Femme aux cheveux roux
Details
Wladyslaw Slewinski (1856-1918)
Femme aux cheveux roux
huile sur toile
33.2 x 36 cm.
Peint vers 1896
oil on canvas
13 1⁄8 x 14 1⁄8 in.
Painted circa 1896
Femme aux cheveux roux
huile sur toile
33.2 x 36 cm.
Peint vers 1896
oil on canvas
13 1⁄8 x 14 1⁄8 in.
Painted circa 1896
Provenance
Atelier de l’artiste.
Eugenia Slewinska, Paris (par succession).
Collection Primel, Paris.
Docteur Wladyslawa Jaworska, Varsovie.
Sam Josefowitz, Pully (acquis auprès de celle-ci avant décembre 1961).
Puis par descendance aux propriétaires actuels.
Eugenia Slewinska, Paris (par succession).
Collection Primel, Paris.
Docteur Wladyslawa Jaworska, Varsovie.
Sam Josefowitz, Pully (acquis auprès de celle-ci avant décembre 1961).
Puis par descendance aux propriétaires actuels.
Literature
W. Jaworska, Wladyslaw Slewinski, Varsovie, 1961 (illustré en couleurs en couverture et p. 131).
W. Jaworska, 'Charles Filiger, peintre de l’école de Pont-Aven', in Biuletyn Historii Sztuki, No. I, 1965, p. 21 (illustré).
W. Jaworska, W kregu Gauguina, Malaze Szkoly Pont-Aven, Varsovie, 1969, p. 371, no. 72 (illustré, p. 141)
W. Jaworska, Gauguin et l'École de Pont-Aven, Neuchâtel, 1971, p. 259 (illustré en couleurs, p. 115).
W. Jaworska, Gauguin and the Pont-Aven School, Londres, 1972, p. 261 (illustré en couleurs, p. 115)
D. Delouche, W. Jaworska et C. Puget, Gauguin et ses amis à Pont-Aven, Douarnenez, 1989, p. 109 (illustré en couleurs).
W. Jaworska, Wladyslaw Slewinski, Varsovie, 1991, p. 203, no. 98 (illustré, p. 131, fig. 98).
B. Frélaut, La Merveilleuse Bretagne des Peintres, Genève, 2004, p. 125 (illustré en couleurs).
W. Jaworska, 'Charles Filiger, peintre de l’école de Pont-Aven', in Biuletyn Historii Sztuki, No. I, 1965, p. 21 (illustré).
W. Jaworska, W kregu Gauguina, Malaze Szkoly Pont-Aven, Varsovie, 1969, p. 371, no. 72 (illustré, p. 141)
W. Jaworska, Gauguin et l'École de Pont-Aven, Neuchâtel, 1971, p. 259 (illustré en couleurs, p. 115).
W. Jaworska, Gauguin and the Pont-Aven School, Londres, 1972, p. 261 (illustré en couleurs, p. 115)
D. Delouche, W. Jaworska et C. Puget, Gauguin et ses amis à Pont-Aven, Douarnenez, 1989, p. 109 (illustré en couleurs).
W. Jaworska, Wladyslaw Slewinski, Varsovie, 1991, p. 203, no. 98 (illustré, p. 131, fig. 98).
B. Frélaut, La Merveilleuse Bretagne des Peintres, Genève, 2004, p. 125 (illustré en couleurs).
Exhibited
Londres, The Tate Gallery, Gauguin and the Pont-Aven Group, janvier-février 1966, p. 43, no. 261 (illustré, pl. 23d).
Zurich, Kunsthaus, Pont-Aven, Gauguin und sein Kreis in der Bretagne, mars-avril 1966, p. 85, no. 284.
Varsovie, Museum Narodowe w Warsawie, Wladyslaw Slewinski, Wystawa monograficzna, 1983, p. 81, no. 19 (illustré en couleurs, pl. II).
Tokyo, The Bunkamura Museum of Art; Kyoto, The National Museum of Modern Art; Hokkaido, Hokkaido Museum of Modern Art; Mie, Mie Prefectural Art Museum et Koriyama, Koriyama City Museum of Art, Gauguin et l'Ecole de Pont-Aven, avril-novembre 1993, p. 159, no. 136 (illustré en couleurs)
Sydney, Art Gallery of New South Wales, Gauguin and the Pont-Aven School, mai-juillet 1994, p. 198 et 222, no. 125 (illustré en couleurs, p. 199; détail illustré en couleurs, p. 196).
Indianapolis, Indianapolis Museum of Art; Baltimore, The Walters Art Gallery; Montréal, The Montreal Museum of Fine Arts; Memphis, The Dixon Gallery and Gardens; San Diego, San Diego Museum of Art; Portland, Portland Art Museum; Boston, Museum of Fine Arts et Jérusalem, The Israel Museum, Gauguin and the School of Pont-Aven, septembre 1994-janvier 1997,
p. 156, no. 125 (illustré en couleurs).
Pont-Aven, Musée de Pont-Aven, Gauguin et l’école de Pont-Aven, juin-septembre 1997, p. 72, no. 31 (illustré en couleurs, p. 73).
Paris, Musée du Luxembourg et Quimper, Musée des Beaux-Arts, L'Aventure de Pont-Aven et Gauguin, avril-septembre 2003, p. 330, no. 122 (illustré en couleurs, p. 331).
Zurich, Kunsthaus, Pont-Aven, Gauguin und sein Kreis in der Bretagne, mars-avril 1966, p. 85, no. 284.
Varsovie, Museum Narodowe w Warsawie, Wladyslaw Slewinski, Wystawa monograficzna, 1983, p. 81, no. 19 (illustré en couleurs, pl. II).
Tokyo, The Bunkamura Museum of Art; Kyoto, The National Museum of Modern Art; Hokkaido, Hokkaido Museum of Modern Art; Mie, Mie Prefectural Art Museum et Koriyama, Koriyama City Museum of Art, Gauguin et l'Ecole de Pont-Aven, avril-novembre 1993, p. 159, no. 136 (illustré en couleurs)
Sydney, Art Gallery of New South Wales, Gauguin and the Pont-Aven School, mai-juillet 1994, p. 198 et 222, no. 125 (illustré en couleurs, p. 199; détail illustré en couleurs, p. 196).
Indianapolis, Indianapolis Museum of Art; Baltimore, The Walters Art Gallery; Montréal, The Montreal Museum of Fine Arts; Memphis, The Dixon Gallery and Gardens; San Diego, San Diego Museum of Art; Portland, Portland Art Museum; Boston, Museum of Fine Arts et Jérusalem, The Israel Museum, Gauguin and the School of Pont-Aven, septembre 1994-janvier 1997,
p. 156, no. 125 (illustré en couleurs).
Pont-Aven, Musée de Pont-Aven, Gauguin et l’école de Pont-Aven, juin-septembre 1997, p. 72, no. 31 (illustré en couleurs, p. 73).
Paris, Musée du Luxembourg et Quimper, Musée des Beaux-Arts, L'Aventure de Pont-Aven et Gauguin, avril-septembre 2003, p. 330, no. 122 (illustré en couleurs, p. 331).
Further Details
Le Polonais Wladyslaw Slewinski, né en 1856, a quitté brusquement son pays, en 1888, fuyant tout autant sa riche famille propriétaire terrienne que les services fiscaux, les créanciers et des soucis personnels. À Paris, alors âgé de 32 ans, il se lance dans la peinture sans véritable vocation, avec une formation sommaire à l’Académie Julian puis à l’Académie Colarossi prenant la suite de quelques cours en Pologne. Début 1889, il fait la connaissance de Paul Gauguin «Chez madame Charlotte», le restaurant situé en face de l’Académie, où tous deux ont leurs habitudes. Gauguin l’apprécie beaucoup et l’encourage. Il peindra son portrait vers 1891 (Tokyo, musée national d’art occidental).
Après avoir visité l’Exposition impressionniste et synthétiste au Café des Arts de l’Exposition universelle en 1889, Slewinski se rend à Pont-Aven puis au Pouldu où il s’installe, devenant l’une des figures centrales du groupe des peintres rassemblés autour de Gauguin. Il adopte d’emblée, sans passer par la case impressionniste, le style synthétiste, fait d’aplats simplifiés et de lignes décoratives. Ses thèmes privilégiés sont des natures mortes et des paysages des côtes bretonnes, vides de toute présence humaine, d’où émane une impression de silence et de sérénité.
Dans cette production, Femme aux cheveux roux et deux autres peintures montrant le même modèle, Femme endormie avec un chat de 1896 (collection particulière) et Femme se coiffant, de 1897 (Musée National de Cracovie) sont des exceptions. Cette femme qui a posé pour Slewinski n’est autre qu’Eugénie Schevtzoff, Eugenia Szewcowa en russe. Elle est la fille d’un haut fonctionnaire de l’administration tsariste et sa famille est propriétaire de mines en Russie. Elle apprend la peinture à Saint-Pétersbourg, puis, avec sa sœur Marie qui apprend la musique, elle se rend à Paris pour poursuivre son apprentissage, fréquentant les artistes russes qui se retrouvent dans ce qui est appelé «l’atelier». Elle y fait la connaissance de la peintre russe Elizaveta Kruglikova qui vient d’arriver à Paris et devient sa colocataire. En 1895, cette dernière qui a rencontré Slewinski dans le milieu de l’Académie Colarossi part pour Le Pouldu avec lui. Eugénie Schevtzoff, qui a peut-être déjà croisé Slewinski à «L’atelier» et sa sœur Marie leur emboitent le pas, s’installant à Pont-Aven puis se rendant au Pouldu. Eugénia et Elizaveta ont probablement été rivales cet été-là. Les deux sœurs reviendront au Pouldu les étés suivants retrouver Slewinski. Eugénie l’épousera finalement en 1899, malgré l’opposition des deux familles n’admettant pas cette «mésalliance politique».
Dans Femme aux cheveux roux, vers 1896, le peintre met l’accent sur la belle chevelure rousse de celle qui est devenue sa fiancée. Il joue du profil qui se détache sur un fond neutre pour bien délimiter les plans par un léger cerne, y compris le contour du visage dans l’esprit du synthétisme pontavénien. Mais la limitation de la gamme colorée et la simplification de la composition n’excluent pas une sensibilité dans l’expression, comme on peut le voir dans les nuances des cheveux ou le modelé du visage. Avec audace, il cache les yeux, accentuant le mystère de cette évocation dominée par la flamboyante chevelure. Ce chef-d’œuvre du symbolisme, comme les deux autres représentations d’Eugénie, a été associé au mouvement «Jeune Pologne», même si le peintre vivait alors en France. Après le mariage, Eugénie a abandonné la peinture, affirmant que deux artistes dans la maison, c'était trop, et croyant aussi que son mari était plus talentueux qu’elle. Elle a conservé ce portrait toute sa vie.
André Cariou
Conservateur en chef du patrimoine honoraire
Born in 1856, Wladyslaw Slewinski left his native Poland abruptly in 1888, fleeing his wealthy landowning family, as well as the tax authorities, creditors, and personal worries. When he arrived in Paris, ageed 32, he took up painting without any particular vocation, with some basic training at the Académie Julian, and later at the Académie Colarossi, complemented by some courses in Poland. In early 1889 he met Paul Gauguin at “Chez Madame Charlotte”, the restaurant opposite the Academy that both of them frequented. Gauguin greatly appreciated and encouraged him, and painted his portrait circa 1891 (Tokyo, National Museum of Western Art).
After visiting the Impressionist and Synthetist Exhibition at the Café des Arts at the Universal Exhibition of 1889, Slewinski travelled to Pont-Aven, and then on to Pouldu, where he settled, becoming one of the key figures of the group of painters gathered around Gauguin. He immediately adopted the synthetist style, without going through the impressionist phase, using simplified flat areas and decorative lines. His preferred themes were still lives and landscapes of the Breton coasts, devoid of any human presence, from which emanate a feeling of silence and serenity.
The present work, Femme aux cheveux roux, as well as two other paintings with the same model, Femme endormie avec un chat in 1896 (private collection) and Femme se coiffant, in 1897 (Krakow, National Museum of Krakow), are exceptions. The woman who posed for Slewinski was none other than Eugénie Schevtzoff, or Eugenia Szewcowa in Russian. She was the daughter of a senior official in the Tsarist administration, and her family owned mines in Russia. She learned painting in Saint Petersburg, and then moved to Paris with her sister Marie, who was learning music. She pursued her studies and met Russian artists at what was called “L’atelier”. There she met the Russian painter Elizaveta Kruglikova, who had just arrived in Paris, and became her housemate. The latter had met Slewinski in 1895 at the Académie Colarossi and travelled to Le Pouldu with him. Eugénie Schevtzoff, who may have already met Slewinski at “L’atelier” and her sister Marie followed them shortly after, settling in Pont-Aven and then going on to Pouldu. Eugénia and Elizaveta may have been rivals that summer, yet the two sisters would return to Pouldu over the following summers to meet again with Slewinski. Eugénie finally married him in 1899, despite the opposition of the two families, who did not approve of this “political misalliance.”
In Femme aux cheveux roux, painted circa 1896, the painter emphasises the beautiful red hair of the woman who would become his fiancée. He played with her profile, which stands out against a neutral background, clearly delineating the planes with a slight outline, including around the contours of her face, in the spirit of Pontavenian synthetism. However, the limitation of a restrained colour range and the simplified composition do not exclude a sensitivity in expression, as can be seen in the nuances of her hair and the modelling of her face. He audaciously conceals her eyes, accentuating the mystery of this evocation, dominated by her flamboyant hair. This masterpiece of symbolism, like the other two images of Eugénie, were associated with the “Young Poland” movement, even though the painter was living in France at the time. After their marriage, Eugénie gave up painting, saying that two artists in the house were one too many. She believed that her husband was more talented than she was. She kept this portrait for her entire life.
André Cariou
Honorary Chief Curator
Après avoir visité l’Exposition impressionniste et synthétiste au Café des Arts de l’Exposition universelle en 1889, Slewinski se rend à Pont-Aven puis au Pouldu où il s’installe, devenant l’une des figures centrales du groupe des peintres rassemblés autour de Gauguin. Il adopte d’emblée, sans passer par la case impressionniste, le style synthétiste, fait d’aplats simplifiés et de lignes décoratives. Ses thèmes privilégiés sont des natures mortes et des paysages des côtes bretonnes, vides de toute présence humaine, d’où émane une impression de silence et de sérénité.
Dans cette production, Femme aux cheveux roux et deux autres peintures montrant le même modèle, Femme endormie avec un chat de 1896 (collection particulière) et Femme se coiffant, de 1897 (Musée National de Cracovie) sont des exceptions. Cette femme qui a posé pour Slewinski n’est autre qu’Eugénie Schevtzoff, Eugenia Szewcowa en russe. Elle est la fille d’un haut fonctionnaire de l’administration tsariste et sa famille est propriétaire de mines en Russie. Elle apprend la peinture à Saint-Pétersbourg, puis, avec sa sœur Marie qui apprend la musique, elle se rend à Paris pour poursuivre son apprentissage, fréquentant les artistes russes qui se retrouvent dans ce qui est appelé «l’atelier». Elle y fait la connaissance de la peintre russe Elizaveta Kruglikova qui vient d’arriver à Paris et devient sa colocataire. En 1895, cette dernière qui a rencontré Slewinski dans le milieu de l’Académie Colarossi part pour Le Pouldu avec lui. Eugénie Schevtzoff, qui a peut-être déjà croisé Slewinski à «L’atelier» et sa sœur Marie leur emboitent le pas, s’installant à Pont-Aven puis se rendant au Pouldu. Eugénia et Elizaveta ont probablement été rivales cet été-là. Les deux sœurs reviendront au Pouldu les étés suivants retrouver Slewinski. Eugénie l’épousera finalement en 1899, malgré l’opposition des deux familles n’admettant pas cette «mésalliance politique».
Dans Femme aux cheveux roux, vers 1896, le peintre met l’accent sur la belle chevelure rousse de celle qui est devenue sa fiancée. Il joue du profil qui se détache sur un fond neutre pour bien délimiter les plans par un léger cerne, y compris le contour du visage dans l’esprit du synthétisme pontavénien. Mais la limitation de la gamme colorée et la simplification de la composition n’excluent pas une sensibilité dans l’expression, comme on peut le voir dans les nuances des cheveux ou le modelé du visage. Avec audace, il cache les yeux, accentuant le mystère de cette évocation dominée par la flamboyante chevelure. Ce chef-d’œuvre du symbolisme, comme les deux autres représentations d’Eugénie, a été associé au mouvement «Jeune Pologne», même si le peintre vivait alors en France. Après le mariage, Eugénie a abandonné la peinture, affirmant que deux artistes dans la maison, c'était trop, et croyant aussi que son mari était plus talentueux qu’elle. Elle a conservé ce portrait toute sa vie.
André Cariou
Conservateur en chef du patrimoine honoraire
Born in 1856, Wladyslaw Slewinski left his native Poland abruptly in 1888, fleeing his wealthy landowning family, as well as the tax authorities, creditors, and personal worries. When he arrived in Paris, ageed 32, he took up painting without any particular vocation, with some basic training at the Académie Julian, and later at the Académie Colarossi, complemented by some courses in Poland. In early 1889 he met Paul Gauguin at “Chez Madame Charlotte”, the restaurant opposite the Academy that both of them frequented. Gauguin greatly appreciated and encouraged him, and painted his portrait circa 1891 (Tokyo, National Museum of Western Art).
After visiting the Impressionist and Synthetist Exhibition at the Café des Arts at the Universal Exhibition of 1889, Slewinski travelled to Pont-Aven, and then on to Pouldu, where he settled, becoming one of the key figures of the group of painters gathered around Gauguin. He immediately adopted the synthetist style, without going through the impressionist phase, using simplified flat areas and decorative lines. His preferred themes were still lives and landscapes of the Breton coasts, devoid of any human presence, from which emanate a feeling of silence and serenity.
The present work, Femme aux cheveux roux, as well as two other paintings with the same model, Femme endormie avec un chat in 1896 (private collection) and Femme se coiffant, in 1897 (Krakow, National Museum of Krakow), are exceptions. The woman who posed for Slewinski was none other than Eugénie Schevtzoff, or Eugenia Szewcowa in Russian. She was the daughter of a senior official in the Tsarist administration, and her family owned mines in Russia. She learned painting in Saint Petersburg, and then moved to Paris with her sister Marie, who was learning music. She pursued her studies and met Russian artists at what was called “L’atelier”. There she met the Russian painter Elizaveta Kruglikova, who had just arrived in Paris, and became her housemate. The latter had met Slewinski in 1895 at the Académie Colarossi and travelled to Le Pouldu with him. Eugénie Schevtzoff, who may have already met Slewinski at “L’atelier” and her sister Marie followed them shortly after, settling in Pont-Aven and then going on to Pouldu. Eugénia and Elizaveta may have been rivals that summer, yet the two sisters would return to Pouldu over the following summers to meet again with Slewinski. Eugénie finally married him in 1899, despite the opposition of the two families, who did not approve of this “political misalliance.”
In Femme aux cheveux roux, painted circa 1896, the painter emphasises the beautiful red hair of the woman who would become his fiancée. He played with her profile, which stands out against a neutral background, clearly delineating the planes with a slight outline, including around the contours of her face, in the spirit of Pontavenian synthetism. However, the limitation of a restrained colour range and the simplified composition do not exclude a sensitivity in expression, as can be seen in the nuances of her hair and the modelling of her face. He audaciously conceals her eyes, accentuating the mystery of this evocation, dominated by her flamboyant hair. This masterpiece of symbolism, like the other two images of Eugénie, were associated with the “Young Poland” movement, even though the painter was living in France at the time. After their marriage, Eugénie gave up painting, saying that two artists in the house were one too many. She believed that her husband was more talented than she was. She kept this portrait for her entire life.
André Cariou
Honorary Chief Curator