This item will be transferred to an offsite wareho…
Read moreIntroductionA l’instar du paradoxe du comédien, Maurice Calka pourrait incarner le paradoxe du sculpteur. Cette personnalité remarquable, bardée de commandes et de titres officiels, unanimement reconnue comme l’un des maîtres de sa discipline, n’a longtemps dû sa notoriété auprès d’un large public que pour une pièce unique. Il s’agit de l’étonnant bureau Boomerang en plastique de 1969, véritable morceau d’anthologie d’une modernité fière d’elle-meme, devenue l’une des pièces maîtresses des années pop.Le relatif oubli dans lequel était tombé Maurice Calka, qui n’est autre que celui d’une génération de sculpteurs, est aujourd’hui en voie d’être reparé. Des rétrospectives, des expositions, des monographies rappellent à bon droit l’abondance et la diversité d’oeuvres plastiques, qui sans cesser d’être de leur temps, échappent à toute catégorisation précise, à toute linéarité formelle, peut-être parce que leurs auteurs ne travaillaient ni pour les galeries, ni pour les critiques d’art, mais bien pour la cité et l’embellissement des lieux publics. Et plus encore pour établir un lien fusionnel entre l’individu et la société. Maurice Calka est représentatif de ce mouvement et le regain d’intérêt qu’il suscite renvoie d’abord à une personnalité d’exception. Elève à l’Ecole des Beaux-arts de Lille, le jeune Calka a été, à l’âge de dix-sept ans, remarqué par Robert Mallet-Stevens qui lui a passé sa première commande. Faut-il rappeler que natif de Pologne, il n’a pas marchandé sa reconnaissance à sa patrie d’adoption en rejoignant, dès 1942, les Forces Francaises libres en Afrique du Nord.Démobilisé en 1945, Calka rejoignit modestement sa classe de sculpture aux Beaux-arts de Paris, où il eut pour professeur l’excellent Alfred Janniot. Cinq ans plus tard, c’est le Premier Grand Prix de Rome, qui lui ouvre un séjour à la villa Medicis, alors dirigée par le compositeur Jacques Ibert, dont il réalise le portrait. Ce sejour va lui permettre de perfectionner son art, de nouer de solides amitiés, dans le domaine de l’architecture notamment, et d’ouvrir sa curiosité aux subtilités de l’urbanisme. Rome est à cet egard une vivifiante école de syncrétisme de tous les arts et d’aménagement spatial. La fin de son séjour romain coincide avec une importante commande émanant du Negus Haile Selassie : un lion de Juda de 12 mètres de haut pour la place du théâtre d‘Addis–Abeba, sans compter quelques pièces annexes. Inaugurée en 1955, cette sculpture gigantesque s’est rapidement imposée comme un symbole national, echappant de ce fait au vandalisme de la dictature marxiste qui mit fin au règne du Roi des rois. En tout état de cause, elle a amplement contribué à lancer la carriere de son auteur.L’activité de Maurice Calka est dès lors prioritairement vouée a la sculpture monumentale, liée a des projets architecturaux commandités par l’Etat, les collectivités locales ou les entreprises privées. Il est de ce fait un heureux bénéficiaire du 1% patronal créé en 1953 en vue de promouvoir les arts decoratifs dans la construction. Mais qu’il s’agisse de commandes de prestige ou d’humbles collèges et églises de province, il s’attache à integrer l’oeuvre d’art dans son contexte architectural et urbain.Celle-ci perd de son caractère ornemental pour s’inscrire comme une composante structurelle de l’ensemble. Cette volonte de ≪synthèse des arts≫ trouve son épanouissement aussi bien dans une redéfinition de la place de la sculpture dans l’édifice, que dans des compositions monumentales polychromes en grès emaillé auxquelles il associe étroitement sa collaboratrice, l’artiste plasticienne Katherine Lavocat. Son activité pour autant ne se limite pas à cette fonction d’accompagnement, réalisant sous sa seule signature diverses opérations d’architecture et d’aménagement interieur, dans l’île de la Reunion, à Orléans et à Poitiers notamment.Attentif aux mutations et aux engouements de son temps, Maurice Calka se tourne à la fin des années 60 vers le design. La société Alpha International, future éditrice des meubles de Pierre Paulin pour l’Elysée, lui commande un fauteuil monocoque. La célèbre maison de décoration Leleu-Deshayes lui commande à son tour un bureau en plastique Boomerang, ainsi qu’une version plus élaborée et d’un standing plus élevé le PDG. Il dessine également une version décapotable de la Renault 5, avec l’idée d ‘associer son ami Jean Bouquet, directeur de Cacharel, pour les tissus. Une idée malheureusement rejetée par la Regie malgré l’excellent accueil du public pour cette Cacharelle lors du Salon de l’auto de 1976.Mais sa grande passion reste la sculpture qu’il enseigne à la faveur d’un long professorat, chaleureux et exigeant, à l’Ecole des Beaux-arts de Paris. Considéré comme un excellent pédagogue, il avait des idées très affirmées et novatrices sur l’enseignement artistique en general. Cet homme sensible, passionné et sincère, accordait tout particulierement une grande importance à la maîtrise du dessin qu’il considérait comme un véritable apprentissage du regard et le moyen pour l’artiste d’accéder à la verité de sa création.Son atelier de la rue Raffet, véritable caverne d’Ali Baba où il entassait sculptures et maquettes, mais aussi dessins, peintures, études d’architecture ou de mobilier, et cela dans un joyeux désordre, était aussi un lieu convivial où se réunissaient élèves, artistes et amis dans une totale liberté d’expression. C’est également dans ce lieu que l’on prend conscience d’un travail abondant, polymorphe qui, tout en s’inscrivant dans une certaine tradition, frappe par la hardiesse des moyens techniques mis en oeuvre, par la vigueur tout en subtilité des volumes et la sincerité de l’expression.Patrick FavardinIntroductionJust as actors live a paradox, so Maurice Calka might be described as living the paradox of the sculptor. This remarkable personality, lauded through commissions and official recognition, and recognised as a master within his discipline, has been known to the broader public through one single piece – the surprising ‘Boomerang’ plastic desk of 1969, the perfect emblem of a self-conscious modernity and one of the most representative pieces of ‘les années pop’.The relative obscurity into which Maurice Calka‘s name has fallen – the fate of a generation of sculptors – is today being redressed. A series of retrospectives, exhibitions, and monographs remind us of the wealth and diversity of his sculptural work, which, while always evocative of its era, nonetheless escapes precise categorisation and avoids being tied to any linear history.This can perhaps be ascribed to the author’s working not for galleries or for art critics, but for the city itself, with a view to the enhancement of public spaces – the objective being a real bond between the individual and his socialenvironment. Calka, a student at the Ecole des Beaux Arts of Lille, attracted the attention of Robert Mallet-Stevens, who gave him his first commission. Demobilised in 1945, Calka quietly resumed his sculpture classes at the Beaux Arts in Paris, where he was taught by the notable Alfred Janniot. Five years later, he won the Premier Grand Prix de Rome, which earned him a sojourn at the Villa Medici, then under the direction of composer Jacques Ibert, whose portrait he made. This stay allowed him to refine his art and to establish firm friendships, notably among architects, who opened his eyes to the subtleties of urban planning. Towards the end of his time in Rome, he received a significant commission from Negus Haile Selassie – for a lion of Judea, twelve metres high, destined for the forecourt of the Addis Ababa theatre, and for a number of ancillary pieces. Unveiled in 1955, this huge sculpture very quickly acquired the status of a national symbol.From that point, Maurice Calka’s activity was principally devoted to monumental sculpture, with state commissions for architectural projects, and commissions for local communities or for private corporations. In this regard, he was able to benefit from the 1% subsidy granted in 1953 for the promotion of the decorative arts within building projects. Whether it was for the most prestigious of commissions, or for regional colleges or churches, he made it his task to integrate the work of art into its architectural and urban context.As a consequence, his works lost any purely ornamental character, and made INTROduction their mark as integral elements within the overarching concepts. This desire for a synthesis of the arts found its expression both in his redefinition of the role of sculpture in relation to architecture and within his monumental compositions in polychrome glazed stoneware, in which he closely involved his collaborator, the artist Katherine Layocat. His activity was not limited to this kind of association, for he executed under his own name a range of interior architectural and furnishing projects, notably on the Ile de la Réunion, in Orléans, and in Poitiers. Sensitive to the shifting tastes of his era, Maurice Calka turned his attention to the field of design at the end of the sixties. Alpha International, the company that was to execute Pierre Paulin’s furniture designs for the Elysée, commissioned him to create a capsule armchair; the notable firm of decorators Leleu-Deshaies in turn commissioned the plastic ‘Boomerang’ desk and its more elaborate and prestigious variant, the ‘PDG’. He also designed a drop-hood version of the Renault 5, planning to involve his friend Jean Bousquet, director of Cacharel, in the creation of the related fabrics.The idea was unfortunately rejected by La Régie, despite the excellent public reaction to this ‘Cacharelle’ at the 1976 Salon de l’Auto. But sculpture remained his great passion. He became an engaging and demanding teacher whilst working towards his professorship at the Ecole des Beaux Arts in Paris. Regarded as an excellent teacher, he had very firm and innovative ideas about art education in general. This sensitive, passionate and sincere man placed particular importance on the mastery of drawing, regarding this skill as the fundamental apprenticeship in looking, and the means by which an artist could reach the essence of his idea.His atelier in the Rue Raffet was an Ali-Baba’s cave, piled high with sculpture and maquettes, with drawings, paintings and architectural or furniture projects, all in delightful disorder; it was also a convivial environment in which his students, fellow artists and friends could gather and express themselves in absolute freedom. This was where one could identify the wealth and range of his activity, which, while reflecting a certain tradition, struck one by the robust techniques that underpinned his work and by the subtlety, vigour and integrity of the forms through which he expressed his vision.Patrick Favardin
MAURICE CALKA (1921-1999)
'ARBRE', 1981
Details
MAURICE CALKA (1921-1999) 'ARBRE', 1981
En bronze patiné
Hauteur : 18,5 cm. (7 ¾ in.) ; Largeur : 7,5 cm. (3 in.) ; Profondeur : 6 cm. (2 3/8 in.)
Signé CALKA et numéroté E.A.sur la base
Provenance
Atelier Maurice Calka. Dans la famille par descendance.
Special Notice
This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection
details.
Further Details
'ARBRE', A PATINATED BRONZE SCULPTURE BY MAURICE CALKA, 1981
This bronze is the scale model for the monumental sculpture executed in 1981 for the headquarters of the Caisse des Dépôts (ICADE), Arcueil.
Lot Essay
Ce bronze est la maquette pour la sculpture monumentale exécutée en 1981 pour le Siège Social de la Caisse des Dépôts de l'ICADE, Arcueil.