André Derain (1880-1954)
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André Derain (1880-1954)

Trois Baigneuses

Details
André Derain (1880-1954)
Trois Baigneuses
signé 'a Derain' (en bas à droite)
aquarelle, gouache et graphite sur papier
50.2 x 65.2 cm.
Executé vers 1906

signed 'a Derain' (lower right)
watercolour, gouache and pencil on paper
19 3/4 x 25 3/4 in.
Executed circa 1906
Provenance
Collection particulière, Paris (en 1992); vente, Christie's, Paris, 28 mai 2013, lot 4.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
Exhibited
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne, André Derain, 1904-1914, La décennie radicale, octobre 2017-janvier 2018, p. 249 (illustré en couleurs, p. 98).
Special Notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
Sale Room Notice
Le Comité Derain a confirmé l’authenticité de cette œuvre.
The Comité Derain has confirmed the authenticity of this work.

Brought to you by

Léa Bloch
Léa Bloch Specialist, Head of Sale

Lot Essay

Michel Kellermann a confirmé l’authenticité de cette œuvre en 1992.
Le Comité Derain a confirmé l’authenticité de cette œuvre.

«Derain se montrait de plus en plus prêt à égaler Matisse par son ambition, et même parfois à le devancer...»
J. Elderfield, The "Wild Beasts", Fauvism and Its Affinities, New York, 1976, p. 34.

Rares sont les aquarelles qui mettent à ce point en lumière le rôle décisif que joua Derain au sein des avant-gardes parisiennes. Exécutée vers 1906, Trois Baigneuses se situe à la croisée de l'art figuratif et abstrait – à la fois en plein territoire fauve et dans l'antichambre de la palette cubiste. L'impact de Derain sur l'évolution du cubisme est souvent négligé ; or lorsque son célèbre Baigneuses de 1907, un tableau de deux mètres de large (Kellerman, no. 381; Museum of Modern Art, New York), est exposé au Salon des Indépendants de la même année, il ébranle profondément le public parisien, impressionnant notamment un Pablo Picasso qui travaille alors sur son chef-d'œuvre fondamental, Les Demoiselles d’Avignon. Avec leurs épais contours verts appliqués sur un fond bleu et vert perçant, ces trois grands nus sommairement représentés, tout en nuances orange et jaunes, viennent brutalement secouer les codes d'un sujet encore fondamentalement classique. Il semblerait que Derain ait peint ses premières baigneuses en 1904, avec Trois nus dans un paysage (Kellerman, no. 358). Cependant, c'est après avoir vu les variations de Cézanne sur le thème, à la rétrospective des artistes aixois présentée au Salon d'Automne 1907, que Derain s'embarque réellement dans sa propre interprétation du motif. Son approche prend rapidement des airs de figuration primitiviste, à mesure qu'il apprivoise une nouvelle palette ocre et sanguine qui caractérisera, un peu plus tard, les premiers balbutiements cubistes.
La présente version des baigneuses témoigne de la connivence entre Derain et Matisse, devenus les fers de lance du fauvisme suite à leur séjour à Collioure en 1905, petit village de pêche blotti au pied des Pyrénées. Cet été-là, ils peignant côte à côte et s'émancipent en quelques semaines des contraintes du divisionnisme pour se ruer sur une liberté artistique encore inexplorée, marquée par des aplats de couleur brute et des coups de pinceau impétueux et irréguliers. Lorsque Derain et Matisse exposent les fruits de leur prodigieux été au Salon d'Automne de 1905, le séisme est immédiat, tant ils défient et outragent l'opinion, amenant l'éminent critique Louis Vauxcelles à les qualifier de peintres ardents à la tête d'une cohorte de fauves. Malgré des ressemblances frappantes, au niveau de la forme et des tonalités, avec les Baigneuses à la tortue de Matisse, également peint vers 1907-08 et actuellement entre les mains du Saint Louis Art Museum, la toile de Derain fait preuve de plus d'audace.

"Derain increasingly showed himself ready to match Matisse in ambition, and even at times in advance of him..."
J. Elderfield, The "Wild Beasts", Fauvism and Its Affinities, New York, 1976, p. 34.

Trois Baigneuses is a true gem in shedding light on Derain’s pivotal role on the Parisian avant-gardist art scene. Executed circa 1906, it stands at the crossroads between figurative and abstract art, at the heart of Fauvism and at the advent of Cubism. Derain’s impact on the development of Cubism is often forgotten, yet his monumental two-meters wide Baigneuses painted in 1907 (Kellerman, no. 381; Museum of Modern Art, New York) and exhibited at the Salon des Indépendants that same year in Paris caused scandal at the time whilst it impressed fellow artist Pablo Picasso, who was working on his seminal masterpiece Les Demoiselles d’Avignon. Three broadly painted orange and yellow large nudes, outlined with thick green lines set against a vibrant blue and green background defied all conventional representations of an intrinsically classical subject. Derain’s first attempt at treating bathers as a subject appears to date from 1904 with Trois nus dans un paysage (Kellerman, no. 358) yet it was really after seeing Cézanne’s bathers compositions at the Aixois master’s memorial exhibition during the 1907 Salon d’Automne, that Derain embarked on his own versions of this theme. His approach to the subject very quickly took on a primitivist figuration and subdued earthen colors that characterize Cubism’s early stages.
The present bathers version bears witness to the close ties between Derain and Matisse, who had been at the forefront of Fauvism, following the summer in 1905 that they had spent together in Collioure, a remote fishing village in the foothills of the Pyrenées. Within a few weeks, painting side-by-side, they broke free from the constraints of Divisionism and advanced to a hitherto unknown liberty in art, applying pure, unmodulated pigments in brash, irregular strokes and patches. When Derain and Matisse exhibited the products of this spectacular summer at the 1905 Salon d'Automne, it caused an immediate sensation, challenging and even outraging viewers, leading critic Louis Vauxcelles to dub the two "hot" young painters and their cohort les fauves ("the wild beasts"). Derain here seems to have pushed the bathers theme to the extreme in terms of abstraction in this colourful composition, which he continued to explore throughout 1908-09.
Despite the tonal and formal resemblances between this painting and Matisse’s Baigneuses à la tortue in Saint Louis Art Museum also executed circa 1907-08, Derain proves to be more daring.

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