Lot Essay
« Attendez juste que la toile ait essuyé quelques averses, ait été percée par quelques clous, et qu’elle ait parcouru le monde dans toutes sortes d’emballages abîmés et peu hermétiques... Au final, le résultat devrait être bon ! ... Il manque juste quelques défauts pour que l’œuvre soit très bien »
"Just wait till the painting has been exposed to a couple of showers, been gashed a little by some sharp nails and so forth, and then been carted around the world in all sorts of miserable, leaking boxes … Oh yes, in due course I think this should be good! … It only needs few flaws in order to become really good"
Edvard Munch
En jetant un pont entre abstraction et représentation, les toiles patinées de l’artiste norvégien font se rencontrer culture populaire et élitiste dans l’exposition La Constance du Jardinier. Cette série inspirée du roman éponyme de John Le Carré est composée de peintures minimalistes arborant des bandes peintes en vert et terre de sienne. Lors de leur première exposition à l’automne 2015, les toiles avaient été accrochées aux arbres de l’île des Impressionnistes, à Chatou. L'œuvre de Værslev mêle inextricablement météorologie et méthodologie. Soumise aux aléas climatiques, sa toile représente le lien entre architecture et nature et porte les marques de l’intervention de la nature, devenant ainsi une représentation de l’environnement lui-même. En plus de puiser son inspiration dans la végétation du potager, cette série d'œuvres a également été exposée aux éléments extérieurs, le temps d’arriver à « maturité ». L’esthétique soignée des œuvres striées de Værslev renvoie à de nombreuses références historiques, telles que les fameux « zips » (des coupures verticales de peinture qui séparent les plans de couleurs) expressionnistes abstraits de Barnett Newman ou encore la vision minimaliste des bandes concentriques de Frank Stella. Mais malgré leurs similarités stylistiques avec ce vocabulaire formel, les œuvres de Værslev vont au-delà de la simple abstraction géométrique ou de l’héritage de l’art abstrait. Ses peintures forment un lien unique et fascinant entre abstraction, représentation et illusion.
Bridging the divide between abstraction and representation, the weathered canvas of Norwegian artist Fredrik Værslev’s La Constance du Jardinier witnesses the collision of high and low culture. Entitled after John Le Carré’s novel, The Constant Gardener, the present work belongs to a series of minimalistic green and sienna stripped paintings which Vaerslev first presented hanging from the trees of the Ile des Impressionnistes, in Chatou (France), in the Fall of 2015. In Værslev’s oeuvre meteorology and methodology are inextricably linked: subject to the chance variations of seasonal change, the present work represents the link between architecture and nature, and, carrying the marks of natural intervention, becomes a representation of the environment itself. Like the vegetation of the garden that this series takes as source material, the artist exposes his primed canvases to the elements, leaving them outside to ‘mature’ outdoors. With its meticulous striped aesthetic, Værslev work is deeply embedded in a network of art historical references, from Barnett Newman’s Abstract Expressionist zips, to the Minimalist vision of Frank Stella’s concentric stripes. Yet despite its stylistic similarities to this pre-existing formal vocabulary, Værslev’s works go beyond mere geometric abstraction or the legacy of abstract painting: they forge a unique and tantalizing conceptual link between abstraction, representation and illusion.
"Just wait till the painting has been exposed to a couple of showers, been gashed a little by some sharp nails and so forth, and then been carted around the world in all sorts of miserable, leaking boxes … Oh yes, in due course I think this should be good! … It only needs few flaws in order to become really good"
Edvard Munch
En jetant un pont entre abstraction et représentation, les toiles patinées de l’artiste norvégien font se rencontrer culture populaire et élitiste dans l’exposition La Constance du Jardinier. Cette série inspirée du roman éponyme de John Le Carré est composée de peintures minimalistes arborant des bandes peintes en vert et terre de sienne. Lors de leur première exposition à l’automne 2015, les toiles avaient été accrochées aux arbres de l’île des Impressionnistes, à Chatou. L'œuvre de Værslev mêle inextricablement météorologie et méthodologie. Soumise aux aléas climatiques, sa toile représente le lien entre architecture et nature et porte les marques de l’intervention de la nature, devenant ainsi une représentation de l’environnement lui-même. En plus de puiser son inspiration dans la végétation du potager, cette série d'œuvres a également été exposée aux éléments extérieurs, le temps d’arriver à « maturité ». L’esthétique soignée des œuvres striées de Værslev renvoie à de nombreuses références historiques, telles que les fameux « zips » (des coupures verticales de peinture qui séparent les plans de couleurs) expressionnistes abstraits de Barnett Newman ou encore la vision minimaliste des bandes concentriques de Frank Stella. Mais malgré leurs similarités stylistiques avec ce vocabulaire formel, les œuvres de Værslev vont au-delà de la simple abstraction géométrique ou de l’héritage de l’art abstrait. Ses peintures forment un lien unique et fascinant entre abstraction, représentation et illusion.
Bridging the divide between abstraction and representation, the weathered canvas of Norwegian artist Fredrik Værslev’s La Constance du Jardinier witnesses the collision of high and low culture. Entitled after John Le Carré’s novel, The Constant Gardener, the present work belongs to a series of minimalistic green and sienna stripped paintings which Vaerslev first presented hanging from the trees of the Ile des Impressionnistes, in Chatou (France), in the Fall of 2015. In Værslev’s oeuvre meteorology and methodology are inextricably linked: subject to the chance variations of seasonal change, the present work represents the link between architecture and nature, and, carrying the marks of natural intervention, becomes a representation of the environment itself. Like the vegetation of the garden that this series takes as source material, the artist exposes his primed canvases to the elements, leaving them outside to ‘mature’ outdoors. With its meticulous striped aesthetic, Værslev work is deeply embedded in a network of art historical references, from Barnett Newman’s Abstract Expressionist zips, to the Minimalist vision of Frank Stella’s concentric stripes. Yet despite its stylistic similarities to this pre-existing formal vocabulary, Værslev’s works go beyond mere geometric abstraction or the legacy of abstract painting: they forge a unique and tantalizing conceptual link between abstraction, representation and illusion.