Details
Agnes Martin (1912-2004)
The Lamp
signé, titré et daté '''The Lamp'' 1959 a. martin' (au dos)
huile sur toile
81.3 x 81.3 cm.
Peint en 1959.

signed, titled and dated '''The Lamp'' 1959 a. martin' (on the reverse)
oil on canvas
32 x 32 in.
Painted in 1959.
Provenance
Atelier de l'artiste
Collection privée, New York
Pace Wildenstein Gallery, New York
Acquis auprès de celle-ci en 2002
Literature
R. Cohen, ''Beyond the Grid'' in Art Review, décembre 2004-janvier 2005, p. 77 (illustré en couleurs p. 76).
A. Glimcher, Agnes Martin, Paintings, Writings, Remembrances, Londres, 2012, p. 246 (illustré en couleurs p. 28).
C. Bryan Rosenberger, Drawing the Line, The Early Work of Agnes Martin, Oakland, 2016, p. 229, No. 79 (illustré en couleurs p. 138).
Agnes Martin, Catalogue raisonné en ligne, Cahiers d'Art Institute, No. 1959.006 (illustré en couleurs).
Exhibited
New York, Betty Parsons Gallery, Paintings: Agnes Martin, Section Eleven, décembre 1959-janvier 1960 (comme mentionné au catalogue raisonné: probablement exposé et figurant sur la liste des prix de l'exposition).
Vienne, Winter Palace & 21er Haus des Belvedere, Love Story, Anne & Wolfgang Titze Collection, juin-octobre 2014 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 194).
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Paul Nyzam
Paul Nyzam Head of Department

Lot Essay

« L’art est la représentation concrète de nos ressentis les plus subtils » [1], déclarait Agnes Martin. À travers ses œuvres, elle cherchait à évoquer la beauté et le bonheur. Dans The Lamp (1959), vingt-quatre cercles dorés formant une grille sont disposés sur un fond noir et carré, encadré par une bordure blanche peinte. Aucune de ces formes n’est parfaite. Leurs bords semblent doux, laissant apparaître de légères aspérités.

Agnes Martin est née au Canada en 1912. Installée aux États-Unis, elle décide d'embrasser une carrière d'artiste à l’âge de trente ans. Après une décennie au Nouveau-Mexique, elle déménage en 1957 à Coenties Slip, dans le sud de Manhattan. C’est là que naît son style dépouillé et géométrique. The Lamp est l’une de ses toutes premières œuvres à base de grilles.

Si l’art de Martin est souvent qualifié de minimaliste, l’artiste portait en elle une dimension mystique. Elle utilisait un langage abstrait spécifique pour exprimer la richesse de son monde intérieur et spirituel. Son recours à l’art de la répétition était lié à sa pratique méditative des philosophies zen et taoïste.

À Coenties Slip, où elle vit non loin d’autres artistes comme Robert Indiana et Ellsworth Kelly, Martin suit sa propre voie, son détachement lui conférant une grande liberté. En 1967, elle disparait dans l’Ouest américain et au Canada pendant près de dix-huit mois, avant de refaire surface au Nouveau-Mexique. « Je suggère aux artistes de saisir toutes les occasions d’être seuls » [2], écrira-t-elle plus tard.

Martin considérait ses œuvres comme des paysages intérieurs. À propos des légères variations de formes de certaines de ses peintures, elle a déclaré : « J’avais pris l’habitude de regarder les nuages dans le ciel… Je les ai observés attentivement pendant un mois pour comprendre s’ils se répétaient. Ils ne se répètent pas. Et je ne pense pas que la vie le fasse non plus. Elle est continuellement en mouvement. C’est là la vérité de la vie » [3].

L’ordre et la rigueur des peintures d’Agnes Martin sont contrebalancés par leur douce imperfection. Elles possèdent toutes d’infinies nuances de lumières, de couleurs et de textures. Comme dans la nature, on ne peut y déceler ni cercles parfaits ni lignes droites. Martin cherchait avant tout à éveiller en chacun de nous le sens de l’idéal, du parfait et du sublime. C’était pour elle la joie et l’essence même de la vie.

[1] A. Martin, citée dans J. Simon, Perfection Is in the Mind: An Interview with Agnes Martin, Art in America, Volume 84, No. 5, New York, mai 1996, p. 124.
[2] A. Martin, citée dans What We Do Not See if We Do Not See dans Agnes Martin: Writings/Schriften, Winterthour, 1991, p. 117.
[3] A. Martin, citée dans D. Spranger, ‘’Center of Attention’’, in Taos News/Tempo Magazine, Nouveau-Mexique, 21–27 mars 2002, p. 22.


“Art is the concrete representation of our most subtle feelings,” said Agnes Martin.” [1] She sought to evoke beauty and happiness in her work. In The Lamp (1959), twenty-four golden circles are arranged in a grid on a black, square background, which is framed by a painted white border. None of the shapes are pristine. Their edges are soft, and they show the slight irregularities of the artist’s touch.

Martin was born in Canada in 1912. She moved to the United States and decided to become an artist at the age of thirty. After a decade in New Mexico, in 1957 she settled in Coenties Slip in Lower Manhattan. It was here that her spare, geometric style took shape. The Lamp is one of her very first grid-based works.

While Martin is often called a Minimalist, she was more of a mystic. She used a specific abstract language to express an emotional, spiritual inner world. Her use of repetition related to the meditative practices of Zen and Taoist philosophy.

Artists including Robert Indiana and Ellsworth Kelly lived nearby in Coenties Slip, but Martin followed her own path. Her detachment gave her great freedom. In 1967 she would disappear into the American West and Canada for nearly 18 months, before resurfacing in New Mexico. “I suggest to artists,” she wrote later, “that you take every opportunity of being alone.” [2]

Martin thought of her works as interior landscapes. Discussing the slightly varied forms within some of her paintings, she said: “I used to pay attention to the clouds in the sky … I paid close attention for a month to see if they ever repeated. They don’t repeat. And I don’t think life does either. It’s continually various. That’s the truth about life.” [3]

The order and rigour of Martin’s paintings is offset by their gentle imperfection. They contain endless nuances of light, colour and texture. Just as in nature, there are no perfect circles or straight lines. Martin aimed instead to awaken a sense of the ideal, the perfect and the sublime in the mind. This, for her, was joy, and the essence of life itself.

[1] A. Martin, quoted in J. Simon, Perfection Is in the Mind: An Interview with Agnes Martin, Art in America, Volume 84, No. 5, New York, May 1996, p. 124.
[2] A. Martin, quoted in What We Do Not See if We Do Not See, in Agnes Martin: Writings/Schriften, Winterthur, 1991, p. 117.
[3] A. Martin, quoted in D. Spranger, ‘’Center of Attention’’, in Taos News/Tempo Magazine, New-Mexico, 21–27 March 2002, p. 22.

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