Ancienne collection Jeannie Gobillard et Paul Valéry
Berthe Morisot (1841-1895)
Petite fille aux cheveux blonds
Details
Berthe Morisot (1841-1895)
Morisot, B.
Petite fille aux cheveux blonds
huile sur toile
63.2 x 52.8 cm.
Peint en 1881
oil on canvas
24 7/8 x 20 ¾ in.
Painted in 1881
Morisot, B.
Petite fille aux cheveux blonds
huile sur toile
63.2 x 52.8 cm.
Peint en 1881
oil on canvas
24 7/8 x 20 ¾ in.
Painted in 1881
Provenance
Jeannie Gobillard, France (don de l'artiste).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
M.-L. Bataille et G. Wildenstein, Berthe Morisot, Catalogue des peintures, pastels et aquarelles, Paris, 1961, p. 30, no. 109 (partiellement illustré, fig. 138; dimensions erronées).
A. Clairet, D. Montalant et Y. Rouart, Berthe Morisot, Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Montolivet, 1997, p. 167, no. 110 (partiellement illustré; dimensions erronées).
A. Clairet, D. Montalant et Y. Rouart, Berthe Morisot, Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Montolivet, 1997, p. 167, no. 110 (partiellement illustré; dimensions erronées).
Exhibited
(probablement) Paris, Galerie Marcel Bernheim, Réunion d'œuvres par Berthe Morisot, juin-juillet 1922.
Sète, Musée Paul-Valéry, Paul Valéry et les Arts, juillet-octobre 1995, p. 109, no. 50 (dimensions erronées).
Lille, Palais des Beaux-Arts et Martigny, Fondation Gianadda, Berthe Morisot, mars-novembre 2002, p. 264, no. 73 (illustré en couleurs, p. 265).
Sète, Musée Paul-Valéry, Paul Valéry et les Arts, juillet-octobre 1995, p. 109, no. 50 (dimensions erronées).
Lille, Palais des Beaux-Arts et Martigny, Fondation Gianadda, Berthe Morisot, mars-novembre 2002, p. 264, no. 73 (illustré en couleurs, p. 265).
Further Details
« Fixer quelque chose de ce qui se passe » : c’est l’ambition de Berthe Morisot, dont la touche si vivace et libre rend vivante chacune de ses toiles. La modernité de ses traits contraste avec son désir si simple de représenter le quotidien, sa vie, ceux qu’elle aime.
Considérée comme une artiste majeure de l’impressionnisme et de l’avant-garde parisienne, Berthe Morisot s’amuse à repousser toutes les barrières, en devenant presque une des précurseurs de l’abstraction expressionniste. Sa condition de femme artiste est déjà en elle-même révolutionnaire.
Lors de la première exposition impressionniste qui se déroula il y a 150 ans jour pour jour en avril 1874, dans l’ancien atelier du photographe Nadar, 29 peintres exposent, et parmi eux une seule femme : Berthe Morisot. Aux côtés de Cézanne, Monet, Renoir ou encore Pissarro et Degas, ils ont ensemble fondé la « Société anonyme coopérative des artistes peintres, sculpteurs et graveurs », afin de déjouer les carcans du Salon. Des huit expositions organisés par les Impressionnistes, Berthe Morisot participera à sept.
A l’époque, les femmes artistes existent, mais rangent les pinceaux une fois mariées afin de se consacrer à leur vie de famille. Ce sera le cas d’Edma, la sœur de Berthe. Mais Berthe ne s’arrêtera jamais, et transmettra même sa passion de peindre à sa fille, Julie Manet, et ses nièces, Paule et Jeannie Gobillard. Berthe n’hésitera pas à dire : « je ne crois pas qu’il y ait jamais eu un homme traitant une femme d’égal à égal, et c’est tout ce que j’aurais demandé. Car je sais que je les vaux ». L’artiste ne cesse de jouer entre l’esquisse et le fini, ses œuvres surprenant alors par cette oscillation entre achevé et inachevé. C’est ce qui donne encore plus de force à son coup de pinceau, d’inspiration voire même de radicalité, mais surtout plus de vie à ses sujets. Chaque personnage s’anime au rythme des traits et prend avec audace corps sur la toile.
La présente Petite fille aux cheveux blonds – portrait de la première propriétaire et nièce de l’artiste, Jeannie Gobillard, enfant - est d’autant plus intéressante par ce jeu fini/infini. L’œuvre, décrite avec des dimensions erronées dans toute sa littérature, a longtemps été replié sur son châssis pour une raison inconnue, dissimulant alors sa vraie grandeur. Lorsque le châssis fut retiré et la toile montée dans son nouveau cadre, la découverte fut surprenante : non seulement le tableau gagne en taille et en importance de tous côtés, mais en plus il dévoile à l’arrière une toute nouvelle œuvre remarquable.
Ce revers caché, étant resté depuis toujours dans la même collection – celle de Jeannie Gobillard (1877-1970) et de Paul Valéry (1871-1945) – fut un temps attribué à Berthe Morisot par la famille. Plus récemment, la touche de cette œuvre redécouverte a été rapprochée à celle de la nièce de Morisot, Paule Gobillard (1867-1946), elle-même artiste, ayant été formée par sa tante entre autres. Quoiqu’il en soit, il s’agit bien d’une copie d’un portrait très connu de Morisot, peint par Edouard Manet (1832-1883) en 1874, intitulé Berthe Morisot à l’éventail. L’original, accroché pendant des années dans la salle à manger des Morisot, appartient aux collections du Musée d’Orsay, et est aujourd’hui en dépôt au Palais des Beaux-Arts de Lille. La comparaison des deux toiles met en valeur les touches plus douces de ce revers, également caractérisée par sa palette plus vive et spontanée. En soit, une femme peinte par une femme.
Cette œuvre désormais double-face et absolument fascinante apparaît alors très émouvante, retraçant toute la lignée d’artistes d’un seul et même arbre généalogique : Berthe Morisot en a fait don à son modèle, la petite Jeannie Gobillard, dont la sœur Paule est peut-être l’auteur du portrait de Morisot fait d’après celui de Manet figurant sur le revers. Il est vrai que Paule a peint plusieurs œuvres d’après les originaux d’Edouard Manet, le beau-frère de Berthe Morisot, dont probablement le Portrait de Berthe Morisot étendue de 1873, aujourd’hui conservée au Musée Marmottan, Paris.
Petite fille aux cheveux blonds est donc d’autant plus une œuvre unique dans l’œuvre de Morisot, non seulement par ce portrait au revers très intriguant et emblématique qui rend hommage à Morisot et Manet simultanément, mais aussi par le fait de mettre en avant la famille extraordinaire des Morisot, Gobillard, Manet, tous liés par le sang mais surtout par l’amour de l’art. Jeannie, la petite fille aux cheveux blonds représentée sur le recto de la présente œuvre, épousera Paul Valéry, poète et écrivain emblématique français. Le 31 mai 1900 à Passy, elle se marie le même jour que sa cousine, Julie Manet (1878-1966), fille de Berthe Morisot et Eugène Manet (et donc nièce d’Edouard Manet), qui elle, épouse le peintre Ernest Rouart (1874-1942). Les deux jeunes cousines, Jeannie et Julie, pratiquement élevées ensemble, perpétuent dans leurs mariages respectifs cette lignée artistique.
To "capture something of what's happening": this was the ambition of Berthe Morisot, whose free, lively touch brought each of her canvases to life. The modernity of her strokes contrasts with her simple desire to depict everyday life, her life and those she loved.
Considered a major artist of Impressionism and the Parisian avant-garde, Berthe Morisot enjoyed pushing back all barriers, becoming almost a precursor of Expressionist abstraction. Her status as a woman artist was revolutionary in itself.
At the first Impressionist exhibition, held 150 years ago to the day, in April 1874, in the photographer Nadar's former studio, 29 painters exhibited, including just one woman: Berthe Morisot. Alongside Cézanne, Monet, Renoir, Pissarro and Degas, they had founded the "Société anonyme coopérative des artistes peintres, sculpteurs et graveurs", in order to break out of the shackles of the Salon. Of the eight exhibitions organized by the Impressionists, Berthe Morisot took part in seven.
At the time, women artists existed, but put away their brushes once married to devote themselves to family life. This was the case for Berthe's sister Edma. But Berthe never stopped, and even passed on her passion for painting to her daughter, Julie Manet, and her nieces, Paule and Jeannie Gobillard. Berthe would not hesitate to say: "I don't think there's ever been a man who treated a woman as an equal, and that's all I would have asked. Because I know I'm worth it. The artist never ceases to vacillate between the sketch and the finished, his works surprisingly oscillating between the finished and the unfinished. This gives her brushstrokes even greater strength, inspiration and even radicalism, but above all, more life to her subjects. Each character comes alive with the rhythm of his strokes, boldly taking shape on canvas.
The present Petite fille aux cheveux blonds - a portrait of the artist's first owner and niece, Jeannie Gobillard, as a child - is all the more interesting for this finite/infinite interplay. The work, described with erroneous dimensions throughout its literature, was for a long time folded on its stretcher for an unknown reason, thus concealing its true size. When the stretcher was removed and the canvas mounted in its new frame, the discovery was astonishing: not only did the painting gain in size and importance on all sides, it also revealed a remarkable new work at the back.
This hidden reverse, having always remained in the same collection - that of Jeannie Gobillard (1877-1970) and Paul Valéry (1871-1945) - was at one time attributed to Berthe Morisot by the family. More recently, the touch of this rediscovered work has been compared to that of Morisot's niece, Paule Gobillard (1867-1946), herself an artist, having been trained by her aunt among others. In any case, it is a copy of a well-known portrait of Morisot, painted by Edouard Manet (1832-1883) in 1874, entitled Berthe Morisot à l'éventail. The original, which hung for years in the Morisots' dining room, belongs to the collections of the Musée d'Orsay, and is now on loan to the Palais des Beaux-Arts in Lille. Comparison of the two canvases highlights the softer strokes of this reverse, also characterized by its more vivid, spontaneous palette. In short, a woman painted by a woman.
Berthe Morisot donated it to her model, little Jeannie Gobillard, whose sister Paule probably painted Morisot's portrait after Manet's on the reverse. It is true that Paule painted several works after originals by Berthe Morisot's brother-in-law Edouard Manet, including probably the extended Portrait de Berthe Morisot of 1873, now in the Musée Marmottan, Paris.
Petite fille aux cheveux blonds is therefore all the more unique in Morisot's oeuvre, not only for its intriguing and emblematic reverse portrait, which pays tribute to Morisot and Manet simultaneously, but also for its focus on the extraordinary family of Morisot, Gobillard and Manet, all linked by blood but above all by a love of art. Jeannie, the little blonde-haired girl pictured on the front of this work, would go on to marry Paul Valéry, the iconic French poet and writer. On May 31, 1900, in Passy, she married her cousin Julie Manet (1878-1966), daughter of Berthe Morisot and Eugène Manet (and niece of Edouard Manet), who in turn married the painter Ernest Rouart (1874-1942). The two young cousins, Jeannie and Julie, practically raised together, continued this artistic line through their respective marriages.
Considérée comme une artiste majeure de l’impressionnisme et de l’avant-garde parisienne, Berthe Morisot s’amuse à repousser toutes les barrières, en devenant presque une des précurseurs de l’abstraction expressionniste. Sa condition de femme artiste est déjà en elle-même révolutionnaire.
Lors de la première exposition impressionniste qui se déroula il y a 150 ans jour pour jour en avril 1874, dans l’ancien atelier du photographe Nadar, 29 peintres exposent, et parmi eux une seule femme : Berthe Morisot. Aux côtés de Cézanne, Monet, Renoir ou encore Pissarro et Degas, ils ont ensemble fondé la « Société anonyme coopérative des artistes peintres, sculpteurs et graveurs », afin de déjouer les carcans du Salon. Des huit expositions organisés par les Impressionnistes, Berthe Morisot participera à sept.
A l’époque, les femmes artistes existent, mais rangent les pinceaux une fois mariées afin de se consacrer à leur vie de famille. Ce sera le cas d’Edma, la sœur de Berthe. Mais Berthe ne s’arrêtera jamais, et transmettra même sa passion de peindre à sa fille, Julie Manet, et ses nièces, Paule et Jeannie Gobillard. Berthe n’hésitera pas à dire : « je ne crois pas qu’il y ait jamais eu un homme traitant une femme d’égal à égal, et c’est tout ce que j’aurais demandé. Car je sais que je les vaux ». L’artiste ne cesse de jouer entre l’esquisse et le fini, ses œuvres surprenant alors par cette oscillation entre achevé et inachevé. C’est ce qui donne encore plus de force à son coup de pinceau, d’inspiration voire même de radicalité, mais surtout plus de vie à ses sujets. Chaque personnage s’anime au rythme des traits et prend avec audace corps sur la toile.
La présente Petite fille aux cheveux blonds – portrait de la première propriétaire et nièce de l’artiste, Jeannie Gobillard, enfant - est d’autant plus intéressante par ce jeu fini/infini. L’œuvre, décrite avec des dimensions erronées dans toute sa littérature, a longtemps été replié sur son châssis pour une raison inconnue, dissimulant alors sa vraie grandeur. Lorsque le châssis fut retiré et la toile montée dans son nouveau cadre, la découverte fut surprenante : non seulement le tableau gagne en taille et en importance de tous côtés, mais en plus il dévoile à l’arrière une toute nouvelle œuvre remarquable.
Ce revers caché, étant resté depuis toujours dans la même collection – celle de Jeannie Gobillard (1877-1970) et de Paul Valéry (1871-1945) – fut un temps attribué à Berthe Morisot par la famille. Plus récemment, la touche de cette œuvre redécouverte a été rapprochée à celle de la nièce de Morisot, Paule Gobillard (1867-1946), elle-même artiste, ayant été formée par sa tante entre autres. Quoiqu’il en soit, il s’agit bien d’une copie d’un portrait très connu de Morisot, peint par Edouard Manet (1832-1883) en 1874, intitulé Berthe Morisot à l’éventail. L’original, accroché pendant des années dans la salle à manger des Morisot, appartient aux collections du Musée d’Orsay, et est aujourd’hui en dépôt au Palais des Beaux-Arts de Lille. La comparaison des deux toiles met en valeur les touches plus douces de ce revers, également caractérisée par sa palette plus vive et spontanée. En soit, une femme peinte par une femme.
Cette œuvre désormais double-face et absolument fascinante apparaît alors très émouvante, retraçant toute la lignée d’artistes d’un seul et même arbre généalogique : Berthe Morisot en a fait don à son modèle, la petite Jeannie Gobillard, dont la sœur Paule est peut-être l’auteur du portrait de Morisot fait d’après celui de Manet figurant sur le revers. Il est vrai que Paule a peint plusieurs œuvres d’après les originaux d’Edouard Manet, le beau-frère de Berthe Morisot, dont probablement le Portrait de Berthe Morisot étendue de 1873, aujourd’hui conservée au Musée Marmottan, Paris.
Petite fille aux cheveux blonds est donc d’autant plus une œuvre unique dans l’œuvre de Morisot, non seulement par ce portrait au revers très intriguant et emblématique qui rend hommage à Morisot et Manet simultanément, mais aussi par le fait de mettre en avant la famille extraordinaire des Morisot, Gobillard, Manet, tous liés par le sang mais surtout par l’amour de l’art. Jeannie, la petite fille aux cheveux blonds représentée sur le recto de la présente œuvre, épousera Paul Valéry, poète et écrivain emblématique français. Le 31 mai 1900 à Passy, elle se marie le même jour que sa cousine, Julie Manet (1878-1966), fille de Berthe Morisot et Eugène Manet (et donc nièce d’Edouard Manet), qui elle, épouse le peintre Ernest Rouart (1874-1942). Les deux jeunes cousines, Jeannie et Julie, pratiquement élevées ensemble, perpétuent dans leurs mariages respectifs cette lignée artistique.
To "capture something of what's happening": this was the ambition of Berthe Morisot, whose free, lively touch brought each of her canvases to life. The modernity of her strokes contrasts with her simple desire to depict everyday life, her life and those she loved.
Considered a major artist of Impressionism and the Parisian avant-garde, Berthe Morisot enjoyed pushing back all barriers, becoming almost a precursor of Expressionist abstraction. Her status as a woman artist was revolutionary in itself.
At the first Impressionist exhibition, held 150 years ago to the day, in April 1874, in the photographer Nadar's former studio, 29 painters exhibited, including just one woman: Berthe Morisot. Alongside Cézanne, Monet, Renoir, Pissarro and Degas, they had founded the "Société anonyme coopérative des artistes peintres, sculpteurs et graveurs", in order to break out of the shackles of the Salon. Of the eight exhibitions organized by the Impressionists, Berthe Morisot took part in seven.
At the time, women artists existed, but put away their brushes once married to devote themselves to family life. This was the case for Berthe's sister Edma. But Berthe never stopped, and even passed on her passion for painting to her daughter, Julie Manet, and her nieces, Paule and Jeannie Gobillard. Berthe would not hesitate to say: "I don't think there's ever been a man who treated a woman as an equal, and that's all I would have asked. Because I know I'm worth it. The artist never ceases to vacillate between the sketch and the finished, his works surprisingly oscillating between the finished and the unfinished. This gives her brushstrokes even greater strength, inspiration and even radicalism, but above all, more life to her subjects. Each character comes alive with the rhythm of his strokes, boldly taking shape on canvas.
The present Petite fille aux cheveux blonds - a portrait of the artist's first owner and niece, Jeannie Gobillard, as a child - is all the more interesting for this finite/infinite interplay. The work, described with erroneous dimensions throughout its literature, was for a long time folded on its stretcher for an unknown reason, thus concealing its true size. When the stretcher was removed and the canvas mounted in its new frame, the discovery was astonishing: not only did the painting gain in size and importance on all sides, it also revealed a remarkable new work at the back.
This hidden reverse, having always remained in the same collection - that of Jeannie Gobillard (1877-1970) and Paul Valéry (1871-1945) - was at one time attributed to Berthe Morisot by the family. More recently, the touch of this rediscovered work has been compared to that of Morisot's niece, Paule Gobillard (1867-1946), herself an artist, having been trained by her aunt among others. In any case, it is a copy of a well-known portrait of Morisot, painted by Edouard Manet (1832-1883) in 1874, entitled Berthe Morisot à l'éventail. The original, which hung for years in the Morisots' dining room, belongs to the collections of the Musée d'Orsay, and is now on loan to the Palais des Beaux-Arts in Lille. Comparison of the two canvases highlights the softer strokes of this reverse, also characterized by its more vivid, spontaneous palette. In short, a woman painted by a woman.
Berthe Morisot donated it to her model, little Jeannie Gobillard, whose sister Paule probably painted Morisot's portrait after Manet's on the reverse. It is true that Paule painted several works after originals by Berthe Morisot's brother-in-law Edouard Manet, including probably the extended Portrait de Berthe Morisot of 1873, now in the Musée Marmottan, Paris.
Petite fille aux cheveux blonds is therefore all the more unique in Morisot's oeuvre, not only for its intriguing and emblematic reverse portrait, which pays tribute to Morisot and Manet simultaneously, but also for its focus on the extraordinary family of Morisot, Gobillard and Manet, all linked by blood but above all by a love of art. Jeannie, the little blonde-haired girl pictured on the front of this work, would go on to marry Paul Valéry, the iconic French poet and writer. On May 31, 1900, in Passy, she married her cousin Julie Manet (1878-1966), daughter of Berthe Morisot and Eugène Manet (and niece of Edouard Manet), who in turn married the painter Ernest Rouart (1874-1942). The two young cousins, Jeannie and Julie, practically raised together, continued this artistic line through their respective marriages.
Brought to you by
Valérie Didier
Specialist, Head of Sale