Lot Essay
Les similitudes que présente notre superbe lustre avec un certain nombre d’exemples livrés à la cour royale Prussienne nous permettent d’attribuer celui-ci aux bronziers berlinois Werner & Mieth.
Le motif en forme d’arcature en ogive que nous retrouvons sur la couronne centrale ajourée de notre lustre, caractéristique de l’oeuvre de Werner & Mieth, est également présent sur un lustre de plus petites proportions, et très certainement commandé par Frédéric Guillaume II pour le château de Charlottenburg, selon une facture du 24 janvier 1797 (désormais dans les appartements d'hiver de Charlottenburg, (K. Klappenbach, Kronleuchter mit Behang aus Bergkristall und Glas sowie Glasarmkronleuchter bis 1810, Berlin, 2001, cat. 80, p. 276). Cet élément distinctif, illustré à plusieurs reprises par K. Klappenbach dans ‘Die Berliner Bronzewarenfabrikanten Werner & Mieth’ (K. Klappenbach, op. cit. pp. 96-104), est en effet l’un des traits les plus récurrents dans l’oeuvre de Werner & Mieth. D’autres motifs, tels les petits cercles à décor de pendeloques sur la partie supérieure de notre beau lustre, se retrouvent également sur un lustre à douze lumières, dernièrement recensé au Palais de Marbre à Potsdam et apparaissant sur une photo prise vers 1925 (K. Klappenbach, op. cit., cat. V24, p. 320).
L'atelier Werner et Mieth fut fondé en 1792 à Berlin par les bronziers allemands Christian Gottlob Werner, Gottfried Meth et Friedrich Luckau le jeune. Devenu Manufacture royale de Prusse en 1794, l'atelier fournit de nombreux lustres pour divers palais et résidences à Berlin et aux alentours tels que le Palais Japonais, ainsi que les résidences royales de Sans-Souci, Charlottenburg et Monbijou. En 1797, l'atelier employait 29 artisans, ce qui permit la livraison de larges commandes, dont celle du roi de Prusse Frédéric Guillaume II, d’un grand nombre de lustres pour Schloss Charlottenburg, six pour les appartements d'été et six pour les appartements d’hiver. Werner & Mieth exporta sa production dans les grandes villes d'Europe, comme Paris, Londres, Hamburg, Stockholm, Saint-Pétersbourg ou encore Constantinople. La cour du Danemark passa notamment commande de tous les lustres destinés au château de Christianborg à Copenhague. L'activité fut ralentie durant les guerres napoléoniennes avant de reprendre, sous le nom de Werner & Neffen, en association avec le célèbre architecte Karl Friedrich Schinkel.
Bien que réalisé postérieurement à notre lustre, il est important de noter d’intéressantes similitudes, tant architecturalement que dans la composition, avec celui livré au Garde-Meuble pour le Salon des Princes au Palais de Compiègne le 29 janvier 1808 (inv. GML 3205). Le lustre de Compiègne est en effet composé en son centre d’une rotonde supportée par des colonnettes de cristal facetté, à l’instar du lustre berlinois que nous présentons (voir M.-F. Dupuy-Baylet L’Heure, le feu, la lumière Les Bronzes du Mobilier National 1800-1870, Dijon, 2010, cat. 59, pp. 118-119).
Similarities to a number of spectacular chandeliers delivered to the Royal Prussian Court in Berlin allow an attribution of this particularly magnificent example to the Berlin bronziers Werner & Mieth.
The distinctive ‘lancet-arcaded’ pierced frieze for example, seen here on the central wreath, can also be found on a smaller single-tier chandelier, which is probably identifiable in an invoice of 24 January 1797 when it was delivered to Schloss Charlottenburg (now in the Winterkammer at Schloss Charlottenburg, see K. Klappenbach, Kronleuchter mit Behang aus Bergkristall und Glas sowie Glasarmkronleuchter bis 1810, Berlin, 2001, cat. 80, p. 276). This particular feature is illustrated by Käthe Klappenbach in ‘Die Berliner Bronzewarenfabrikanten Werner & Mieth’, (see K. Klappenbach, op. cit. pp. 96-104) as one of the key characteristic of Werner & Mieth’s oeuvre. Other related features, such as the droplet-decorated little circlets suspend from branches of the upper tier, can also be found on a 12-light chandelier last recorded in the Marmorpalais in Potsdam and illustrated in a photo of circa 1925 (see K. Klappenbach, op. cit., cat. V24, p. 320).
Founded in Berlin in 1792 by Christian Gottlob Werner, Gottfried Mieth and Friedrich Luckau the younger, the company of Werner & Mieth became suppliers to the royal court in 1794 and delivered chandeliers to some of finest houses and palaces in and around Berlin, including the Japanische Palais, as well as the Royal residences at Sans-Souci, Schloss Monbijou and Schloss Charlottenburg. By 1797 Werner & Mieth employed 29 people, allowing for such large commissions as that received from Frederick William II, who ordered a great number of chandeliers for Schloss Charlottenburg, including six for the winter apartments and another six for the royal summer residence. By 1810 the company recorded exports of chandeliers to some of the largest cities in Europe, including Paris, London, Hamburg, Stockholm, St. Petersburg, Copenhagen and even Constantinople. The Napoleonic wars slowed the company’s production, but it flourished again later under the name Werner & Neffen in cooperation with the celebrated architect Karl Friedrich Schinkel.
While of a slightly later date, it is worth noting the intriguing similarities in the architecture and composition of the present chandelier to an example delivered to the Garde-Meuble for the Salon des Princes at the Palais de Compiegne on 29 January 1808 (inv. GML 3205). The chandelier at Compiegne features a very similar striking central ‘rotunda’ supported by facetted crystal columns (see M.-F. Dupuy-Baylet L’Heure, le feu, la lumière Les Bronzes du Mobilier National 1800-1870, Dijon, 2010, cat. 59, pp. 118-119).
Le motif en forme d’arcature en ogive que nous retrouvons sur la couronne centrale ajourée de notre lustre, caractéristique de l’oeuvre de Werner & Mieth, est également présent sur un lustre de plus petites proportions, et très certainement commandé par Frédéric Guillaume II pour le château de Charlottenburg, selon une facture du 24 janvier 1797 (désormais dans les appartements d'hiver de Charlottenburg, (K. Klappenbach, Kronleuchter mit Behang aus Bergkristall und Glas sowie Glasarmkronleuchter bis 1810, Berlin, 2001, cat. 80, p. 276). Cet élément distinctif, illustré à plusieurs reprises par K. Klappenbach dans ‘Die Berliner Bronzewarenfabrikanten Werner & Mieth’ (K. Klappenbach, op. cit. pp. 96-104), est en effet l’un des traits les plus récurrents dans l’oeuvre de Werner & Mieth. D’autres motifs, tels les petits cercles à décor de pendeloques sur la partie supérieure de notre beau lustre, se retrouvent également sur un lustre à douze lumières, dernièrement recensé au Palais de Marbre à Potsdam et apparaissant sur une photo prise vers 1925 (K. Klappenbach, op. cit., cat. V24, p. 320).
L'atelier Werner et Mieth fut fondé en 1792 à Berlin par les bronziers allemands Christian Gottlob Werner, Gottfried Meth et Friedrich Luckau le jeune. Devenu Manufacture royale de Prusse en 1794, l'atelier fournit de nombreux lustres pour divers palais et résidences à Berlin et aux alentours tels que le Palais Japonais, ainsi que les résidences royales de Sans-Souci, Charlottenburg et Monbijou. En 1797, l'atelier employait 29 artisans, ce qui permit la livraison de larges commandes, dont celle du roi de Prusse Frédéric Guillaume II, d’un grand nombre de lustres pour Schloss Charlottenburg, six pour les appartements d'été et six pour les appartements d’hiver. Werner & Mieth exporta sa production dans les grandes villes d'Europe, comme Paris, Londres, Hamburg, Stockholm, Saint-Pétersbourg ou encore Constantinople. La cour du Danemark passa notamment commande de tous les lustres destinés au château de Christianborg à Copenhague. L'activité fut ralentie durant les guerres napoléoniennes avant de reprendre, sous le nom de Werner & Neffen, en association avec le célèbre architecte Karl Friedrich Schinkel.
Bien que réalisé postérieurement à notre lustre, il est important de noter d’intéressantes similitudes, tant architecturalement que dans la composition, avec celui livré au Garde-Meuble pour le Salon des Princes au Palais de Compiègne le 29 janvier 1808 (inv. GML 3205). Le lustre de Compiègne est en effet composé en son centre d’une rotonde supportée par des colonnettes de cristal facetté, à l’instar du lustre berlinois que nous présentons (voir M.-F. Dupuy-Baylet L’Heure, le feu, la lumière Les Bronzes du Mobilier National 1800-1870, Dijon, 2010, cat. 59, pp. 118-119).
Similarities to a number of spectacular chandeliers delivered to the Royal Prussian Court in Berlin allow an attribution of this particularly magnificent example to the Berlin bronziers Werner & Mieth.
The distinctive ‘lancet-arcaded’ pierced frieze for example, seen here on the central wreath, can also be found on a smaller single-tier chandelier, which is probably identifiable in an invoice of 24 January 1797 when it was delivered to Schloss Charlottenburg (now in the Winterkammer at Schloss Charlottenburg, see K. Klappenbach, Kronleuchter mit Behang aus Bergkristall und Glas sowie Glasarmkronleuchter bis 1810, Berlin, 2001, cat. 80, p. 276). This particular feature is illustrated by Käthe Klappenbach in ‘Die Berliner Bronzewarenfabrikanten Werner & Mieth’, (see K. Klappenbach, op. cit. pp. 96-104) as one of the key characteristic of Werner & Mieth’s oeuvre. Other related features, such as the droplet-decorated little circlets suspend from branches of the upper tier, can also be found on a 12-light chandelier last recorded in the Marmorpalais in Potsdam and illustrated in a photo of circa 1925 (see K. Klappenbach, op. cit., cat. V24, p. 320).
Founded in Berlin in 1792 by Christian Gottlob Werner, Gottfried Mieth and Friedrich Luckau the younger, the company of Werner & Mieth became suppliers to the royal court in 1794 and delivered chandeliers to some of finest houses and palaces in and around Berlin, including the Japanische Palais, as well as the Royal residences at Sans-Souci, Schloss Monbijou and Schloss Charlottenburg. By 1797 Werner & Mieth employed 29 people, allowing for such large commissions as that received from Frederick William II, who ordered a great number of chandeliers for Schloss Charlottenburg, including six for the winter apartments and another six for the royal summer residence. By 1810 the company recorded exports of chandeliers to some of the largest cities in Europe, including Paris, London, Hamburg, Stockholm, St. Petersburg, Copenhagen and even Constantinople. The Napoleonic wars slowed the company’s production, but it flourished again later under the name Werner & Neffen in cooperation with the celebrated architect Karl Friedrich Schinkel.
While of a slightly later date, it is worth noting the intriguing similarities in the architecture and composition of the present chandelier to an example delivered to the Garde-Meuble for the Salon des Princes at the Palais de Compiegne on 29 January 1808 (inv. GML 3205). The chandelier at Compiegne features a very similar striking central ‘rotunda’ supported by facetted crystal columns (see M.-F. Dupuy-Baylet L’Heure, le feu, la lumière Les Bronzes du Mobilier National 1800-1870, Dijon, 2010, cat. 59, pp. 118-119).