Lot Essay
« Mon travail est habité par l'intention que l'artiste ou l'auteur d'une oeuvre ne soit rien de plus qu'un spectateur privilégié. C'est pour cette raison que je dis que l'œuvre est quelque chose qui se révèle à son auteur dans un sens presque platonique. L'œuvre existe déjà : l'auteur intervient simplement pour la démasquer, pour la rendre crédible. L'auteur est quelqu'un qui lève le rideau sur une scène qui ne demande qu'à être révélée...» - Giulio Paolini
"There exists in my work the intention that the author or artist of a given work is nothing more than a privileged spectator. It is because of this factor that I say the work is something that reveals itself to the author in a somewhat Platonic sense. The work already exists; the author intervenes to unmask it, to render it credible. The author is someone who raises the curtain on a scene which awaits revelation…" - Giulio Paolini
Mimesis, tautology and questions of authorship and its relationship to the work of art are all features that have played a defining role in Giulio Paolini’s work since its beginnings in the early 1960s. Once forming part of Gian Enzo Sperone’s personal collection, Titolo II (Title II) of 1968-1971 is no exception. It is also one of the first of a series of increasingly anthological and self-referential creations directly addressing the progress and historical development of his own work that Paolini began to make in the early 1970s.
La mimesis, la tautologie et le rapport entre l'objet d'art et son auteur sont des questions qui ont joué un rôle essentiel dans l'oeuvre de Giulio Paolini depuis ses débuts, au commencement des années 1960. Cette oeuvre de 1968-71, autrefois conservée dans la collection particulière du grand galeriste Gian Enzo Sperone, ne fait pas exception. Titolo II (Titre II) est l'une des premières oeuvres d'une longue suite de créations toujours plus anthologiques, plus autoréférentielles, que Paolini entame au début des années 1970, et qui font directement allusion à l'histoire et à l'évolution de sa propre trajectoire artistique.
Comme le laisse entendre son titre éponyme, Titolo II comporte une liste manuscrite de noms marqués (à l'encre, en majuscules détachées, isolées) sur deux grandes feuilles de papier qui ont été disposées côte à côte comme les pages d'un livre ouvert, puis étendues sur une toile. Dans ce champ de lettres éparses, espacées de façon régulière sur le support, l'écriture de Paolini prend une dimension picturale.
Visuellement, l'ensemble donne, au premier coup d'oeil, l'impression d'une grille minimaliste complexe, foisonnant de données alphabétiques quasi-indéchiffrables. Or il s'agit, en réalité, d'une forme d'autoportrait. Chacun de ces noms, inscrits en ordre alphabétique, correspond à une entrée du carnet d'adresses professionnel de l'artiste, où sont répertoriés les coordonnées de ses amis, collègues et autres relations de travail. Titolo II est la deuxième oeuvre de ce genre à voir le jour. Réalisée en 1967-1968, la variante antérieure affiche une liste plus courte de contacts, proportionnelle à l'étendue du réseau professionnel de Paolini à ce moment-là. En 1971, la liste s'est inévitablement étoffée à l'aune de ses rencontres et de l'avancement de sa carrière. Dans la présente oeuvre, l'espace entre chaque lettre s'est donc réduit et la composition qui en résulte s'avère plus condensée. Deux contacts de la liste d'origine ont toutefois disparu de cette seconde version : Lucio Fontana et Pino Pascali, décédés entre-temps.
Mimesis, tautology and questions of authorship and its relationship to the work of art are all features that have played a defining role in Giulio Paolini’s work since its beginnings in the early 1960s. Once forming part of Gian Enzo Sperone’s personal collection, Titolo II (Title II) of 1968-1971 is no exception. It is also one of the first of a series of increasingly anthological and self-referential creations directly addressing the progress and historical development of his own work that Paolini began to make in the early 1970s.
As its eponymous title suggests, Titolo II comprises a hand-written list of names (rendered in ink as individual capital letters in space) on two large sheets of paper that have been laid out like the pages of a book and then laid down on canvas. With its field of individual letters isolated in pictorial space, Paolini’s writing becomes pictorial while the visual impression of this work appears, at first sight, to be a complex Minimalist grid of near-incomprehensible alphabetical data. It is, however, a kind of self-portrait. Each name that has been written out in alphabetical order corresponds to the list of the names of friends, colleagues and contacts from Paolini’s work notebook. Titolo II is the second of such works to be made. An earlier version from 1967-1968, comprising of a shorter list of names corresponded to Paolini’s artistic contacts from those years. By 1971, this list had inevitably grown longer as his career and experience widened, and so, correspondingly, the space between the individual letters forming the list of names in this work became smaller and the resultant pictorial image more condensed. Two names from the original list of 1968, however, do not appear in this second version, because they had died in the interim: Lucio Fontana and Pino Pascali.
"There exists in my work the intention that the author or artist of a given work is nothing more than a privileged spectator. It is because of this factor that I say the work is something that reveals itself to the author in a somewhat Platonic sense. The work already exists; the author intervenes to unmask it, to render it credible. The author is someone who raises the curtain on a scene which awaits revelation…" - Giulio Paolini
Mimesis, tautology and questions of authorship and its relationship to the work of art are all features that have played a defining role in Giulio Paolini’s work since its beginnings in the early 1960s. Once forming part of Gian Enzo Sperone’s personal collection, Titolo II (Title II) of 1968-1971 is no exception. It is also one of the first of a series of increasingly anthological and self-referential creations directly addressing the progress and historical development of his own work that Paolini began to make in the early 1970s.
La mimesis, la tautologie et le rapport entre l'objet d'art et son auteur sont des questions qui ont joué un rôle essentiel dans l'oeuvre de Giulio Paolini depuis ses débuts, au commencement des années 1960. Cette oeuvre de 1968-71, autrefois conservée dans la collection particulière du grand galeriste Gian Enzo Sperone, ne fait pas exception. Titolo II (Titre II) est l'une des premières oeuvres d'une longue suite de créations toujours plus anthologiques, plus autoréférentielles, que Paolini entame au début des années 1970, et qui font directement allusion à l'histoire et à l'évolution de sa propre trajectoire artistique.
Comme le laisse entendre son titre éponyme, Titolo II comporte une liste manuscrite de noms marqués (à l'encre, en majuscules détachées, isolées) sur deux grandes feuilles de papier qui ont été disposées côte à côte comme les pages d'un livre ouvert, puis étendues sur une toile. Dans ce champ de lettres éparses, espacées de façon régulière sur le support, l'écriture de Paolini prend une dimension picturale.
Visuellement, l'ensemble donne, au premier coup d'oeil, l'impression d'une grille minimaliste complexe, foisonnant de données alphabétiques quasi-indéchiffrables. Or il s'agit, en réalité, d'une forme d'autoportrait. Chacun de ces noms, inscrits en ordre alphabétique, correspond à une entrée du carnet d'adresses professionnel de l'artiste, où sont répertoriés les coordonnées de ses amis, collègues et autres relations de travail. Titolo II est la deuxième oeuvre de ce genre à voir le jour. Réalisée en 1967-1968, la variante antérieure affiche une liste plus courte de contacts, proportionnelle à l'étendue du réseau professionnel de Paolini à ce moment-là. En 1971, la liste s'est inévitablement étoffée à l'aune de ses rencontres et de l'avancement de sa carrière. Dans la présente oeuvre, l'espace entre chaque lettre s'est donc réduit et la composition qui en résulte s'avère plus condensée. Deux contacts de la liste d'origine ont toutefois disparu de cette seconde version : Lucio Fontana et Pino Pascali, décédés entre-temps.
Mimesis, tautology and questions of authorship and its relationship to the work of art are all features that have played a defining role in Giulio Paolini’s work since its beginnings in the early 1960s. Once forming part of Gian Enzo Sperone’s personal collection, Titolo II (Title II) of 1968-1971 is no exception. It is also one of the first of a series of increasingly anthological and self-referential creations directly addressing the progress and historical development of his own work that Paolini began to make in the early 1970s.
As its eponymous title suggests, Titolo II comprises a hand-written list of names (rendered in ink as individual capital letters in space) on two large sheets of paper that have been laid out like the pages of a book and then laid down on canvas. With its field of individual letters isolated in pictorial space, Paolini’s writing becomes pictorial while the visual impression of this work appears, at first sight, to be a complex Minimalist grid of near-incomprehensible alphabetical data. It is, however, a kind of self-portrait. Each name that has been written out in alphabetical order corresponds to the list of the names of friends, colleagues and contacts from Paolini’s work notebook. Titolo II is the second of such works to be made. An earlier version from 1967-1968, comprising of a shorter list of names corresponded to Paolini’s artistic contacts from those years. By 1971, this list had inevitably grown longer as his career and experience widened, and so, correspondingly, the space between the individual letters forming the list of names in this work became smaller and the resultant pictorial image more condensed. Two names from the original list of 1968, however, do not appear in this second version, because they had died in the interim: Lucio Fontana and Pino Pascali.