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Le Mas à Saint-Tropez
Details
Henri Manguin (1874-1949)
Le Mas à Saint-Tropez
signé 'Manguin' (en bas à gauche)
huile sur carton d'artiste
32.5 x 40.7 cm.
Peint en été 1905
signed 'Manguin' (lower left)
oil on canvasboard
12 ¾ x 16 in.
Painted in summer 1905
Le Mas à Saint-Tropez
signé 'Manguin' (en bas à gauche)
huile sur carton d'artiste
32.5 x 40.7 cm.
Peint en été 1905
signed 'Manguin' (lower left)
oil on canvasboard
12 ¾ x 16 in.
Painted in summer 1905
Provenance
Ambroise Vollard, Paris (acquis auprès de l'artiste en mars 1906).
Galerie de Paris, Paris (avant 1960).
Lucile Manguin, Paris (avant 1965).
Acquis par la famille du propriétaire actuel en 1970.
Galerie de Paris, Paris (avant 1960).
Lucile Manguin, Paris (avant 1965).
Acquis par la famille du propriétaire actuel en 1970.
Literature
P. Cabanne, Henri Manguin, Neuchâtel, 1964, p. 160, no. 61, (illustré, p. 100).
R. Cogniat, 'Henri Manguin: La peinture à l'état pur', in La Galerie des Arts, Manguin témoin du bonheur, 1er avril 1969, p. 19 (illustré en couleurs; titré 'Le Mas').
L. Manguin et C. Manguin, Henri Manguin, Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Neuchâtel, 1980, p. 90, no. 161 (illustré; erronément décrit comme portant le cachet).
R. Cogniat, 'Henri Manguin: La peinture à l'état pur', in La Galerie des Arts, Manguin témoin du bonheur, 1er avril 1969, p. 19 (illustré en couleurs; titré 'Le Mas').
L. Manguin et C. Manguin, Henri Manguin, Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Neuchâtel, 1980, p. 90, no. 161 (illustré; erronément décrit comme portant le cachet).
Exhibited
Paris, Galerie de Paris, Manguin, janvier-mars 1960.
Aix-en-Provence, Galerie Lucien Blanc, Manguin, juillet-août 1961, no. 14 (illustré).
Paris, Galerie de Paris, Manguin, Tableaux fauves, mai-juin 1962, no. 22 (illustré).
Neuchâtel, Musée des Beaux-Arts, Manguin, juin-septembre 1964, p. 20, no. 27 (illustré).
Cagnes, Château-Musée, Manguin, avril-juin 1965, p. 11, no. 10 (illustré).
Saint-Denis, Musée d'Art et d'Histoire, Les peintres et la nature en France depuis l'impressionnisme, septembre 1965, no. 12.
Londres, Arthur Tooth & Sons Ltd, Henri Manguin, octobre-novembre 1966, no. 5 (illustré).
Nice, Palais de la Méditerranée, Henri Manguin, plus de cent cinquante œuvres, février-avril 1969, no. 11 (illustré; titré 'Le Mas').
Genève, Galerie du Théâtre, Manguin, huiles, aquarelles, dessins, juin-septembre 1969, no. 2 (illustré; titré 'Le Mas (St-Tropez)').
Tokyo, Galerie Yoshii, Manguin, 1970, no. 16 (illustré).
Aix-en-Provence, Galerie Lucien Blanc, Manguin, juillet-août 1961, no. 14 (illustré).
Paris, Galerie de Paris, Manguin, Tableaux fauves, mai-juin 1962, no. 22 (illustré).
Neuchâtel, Musée des Beaux-Arts, Manguin, juin-septembre 1964, p. 20, no. 27 (illustré).
Cagnes, Château-Musée, Manguin, avril-juin 1965, p. 11, no. 10 (illustré).
Saint-Denis, Musée d'Art et d'Histoire, Les peintres et la nature en France depuis l'impressionnisme, septembre 1965, no. 12.
Londres, Arthur Tooth & Sons Ltd, Henri Manguin, octobre-novembre 1966, no. 5 (illustré).
Nice, Palais de la Méditerranée, Henri Manguin, plus de cent cinquante œuvres, février-avril 1969, no. 11 (illustré; titré 'Le Mas').
Genève, Galerie du Théâtre, Manguin, huiles, aquarelles, dessins, juin-septembre 1969, no. 2 (illustré; titré 'Le Mas (St-Tropez)').
Tokyo, Galerie Yoshii, Manguin, 1970, no. 16 (illustré).
Special Notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite").
If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
Further Details
Lumière, joie de vivre, couleurs ardentes et sérénité: autant de termes qui qualifient l’œuvre de Henri Manguin, que le grand poète et critique d’art Guillaume Apollinaire surnommait d’ailleurs « le peintre voluptueux ». Le Mas à Saint-Tropez incarne l’essence même de son esthétique. Manguin réalisa cette toile en 1905, année décisive où le critique Louis Vauxcelles compara la salle du Salon d’Automne dans laquelle étaient exposés les tableaux aux couleurs intrépides de Manguin, Matisse, Derain, Vlaminck, Marquet et Camoin à une « cage aux fauves » - expression qui donna son nom au fauvisme.
Depuis ses études aux Beaux-Arts de Paris en 1892, Manguin avait tissé des liens étroits avec ses camarades Matisse et Marquet. Comme eux, il était fasciné par les couleurs vives et intenses du Midi, qu’il découvrit en 1904 lors d’une rencontre avec Paul Signac à Saint-Tropez. Manguin y avait loué une petite maison dans la pinède, la Villa Demière qui surplombait le village et dans laquelle il retourna régulièrement jusqu’en 1910. Après avoir rencontré Leo et Gertrude Stein à Paris durant l’hiver 1905, il passa notamment l’été sur la côte. Ce fut sans doute alors que Manguin exécuta Le Mas à Saint-Tropez, juste avant de lâcher cinq de ses œuvres dans « la cage aux fauves » du Salon.
Baignée du soleil chaud de la Méditerranée, la présente toile illustre admirablement la manière dont l’artiste recourt à des tonalités audacieuses, intensifiées par l’éclat brut de chaque pigment et la composition simplifiée de l’ensemble. Malgré les contrastes entre le ciel, d’un jaune vif et rosé, et les nuances vert émeraude et bleu de Prusse qui teintent les arbres et les collines, la surface à facettes et la structure de la composition semblent dompter la fougue des couleurs - une leçon que Manguin avait retenue de Cézanne. En découle une scène lyrique gorgée de paix et de joie.
Jean-Paul Crespelle note que « ce qui distingue [Manguin de Matisse] c’est sa force et sa solidité de dessinateur, une leçon tirée de Cézanne, qu’il avait su apprécier bien avant ses amis dans l’atelier de Moreau. Tandis que les autres Fauves débordaient d’admiration pour Gauguin, Manguin voyait à quel point Gauguin devait à Cézanne » (J.-P. Crespelle, The Fauves, Boston, 1962, p. 227).
Light, happiness, fiery colours and serenity best qualify Henri Manguin’s œuvre, leading the great critic and poet Guillaume Apollinaire to describe him as "the voluptuous painter". Le Mas à Saint-Tropez perfectly epitomises Manguin’s core aesthetics. It was executed in 1905, the critical year when art critic Louis Vauxcelles had described the room of the Salon d’Automne in which Manguin, Matisse, Derain, Vlaminck, Marquet and Camoin exhibited their paintings executed with shocking colours as the "cages des fauves" ("the cage of wild beasts"), thus christening the ‘Fauvist’ movement.
Since studying at the École des Beaux-Arts of Paris in 1892, Manguin had become very close to fellow students Matisse and Marquet. Like them, Manguin was captivated by the vibrant colours and intense light along the southern coast of France, that he discovered when he met Paul Signac in Saint-Tropez in 1904. Manguin rented a small house in the pine-tree hills overlooking the village, the Villa Demière, that he regularly returned to until 1910. After meeting Leo and Gertrude Stein in Paris during the winter of 1905, Manguin spent the summer in Saint-Tropez, during which Le Mas à Saint-Tropez was most likely painted, before sending five works to the Salon d’Automne in the fall of 1905, exhibited in the "cages des fauves" room.
Bathing in the warm Mediterranean sunlight, the present work exemplifies Manguin’s use of daring colours, the vibrancy of which is heightened by the boldness of each pigment and by the simplified composition. Despite the dramatic contrasts of the trees' and hills’ emerald-green and Prussian-blue tones set against those bright pinkish-yellow pigments in the sky, Manguin’s faceted treatment of the of surface and his compositional structure seems to tame the colours’ wildness - as had been taught by Cézanne - to create a lyrical scene emanating with peace and joy.
Jean-Paul Crespelle has observed that "what distinguishes [Manguin from Matisse] is the strength and solidity of his draughtsman-ship, a lesson learned from Cézanne, who he came to appreciate much earlier than his friends in the studio of Moreau. While the other Fauves were lost in admiration for Gauguin, Manguin realized how much Gauguin owed to Cézanne" (J.-P. Crespelle, The Fauves, Boston, 1962, p. 227).
Depuis ses études aux Beaux-Arts de Paris en 1892, Manguin avait tissé des liens étroits avec ses camarades Matisse et Marquet. Comme eux, il était fasciné par les couleurs vives et intenses du Midi, qu’il découvrit en 1904 lors d’une rencontre avec Paul Signac à Saint-Tropez. Manguin y avait loué une petite maison dans la pinède, la Villa Demière qui surplombait le village et dans laquelle il retourna régulièrement jusqu’en 1910. Après avoir rencontré Leo et Gertrude Stein à Paris durant l’hiver 1905, il passa notamment l’été sur la côte. Ce fut sans doute alors que Manguin exécuta Le Mas à Saint-Tropez, juste avant de lâcher cinq de ses œuvres dans « la cage aux fauves » du Salon.
Baignée du soleil chaud de la Méditerranée, la présente toile illustre admirablement la manière dont l’artiste recourt à des tonalités audacieuses, intensifiées par l’éclat brut de chaque pigment et la composition simplifiée de l’ensemble. Malgré les contrastes entre le ciel, d’un jaune vif et rosé, et les nuances vert émeraude et bleu de Prusse qui teintent les arbres et les collines, la surface à facettes et la structure de la composition semblent dompter la fougue des couleurs - une leçon que Manguin avait retenue de Cézanne. En découle une scène lyrique gorgée de paix et de joie.
Jean-Paul Crespelle note que « ce qui distingue [Manguin de Matisse] c’est sa force et sa solidité de dessinateur, une leçon tirée de Cézanne, qu’il avait su apprécier bien avant ses amis dans l’atelier de Moreau. Tandis que les autres Fauves débordaient d’admiration pour Gauguin, Manguin voyait à quel point Gauguin devait à Cézanne » (J.-P. Crespelle, The Fauves, Boston, 1962, p. 227).
Light, happiness, fiery colours and serenity best qualify Henri Manguin’s œuvre, leading the great critic and poet Guillaume Apollinaire to describe him as "the voluptuous painter". Le Mas à Saint-Tropez perfectly epitomises Manguin’s core aesthetics. It was executed in 1905, the critical year when art critic Louis Vauxcelles had described the room of the Salon d’Automne in which Manguin, Matisse, Derain, Vlaminck, Marquet and Camoin exhibited their paintings executed with shocking colours as the "cages des fauves" ("the cage of wild beasts"), thus christening the ‘Fauvist’ movement.
Since studying at the École des Beaux-Arts of Paris in 1892, Manguin had become very close to fellow students Matisse and Marquet. Like them, Manguin was captivated by the vibrant colours and intense light along the southern coast of France, that he discovered when he met Paul Signac in Saint-Tropez in 1904. Manguin rented a small house in the pine-tree hills overlooking the village, the Villa Demière, that he regularly returned to until 1910. After meeting Leo and Gertrude Stein in Paris during the winter of 1905, Manguin spent the summer in Saint-Tropez, during which Le Mas à Saint-Tropez was most likely painted, before sending five works to the Salon d’Automne in the fall of 1905, exhibited in the "cages des fauves" room.
Bathing in the warm Mediterranean sunlight, the present work exemplifies Manguin’s use of daring colours, the vibrancy of which is heightened by the boldness of each pigment and by the simplified composition. Despite the dramatic contrasts of the trees' and hills’ emerald-green and Prussian-blue tones set against those bright pinkish-yellow pigments in the sky, Manguin’s faceted treatment of the of surface and his compositional structure seems to tame the colours’ wildness - as had been taught by Cézanne - to create a lyrical scene emanating with peace and joy.
Jean-Paul Crespelle has observed that "what distinguishes [Manguin from Matisse] is the strength and solidity of his draughtsman-ship, a lesson learned from Cézanne, who he came to appreciate much earlier than his friends in the studio of Moreau. While the other Fauves were lost in admiration for Gauguin, Manguin realized how much Gauguin owed to Cézanne" (J.-P. Crespelle, The Fauves, Boston, 1962, p. 227).