Max Ernst (1891-1976)
Collection privée, Europe
Max Ernst (1891-1976)

Ohne Titel

Details
Max Ernst (1891-1976)
Ohne Titel
signé 'max ernst' (en bas à droite)
huile et grattage sur carton
27.2 x 22 cm.
Peint en 1925

signed 'max ernst' (lower right)
oil and grattage on board
10 ¾ x 8 ¾ in.
Painted in 1925
Provenance
Galerie Berggruen, Paris.
Vente, Me Picard, Paris, 3 juin 1992, lot 69.
Collection particulière, Genève; vente, Christie's, Londres, 7 février 2013, lot 485.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
Literature
W. Spies, S. Metken et G. Metken, Max Ernst, Œuvre-Katalog, Werke 1925-1929, Cologne, 1976, p. 101, no. 987 (illustré).

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Lot Essay

Ohne Titel est exécuté en 1925, moment charnière dans la carrière de Max Ernst. Au mois d'août de cette année agitée, marquée par l'instabilité financière et le doute artistique, le peintre fait une percée révolutionnaire avec le grattage : un procédé qui consiste à placer sa toile sur une surface inégale avant d'y appliquer de la peinture à l'huile. L'ensemble est ensuite frotté ou gratté par endroits, révélant différentes textures et couches de peinture accidentées. Pour finir, Ernst retravaille à sa guise les formes et les motifs obtenus afin de créer toute une gamme d'images improbables. Les lignes tortueuses qui se déploient au centre d'Ohne Titel ont été raclées dans l'huile encore fraîche à l'aide d'un instrument à dents, probablement un peigne. Ernst a ensuite ajouté quelques éléments au pinceau. En résulte une composition fondamentalement spontanée à l'origine, mais parachevée par l'intervention consciente de l'artiste.
Le grattage est dérivé du frottage, découverte initiale que fait le peintre le 10 août 1925 alors qu'il est en vacances à Pornic, petite ville portuaire du Pays de la Loire. Il pleut ce jour-là et, assis dans sa chambre d'hôtel, Ernst est soudain frappé par la texture riche et variée des rainures du parquet. Il décide de prélever une empreinte de cette matière en la frottant et, ce faisant, obtient sans le vouloir une image stupéfiante, qui stimulera son appétence pour tout ce qui relève d'un art hallucinatoire et instinctif.
Ces techniques surréalistes inédites et semi-automatiques permettront à Ernst d'explorer tout un champ d'images non préméditées. En 1936, il saluera la richesse du répertoire visuel dérivé du frottage : « Mes yeux ont vu alors des têtes humaines , divers animaux, une bataille qui finit en baiser (la fiancée du vent), des rochers, la mer et la pluie, des tremblements de terre, le sphinx dans son écurie, de petites tables autour de la terre, la palette de César, de fausses positions, un châle en fleurs de givre, les pampas... » (M. Ernst, 'On Frottage', in H. B. Chipp, Theories of Modern Art, Berkeley, Los Angeles et Londres, 1968, p. 429).

Ohne Titel was executed in 1925, a pivotal year in Max Ernst’s career. Amidst a period of personal upheaval, financial anxiety and artistic uncertainty, in August of 1925, Ernst made a radical artistic breakthrough, exploring the technique of grattage, a process whereby a canvas is placed over a textured surface and then painted over with oil paint. Areas of the imprinted textured paint surface were then scraped or scratched away by the artist revealing different layers of textured paint. The forms and patterns obtained were next enhanced by Ernst to create a variety of diverse, unplanned images. In Ohne Titel the twisted lines of paint at the centre of the composition were scratched into the still wet paint with an object such as a comb. Ernst then added certain compositional details with a brush; so creating an image that was spontaneous in its origin yet finished with the conscious decision of the artist.
Grattage was derived from Ernst’s initial discovery of frottage, which he had discovered on a rainy day on 10th August, 1925 while on holiday in Pornic, a seaside town on the west coast of France. While in his hotel room, Ernst was struck by the rich and varied texture of the grooves in the wooden floorboards of his hotel room. He took a rubbing of the surface and in so doing, created an unplanned, inadvertent image that amazed him, feeding his curiosity in the search for hallucinatory, automatic images.
These innovative, semiautomatic Surrealist techniques enabled Ernst to depict a whole new realm of unpremeditated images. Ernst recalled in 1936 the wealth of imagery that the technique of frottage engendered in his work: "There my eyes discovered human heads, animals, a battle that ended with a kiss (the bride of the wind), rocks, the sea and the rain, earthquakes, the sphinx in her stable, the little tables around the earth, the palette of Caesar, false positions, a shawl of frost flowers, the pampas..."(M. Ernst, On Frottage, quoted in H. B. Chipp, Theories of Modern Art, Berkeley, Los Angeles and London, 1968, p. 429).

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