Lot Essay
Etant certainement le mouvement le plus décisif de l'hitoire de l'art moderne, le cubisme, à l'initiative des peintres Georges Braque et Pablo Picasso, bouleverse la notion de représentation dans l'art par la remise en cause des dogmes picturaux. En effet, leur démarche, alors révolutionnaire, était consacrée à retourner et remplacer toutes les valeurs et tous les concepts acquis de la perception visuelle et de l'illusion picturale.
La nature-morte s'avéra être le genre le plus efficace pour mener à bien leurs efforts; c'était dès le début le sujet cubiste par excellence. Braque et Picasso réalisèrent l'intégralité de leurs objectifs dans des sujets dépourvus d'éclat et de théâtralité, car ils présentaient les objets quotidiens les plus humbles et les plus familiers. Dans Compotier, Quotidien du Midi, Braque intègre quelques-uns de ces éléments ordinaires, notamment une grappe de raisin et le nom d'un journal français le Quotidien du midi, présenté plié. Braque fit remarquer que c'était son "désir habituel d'approcher le plus possible la réalité des choses" (cité in Braque de J. Richardson, London, 1961, p. 10). Karen Wilkin a observé que "Braque transforme l'ordinaire, par une iconographie dès lors prévisible de l'atelier cubiste, en une peinture des plus élégante et intelligente du vingtième siècle" (in Georges Braque, New York, 1991, p. 58).
L'ajout de lettres et de surfaces d'imitation à une composition peinte donna l'envie à Picasso de prendre la suite. En mai 1912, il colla une toile cirée ornée d'un motif de cannage de chaise sur une toile qu'il peignit tout autour et en partie par-dessus. Elle servit de fond (comme si la toile ovale représentait l'assise d'une chaise sur laquelle les éléments de la nature-morte sont posés) et d'élément pictural faisant partie intégrante de la composition (Zervos, vol. 2, no. 294). Ce fut le premier collage. Le Compotier, Quotidien du midi de Braque est peut-être en partie un hommage à cette oeuvre innovante; il intègre de nombreux éléments identiques, notamment un fragment du nom du journal, le Quotidien du midi. Cependant, Braque remplaça l'endroit du cannage de la chaise imprimé de Picasso par un effet peint de son élément de collage préféré, un papier peint imprimé imitant les veines du bois. Pendant la fin de l'été 1912, les deux artistes travaillaient à Sorgues. Braque remarqua un rouleau de papier peint au décor de "faux-bois" (imitation des veines du chêne) dans la vitrine d'un marchand de couleurs près d'Avignon.
Ce fut peu de temps avant que les deux artistes n'"inversèrent" le procédé du collage, en présentant une simulation peinte sur une forme découpée dans un papier, qui lui-même était souvent un succédané imprimé de l'objet réel. Le Compotier, Quotidien du midi, démontre comment ce procédé de révélation lente de la représentation et de sa réflexion sur elle-même bouclait la boucle: Les veines du bois dans ce tableau présentent les formes rectilignes des morceaux de papier peint au décor de faux-bois que Braque avait insérés dans ses papiers collés, ici peintes à l'huile. La présence des lettres "tien MIDI" souligne le jeu de mots visuel saugrenu qui enrichit souvent le thème sous-jacent des oeuvres cubistes intéressantes de Braque et Picasso. Horsmis sa référence à leur journal quotidien préféré, "tien MIDI" renseigne sur le créneau horaire du jour ainsi que le lieu où le peintre se trouvait à ce moment-là, plaçant l'oeuvre définitivement dans la réalité du temps présent.
La nature-morte s'avéra être le genre le plus efficace pour mener à bien leurs efforts; c'était dès le début le sujet cubiste par excellence. Braque et Picasso réalisèrent l'intégralité de leurs objectifs dans des sujets dépourvus d'éclat et de théâtralité, car ils présentaient les objets quotidiens les plus humbles et les plus familiers. Dans Compotier, Quotidien du Midi, Braque intègre quelques-uns de ces éléments ordinaires, notamment une grappe de raisin et le nom d'un journal français le Quotidien du midi, présenté plié. Braque fit remarquer que c'était son "désir habituel d'approcher le plus possible la réalité des choses" (cité in Braque de J. Richardson, London, 1961, p. 10). Karen Wilkin a observé que "Braque transforme l'ordinaire, par une iconographie dès lors prévisible de l'atelier cubiste, en une peinture des plus élégante et intelligente du vingtième siècle" (in Georges Braque, New York, 1991, p. 58).
L'ajout de lettres et de surfaces d'imitation à une composition peinte donna l'envie à Picasso de prendre la suite. En mai 1912, il colla une toile cirée ornée d'un motif de cannage de chaise sur une toile qu'il peignit tout autour et en partie par-dessus. Elle servit de fond (comme si la toile ovale représentait l'assise d'une chaise sur laquelle les éléments de la nature-morte sont posés) et d'élément pictural faisant partie intégrante de la composition (Zervos, vol. 2, no. 294). Ce fut le premier collage. Le Compotier, Quotidien du midi de Braque est peut-être en partie un hommage à cette oeuvre innovante; il intègre de nombreux éléments identiques, notamment un fragment du nom du journal, le Quotidien du midi. Cependant, Braque remplaça l'endroit du cannage de la chaise imprimé de Picasso par un effet peint de son élément de collage préféré, un papier peint imprimé imitant les veines du bois. Pendant la fin de l'été 1912, les deux artistes travaillaient à Sorgues. Braque remarqua un rouleau de papier peint au décor de "faux-bois" (imitation des veines du chêne) dans la vitrine d'un marchand de couleurs près d'Avignon.
Ce fut peu de temps avant que les deux artistes n'"inversèrent" le procédé du collage, en présentant une simulation peinte sur une forme découpée dans un papier, qui lui-même était souvent un succédané imprimé de l'objet réel. Le Compotier, Quotidien du midi, démontre comment ce procédé de révélation lente de la représentation et de sa réflexion sur elle-même bouclait la boucle: Les veines du bois dans ce tableau présentent les formes rectilignes des morceaux de papier peint au décor de faux-bois que Braque avait insérés dans ses papiers collés, ici peintes à l'huile. La présence des lettres "tien MIDI" souligne le jeu de mots visuel saugrenu qui enrichit souvent le thème sous-jacent des oeuvres cubistes intéressantes de Braque et Picasso. Horsmis sa référence à leur journal quotidien préféré, "tien MIDI" renseigne sur le créneau horaire du jour ainsi que le lieu où le peintre se trouvait à ce moment-là, plaçant l'oeuvre définitivement dans la réalité du temps présent.