Lot Essay
« Les instruments qu’il choisit de figurer sont choisis parmi nos plus proches auxiliaires mais le projet est de passer outre à leur usage spécifique, de manière à en imposer l’image magnifiée ». - André Breton
Né en 1935 à Düsseldorf, Konrad Klapheck est associé au mouvement de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit) qui a émergé en Allemagne au début du XXe siècle. Ses peintures occupent un territoire mystérieux et unique : ce sont des images de machines imprégnées de personnalités humaines. Daté de 1964, L'Égoïste est réalisé seulement neuf ans après la révélation qui a frappé l’artiste lorsqu’il peignait sa première machine à écrire. Il tentait alors de la copier de la manière la plus extrême et la plus précise tout en gommant tout geste pictural. Il espérait créer une riposte artistique spirituelle au Tachisme qui régnait à l’époque où il était étudiant en art.
Dès lors, son sujet se composera presque exclusivement d’objets domestiques : des robinets, comme dans le cas de L'Égoïste, des téléphones, des fers à repasser, des sèche-cheveux dans un style net, graphique et monumental. Arrachés de leur contexte, ces objets quotidiens et banals prennent une dimension différente. Klapheck leur offre ainsi une nouvelle identité, les nommant souvent par des pronoms masculins ou féminins personnifiés. Le titre de notre œuvre surprend car il attribue à l’objet représenté un caractère humain. C’est cet anthropomorphisme que l’artiste revendique dans ses œuvres.
Avec ses machines, Klapheck a voulu investir une problématique de caractère universel. Il a cherché à transcender les aspects individuels de la vie moderne pour aborder des questions plus larges touchant l’humanité dans son ensemble. Décédé à l’âge de quatre-vingt-huit ans le 30 juillet dernier, l’artiste laisse derrière lui une œuvre empreinte d’une réflexion sur l’aliénation. Il met en lumière le rôle central joué par la machine dans la société moderne et le sentiment de subordination qu’il peut générer chez l’humain.
“The instruments he chooses to feature are selected from those we find most useful and closest at hand. But the idea is to disregard their specific uses so as to impose the glorified image.” - André Breton
Born in 1935 in Düsseldorf, Konrad Klapheck is associated with the New Objectivity (Neue Sachlichkeit) movement that emerged in Germany during the early 20th century. His paintings occupy a mysterious and unique territory: they are images of machines permeated with human personalities. Dated 1964, The Selfish was painted just nine years after the revelation that struck the artist when he conceived his first typewriter. At the time, he was trying to copy it in the most extreme and precise way, while erasing any pictorial gesture. He hoped to create a spiritual artistic retort to the Tachism style that reigned at the time when he was an art student. From then on, his subject matter consisted almost exclusively of domestic objects: taps as in the case of The Selfish, telephones, irons, hairdryers... in a clean, graphic and monumental style. Torn from their context, these ordinary, everyday objects take on a different dimension. Thus, Klapheck gives them a new identity, often naming them with personified male or female pronouns. The title of our work is surprising because it attributes a human dimension to the object represented. It is this anthropomorphism that the artist claims in his works.
With his machines, Klapheck wants to address a universal issue. He seeks to transcend the individual aspects of modern life in order to address broader issues affecting humanity as a whole. Klapheck, who died on 30 July at the age of 88, leaves behind a body of work marked by a reflection on alienation. He highlights the central role played by the machine in modern society and the sense of subordination it can generate in humans.
Né en 1935 à Düsseldorf, Konrad Klapheck est associé au mouvement de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit) qui a émergé en Allemagne au début du XXe siècle. Ses peintures occupent un territoire mystérieux et unique : ce sont des images de machines imprégnées de personnalités humaines. Daté de 1964, L'Égoïste est réalisé seulement neuf ans après la révélation qui a frappé l’artiste lorsqu’il peignait sa première machine à écrire. Il tentait alors de la copier de la manière la plus extrême et la plus précise tout en gommant tout geste pictural. Il espérait créer une riposte artistique spirituelle au Tachisme qui régnait à l’époque où il était étudiant en art.
Dès lors, son sujet se composera presque exclusivement d’objets domestiques : des robinets, comme dans le cas de L'Égoïste, des téléphones, des fers à repasser, des sèche-cheveux dans un style net, graphique et monumental. Arrachés de leur contexte, ces objets quotidiens et banals prennent une dimension différente. Klapheck leur offre ainsi une nouvelle identité, les nommant souvent par des pronoms masculins ou féminins personnifiés. Le titre de notre œuvre surprend car il attribue à l’objet représenté un caractère humain. C’est cet anthropomorphisme que l’artiste revendique dans ses œuvres.
Avec ses machines, Klapheck a voulu investir une problématique de caractère universel. Il a cherché à transcender les aspects individuels de la vie moderne pour aborder des questions plus larges touchant l’humanité dans son ensemble. Décédé à l’âge de quatre-vingt-huit ans le 30 juillet dernier, l’artiste laisse derrière lui une œuvre empreinte d’une réflexion sur l’aliénation. Il met en lumière le rôle central joué par la machine dans la société moderne et le sentiment de subordination qu’il peut générer chez l’humain.
“The instruments he chooses to feature are selected from those we find most useful and closest at hand. But the idea is to disregard their specific uses so as to impose the glorified image.” - André Breton
Born in 1935 in Düsseldorf, Konrad Klapheck is associated with the New Objectivity (Neue Sachlichkeit) movement that emerged in Germany during the early 20th century. His paintings occupy a mysterious and unique territory: they are images of machines permeated with human personalities. Dated 1964, The Selfish was painted just nine years after the revelation that struck the artist when he conceived his first typewriter. At the time, he was trying to copy it in the most extreme and precise way, while erasing any pictorial gesture. He hoped to create a spiritual artistic retort to the Tachism style that reigned at the time when he was an art student. From then on, his subject matter consisted almost exclusively of domestic objects: taps as in the case of The Selfish, telephones, irons, hairdryers... in a clean, graphic and monumental style. Torn from their context, these ordinary, everyday objects take on a different dimension. Thus, Klapheck gives them a new identity, often naming them with personified male or female pronouns. The title of our work is surprising because it attributes a human dimension to the object represented. It is this anthropomorphism that the artist claims in his works.
With his machines, Klapheck wants to address a universal issue. He seeks to transcend the individual aspects of modern life in order to address broader issues affecting humanity as a whole. Klapheck, who died on 30 July at the age of 88, leaves behind a body of work marked by a reflection on alienation. He highlights the central role played by the machine in modern society and the sense of subordination it can generate in humans.