Félix Labisse (1905-1982)
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … Read more
Félix Labisse (1905-1982)

Jean-Louis Barrault dans "Le Procès" de Kafka

Details
Félix Labisse (1905-1982)
Jean-Louis Barrault dans "Le Procès" de Kafka
signé 'LABISSE.' (en bas à droite); signé, daté et titré 'J. L. BARRAULT DANS "LE PROCÈS" DE KAFKA LABISSE. 47' (au revers)
huile sur toile
73.2 x 91.8 cm.
Peint en 1947

signed 'LABISSE.' (lower right); signed, dated and titled 'J. L. BARRAULT DANS "LE PROCÈS" DE KAFKA LABISSE. 47' (on the reverse)
oil on canvas
28 7/8 x 36 1/8 in.
Painted in 1947
Provenance
Galerie Isy Brachot, Bruxelles.
Oscar Mairlot, Verviers (avant 1970).
Acquis auprès de celui-ci par le propriétaire actuel en 2015.
Literature
Mizue, Tokyo, juin 1952 (illustré).
La Meuse, Liège, 2 juillet 1960 (illustré).
La Lanterne, Bruxelles, 5 juillet 1960 (illustré).
Le Figaro littéraire, Paris, 16 juillet 1960 (illustré).
Le Soir, Bruxelles, juillet 1960 (illustré).
Télémagazine, Paris, 29 juillet 1967 (illustré).
P. Waldberg, Félix Labisse, Bruxelles, 1970, p. 314 (illustré, p. 149).
Tubentia, Pays-Bas, 2 février 1973 (illustré).
Bulletin Musée Bojimans-van-Beuningen, Rotterdam, no. 3, 1973 (illustré).
Volkskrant, Pays-Bas, 17 février 1973 (illustré).
De Tijd, Pays-Bas, 24 février 1973 (illustré).
I. Brachot, Labisse, Catalogue de l'œuvre peint, Bruxelles, 1979, p. 126, no. 230 (illustré).
Exhibited
Venise, XXIVème Biennale de Venise, juin-septembre 1948, p. 255, no. 17.
Paris, Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, Société du Salon d'automne, septembre-novembre 1949, p. 51, no. 806.
Rio de Janeiro, Museu de Arte Moderna et Sao Paulo, Museu de Arte Moderna, Félix Labisse, 1950, no. 12 (illustré).
Buenos Aires, Instituto de arte moderno, Labisse, juillet 1950, p. 8, no. 11 (illustré).
Knokke-le-Zoute, Grande salle des expositions du Casino Communal, Jeune Peinture Française, juillet 1951, no. 17.
Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, Félix Labisse, janvier 1953, no. 36.
Liège, Musée des Beaux-Arts, Félix Labisse, février 1953, no. 53.
Cologne, Institut de France, Félix Labisse, novembre 1955.
Florence, Art et Théâtre, 1957.
Paris, Galerie Montmorency, Rencontre arts et lettres, 1959.
Knokke-le-Zoute, Casino Communal, XIIIe festival belge d'été, Félix Labisse, Exposition rétrospective, juillet-septembre 1960, no. 29 (illustré).
Moscou, Peinture française, 1961.
Castres, Musée Goya, Portraits d'artistes contemporains du spectacle, 1964, no. 4 (illustré, pl. IV).
Charleroi, Palais des Beaux-Arts, Rétrospective Félix Labisse, février-mars 1969, no. 54 (illustré).
Malines, Cultureel Centrum, De menselijke figuur in de kunst, 1910-1960, septembre-novembre 1971, no. 70.
Rotterdam, Museum Boymans-Van Beuningen, Félix Labisse, janvier-mars 1973, p. 70, no. 24 (illustré, p. 32).
Ostende, Casino Kursaal, Labisse, 50 ans de peinture, juin-septembre 1979, no. 40.
Douai, Centre d'Action Culturelle et Musée de la Chartreuse, Félix Labisse, Rétrospective, septembre-novembre 1986, 122, no. 21 (illustré en couleurs, p. 57).
Paris, Bibliothèque Nationale de France, Renault - Barrault, mars-juin 1999.
Douai, Musée de la Chartreuse et Carcassonne, Musée des Beaux-Arts, Félix Labisse, 2005-2006, p. 121, no. 33 (illustré en couleurs).
Special Notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
Further Details
Né dans la commune française de Marchiennes en 1905, Félix Labisse s’installe avec sa famille sur la côte belge à l’âge de 17 ans. Échappant à la tradition familiale lui prévoyant une carrière de marin, le jeune Labisse se consacre à la peinture et fonde à Ostende, avec sa sœur Antoinette, la galerie d’Art Moderne, une galerie de peinture qu’ils animeront pendant deux ans. C’est auprès de James Ensor qu’il fait ses premières armes comme artiste peintre. À Paris, au début des années 1930, Labisse se lie d’amitié avec des artistes tels que Robert Desnos, Antonin Artaud, Paul Éluard, Man Ray, Germaine Krull, Jean-Louis Barrault, ou encore les frères Prévert. Le peintre entretiendra également un lien fort avec Christian Dotremont, qui lui consacre une monographie en 1946. Labisse partagera ensuite sa vie et sa carrière entre la Belgique et Paris, où il s’éteint en 1982 (Neuilly). En parallèle de son activité de peintre, il exerce le métier de décorateur pour le théâtre, la danse et l’opéra. S’il n’adhère pas au groupe constitué autour d’André Breton, son œuvre s’inscrit sans aucun doute dans le domaine du surréalisme. Onirique, troublante et peuplée de créatures hybrides, elle renvoie à la nature inquiétante de l’existence ou simplement, si l’on en croit Eugène Ionesco, «nous présente le monde autrement que nous avons l’habitude de le voir ou de le comprendre».
En 1947, Labisse peint le portrait de Jean-Louis Barrault (1910-1994) jouant le rôle de Joseph K. dans Le Procès de Franz Kafka (1925). La toile lui est inspirée de sa collaboration avec le comédien et metteur en scène lorsqu’il réalise la même année les décors et costumes pour une adaptation du roman par André Gide, jouée et mise en scène par Barrault et présentée au théâtre Marigny à Paris. Et Jean-Louis Barrault de déclarer: «Créer un monde, provoquer le rêve, vivre le sang et l’amour, rejeter la pesanteur, procéder par formules magiques, traduire les métamorphoses, voilà ce qui fait de Labisse un artiste “apparenté” au monde du théâtre. Ses tableaux continuent le théâtre. Que Labisse soit devenu en second lieu un homme de théâtre, c’était dans l’ordre des choses. Il appartient à la catégorie des peintres-poètes. Il “anime” les objets». L’ambiance étrange et cauchemardesque du Procès est éloquente dans cette toile. La palette monochrome verte, l’absence de présence humaine en dehors du modèle, ce couloir qui semble inviter, comme dans le roman, à suivre le chemin de la mort, sont autant d’éléments dont l’artiste fait usage pour illustrer ce monde angoissant et absurde auquel le protagoniste doit faire face, accusé injustement d’un crime dont il ne connaît même pas la nature.

Laura Neve, historienne de l’art.

Born in the French town of Marchiennes in 1905, Félix Labisse moved with his family to the Belgian coast when he was 17 years old. Escaping the family tradition of making a career as a sailor, the young Labisse devoted himself to painting. In Ostend, he and his sister Antoinette founded the Galerie d’Art Moderne, a painting gallery which they ran for two years. He took his first steps as a painter under the tutillege of James Ensor. In 1930s Paris, Labisse became friends with artists such as Robert Desnos, Antonin Artaud, Paul Éluard, Man Ray, Germaine Krull, Jean-Louis Barrault and the Prévert brothers. The painter also had a close bond with Christian Dotremont, who wrote a monograph on him in 1946. Labisse went on to divide his life and career between Belgium and Paris, where he died in 1982 (Neuilly). Alongside his pursuit of painting, he worked as a set designer for theatre, dance and opera. While he was not a member of the group that formed around André Breton, his work clearly occupies a place in the world of surrealism. Fantastical, disturbing and populated by hybrid creatures, it evokes the disquieting nature of existence or, simply, as explained by Eugène Ionesco, "shows us the world in a way that is different to how we are accustomed to seeing or understanding it".
In 1947, Labisse painted a portrait of Jean-Louis Barrault (1910-1994) playing the role of Joseph K. in The Trial by Franz Kafka (1925). The work was inspired by his collaboration with the actor and director when, that same year, he designed the costumes and sets for an adaptation of the novel by André Gide, played and directed by Barrault and presented at Théâtre Marigny in Paris. Jean-Louis Barrault observed: "Creating a world, inducing a dream, experiencing blood and love, rejecting heaviness, working in magic formulas, translating metamorphoses ‒ these are what make Labisse an artist “allied” with the world of theatre. His paintings are an extension of theatre. It made sense that Labisse would become a man of the theatre. He is one of the painter-poets. He brings objects to life".The strange, nightmarish ambiance of The Trial is expressed in this painting. The monochromatic green palette, the lack of any human presence apart from the model, and the hallway that appears to beckon one to follow the path of death, as in the novel, are all elements used by the artist to illustrate the absurd, anguishing world facing the protagonist, who is unjustly accused of a crime whose very nature is unknown to him.

Laura Neve, Art historian.

Brought to you by

Antoine Lebouteiller
Antoine Lebouteiller

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