Lot Essay
« L'artiste absorbe ce qu'il voit dans la nature et le peaufine dans son esprit. C'est la puissance de l'imagination de l'artiste, sa sensibilité et son caractère intérieur qui se révèlent sur la toile. C'est là que les concepts de la peinture chinoise et de la peinture abstraite se rejoignent très clairement ». - Chu Teh-Chun
“The artist absorbs what he sees in nature and refines it in his mind, and it is the power of the artist's imagination, his sensitivity and his inner character that is revealed on the canvas. This is where the concepts of Chinese painting and abstract painting come together very clearly.” - Chu Teh-Chun
« J'ai une passion pour la peinture. Ainsi, je laisse souvent vagabonder mon imagination à la recherche de choses belles et agréables. Inspiré par la nature et, de temps à autre, par ma propre réflexion et ma compréhension de l'art, je peins sans relâche depuis 60 ans. Grâce à mon expérience, j'ai progressivement atteint un stade où je peins sans effort, me perdant dans le processus créatif. Le flot de mes sentiments s'écoule naturellement. J'y prends de plus en plus de plaisir chaque jour qui passe ». - Chu Teh-Chun.
Le début des années 1990 a été une période importante pour Chu The-Chun, tant dans sa vie personnelle que dans son parcours artistique. Tout d'abord, Chu et sa famille ont déménagé dans une maison à Vitry-sur-Seine, dotée d'un studio spacieux et d'un grand bureau, ce qui a permis à l'artiste de travailler sur des toiles de plus grand format et de poursuivre sa pratique de la calligraphie. La vie tranquille dans la banlieue sud-est de Paris a permis à Chu de renouer avec la nature qu'il aimait tant. Ensuite, lors de ses voyages à travers l'Europe, Chu a redécouvert les tableaux des grands maîtres du clair-obscur, tels que Rembrandt, Titien et Goya, et été profondément fasciné par le contraste de l'ombre et de la lumière. Les blocs de couleur, qui apparaissent massivement dans ses œuvres dans les années 1960, reviennent sur sa toile avec une attention plus méticuleuse portée à la lumière et aux contrastes.
À l'époque, Chu était déjà largement reconnu au niveau international, avec de nombreuses expositions en Europe et en Asie. Des décennies de pratique ont fait mûrir ses techniques, et ce magnifique tableau Les cuivres de l'aube, peint en 1994, est l'un des meilleurs exemples de la création artistique de Chu Teh-Chun à cette époque. L'aube est l'un des thèmes favoris de l'artiste car elle est le symbole de l'espoir et de la vitalité. Dans cette œuvre, l'artiste a utilisé plus d'une douzaine de nuances de couleurs, telles que la crème, l'orange, le jaune, le brun et le bleu, pour dépeindre le paysage éclatant du soleil qui se lève lentement sur la mer, d'une manière puissante et poétique. L'utilisation de diverses couleurs a créé le contraste entre l'ombre et la lumière, mais celles-ci se fondent harmonieusement les unes dans les autres, ajoutant chaleur et profondeur à la toile. Les coups de pinceau structurés mais fluides, réalisés par l'artiste presque à la manière d'une aquarelle, ajoutant à la fois force et transparence à la toile, sont une véritable démonstration de l'habileté calligraphique de Chu et sont caractéristiques de son style.
Né en 1920 dans la province de Jiangsu, en Chine, Chu The-Chu a grandi dans une famille aisée de médecins qui collectionnaient également la peinture traditionnelle chinoise. Naturellement, il s'intéresse à la peinture et à la calligraphie chinoise dès son plus jeune âge et poursuit sa passion pour l'art avec les encouragements et le soutien de sa famille. À l'âge de 15 ans, Chu est admis à l'Académie des Beaux-Arts de Hangzhou où il est initié aux œuvres de peintres occidentaux tels que Renoir, Matisse, Picasso et Cézanne—c’est là qu’il découvre un tout autre type d'art. Après avoir obtenu son diplôme, Chu passe une décennie et demie à enseigner à l'Université centrale de Nanjing et à l'Université normale nationale de Taiwan. En 1955, il embarque sur un bateau pour la France, désireux de trouver sa propre voie artistique et d'étudier davantage l'art occidental.
« Je suis venu à Paris au printemps 1955 pour chercher la réponse à un profond désir. J'avais besoin d'y trouver ma propre voie, en apprenant et en pratiquant la peinture occidentale ». - Chu Teh-Chun.
Installé dans le Quartier Latin, au cœur de Paris, Chu fréquente l'Académie de la Grande Chaumière, où il fait la connaissance d'autres artistes chinois, tels que Sanyu, Pan Yuliang. Il retrouve également à Paris Zao Wou-Ki, un de ses vieux amis de l'École nationale des beaux-arts de Hangzhou. Peu après son installation à Paris, Chu The-Chun a visité ce qui pourrait être l'exposition la plus significative et la plus marquante de sa vie : c’est ainsi qu’il a découvert des œuvres de Nicolas de Staël lors de la rétrospective de ce dernier au Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Profondément touché par les œuvres de ce dernier, cette exposition marque le tournant vers l'abstraction dans la carrière artistique de Chu, et sera déterminante dans toute son œuvre pour les décennies à venir.
“I have a passion for painting. So, I often allow my imagination wander in order to pursue nice and beautiful things. Inspired by nature and, from time to time, my own reflection and understanding of the art, I have been painting tirelessly for 60 years. With the benefits of experience, I have gradually reached a stage where I paint effortlessly, losing myself in the creative process. My stream of feelings flows naturally. I enjoy it more with each passing day”. - Chu Teh-Chun.
The early 1990s were an important period for Chu The-Chun, both in his personal life and his artistic journey. First, Chu and his family moved to a house in Vitry-sur-Seine with a spacious studio and a large office, allowing the artist to work on larger-size canvas and to continue his calligraphy practice. The tranquil life in the southeastern suburbs of Paris reunited Chu with the nature he loved so dearly. Secondly, during his trips throughout Europe, Chu rediscovered paintings by the great masters of chiaroscuro, such as Rembrandt, Titien and Goya and was deeply fascinated by the contrast of light and shade. The blocks of colour, which appeared massively in his works in the 1960s, returned to his canvas with a more meticulous focus on light and contrasts.
At the time, Chu was already widely recognized internationally with numerous exhibitions held in Europe and in Asia. Decades of practices matured his technics, and this magnificent piece, Les cuivres de l’aube, painted in 1994, is one of the best examples of Chu Teh-Chun’s artistic creation of that period. Dawn is one of the artist’s favorite themes as it is the symbol of hope and vitality. In the present work, the artist used dozens of coloured overtones, such as cream, orange, yellow, brown and blue to depict the glamourous landscape of sun slowly rises over the sea in a powerful yet poetic way. The use of diverse colours created the contrast between light and shade yet they are merged so harmoniously one with another, adding warmth and depth to the canvas. The structured yet free-flowing brushstrokes, painted by the artist almost in a way of watercolor, added both strength and transparency to the canvas, are a true demonstration of Chu’s calligraphic skill and characteristic of his style.
Born in 1920 in the Jiangsu province of China, Chu The-Chu grow up in a wealthy family of medical doctors who also collected traditional Chinese painting. Naturally, he developed interest in Chinese painting and calligraphy at a very young age and has pursued his passion in Art with encouragement and support from his family. At the age of 15, Chu was admitted to the Hangzhou Academy of Fine Art where he was first introduced to works by western painters such as Renoir, Matisse, Picasso and Cézanne, and discovered a completely different kind of art. After his graduation, Chu spent one and half decades teaching at the Nanjing Central University and National Taiwan Normal University. In 1955, he embarked on a ship to France, eager to find his own artistic path and further study western art.
“I came to Paris in the spring of 1955 to find the response to a profound yearning. I needed to find my own path there, through learning about and practicing western painting” - Chu Teh-Chun.
Settled down in the Latin Quarter at the heart of Paris, Chu attended the Académie de la Grande Chaumière, where he made acquittances with other fellow Chinses artists, such as Sanyu, Pan Yuliang. He also reunited with Zao Wou-Ki in Paris, one of his old friends from National School of Fine Arts in Hangzhou. Shortly after his installation in Paris, Chu The-Chun visited what could be the most meaningful and impactful exhibition of his life: he discovered works by Nicolas de Staël at the latter’s retrospective exhibition at the Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, and was profoundly touched by Staël’s works. This exhibition marked the turning point towards abstraction in Chu’s artistic career, and was determinant in all his work for decades to come.
“The artist absorbs what he sees in nature and refines it in his mind, and it is the power of the artist's imagination, his sensitivity and his inner character that is revealed on the canvas. This is where the concepts of Chinese painting and abstract painting come together very clearly.” - Chu Teh-Chun
« J'ai une passion pour la peinture. Ainsi, je laisse souvent vagabonder mon imagination à la recherche de choses belles et agréables. Inspiré par la nature et, de temps à autre, par ma propre réflexion et ma compréhension de l'art, je peins sans relâche depuis 60 ans. Grâce à mon expérience, j'ai progressivement atteint un stade où je peins sans effort, me perdant dans le processus créatif. Le flot de mes sentiments s'écoule naturellement. J'y prends de plus en plus de plaisir chaque jour qui passe ». - Chu Teh-Chun.
Le début des années 1990 a été une période importante pour Chu The-Chun, tant dans sa vie personnelle que dans son parcours artistique. Tout d'abord, Chu et sa famille ont déménagé dans une maison à Vitry-sur-Seine, dotée d'un studio spacieux et d'un grand bureau, ce qui a permis à l'artiste de travailler sur des toiles de plus grand format et de poursuivre sa pratique de la calligraphie. La vie tranquille dans la banlieue sud-est de Paris a permis à Chu de renouer avec la nature qu'il aimait tant. Ensuite, lors de ses voyages à travers l'Europe, Chu a redécouvert les tableaux des grands maîtres du clair-obscur, tels que Rembrandt, Titien et Goya, et été profondément fasciné par le contraste de l'ombre et de la lumière. Les blocs de couleur, qui apparaissent massivement dans ses œuvres dans les années 1960, reviennent sur sa toile avec une attention plus méticuleuse portée à la lumière et aux contrastes.
À l'époque, Chu était déjà largement reconnu au niveau international, avec de nombreuses expositions en Europe et en Asie. Des décennies de pratique ont fait mûrir ses techniques, et ce magnifique tableau Les cuivres de l'aube, peint en 1994, est l'un des meilleurs exemples de la création artistique de Chu Teh-Chun à cette époque. L'aube est l'un des thèmes favoris de l'artiste car elle est le symbole de l'espoir et de la vitalité. Dans cette œuvre, l'artiste a utilisé plus d'une douzaine de nuances de couleurs, telles que la crème, l'orange, le jaune, le brun et le bleu, pour dépeindre le paysage éclatant du soleil qui se lève lentement sur la mer, d'une manière puissante et poétique. L'utilisation de diverses couleurs a créé le contraste entre l'ombre et la lumière, mais celles-ci se fondent harmonieusement les unes dans les autres, ajoutant chaleur et profondeur à la toile. Les coups de pinceau structurés mais fluides, réalisés par l'artiste presque à la manière d'une aquarelle, ajoutant à la fois force et transparence à la toile, sont une véritable démonstration de l'habileté calligraphique de Chu et sont caractéristiques de son style.
Né en 1920 dans la province de Jiangsu, en Chine, Chu The-Chu a grandi dans une famille aisée de médecins qui collectionnaient également la peinture traditionnelle chinoise. Naturellement, il s'intéresse à la peinture et à la calligraphie chinoise dès son plus jeune âge et poursuit sa passion pour l'art avec les encouragements et le soutien de sa famille. À l'âge de 15 ans, Chu est admis à l'Académie des Beaux-Arts de Hangzhou où il est initié aux œuvres de peintres occidentaux tels que Renoir, Matisse, Picasso et Cézanne—c’est là qu’il découvre un tout autre type d'art. Après avoir obtenu son diplôme, Chu passe une décennie et demie à enseigner à l'Université centrale de Nanjing et à l'Université normale nationale de Taiwan. En 1955, il embarque sur un bateau pour la France, désireux de trouver sa propre voie artistique et d'étudier davantage l'art occidental.
« Je suis venu à Paris au printemps 1955 pour chercher la réponse à un profond désir. J'avais besoin d'y trouver ma propre voie, en apprenant et en pratiquant la peinture occidentale ». - Chu Teh-Chun.
Installé dans le Quartier Latin, au cœur de Paris, Chu fréquente l'Académie de la Grande Chaumière, où il fait la connaissance d'autres artistes chinois, tels que Sanyu, Pan Yuliang. Il retrouve également à Paris Zao Wou-Ki, un de ses vieux amis de l'École nationale des beaux-arts de Hangzhou. Peu après son installation à Paris, Chu The-Chun a visité ce qui pourrait être l'exposition la plus significative et la plus marquante de sa vie : c’est ainsi qu’il a découvert des œuvres de Nicolas de Staël lors de la rétrospective de ce dernier au Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Profondément touché par les œuvres de ce dernier, cette exposition marque le tournant vers l'abstraction dans la carrière artistique de Chu, et sera déterminante dans toute son œuvre pour les décennies à venir.
“I have a passion for painting. So, I often allow my imagination wander in order to pursue nice and beautiful things. Inspired by nature and, from time to time, my own reflection and understanding of the art, I have been painting tirelessly for 60 years. With the benefits of experience, I have gradually reached a stage where I paint effortlessly, losing myself in the creative process. My stream of feelings flows naturally. I enjoy it more with each passing day”. - Chu Teh-Chun.
The early 1990s were an important period for Chu The-Chun, both in his personal life and his artistic journey. First, Chu and his family moved to a house in Vitry-sur-Seine with a spacious studio and a large office, allowing the artist to work on larger-size canvas and to continue his calligraphy practice. The tranquil life in the southeastern suburbs of Paris reunited Chu with the nature he loved so dearly. Secondly, during his trips throughout Europe, Chu rediscovered paintings by the great masters of chiaroscuro, such as Rembrandt, Titien and Goya and was deeply fascinated by the contrast of light and shade. The blocks of colour, which appeared massively in his works in the 1960s, returned to his canvas with a more meticulous focus on light and contrasts.
At the time, Chu was already widely recognized internationally with numerous exhibitions held in Europe and in Asia. Decades of practices matured his technics, and this magnificent piece, Les cuivres de l’aube, painted in 1994, is one of the best examples of Chu Teh-Chun’s artistic creation of that period. Dawn is one of the artist’s favorite themes as it is the symbol of hope and vitality. In the present work, the artist used dozens of coloured overtones, such as cream, orange, yellow, brown and blue to depict the glamourous landscape of sun slowly rises over the sea in a powerful yet poetic way. The use of diverse colours created the contrast between light and shade yet they are merged so harmoniously one with another, adding warmth and depth to the canvas. The structured yet free-flowing brushstrokes, painted by the artist almost in a way of watercolor, added both strength and transparency to the canvas, are a true demonstration of Chu’s calligraphic skill and characteristic of his style.
Born in 1920 in the Jiangsu province of China, Chu The-Chu grow up in a wealthy family of medical doctors who also collected traditional Chinese painting. Naturally, he developed interest in Chinese painting and calligraphy at a very young age and has pursued his passion in Art with encouragement and support from his family. At the age of 15, Chu was admitted to the Hangzhou Academy of Fine Art where he was first introduced to works by western painters such as Renoir, Matisse, Picasso and Cézanne, and discovered a completely different kind of art. After his graduation, Chu spent one and half decades teaching at the Nanjing Central University and National Taiwan Normal University. In 1955, he embarked on a ship to France, eager to find his own artistic path and further study western art.
“I came to Paris in the spring of 1955 to find the response to a profound yearning. I needed to find my own path there, through learning about and practicing western painting” - Chu Teh-Chun.
Settled down in the Latin Quarter at the heart of Paris, Chu attended the Académie de la Grande Chaumière, where he made acquittances with other fellow Chinses artists, such as Sanyu, Pan Yuliang. He also reunited with Zao Wou-Ki in Paris, one of his old friends from National School of Fine Arts in Hangzhou. Shortly after his installation in Paris, Chu The-Chun visited what could be the most meaningful and impactful exhibition of his life: he discovered works by Nicolas de Staël at the latter’s retrospective exhibition at the Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, and was profoundly touched by Staël’s works. This exhibition marked the turning point towards abstraction in Chu’s artistic career, and was determinant in all his work for decades to come.