Details
Pablo Picasso (1881-1973)
Nature morte au verre
indistinctement daté 'Dimanche 25 novembre 1945' (au revers)
collage de papiers colorés et crayon gras sur papier fort
18.3 x 34 cm.
Exécuté le 25 novembre 1945
indistinctly dated 'Dimanche 25 novembre 1945' (on the reverse)
coloured paper collage and wax crayon on card
7 1/4 x 13 1/2 in.
Executed on 25 November 1945
Provenance
Marie-Thérèse Walter, Paris.
Galerie Jan Krugier, Genève (avant 1973).
Galerie Beyeler, Bâle (acquis auprès de celle-ci en février 1984.
Collection particulière, Suisse (acquis auprès de celle-ci en janvier 1989).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Exhibited
Genève, Galerie Jan Krugier, Une Collection Picasso, Œuvres de 1937 à 1946, Huiles, Gouaches, Dessins, Collages et découpages, décembre 1973, no. 53 (illustré en couleurs, pl. 53).
Bâle, Galerie Beyeler, Petits formats, mai-juillet 1978, no. 122 (illustré en couleurs; décrit comme 'collage et fusain').
Bâle, Galerie Beyeler, Der stille Dialog, das Stilleben im 20. Jahrhundert, octobre 1978-février 1979, no. 90 (décrit comme 'collage et fusain').
Londres, Annely Juda Fine Art et New York, Helen Serger/La Boétie, Inc., Collage and Reliefs, 1910-1945, juin-décembre 1982, p. 50, no. 49 (illustré, p. 51).
Special Notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite").
If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5%
inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer.
It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot
outside the European Union within the legal time limit.
(Please refer to section VAT refunds)
Further Details
« Les objets que Picasso peint, ou plutôt ce qu’il voit en eux ou la poésie qu’il y trouve, ont toujours eu de l’importance […]. Ce sont sûrement les natures mortes de Cézanne ainsi que l’exemple de Braque qui persuadent Picasso que, s’il faut remettre en question la peinture comme art de la représentation, s’attaquer au plus élémentaire des problèmes artistiques – comment peindre des objets plutôt que des sujets vivants, en mouvement – doit être le point de départ […]. L'invention, par lui et par Braque, du collage et du papier collé détourne son attention de l'intensité des objets tels qu'ils sont perçus par l'esprit, l'œil et tous les sens en même temps. Tout comme la caricature peut réduire personnes et choses à des signes abrégés sur la page, de la même manière, dans les architectures planes élaborées à partir des papiers découpés et collés, Picasso découvre maintenant qu'il peut représenter des objets avec les signes les plus simples, en utilisant la lumière et l'ombre, la couleur et les différences de texture de la surface, pour traduire les qualités auxquelles nos sens et notre esprit réagissent. Comme l'écriture, ces signes sont différents des objets et en même temps les désignent; ils disent: voici une guitare, une bouteille et une coupe de fruits; en même temps que: non, elles n'y sont pas - regardez, là où vous reconnaissez cette bouteille de porto ou cette guitare, il n'y a rien qu'une absence noire ou le fantôme blanc d'un objet […]. Il simplifie ses signes presque au point de leur ôter toute signification, mais il s'arrête toujours avant de laisser le motif les consumer. C'est à la fois la simplicité de ses signes et le fait de redonner aux objets leur caractère incontestablement identifiable qui ouvre la voie à la poésie dans la peinture de natures mortes de Picasso. »
J.-L. Andral dans Picasso dans la collection Nahmad, cat. exp., Monaco, 2013, p. 70-73.
“The objects Picasso painted – or rather what he saw in them or the poetry he found in them – always mattered […]. It was certainly Cézanne's still-life painting, alongside Braque's example, that persuaded Picasso that if painting as an art of representation was to be questioned, setting up the most elementary of artistic problems - how to paint objects rather than living, moving subjects - had to be a starting point […]. His and Braque's invention of collage and papier collé had switched his attention away from the intensity of things as they are experienced through mind, eye and all the senses working together. Very much as caricature can reduce people as well as things to abbreviated signs on the page, so within the flat planar architectures developed from the paper cut-outs of papier collé Picasso found now that he could depict objects with the simplest of signs, using light and shadow, colour and surface textural variations to convey the qualities our senses and our minds respond to. Like writing, these signs were both unlike things and denoted them: they said here is a guitar and a bottle and a bowl of fruit, and at the same time they said no, they are not here - look, where you recognize that bottle of Port or that guitar there is nothing but a black absence or the white ghost of an object […]. It was both the simplicity of Picasso's sign-making and the restoration of things as unequivocally identifiable that cleared the way to poetry for his still-life painting.”
J.-L. Andral in Picasso dans la collection Nahmad, cat. exp., Monaco, 2013, p. 70-73.