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Nature morte à l'as de trèfle, vers 1912-16
Details
Louis Marcoussis (1883-1941)
Nature morte à l'as de trèfle, vers 1912-16
Monogrammé 'M' (en bas à droite)
Huile sur papier marouflé sur toile / Oil on paper laid down on canvas
60,4 x 37,5 cm / 23 ¾ x 14 ¾ in
Nature morte à l'as de trèfle, vers 1912-16
Monogrammé 'M' (en bas à droite)
Huile sur papier marouflé sur toile / Oil on paper laid down on canvas
60,4 x 37,5 cm / 23 ¾ x 14 ¾ in
Provenance
Collection Annie et Jean Dalsace, puis dans la famille par descendance.
Further Details
Né en Pologne en 1883, Ludwik Kazimierz Wladyslaw Markus, connu aujourd’hui sous le nom de Louis Marcoussis arrive en France en 1903. Après avoir commencé des études de droit à Varsovie et avoir étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie, Marcoussis s’installe à Paris et fait un bref passage à l’Académie Julian. Ce passage lui ouvrit des portes, dont celles du Salon d'Automne de 1905.
C’est à ce moment-là que Louis Marcoussis, adepte de la bohème montmartroise rencontre sa compagne Marcelle Humbert et son ami Guillaume Apollinaire, eux aussi expatriés polonais. Ce dernier lui fit également rencontrer Georges Braque et, par la suite, Pablo Picasso, alors que tous deux rentraient alors dans la phase "analytique" de leur cubisme.
Encouragé par les deux figures clés du cubisme que sont Braque et Picasso, Marcoussis fut évidemment aussi stimulé par Apollinaire, défenseur inconditionnel de cette nouvelle peinture. Le poète fit d’ailleurs l’éloge des œuvres de son compatriote, alors exposées dans la Section d'or du Salon d'automne de 1912.
1912 est en effet une année marquante dans la vie de Marcoussis. Les relations qu’il entretient à cette période avec Picasso deviennent de plus en plus compliquées quand ce dernier se prend de passion pour Marcelle Humbert.
Alors que l'artiste rencontre celle qui deviendra son épouse en 1913, Alice Halicka, Marcoussis entreprend la présente composition, marquée par le cubisme dans son chevauchement complexe de formes rectangulaires et autres formes polygonales.
Bien que dans notre Nature morte à l’as de trèfle, aucune perspective de la table ne vient troubler la toile, les cartes à jouer, semblent quant à elles refuser de se plier à la déformation caractéristique du cubisme, tout en tissant une grande affinité avec le cubisme d'Albert Gleizes et de Jean Metzinger. À l'instar de ces derniers et des autres peintres du groupe dit de Puteaux - centré autour de Marcel Duchamp et Jacques Villon - Marcoussis s'intéresse aux théories mathématiques des proportions ainsi qu’au "nombre d'or" du mathématicien grec Euclide.
Si le présent tableau témoigne de l'ascension du mouvement cubiste en Europe avant le début de la Première Guerre mondiale, il est d'autant plus important que Marcoussis ne peignit que très peu d’œuvres cubistes. L'artiste, qui rejoint l'armée française lors de la déclaration de guerre, ne reprend la peinture qu’en 1919, date à laquelle le cubisme était entré dans sa phase maniériste tardive. Marcoussis fut pourtant l'un des rares contemporains que Braque et Picasso, fiers et souvent méprisants pionniers du cubisme, appréciaient et respectaient.
Born in Poland in 1883, Ludwik Kazimierz Wladyslaw Markus, known today as Louis Marcoussis, arrived in France in 1903. After having begun law studies in Warsaw and having studied at the Academy of Fine Arts in Warsaw, Marcoussis moved to Paris where he had a brief stint at the Académie Julian. That experience opened doors for him, including those of the Salon d’Automne in 1905.
That was when Louis Marcoussis, an acolyte of the Montmartre bohemian style, met his partner Marcelle Humbert and his friend Guillaume Apollinaire, who were also Polish expatriates. The latter also introduced him to Georges Braque and, later, Pablo Picasso, as both men were entering their “analytical” phase of cubism.
Encouraged by the two pillars of cubism ‒ Braque and Picasso ‒ Marcoussis was obviously also stimulated by Apollinaire, an unconditional proponent of this new kind of painting. The poet also praised the works of his compatriot, which were on display in the Section d’or of the Salon d’Automne in 1912.
For Marcoussis, 1912 was a landmark year in his life. His relationship with Picasso became increasingly complicated when the latter fell in love with Marcelle Humbert.
When Marcoussis met Alice Halicka, the woman who would become his wife in 1913, the artist began work on this composition, tinged with cubism as seen in its complex overlapping of rectangular and other polygonal forms.
Although in Nature morte à l’as de trèfle, no table perspective disturbs the canvas, the playing cards, for their part, seem to refuse to bow to the characteristic deformation of cubism, seeming to align with great affinity with the cubism of Albert Gleizes and Jean Metzinger. Like these two and the other painters of the so-called Puteaux group ‒ centred around Marcel Duchamp and Jacques Villon ‒ Marcoussis was interested in mathematical theories of proportions as well as in the “golden ratio” of the Greek mathematician Euclid.
While this painting attests to the rise of the Cubist movement in Europe before the start of the World War I, it is all the more important because Marcoussis painted very few Cubist works. The artist, who joined the French army when war was declared, did not resume painting until 1919, when Cubism entered its late Mannerist phase. Marcoussis was, however, one of the rare contemporaries whom Braque and Picasso, both proud and often contemptuous pioneers of Cubism, admired and respected.
C’est à ce moment-là que Louis Marcoussis, adepte de la bohème montmartroise rencontre sa compagne Marcelle Humbert et son ami Guillaume Apollinaire, eux aussi expatriés polonais. Ce dernier lui fit également rencontrer Georges Braque et, par la suite, Pablo Picasso, alors que tous deux rentraient alors dans la phase "analytique" de leur cubisme.
Encouragé par les deux figures clés du cubisme que sont Braque et Picasso, Marcoussis fut évidemment aussi stimulé par Apollinaire, défenseur inconditionnel de cette nouvelle peinture. Le poète fit d’ailleurs l’éloge des œuvres de son compatriote, alors exposées dans la Section d'or du Salon d'automne de 1912.
1912 est en effet une année marquante dans la vie de Marcoussis. Les relations qu’il entretient à cette période avec Picasso deviennent de plus en plus compliquées quand ce dernier se prend de passion pour Marcelle Humbert.
Alors que l'artiste rencontre celle qui deviendra son épouse en 1913, Alice Halicka, Marcoussis entreprend la présente composition, marquée par le cubisme dans son chevauchement complexe de formes rectangulaires et autres formes polygonales.
Bien que dans notre Nature morte à l’as de trèfle, aucune perspective de la table ne vient troubler la toile, les cartes à jouer, semblent quant à elles refuser de se plier à la déformation caractéristique du cubisme, tout en tissant une grande affinité avec le cubisme d'Albert Gleizes et de Jean Metzinger. À l'instar de ces derniers et des autres peintres du groupe dit de Puteaux - centré autour de Marcel Duchamp et Jacques Villon - Marcoussis s'intéresse aux théories mathématiques des proportions ainsi qu’au "nombre d'or" du mathématicien grec Euclide.
Si le présent tableau témoigne de l'ascension du mouvement cubiste en Europe avant le début de la Première Guerre mondiale, il est d'autant plus important que Marcoussis ne peignit que très peu d’œuvres cubistes. L'artiste, qui rejoint l'armée française lors de la déclaration de guerre, ne reprend la peinture qu’en 1919, date à laquelle le cubisme était entré dans sa phase maniériste tardive. Marcoussis fut pourtant l'un des rares contemporains que Braque et Picasso, fiers et souvent méprisants pionniers du cubisme, appréciaient et respectaient.
Born in Poland in 1883, Ludwik Kazimierz Wladyslaw Markus, known today as Louis Marcoussis, arrived in France in 1903. After having begun law studies in Warsaw and having studied at the Academy of Fine Arts in Warsaw, Marcoussis moved to Paris where he had a brief stint at the Académie Julian. That experience opened doors for him, including those of the Salon d’Automne in 1905.
That was when Louis Marcoussis, an acolyte of the Montmartre bohemian style, met his partner Marcelle Humbert and his friend Guillaume Apollinaire, who were also Polish expatriates. The latter also introduced him to Georges Braque and, later, Pablo Picasso, as both men were entering their “analytical” phase of cubism.
Encouraged by the two pillars of cubism ‒ Braque and Picasso ‒ Marcoussis was obviously also stimulated by Apollinaire, an unconditional proponent of this new kind of painting. The poet also praised the works of his compatriot, which were on display in the Section d’or of the Salon d’Automne in 1912.
For Marcoussis, 1912 was a landmark year in his life. His relationship with Picasso became increasingly complicated when the latter fell in love with Marcelle Humbert.
When Marcoussis met Alice Halicka, the woman who would become his wife in 1913, the artist began work on this composition, tinged with cubism as seen in its complex overlapping of rectangular and other polygonal forms.
Although in Nature morte à l’as de trèfle, no table perspective disturbs the canvas, the playing cards, for their part, seem to refuse to bow to the characteristic deformation of cubism, seeming to align with great affinity with the cubism of Albert Gleizes and Jean Metzinger. Like these two and the other painters of the so-called Puteaux group ‒ centred around Marcel Duchamp and Jacques Villon ‒ Marcoussis was interested in mathematical theories of proportions as well as in the “golden ratio” of the Greek mathematician Euclid.
While this painting attests to the rise of the Cubist movement in Europe before the start of the World War I, it is all the more important because Marcoussis painted very few Cubist works. The artist, who joined the French army when war was declared, did not resume painting until 1919, when Cubism entered its late Mannerist phase. Marcoussis was, however, one of the rare contemporaries whom Braque and Picasso, both proud and often contemptuous pioneers of Cubism, admired and respected.
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Flavien Gaillard
Head of Design, Europe