Lot Essay
Le Lega Mask (2010) de Sherrie Levine est une réplique en bronze d’un masque africain. Il est inspiré d’un masque de la société Bwami, fabriqué par le peuple Lega en République démocratique du Congo. Réalisée en 2010, cette œuvre s’inscrit dans la pratique d’appropriation développée par Levine. Depuis les années 1980, elle reproduit en effet des peintures, des photographies et des objets préexistants, en s’interrogeant sur les conséquences de ces copies sur leur signification profonde.
Pour le peuple Lega, les enseignements de la société Bwami régissent tous les aspects de la vie. Leurs masques, fabriqués à la main, sculptés dans l’ivoire et le bois, sont des objets culturels et spirituels vénérés. Leurs surfaces lisses et polies représentent la perfection physique et morale. Rarement portés comme couvre-visage, ils reflètent avant tout le statut de leur propriétaire en tant qu’initié du Bwami. Ils sont transmis de génération en génération et se patinent avec le temps.
Avec des artistes comme Cindy Sherman et Richard Prince, Levine fait partie de la « Pictures Generation » qui a émergé dans les années 1970 et 1980. Elle a été largement reconnue pour sa série « After Walker Evans » (1981), dans laquelle elle a rephotographié les images emblématiques d’Evans de l’Amérique à l’époque de la Grande Dépression. Elle s’est ensuite approprié des œuvres d’artistes tels que Willem de Kooning, Egon Schiele, Piet Mondrian et Henri Matisse.
Lega Mask reflète l’intérêt de Levine pour la sculpture. En 1996, elle a coulé en bronze la célèbre Fontaine (1917) de Marcel Duchamp, transformant avec humour l’urinoir « readymade » de l’artiste en objet d’art. Elle a également détourné d’autres artefacts anthropologiques, notamment dans sa série « Makonde Body Masks » (2007) qu’elle a exposée à la Biennale du Whitney en 2008. À l’instar des répliques séduisantes de Jeff Koons, les surfaces en bronze poli de Levine ajoutent de nouvelles couches de complexité à ses reproductions. « Pour moi, explique-t-elle, la tension entre la référence et l’œuvre n’existe pas si la nouvelle œuvre ne possède pas sa propre présence artistique ». [1]
[1] S. Levine, citée dans C. Lewallen, ‘’Interview with Sherrie Levine’’, dans Journal of Contemporary Art, Volume 6, No. 2, New York, 1993, p. 62.
Sherrie Levine’s Lega Mask (2010) is a bronze replica of an African mask. It is based on a Bwami society mask, made by the Lega people in the Democratic Republic of Congo. Executed in 2010, the work forms part of Levine’s appropriation practice. Since the 1980s she has reproduced pre-existing paintings, photographs and objects, asking whether copying them changes their meaning.
For the Lega people, the teachings of the Bwami society govern all aspects of life. Their handmade masks, carved in ivory and wood, are revered cultural and spiritual objects. Their smooth polished surfaces represent physical and moral perfection. Rarely worn as face coverings, they reflect the owner’s status as a Bwami initiate. They are handed down through generations, developing a patina over time.
Along with artists such as Cindy Sherman and Richard Prince, Levine was part of the “Pictures Generation” who emerged in the 1970s and 1980s. She gained widespread recognition for her 1981 series ‘’After Walker Evans,’’ in which she re-photographed Evans’ iconic images of Depression-era America. She would go on to appropriate work by artists including Willem de Kooning, Egon Schiele, Piet Mondrian and Henri Matisse.
Lega Mask reflects Levine’s interest in sculpture. In 1996 she cast Marcel Duchamp’s famous Fountain (1917) in bronze, wittily turning his own ''readymade'' urinal back into an art object. She has also appropriated other anthropological artefacts, notably in her series of "Makonde Body Masks" (2007) which she exhibited at the 2008 Whitney Biennial. Much like Jeff Koons’ seductive replicas, Levine’s highly-polished bronze surfaces add new layers of intrigue to her reproductions. “For me,” she explains, “the tension between the reference and the work doesn’t exist unless the new work has an artistic presence of its own.” [1]
[1] S. Levine, quoted in C. Lewallen, ‘’Interview with Sherrie Levine’’, in Journal of Contemporary Art, Volume 6, No. 2, New York, 1993, p. 62.
Pour le peuple Lega, les enseignements de la société Bwami régissent tous les aspects de la vie. Leurs masques, fabriqués à la main, sculptés dans l’ivoire et le bois, sont des objets culturels et spirituels vénérés. Leurs surfaces lisses et polies représentent la perfection physique et morale. Rarement portés comme couvre-visage, ils reflètent avant tout le statut de leur propriétaire en tant qu’initié du Bwami. Ils sont transmis de génération en génération et se patinent avec le temps.
Avec des artistes comme Cindy Sherman et Richard Prince, Levine fait partie de la « Pictures Generation » qui a émergé dans les années 1970 et 1980. Elle a été largement reconnue pour sa série « After Walker Evans » (1981), dans laquelle elle a rephotographié les images emblématiques d’Evans de l’Amérique à l’époque de la Grande Dépression. Elle s’est ensuite approprié des œuvres d’artistes tels que Willem de Kooning, Egon Schiele, Piet Mondrian et Henri Matisse.
Lega Mask reflète l’intérêt de Levine pour la sculpture. En 1996, elle a coulé en bronze la célèbre Fontaine (1917) de Marcel Duchamp, transformant avec humour l’urinoir « readymade » de l’artiste en objet d’art. Elle a également détourné d’autres artefacts anthropologiques, notamment dans sa série « Makonde Body Masks » (2007) qu’elle a exposée à la Biennale du Whitney en 2008. À l’instar des répliques séduisantes de Jeff Koons, les surfaces en bronze poli de Levine ajoutent de nouvelles couches de complexité à ses reproductions. « Pour moi, explique-t-elle, la tension entre la référence et l’œuvre n’existe pas si la nouvelle œuvre ne possède pas sa propre présence artistique ». [1]
[1] S. Levine, citée dans C. Lewallen, ‘’Interview with Sherrie Levine’’, dans Journal of Contemporary Art, Volume 6, No. 2, New York, 1993, p. 62.
Sherrie Levine’s Lega Mask (2010) is a bronze replica of an African mask. It is based on a Bwami society mask, made by the Lega people in the Democratic Republic of Congo. Executed in 2010, the work forms part of Levine’s appropriation practice. Since the 1980s she has reproduced pre-existing paintings, photographs and objects, asking whether copying them changes their meaning.
For the Lega people, the teachings of the Bwami society govern all aspects of life. Their handmade masks, carved in ivory and wood, are revered cultural and spiritual objects. Their smooth polished surfaces represent physical and moral perfection. Rarely worn as face coverings, they reflect the owner’s status as a Bwami initiate. They are handed down through generations, developing a patina over time.
Along with artists such as Cindy Sherman and Richard Prince, Levine was part of the “Pictures Generation” who emerged in the 1970s and 1980s. She gained widespread recognition for her 1981 series ‘’After Walker Evans,’’ in which she re-photographed Evans’ iconic images of Depression-era America. She would go on to appropriate work by artists including Willem de Kooning, Egon Schiele, Piet Mondrian and Henri Matisse.
Lega Mask reflects Levine’s interest in sculpture. In 1996 she cast Marcel Duchamp’s famous Fountain (1917) in bronze, wittily turning his own ''readymade'' urinal back into an art object. She has also appropriated other anthropological artefacts, notably in her series of "Makonde Body Masks" (2007) which she exhibited at the 2008 Whitney Biennial. Much like Jeff Koons’ seductive replicas, Levine’s highly-polished bronze surfaces add new layers of intrigue to her reproductions. “For me,” she explains, “the tension between the reference and the work doesn’t exist unless the new work has an artistic presence of its own.” [1]
[1] S. Levine, quoted in C. Lewallen, ‘’Interview with Sherrie Levine’’, in Journal of Contemporary Art, Volume 6, No. 2, New York, 1993, p. 62.