dirige un atelier réputé dans son Argentine natale, le jeune Fontana rejoint l'entreprise paternelle à l'âge de vingt-deux ans, où il se frotte bientôt au travail d'artistes comme Adolfo Wildt, Aristide Maillol ou Constantin Brâncuşi. C'est sur ce support qu'il mène ses premières recherches avec l'esthétique « spatialiste » durant les années 1930 : les dernières avancées de la science ont révélé la plasticité du temps et de l'espace, et la matière malléable de la céramique va permettre à Fontana de véhiculer l'essence même de ces découvertes dans sa sculpture. La présente série témoigne d'un intérêt renouvelé pour les propriétés de la céramique, leurs surfaces lustrées et accidentées annonçant les percutantes Nature (« natures ») que l'artiste initie en 1959. L'éclat éblouissant et la sophistication des textures de cette oeuvre-ci évoquent également les Barocchi (« baroques »), un ensemble de créations dans lesquelles Fontana tente de réverbérer les excès matériels de l'âge baroque. L'artiste estimait en effet que les idéaux de « l'ère spatiale » étaient dérivés de la liberté et du mouvement que l'esthétique baroque avait insuffés à la peinture et à la sculpture. Ici, la masse statique de terre cuite semble prendre vie, pareille à un corps céleste balayé par les éclaboussures de peinture et les incisions de l'artiste.
Held in the same private collection for over four decades, and shown at Galleria Blu, Milan between 1970 and 1971, the present work is an exquisite example of Lucio Fontana’s spatial sculptures. Shimmering like a constellation, or a slab of earth from another planet, it captures the rich experimental language that defined the artist’s engagement with ceramics, its sparkling gold and copper surface incised with vigorous, energetic marks. Created between 1950 and 1958, Fontana’s glazed terracotta panels became thrilling laboratories for his revolutionary ideas, featuring many of the techniques and concepts that would come to define his canvases. The present work not only showcases the buchi (‘holes’) that had first entered his practice during the 1940s, but also foreshadows the balletic, sweeping slashes that would evolve into his first tagli (‘cuts’) over the next two years. Through these gestures, Fontana hoped to match the spirit of the Space Age: by opening up the void beyond the picture plane, he sought to transcend the traditional categories of painting and sculpture, creating ‘spatial concepts’ that united time, energy and movement.
"The problem of making art instinctively became clearer to me; neither painting nor sculpture, nor lines delimited in space, but continuity of space in matter." - Lucio Fontana
Ceramics played a vital role in Fontana’s practice. His father was a sculptor, and had run a successful studio in his native Argentina: the young Fontana had joined the firm at the age of 22, and would later engage with the work of artists such as Adolfo Wildt, Aristide Maillol and Constantin Brâncuşi. It was ultimately through this medium that Fontana first began to explore the aesthetics of ‘Spatialism’ during the 1930s: advances in science had revealed the plasticity of time and space, and the malleability of ceramics allowed him to channel the spirit of these discoveries into art. The present series of works marked a renewed interest in its properties, their lustrous carved surfaces paving the way for the ground-breaking series of Nature (‘natures’) began in 1959. The present work’s dazzling, virtuosic textures, meanwhile, also resonate with Fontana’s contemporaneous series of barocchi (baroque), which sought to match the material excesses of the Baroque era. Fontana believed that the aesthetics of this period had foreshadowed the ideals of the Space Age, injecting both painting and sculpture with a sense of movement and freedom. Here, the static, earthbound slab of terracotta seems to come alive, animated by the artist’s sweeping incisions and lyrical splashes of paint.