Pablo Picasso (1881-1973)
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … Read more Provenant de la collection du Israel Museum, Jérusalem, vente au profit de leur fonds d'acquisition Sélection de la collection Arthur et Madeleine Chalette Lejwa et de la collection Charlotte Bergman Le Musée d’Israël, à Jérusalem, est la principale institution culturelle du pays et l’un des plus grands musées encyclopédiques au monde. Fondé en 1965, il s’est constitué une vaste collection de près de 500 000 objets allant de pièces archéologiques à des œuvres d’art contemporaines, grâce à des dons et à des soutiens sans précédent reçus de son cercle de mécènes et d’associations d’amis dans dix-sept pays. Le musée propose un calendrier d’expositions dynamique ainsi qu’un riche programme annuel de publications, d’activités pédagogiques et de manifestations culturelles exclusives. Pour la saison 2019, il présente une série d’expositions consacrées à certains des plus célèbres représentants des arts visuels et plastiques modernes et contemporains, abordant des questions pertinentes dans les domaines de l’ethnographie, de l’archéologie et de la pensée et de l’art juifs. Le musée d’Israël a été conçu comme un lieu dynamique et modulaire capable de s’agrandir et de se diversifier au fil des années. Conformément aux principes de bonne gestion des collections, il réexamine et réévalue en permanence son patrimoine en vue d’identifier d’éventuels doublons ou lacunes. Dans le cadre de cette politique rigoureuse et après un examen attentif, le musée a sélectionné parmi sa vaste collection d’art moderne une poignée d’œuvres dont il est possible de se séparer. Le produit de cette vente servira à alimenter le Fonds d’acquisition du Département d’art moderne en vue d’achats stratégiques qui viendront renforcer et améliorer la diversité et l’étendue de la collection de référence au fil des ans. Le Musée apprécie grandement la clairvoyance de ces mécènes, qui lui permettent d’atteindre cet objectif. Christie’s a l’honneur de présenter les œuvres suivantes qui proviennent de la collection Arthur et Madeleine Chalette Lejwa et de la collection Charlotte Bergman, vendues au profit des futures acquisitions d’art moderne du Musée d’Israël.Arthur et Madeleine Chalette Lejwa ont cherché à conjuguer leur préoccupation pour le peuple juif et l’État d’Israël avec leur passion des arts. Le couple a su voir au-delà des barbelés et des vestiges de la guerre des Six Jours de 1967 à Jérusalem, imaginant des parcs publics et des jardins de sculptures en lieu et place des murs de béton de la ville. À travers leurs dons d’œuvres d’art, leur soutien financier et leur amitié avec le maire de Jérusalem, Teddy Kollek, les deux collectionneurs ont joué un rôle essentiel dans la création du musée d’Israëleurs goûts artistiques englobaient aussi bien l’archéologie classique que l’art moderne européen et américain. À leur décès, l’intégralité de leur collection fut léguée au musée d’Israël.Charlotte Bergman, décédée à Jérusalem en 2002, un mois avant son 99e anniversaire, était une figure unique parmi les bienfaiteurs du Musée d’Israël. Elle et son mari Louis étaient de fins connaisseurs du monde. Unis par une passion commune pour l’art et l’aventure, ils effectuèrent de nombreux voyages à travers l’Europe et jusque dans les régions les plus reculées du globe, revenant souvent chez eux à Londres avec des souvenirs plein leurs bagages. Après le décès de son époux en 1955, Charlotte poursuivit la collection débutée dans les années 30 en continuant d’assouvir sa soif de voyages et d’acquérir de nouvelles œuvres jusqu’à l’automne de sa vie où elle fit don de son domicile et de sa collection au Musée. Property from the Israel Museum, Jerusalem, Sold to Benefit the Acquisitions Fund: Property from the Arthur and Madeleine Chalette Lejwa Collection and from the Charlotte Bergman Collection The Israel Museum, Jerusalem, is Israel’s foremost cultural institution and one of the world’s leading encyclopedic museums. Founded in 1965, the Museum has built a far-ranging collection of nearly 500,000 objects from archaeology to contemporary art through an unparalleled legacy of gifts and support from its circle of Patrons and Friends Associations from seventeen countries. The Museum embraces a dynamic exhibition program, and a rich annual program of publications, educational activities, and special cultural events. In its 2019 season, the Israel Museum is presenting a series of exhibitions showcasing some of the most acclaimed modern and contemporary visual artists and designers, and addressing highly relevant questions in ethnography, archeology, Jewish art and thought. From its inception, the Israel Museum was conceived as a dynamic and modular museum, designed to encourage the growth and diversification of its holdings over time. In keeping with the principles of good collection management, the Museum continually reviews and evaluates its holdings with an eye towards identifying areas of duplication or lacunae. In line with this rigorous policy and following careful review, the Museum has identified a select group of artworks for deaccession from its broad holdings of Modern Art. All proceeds from the sale of these works will be directed back into the Acquisitions Fund for the Department of Modern Art with the goal of making strategic additions over time that will strengthen and enhance the diversity and scope of the Department’s core collection. The Museum greatly appreciates the foresight of its patrons, enabling it to achieve this goal. Christie’s is honoured to present the following works from Arthur and Madeleine Chalette Lejwa Collection and from the Charlotte Bergman Collection, sold to benefit future acquisitions of Modern Art at the Israel Museum. Arthur and Madeleine Chalette Lejwa sought to conjoin their concern for the Jewish people and the State of Israel with their passion for the arts. The Lejwas had the imagination to look beyond the barbed wires and remnants of the 1967 Six Day War in Jerusalem, envisioning public parks and outdoor sculpture gardens in place of the city’s concrete barriers. With their art donations, financial support, and friendship with Mayor of Jerusalem, Teddy Kollek, the Lejwas were integral to the actualization and creation of the Israel Museum. The Lejwas had the imagination to look beyond the barbed wires and remnants of the 1967 Six Day War in Jerusalem, envisioning public parks and outdoor sculpture gardens in place of the city’s concrete barriers. With their art donations, financial support, and friendship with Mayor of Jerusalem, Teddy Kollek, the Lejwas were integral to the actualization and creation of the Israel Museum. Their aesthetic taste ranged from Classical Archaeology to American and European Modern Art. Upon their death, their entire collection was bequeathed to the Israel Museum. Charlotte Bergman, who died in Jerusalem in 2002, one month before her 99th birthday, was unique among the Israel Museum’s benefactors. Charlotte and her husband, Louis, were connoisseurs of the world. Sharing a passion for adventure and art, the Bergmans travelled extensively throughout Europe and to the more remote regions of the world, often returning to their London home with mementoes from these trips. They began collecting fine art in the 1930s, and following her husband’s passing in 1955, Charlotte continued to travel widely, acquiring new works of art until her autumn years she bequeathed her home and collection to the Museum.
Pablo Picasso (1881-1973)

Le Compotier

Details
Pablo Picasso (1881-1973)
Le Compotier
signé 'Picasso' (en bas à gauche)
huile sur papier marouflé sur toile
51.2 x 66.1 cm.
Peint en 1946

signed 'Picasso' (lower left)
oil on paper laid down on canvas
20 ¼ x 26 in.
Painted in 1946
Provenance
Galerie Louise Leiris, Paris.
Arthur et Madeleine Chalette Lejwa, New York (avant 1966).
Don de ceux-ci au propriétaire actuel en 1999.
Literature
C. Zervos, Pablo Picasso, Œuvres de 1946 à 1953, Paris, 1965, vol. 15, no. 20 (illustré, pl. 8).
R. Apter-Gabriel, éd., The Arthur and Madeleine Chalette Lejwa Collection in the Israel Museum, Jérusalem, 2005, p. 92 et 248, no. 191 (illustré en couleurs, p. 93 et 248; titré 'The Fruit Bowl').
Exhibited
Washington, D.C., Washington Gallery of Modern Art, Picasso since 1945, juin-septembre 1966, p. 58 (illustré, p. 18).
Jérusalem, The Israel Museum, From Far and Wide: A Taste of the Lejwa Collection, mai-août 2005.
Antibes, Musée Picasso, Picasso: 1945-1949, l'ère du renouveau, mars-juin 2009, p. 194 (illustré, p. 105; illustré de nouveau in situ dans le Château Grimaldi en 1946).
Special Notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent. In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
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This Lot is Withdrawn.

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Antoine Lebouteiller
Antoine Lebouteiller

Lot Essay

C'est avec les moyens iconographiques les plus modestes – un compotier, distillé en formes frugales et géométriques – que Picasso signe ici un hommage à sa compagne Françoise Gilot, employant un langage artistique très intime grâce auquel il infuse sa composition de plusieurs niveaux de lecture. Les fruits schématiques ne sont autres que des cerises, mets sensuel qui joua un rôle de choix lors de sa première rencontre avec Françoise en mai 1943, au restaurant Le Catalan, à Paris. Ce jour-là, l'artiste mange avec Dora Maar lorsque Françoise, attablée avec des amis, attire son œil dissipé. «Il s'est levé et s'est approché de notre table», se souvient-elle. «Il a apporté un bol de cerises et nous en a proposées à tous, avec son fort accent espagnol, les appelant des 'cerisses', avec un doux double 's'» (F. Gilot et C. Lake, Life with Picasso, New York, 1964, p. 14). 
Picasso célèbrera cette rencontre dans deux toiles qui figurent des cerises posées sur le buffet du Catalan (Zervos, vol. 13, nos. 26-27). Par la suite, il glisse de temps à autre le fruit dans ses natures mortes, dès lors qu'il s'agit d'exprimer des sentiments liés à Françoise, nouvelle conquête qui prend la place de Dora dans sa vie au crépuscule de la guerre. Picasso peint probablement Le Compotier fin 1946, à son retour à Paris après un séjour prolongé avec Françoise à Golfe-Juan et Antibes. Le fond jaune acidulé suggère une scène nocturne, baignée de lumière artificielle, tandis que l'espace clos renvoie au souvenir de l'Occupation qui semble planer, encore bien vif, sur la rue des Grands-Augustins. Dans la matrice rassurante du bol de fruits, cependant, une vie nouvelle se prépare à éclore. Françoise est alors enceinte de leur fils, Claude, et ces cerises, avec les noyaux qu'elles portent dans leur chair, peuvent être perçues comme des métaphores d'ovules fécondés.
Le Compotier évoque aussi la forme d'une tête humaine vue de profil, un chignon sur la nuque – un portrait symbolique de Françoise, dans la veine de l'emblématique Femme-fleur. La forme arrondie qui se découpe sur la droite de la toile pourrait aussi bien représenter l'ombre de la tête sur le mur que le contour bombé d'un ventre de femme enceinte. "Tu es comme une plante qui pousse", Picasso avait-il confié à Françoise, "et je me suis demandé comment exprimer l'idée que tu appartiens au royaume végétal puisqu'au monde animal" (cité in ibid., p. 119).

With the very simplest of iconographic means - a compotier of fruit, distilled into spare, geometric forms - Picasso has here created an homage to his partner Françoise Gilot, using a deeply personal creative language to imbue the composition with multiple layers of meaning. The schematized fruits are cherries, a sensual delicacy that played a role in Picasso’s first encounter with Françoise, at the restaurant Le Catalan in Paris in May 1943. The artist was dining with Dora Maar when Françoise, seated nearby with friends, caught his roving eye. “He got up and came over to our table", she recalled. “He brought with him a bowl of cherries and offered some to all of us, in his strong Spanish accent, calling them cerisses, with a soft, double-s sound” (F. Gilot et C. Lake, Life with Picasso, New York, 1964, p. 14).
Picasso memorialized this meeting in two canvases depicting cherries on the sideboard at Le Catalan (Zervos, vol. 13, nos. 26-27). Thereafter, he included the fruit in his still-lifes intermittently to represent feelings associated with Françoise, who supplanted Dora as the artist’s paramour as the war drew to a close. The present Le Compotier was probably painted late in 1946, after Picasso and Françoise returned to Paris from an extended stay at Golfe-Juan and Antibes. The acidic yellow ground suggests a nocturnal scene, rendered under artificial light, while the enclosed space hints that memories of the wartime Occupation still lingered on the rue des Grands-Augustins. In the womb-like safety of the fruit dish, however, new life is incubating. Françoise was then pregnant with the couple’s son Claude, and the cherries with their central pits may be read metaphorically as fertilized ova.
Le Compotier also takes on the form of a human head viewed in right profile, with a chignon at the nape of the neck - a symbolic portrait of Françoise, like the iconic Femme-fleur. The rounded form at the far right represents the shadow of the head on the wall, as well as evoking the swelling contour of a pregnant belly. “You’re like a growing plant", Picasso told Françoise, “and I’ve been wondering how I could get across the idea that you belong to the vegetable kingdom rather than the animal” (quoted in ibid., p. 119).

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