Lot Essay
Cette sculpture est une des plus importantes parmi le vaste corpus des figures équestres Yorouba. Malgré le fait que le bras droit ait été perdu il y a longtemps, elle est reconnue comme étant l'oeuvre d'un sculpteur d'une grande compétence technique et imagination artistique. Pendant les neuf derènires décennies, elle a été reproduite dans treize publications et a participé à cinq expositions à Paris et New York
Parmi les Yorouba du Nigeria, on retrouve l'image du cavalier et de sa monture sur des grands masques Epa, sculptés par Areogun et Bamgboye au nord des villages Ekiti, afin de célébrer les chasseurs/guerriers célèbres et les chefs ayant accédé au statut de monarque. Sur des poteaux de véranda, sculptés pour des palais par Olowe et Agbonbiofe dans les villages du sud d'Ekiti d'Ikerre et d'Efon Alaye, le cavalier et la femme à l'enfant sont de loin les sujets les plus représentés. La figure équestre est souvent place parmi les sculptures d'autel pour le culte d'orisha Erinle, le chasseur/guerrier qui a fondé et a défendu la ville d'Ilobu dans la région d'Ilesha, mais aussi sur l'autel du palais d'orisha Ogun, dieu du fer et de la guerre, du Timi d'Ede et sur les autels d'orisha Shango, "qui chevauche le feu (l'éclair) comme un cheval." Shango est la divinité principale de l'Alafin d'Oyo, et ses autels étaient présentés dans les villes de l'Empire Oyo au XVIIme -XVIIIme. Le cheval et le cavalier incarnent souvent la cariatide centrale; qui soutient la coupe peu profonde, agere Ifa, contenant les seize noix de palme sacrées, ikin, que les devins utilisent afin de consulter l'orisha Orunmila, la divinité de la sagesse. On sait que de tels objets rituels ont été sculptés en bois et en ivoire dans la partie sud de la région Yorouba d'Owo et dans les régions du sud d'Ijebu, Egba, Egbado et encore plus loin au sud-ouest au Dahomey.
Il est difficile de savoir quel était l'usage de cette petite sculpture. Les sabots du cheval sont rapprochés plutôt que placés séparément dans une position debout. Alors que ceci pourrait suggérer que la sculpture reposait sur une autre base, le côté gauche de la sculpture révèle aussi une sensibilité artistique. La forte ligne verticale partant de la tête jusqu'aux sabots est placée au centre d'un cadre ovale créé par la superbe natte du cavalier, les jambes avant et arrière du cheval mais aussi sa tête et ses rênes. En outre, le vertical et l'ovale sont partagés par la ligne horizontale du corps du cheval dont la longueur correspond à la hauteur du cavalier de la tête l'orteil - une équation inhabituelle dans des figures équestres Yorouba.
Peter Morton Williams, suivant la discussion de l'historien Yorouba Samuel Johnson, note que le front rasé et la longue natte minutieusement travaillée du cavalier "suggère que à la cour d'Alafin il jouissait du rang d'esho, dignitaire militaire du plus haut rang," que l'on appelait aussi "Kakanfo". Selon Peter Morton-Williams, il semble clair que le sculpteur était familier de l'équipement des cavaliers Yorouba (harnais, rênes, selle, étriers) et de leur costume (tunique courte et culotte courte) et le style employé dans la réalisation du visage suggère la main d'un sculpteur Ketu. Au XVIIme sicle, les forces d'Oyo se déplacèrent dans les régions du Sud-Ouest afin de sécuriser une route commerciale menant la côte, utilisée entre autre pour le commerce des esclaves. Etablissant de ce fait de petites communautés le long de la route, certains habitants de la capitale d'Oyo et des villes environnantes s'établirent au sud avec les armes Oyo. En traversant Ketu, ils influencèrent lentement mais véritablement la vie culturelle des peuples indigènes qui devinrent connus sous le nom d'Anago. Dans leur lutte avec les peuples d'Abomey, Oyo se retrouvait entre deux fronts - au nord avec des attaques contre ses frontières dans le sud-ouest par le Dahomey.
Le cavalier est assis tout droit sur son cheval, tenant les rênes tissées dans sa main gauche et peut-être, comme c'était souvent le cas, une lance dans sa main droite. Les traits du visage du cavalier sont clairement et simplement définis: des yeux lenticulaires, des oreilles triangulaires, et une barbe soigneusement coupée à l'avant de son menton contraste avec la surface lisse de joues et de la tête. Le visage se distingue, et pourtant rappelle, les traits de l'animal dont les yeux sont aussi verticaux, les oreilles triangulaires mais placées toutes droites au-dessus d'un front velu et de la muselière. Il y a un jeu subtil de similitudes et de contrastes entre le cavalier et le cheval, l'homme et l'animal, reflétant la relation complémentaire exprimée dans une figure équestre.
Parmi les Yorouba du Nigeria, on retrouve l'image du cavalier et de sa monture sur des grands masques Epa, sculptés par Areogun et Bamgboye au nord des villages Ekiti, afin de célébrer les chasseurs/guerriers célèbres et les chefs ayant accédé au statut de monarque. Sur des poteaux de véranda, sculptés pour des palais par Olowe et Agbonbiofe dans les villages du sud d'Ekiti d'Ikerre et d'Efon Alaye, le cavalier et la femme à l'enfant sont de loin les sujets les plus représentés. La figure équestre est souvent place parmi les sculptures d'autel pour le culte d'orisha Erinle, le chasseur/guerrier qui a fondé et a défendu la ville d'Ilobu dans la région d'Ilesha, mais aussi sur l'autel du palais d'orisha Ogun, dieu du fer et de la guerre, du Timi d'Ede et sur les autels d'orisha Shango, "qui chevauche le feu (l'éclair) comme un cheval." Shango est la divinité principale de l'Alafin d'Oyo, et ses autels étaient présentés dans les villes de l'Empire Oyo au XVIIme -XVIIIme. Le cheval et le cavalier incarnent souvent la cariatide centrale; qui soutient la coupe peu profonde, agere Ifa, contenant les seize noix de palme sacrées, ikin, que les devins utilisent afin de consulter l'orisha Orunmila, la divinité de la sagesse. On sait que de tels objets rituels ont été sculptés en bois et en ivoire dans la partie sud de la région Yorouba d'Owo et dans les régions du sud d'Ijebu, Egba, Egbado et encore plus loin au sud-ouest au Dahomey.
Il est difficile de savoir quel était l'usage de cette petite sculpture. Les sabots du cheval sont rapprochés plutôt que placés séparément dans une position debout. Alors que ceci pourrait suggérer que la sculpture reposait sur une autre base, le côté gauche de la sculpture révèle aussi une sensibilité artistique. La forte ligne verticale partant de la tête jusqu'aux sabots est placée au centre d'un cadre ovale créé par la superbe natte du cavalier, les jambes avant et arrière du cheval mais aussi sa tête et ses rênes. En outre, le vertical et l'ovale sont partagés par la ligne horizontale du corps du cheval dont la longueur correspond à la hauteur du cavalier de la tête l'orteil - une équation inhabituelle dans des figures équestres Yorouba.
Peter Morton Williams, suivant la discussion de l'historien Yorouba Samuel Johnson, note que le front rasé et la longue natte minutieusement travaillée du cavalier "suggère que à la cour d'Alafin il jouissait du rang d'esho, dignitaire militaire du plus haut rang," que l'on appelait aussi "Kakanfo". Selon Peter Morton-Williams, il semble clair que le sculpteur était familier de l'équipement des cavaliers Yorouba (harnais, rênes, selle, étriers) et de leur costume (tunique courte et culotte courte) et le style employé dans la réalisation du visage suggère la main d'un sculpteur Ketu. Au XVIIme sicle, les forces d'Oyo se déplacèrent dans les régions du Sud-Ouest afin de sécuriser une route commerciale menant la côte, utilisée entre autre pour le commerce des esclaves. Etablissant de ce fait de petites communautés le long de la route, certains habitants de la capitale d'Oyo et des villes environnantes s'établirent au sud avec les armes Oyo. En traversant Ketu, ils influencèrent lentement mais véritablement la vie culturelle des peuples indigènes qui devinrent connus sous le nom d'Anago. Dans leur lutte avec les peuples d'Abomey, Oyo se retrouvait entre deux fronts - au nord avec des attaques contre ses frontières dans le sud-ouest par le Dahomey.
Le cavalier est assis tout droit sur son cheval, tenant les rênes tissées dans sa main gauche et peut-être, comme c'était souvent le cas, une lance dans sa main droite. Les traits du visage du cavalier sont clairement et simplement définis: des yeux lenticulaires, des oreilles triangulaires, et une barbe soigneusement coupée à l'avant de son menton contraste avec la surface lisse de joues et de la tête. Le visage se distingue, et pourtant rappelle, les traits de l'animal dont les yeux sont aussi verticaux, les oreilles triangulaires mais placées toutes droites au-dessus d'un front velu et de la muselière. Il y a un jeu subtil de similitudes et de contrastes entre le cavalier et le cheval, l'homme et l'animal, reflétant la relation complémentaire exprimée dans une figure équestre.