Details
John McCracken (1934-2011)
Dream
signé, titré et daté '''DREAM" 2005 JmcCracken' (au-dessous)
résine, fibre de verre et contreplaqué
231.4 x 30.4 x 7.3 cm.
Réalisée en 2005, cette œuvre est unique.

signed, titled and dated '''DREAM" 2005 JmcCracken' (to the underside)
resin, fiberglass and plywood
91 1⁄8 x 12 x 2 7⁄8 in.
Executed in 2005, this work is unique.
Provenance
Hauser & Wirth, Londres
Acquis auprès de celle-ci en 2006
Exhibited
Vienne, Winter Palace & 21er Haus des Belvedere, Love Story, Anne & Wolfgang Titze Collection, juin-octobre 2014 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 201).
Graz, Künstlerhaus, Halle für Kunst & Medien, Florian Hecker / John McCracken, janvier-mars 2015 (illustré au catalogue d'exposition p. 1).

Brought to you by

Paul Nyzam
Paul Nyzam Head of Department

Lot Essay

D’une hauteur de plus de deux mètres, Dream (2005) appartient à la série des planches de John McCracken. Commencées en 1966, ces œuvres sont fondatrices de sa patte artistique. Fabriquées en contreplaqué et fibre de verre, ces étroites planches rectangulaires sont recouvertes d’une résine de couleur vive. Plutôt que d’être accrochées au mur comme des tableaux, elles s’y adossent, envahissant ainsi l’espace du spectateur.

Ces planches se révèlent sensuelles et séduisantes. La lumière rebondit sur leurs surfaces lisses, tandis que la couleur – ici, un rose profond – réfléchit la lumière. McCracken pensait que ses œuvres possédaient leur propre personnalité. Leurs couleurs ne sont ni plates ni statiques, elles se révèlent vivantes. Ces planches étaient conçues comme des extraterrestres, offrant un passage vers un autre monde. « Je me demandais s’il s’agissait d’une forme de vie venue de quelque part qui passait par moi », a-t-il déclaré. « Lorsque vous placez ces œuvres de biais, vous obtenez quelque chose qui s’éloigne de notre réalité. C’est à la fois dans le monde et hors du monde. C’est comme une visite ». [1]

McCracken a été associé au mouvement « Lumière et espace » qui a émergé dans le sud de la Californie au cours des années 1960. Ce courant pictural apparaissait comme la réponse de la côte Ouest au courant minimaliste. Bien que les artistes se revendiquant du mouvement « Lumière et espace » partageaient de nombreuses convictions avec leurs contemporains de la côte Est, notamment Donald Judd et Dan Flavin, ils se concentraient davantage sur la perception humaine. Avec Robert Irwin, James Turrell, Larry Bell et d’autres, McCracken s’intéressait à la façon dont nous percevons la lumière, la couleur et le volume.

Comme beaucoup de minimalistes, McCracken utilisait des matériaux industriels. Chaque œuvre était méticuleusement fabriquée à la main et présentait un fini quasi-parfait. Cependant, McCracken s’intéressait profondément au monde métaphysique. Il évoquait des univers parallèles, des vies extra-terrestres et des plans de conscience supérieurs. Alors que de nombreuses œuvres d’art minimalistes commençaient et finissaient par être des objets, les planches de McCracken étaient davantage que la somme de leurs parties. « Mes œuvres sont minimales et réductrices, mais aussi maximales », expliquait-il peu avant sa mort en 2011. « J’essaie d’en faire des déclarations concises et claires sous forme tridimensionnelle, mais aussi de les porter à un niveau de beauté époustouflant ». [2]

[1] J. McCracken, cité dans D. Blair, ‘’Otherworldly: Interview with John McCracken’’, in Purple Prose, No. 13, Paris, hiver 1998.
[2] McCracken, cité dans le communiqué de presse de l'exposition ''John McCracken: New Works in Bronze and Steel'', David Zwirner Gallery, New York, 2010.


Standing more than two meters tall, Dream (2005) belongs to John McCracken’s series of planks. Begun in 1966, these works defined his art. Made from plywood and fibreglass, McCracken’s narrow rectangular boards are coated in brightly-coloured resin. Instead of hanging from the wall like paintings, they lean up against it, invading the viewer’s space.

McCracken’s planks are sensuous and seductive. Light bounces off their smooth surfaces. Colourin this case, deep pinkglows brightly. McCracken believed that his works had their own personalities. Their colours were not flat and static, but alive. They were like alien beings: conduits to another realm. “I wondered if they were a life form from somewhere that was channelling through me,” he once said; ‘… when you set them at an angle then you have something that shifts away from our reality. It’s partly in the world and partly out of the world. It’s like a visit.” [1]

McCracken was associated with the “Light and Space” movement that emerged in Southern California during the 1960s. It was the West Coast’s answer to Minimalism. Though these artists shared many of the beliefs of their East Coast contemporaries, including Donald Judd and Dan Flavin, they focused more closely on human perception. Along with Robert Irwin, James Turrell, Larry Bell and others, McCracken was interested in how we see light, colour and volume.

Like many Minimalists, McCracken made use of industrial materials. Each work was meticulously handmade, and finished to flawless perfection. At the same time, McCracken was deeply interested in the metaphysical world. He spoke of parallel universes, extra-terrestrial life and higher planes of consciousness. Where many Minimalist artworks began and ended as objects, McCracken’s planks were more than the sum of their parts. “My works are minimal and reductive, but also maximal,” he explained shortly before his death in 2011. “I try to make them concise, clear statements in three-dimensional form, and also to take them to a breathtaking level of beauty.” [2]

[1] J. McCracken quoted in D. Blair, ‘’Otherworldly: Interview with John McCracken’’, in Purple Prose, No. 13, Paris, Winter 1998.
[2] J. McCracken quoted in press release for the exhibition ''John McCracken: New Works in Bronze and Steel'', David Zwirner Gallery, New York, 2010.

More from LOVE STORIES - from the collection of Anne & Wolfgang Titze

View All
View All