Salvo (1947-2015)
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Provenant d'une collection européenne
Salvo (1947-2015)

Sans titre

Details
Salvo (1947-2015)
Sans titre
signé et daté 'Salvo 87' (au revers)
huile sur toile
100 x 80 cm.
Peint en 1987

signed and dated 'Salvo 87' (on the reverse)
oil on canvas
39 3⁄8 x 31 ½ in.
Painted in 1987
Provenance
Galleria del Milione, Milan.
Galleria Biasutti & Biasutti, Turin.
Collection particulière, Italie.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel.
Exhibited
Turin, Galleria Biasutti & Biasutti, Opere di Salvo, mai-juin 2016.
Further Details
Cette œuvre est enregistrée à l'Archivio Salvo, Turin, sous le no. S1987-30 et est accompagnée d'un certificat d'authenticité de l'Archivio Salvo, Turin.
Sale Room Notice
Cette œuvre est accompagnée d'un certificat d'authenticité de l'Archivio Salvo, Turin.

The work is accompanied by a certificate of authenticity issued by the Archivio Salvo, Turin.

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Lot Essay

‘L’apparente naïveté de Salvo est le résultat d’une quête incessante; c’est l’œuvre d’un maître qui a appris la simplicité, et non de celui qui a appris à se soustraire à la complexité’.
Andrea Bruciati

Le peintre turinois Salvo possédait un don certain pour rendre la lumière. Cette œuvre donne à voir trois blocs architecturaux traversés par la lueur d’un soleil chaud et radieux. Une mer lointaine brille sous le soleil jaune. La couronne d’un grand arbre émerge à droite. Inspiré par Giorgio de Chirico, Salvo délimite habilement l’espace du tableau grâce à des structures ordonnées et un soin aigu pour la perspective. Il se distingue de ses prédécesseurs par l’utilisation de la couleur, transformée en chaleur et en lumière quasi palpables. Salvo charge les anfractuosités, les coins et les surfaces du tableau de teintes évoquant l’ambre, la cardamome et la fraîcheur du vert feuille. Ces couleurs se révèlent si prometteuses et estivales que le tableau invite à un moment de répit dans notre vie quotidienne. La peinture transporte le spectateur dans une vision onirique de la nature qui semble ainsi plus vraie que la réalité.

Né Salvatore Mangione dans une famille modeste de la Sicile rurale, Salvo s’est installé à Turin pendant son adolescence; il est devenu un membre actif du mouvement Arte Povera à la fin des années 1960. Fervent partisan de la critique des valeurs établies et de l’utilisation de matériaux non conventionnels, il crée des œuvres à partir de coupures de journaux, de pierres tombales en marbre et de textes gravés. Au cours de cette période, Salvo se lie d’amitié avec des artistes comme Alighiero Boetti, Giulio Paolini, Michelangelo Pistoletto et Gilberto Zorio. En 1973, cependant, il tourne le dos à l’art conceptuel. À une époque où la peinture figurative est loin d’être à la mode, il commence à produire des représentations lumineuses de son pays natal.

Les paysages de Salvo, inspirés par l’œuvre métaphysique de Giorgio de Chirico, sont animés par des récits psychologiques complexes mais aussi par des concepts abstraits. Fortement habité par la notion du temps, il capte avec finesse les différents éclairages, saisons et heures, inventant nouveau langage visuel qui lui permet d’interagir avec son environnement. Ses scènes pastorales par exemple contredisent la sédentarité et la passivité qui leur sont habituellement associées.
Dans cette œuvre, Salvo fait de l’arbre une véritable carte thermique débordant d’activité, et le mouvement ondulant de la lumière du soleil sur la mer donne vie à la nature dans toute sa puissance. Salvo pensait d’ailleurs que son travail était inspiré par des forces indépendantes de sa volonté.
‘Je pourrais être considéré comme appartenant à cette catégorie d’artistes qui s’expriment par le ravissement’, a-t-il déclaré. ‘Je ne peux m’empêcher de croire en l’existence de forces occultes qui, pendant que le peintre dort, pénètrent dans le tableau lui-même, le corrigent et l’améliorent’ (Salvo, cité dans Salvo, Paintings 1975-1987, cat. ex., Museum Boijmans van Beuningen, Rotterdam, 1987, p. 27).


‘Salvo’s apparent naiveté is the result of a relentless quest; it is the work of a master who has learned simplicity, not one who has learned to evade complexity’.
Andrea Bruciati

The Turin-based painter Salvo had a way with light. In the present work we see three architectonic blocks cut through by the glow of a warm, radiant sun. A distant sea gleams beneath the yellow sun. The crown of a tall tree emerges to the right. Inspired by the likes of Giorgio de Chirico, Salvo deftly demarcates the painting space with orderly structures and an acute attention to perspective. He distinguishes himself from his predecessors through his use of colour, turned into palpable warmth and light. He charges the painting crevices, corners and surfaces with hues of amber, cardamom, and fresh leaf green, so inviting and summery that the painting urges a moment of respite from daily life. The painting transports the viewer into a dreamlike idealisation of nature which feels more real than reality.

Salvo, born Salvatore Mangione to a poor family in rural Sicily, moved to Turin as a teenager, where he became a keen member of the Arte Povera movement during the late 1960s. A strong proponent of the movement critique of established values and use of unconventional materials, he created works with newspaper cuttings, marble tombstones, and engraved text. During this part of his career Salvo befriended the likes of Alighiero Boetti, Giulio Paolini, Michelangelo Pistoletto, and Gilberto Zorio. In 1973, however, he turned his back on Conceptual Art. At a time figurative painting was far from fashionable, he started producing lustrous, visionary landscapes of his homeland.

Salvo’s landscapes, informed by the metaphysical work of Giorgio de Chirico, are animated by complex psychological narratives and abstract concepts. Notable is his interest in time: Salvo’s capturing of differing lighting, seasons and hours provided him with a new visual language to interact with and reflect his surroundings. His pastoral scenes reject assumptions of sedateness and passiveness; in this work Salvo paints the nebulous tree like a heat map, brimming with life and activity, and the rippling motion of sunlight on sea brings the forces of nature to life. Salvo himself believed that his work was inspired by forces beyond his control. ‘I could be considered as pertaining to that category of artists who express themselves through rapture’, he said. ‘I cannot help but believe in the existence of occult forces which, while the painter sleeps, enter the painting itself and correct and improve it’ (Salvo, quoted in Salvo, Paintings 1975-1987, exh. cat., Museum Boijmans van Beuningen, Rotterdam, 1987, p. 27).

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