Francis Picabia (1879-1953)
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Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … Read more Collection privée, Europe
Francis Picabia (1879-1953)

Untitled

Details
Francis Picabia (1879-1953)
Untitled
signé 'Francis Picabia' (en bas à gauche)
huile sur toile
55 x 46.1 cm.
Peint vers 1930-33

signed 'Francis Picabia' (lower left)
oil on canvas
21 3/4 x 18 1/4 in.
Painted circa 1930-33
Provenance
Docteur Alessandro Salimbeni, Paris (acquis auprès de l'artiste).
Docteur Federico Nitti, Paris (don de celui-ci).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
W. A. Camfield, B. Calté, C. Clements et A. Pierre, Francis Picabia, Catalogue raisonné, 1927-1939, Bruxelles, 2019, vol. III, p. 295, no. 1269 (illustré en couleurs).
Special Notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent. ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
Further Details
« Les transparences sont l’association entre le visible et l’invisible[...]. C’est cette notion du temps, ajoutée à celle de l’espace, qui constitue précisément la doctrine de votre art. Au-delà de l’instantanéité, vers l’infini, tel est votre idéal. »
L. Rosenberg in Francis Picabia, Trente ans de peinture, cat. exp., Galerie Rosenberg, Paris, 1930.

Entre 1927 et 1933, Picabia explore une nouvelle esthétique onirique, marquée par des jeux de transparences et de superpositions. Le peintre présente ces véritables rêveries hallucinatoires à partir de 1928, lors d’une exposition à la galerie Théophile Briant qui suscitera l’étonnement de ses contemporains. Le critique de cinéma Gaston Ravel emploie par exemple le terme de « sur-impressionnisme » pour rendre compte de la superposition simultanées d’images. Marcel Duchamp observe quant à lui que cette série de Transparences permet d’« exprimer la sensation de la troisième dimension sans l’aide de la perspective » (M. Duchamp cité in Collection of the Société Anonyme, Museum of Modern Art New York, 1920, cat. exp., Yale, 1950, p. 5.).
Les Transparences font particulièrement écho aux derniers bouleversements de sa vie, qu’il partage désormais avec la douce Olga Mohler, ici représentée. A la suite de sa séparation avec Germaine Everling, encore « Madame Picabia » sur la scène mondaine, Francis Picabia s’isole peu à peu avec sa nouvelle et ultime compagne afin de se plonger dans d’intenses cessions de travail. Ses Transparences se nourrissent alors de cette introspection tournée vers l’Histoire, la mythologie, la nature et différentes zones géographiques qui lui sont chères. L’artiste prend de plus en plus de recul sur l’actualité artistique pour considérer le passé comme véritable échappatoire et source de création. Le peintre ne se refusait pas pour autant quelques extravagances, de l’achat de bateaux à l’organisation de soirées excentriques. Picabia remporte par exemple, en peignant une transparence sur le dos même d’Olga, le Second Prix des Dames de « La Nuit des Tatoués » organisées à l’ouverture du salon d’hiver de Cannes en 1930.
Olga, sa muse, apparait ici chérie par le regard et les mains du peintre, qui se mêlent à son visage. Cette représentation de l’amour pur est également accentuée par les éléments naturels qui se superposent à la scène. Les nuances bleues et vertes viennent ainsi parfaire cette sensation de paradis retrouvé. C’est en effet l’amour et le dévouement d’Olga qui permettent à Francis Picabia de se plonger pleinement dans son art : « Qui, mieux qu'Olga, incarnait la vie pour Picabia ? La jeune femme devançait le moindre désir du peintre et son seul but était de lui complaire. Le Château de mai était devenu trop grand, et y vivre exigeait, quand on s'occupait de tout, un effort épuisant, Olga ne souhaita jamais en être la reine. Son royaume fut la vie, la passionnante aventure partagée du peintre […]. » (M. L. Borràs, Picabia, Paris, 1985, p. 342).
Ainsi, ce portrait est une des Transparences les plus ouvertement personnelles de Francis Picabia. L’œuvre illustre l’ambition que le peintre revendique à travers cette série, entre réappropriation du passé et subjectivité renforcée. Il écrira ainsi en préface de son exposition rétrospective organisée par Léonce Rosenberg en 1930 : « Je veux un tableau où tous mes instincts puissent se donner libre cours » (F. Picabia, in Francis Picabia, Trente ans de peinture, cat. exp., Galerie Rosenberg, Paris, 1930), et Olga l’accompagnera dans sa quête pendant 25 ans. Après la mort du peintre en 1953, elle effectua un important travail d’archives et réunira une bonne partie de la correspondance de Picabia, dont elle fera plusieurs donations. Lors d’une visite à la famille des propriétaires actuels en 1980 à Paris, Olga se reconnue sur le tableau et en rédigea le certificat.

Transparences are the association between the visible and the invisible[...]. It was this notion of time, added to that of space, which was the doctrine of your art. Beyond instantaneity, towards infinity, that is your ideal.”
L. Rosenberg in Francis Picabia, Trente ans de peinture, cat. exp., Galerie Rosenberg, Paris, 1930.

Between 1927 and 1933, Picabia explored a new, dreamlike aesthetic, characterised by playing with transparencies and overlays. The painter presented these hallucinatory daydreams from 1928 during an exhibition at the Théophile Briant gallery that would surprise his contemporaries. For example, the cinema critic Gaston Ravel used the term ‘sur-impressionism’ to describe the simultaneous overlaying of images. Marcel Duchamp, meanwhile, observed that this series of Transparencies ‘expresses the sensation of the third dimension without the aid of perspective’ (M. Duchamp quoted in Collection of the Société Anonyme, Museum of Modern Art New York, 1920, cat. exp., Yale, 1950, p. 5.).
The Transparences particularly echo the later upheavals in his life, which he then shared with the sweet Olga Mohler, represented here. Following his separation from Germaine Everling, who was still known as ‘Madame Picabia’ on the world stage, Francis Picabia gradually withdrew with his new and last partner before immersing himself in intense work sessions. His Transparences were then inspired by this introspection focused on history, mythology, nature and various geographical areas that were close to his heart. The artist increasingly stepped back from the current art world, seeing the past as an escape and a source of creativity. The painter did not, however, deny himself a few luxuries, from buying boats to organising eccentric parties. For example, by painting a transparency onto Olga’s back, Picabia won the Second Prix des Dames of ‘La Nuit des Tatoués’ (Tattooed Night) organised at the opening of the Cannes winter salon in 1930.
Here Olga, his muse, appears to be cherished by the painter’s eyes and by his hands, which merge into her face. This representation of pure love is also accentuated by the natural elements superimposed onto the scene. The blue and green tinges complete the feeling of paradise found. It was indeed Olga’s love and devotion that allowed Francis Picabia to immerse himself fully in his art: “Who embodied life for Picabia more than Olga? The young woman anticipated even the painter’s smallest wishes, and all she wanted to do was to please him. The Château de Mai had become too large, and living there was exhausting when one was taking care of everything, so Olga never wanted to be the queen of that castle. Her kingdom was life, the passionate adventure she shared with the painter […].” (M. L. Borràs, Picabia, Paris, 1985, p. 342).
This portrait is therefore one of the most openly personal of Francis Picabia’s Transparences. The work illustrates the ambition that the painter asserted through this series, between a reappropriation of the past and an enhanced subjectivity. He wrote as much in a preface to his retrospective exhibition organised by Léonce Rosenberg in 1930: ‘I want a painting in which all my instincts can have free rein’ (F. Picabia, in Francis Picabia, Trente ans de peinture, cat. exp., Galerie Rosenberg, Paris, 1930), and Olga walked alongside him in this quest for 25 years. After the death of the painter in 1953, she did some significant archiving and gathered together a large proportion of Picabia’s correspondence, from which she made several donations. During a visit to the family of the current owners in 1980 in Paris, Olga recognised herself in the painting and wrote a certificate for it.

Brought to you by

Valérie Didier
Valérie Didier Specialist, Head of Sale

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