Lot Essay
Cet autoportrait de Claude Cahun dévoile une ambivalence entre timidité et insistance, vulnérabilité et autorité, fémininité et masculinité. Il reflète son questionnement constant pour le dédoublement, la dualité ou encore la fusion de plusieurs personnages et sexualités, souvent difficiles à saisir.
A l’instar de l’allégorie du miroir, renvoyant l’image inversée sur le dépoli au sein même de l’appareil, l’artiste traduit le double dispositif de la photographie : elle distingue d’une part la vérité photographique, ce qu’elle nomme « l’aventure visible », et d’autre part la théâtralité de l’image reflétée : « l’aventure invisible », rimant avec métamorphoses et mises en scènes.
La protagoniste se présente debout, devant un fond de studio improvisé. L’air neutre, comme sur une photographie d’identité, nous la voyons fixer l’objectif, ou plutôt le miroir à l’intérieur de celui-ci, permettant une représentation alternative d’elle-même.
Une phrase inscrite en travers de sa poitrine s’adresse directement au spectateur : I am training, don’t kiss me. Elle relève de cette ubiquité entre femme et homme et souligne une ambigüité de l’être, d’autant plus symbolisée par des ornements renvoyant aussi bien à la pin-up féminine (tétons collés, rouge à lèvres, cœurs sur les joues, bouclettes) qu’à la virilité masculine, dépeinte par une poitrine aplatit, des cheveux courts et une barre de musculation.
Figure de l’androgynie, c’est dans ce manège de l’autoreprésentation hantée par le mythe de Narcisse que Cahun réalise ce portrait en 1927, au goût surréaliste. Elle exprime son désir d’être autre et fait basculer la réalité photographique dans cette « aventure invisible ». L’image devient alors une puissante force de transformation et la source d’une nouvelle image de soi.
A l’instar de l’allégorie du miroir, renvoyant l’image inversée sur le dépoli au sein même de l’appareil, l’artiste traduit le double dispositif de la photographie : elle distingue d’une part la vérité photographique, ce qu’elle nomme « l’aventure visible », et d’autre part la théâtralité de l’image reflétée : « l’aventure invisible », rimant avec métamorphoses et mises en scènes.
La protagoniste se présente debout, devant un fond de studio improvisé. L’air neutre, comme sur une photographie d’identité, nous la voyons fixer l’objectif, ou plutôt le miroir à l’intérieur de celui-ci, permettant une représentation alternative d’elle-même.
Une phrase inscrite en travers de sa poitrine s’adresse directement au spectateur : I am training, don’t kiss me. Elle relève de cette ubiquité entre femme et homme et souligne une ambigüité de l’être, d’autant plus symbolisée par des ornements renvoyant aussi bien à la pin-up féminine (tétons collés, rouge à lèvres, cœurs sur les joues, bouclettes) qu’à la virilité masculine, dépeinte par une poitrine aplatit, des cheveux courts et une barre de musculation.
Figure de l’androgynie, c’est dans ce manège de l’autoreprésentation hantée par le mythe de Narcisse que Cahun réalise ce portrait en 1927, au goût surréaliste. Elle exprime son désir d’être autre et fait basculer la réalité photographique dans cette « aventure invisible ». L’image devient alors une puissante force de transformation et la source d’une nouvelle image de soi.