Édouard Vuillard (1868-1940)
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Édouard Vuillard (1868-1940)

Lucy Hessel

Details
Édouard Vuillard (1868-1940)
Lucy Hessel
signé et daté ‘E Vuillard 24’ (en bas à droite)
huile sur carton
88 x 67.9 cm.
Peint en 1924

signed and dated ‘E Vuillard 24’ (lower right)
oil on board
34 5/8 x 26 ¾ in.
Painted in 1924
Provenance
Jos et Lucy Hessel, Paris (acquis auprès de l’artiste)
Lucie Grandjean-Hessel, Paris (par descendance).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
T. Bernard, 'Jos Hessel' in La Renaissance de l'Art, XIIIe année, no. 1, Paris, janvier 1930, p. 20 (illustré).
W. George, 'Vuillard et l'âge heureux' in L'Art Vivant, no. 221, mai 1938, p. 36 (illustré).
C. Roger-Marx, 'L'organisation du tableau et la mémoire visuelle chez Vuillard' in Arts, no. 32, 7 septembre 1945, p. 3 (illustré).
J. Salomon, Vuillard, témoignage, Paris, 1945, p. 50 (illustré).
C. Roger-Marx, Vuillard et son temps, Paris, 1946, p. 90 et 94-95 (illustré p. 27).
C. Roger-Marx, 'Édouard Vuillard 1867-1940' in Gazette des beaux-arts 29, no. 952, juin 1946, p. 377 (illustré).
C. Roger-Marx, Vuillard, Paris, 1948, p. 62, no. 53 (illustré).
C. Schweicher, Die Bildraumgestaltung, das Dekorative und das Ornamentale im Werke von Édouard Vuillard, Zurich, 1949, p. 98-100.
J. Salomon, Auprès de Vuillard, Paris, 1953, p. 101.
J. Salomon, Vuillard admiré, Paris, 1961, p. 158-159 (illustré, p. 159).
J. Salomon, Vuillard, Paris, 1968, p. 160-161 (illustré, p. 161).
Le Spectacle du monde, no. 72, mars 1968, p. 109 (illustré).
J. Russell, Édouard Vuillard, Toronto, San Francisco et Chicago, 1971, cat. exp., p. 233, no. 90 (illustré; titré 'Mme Hessel').
E. Daniel, Vuillard, L'espace de l'intimité, Paris, 1984, p. 474, no. 105 ((illustré, p. 289).
P. Ciaffa, The Portraits of Édouard Vuillard, Columbia, 1985, p. 349-351 et 364, fig. 197 (illustré).
A. Salomon et G. Cogeval, Vuillard, Le regard innombrable, Catalogue critique des peintures et pastels, Paris, 2003, vol. III, p. 1346, no. XI-100 (illustré en couleurs, p. 1347).
Exhibited
Paris, Musée des Arts Décoratifs, Cinquante ans de peinture française 1875-1925, mai-juillet 1925, no. 151.
Paris, Galerie Georges Petit, Cent ans de peinture française, juin 1930, no. 65 (titré 'Portrait de Madame J. H...').
New York, Jacques Seligmann & Co., Paintings by Bonnard, Vuillard, Roussel, octobre 1930, no. 25.
Zurich, Kunsthaus, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, mai-juillet 1932, no. 177 (illustré).
Londres, Arthur Tooth & Sons, Paintings and Pastels by E. Vuillard, juin 1934, no. 13 (titré 'Mme. H.).
Paris, Galerie Durand-Ruel, Peintures du XXème siècle, mars-avril 1936, no. 76.
Varsovie, Museum Narodowe w Warszawie, Wystawa Malarstwa francuskiego od Maneta po dzien dzisiejszy [La peinture française de Manet à nos jours], février-mars 1937, no. 88 (illustré).
Paris, Musée des Arts Décoratifs, Édouard Vuillard, mai-juillet 1938, p. 32, no. 182 (titré 'Madame H. en robe blanche et noire, dans une pièce éclairée le soir').
New York, Pavillon Français, Five Centuries of History Mirrored in Five Centuries of French Art, Groupe A: Beaux-Arts, Art Français contemporain, 1939, p. 5, no. 157.
New York, Paul Rosenberg & Co., Paintings by Bonnard and Vuillard, janvier 1943, no. 9 (titré 'Portrait of Mme. "H"').
New York, The American British Art Center, Corot to Picasso, juin 1944, no. 21 (illustré; erronément daté '1915').
Buffalo, Albright-Knox Art Gallery; Cincinnati et St. Louis, French paintings of the twentieth century (1900-1939), 1944, p. 68, no. 81 (illustré, p. 31; erronément daté '1910').
Special Notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
Further Details
«Combien de bons esprits, sans prendre garde à Vuillard et au Picasso de Gertrude Stein, n’ont-ils pas décrété non seulement le déclin, mais la mort du portrait au cours de ce demi-siècle!» (R. Escolier, Matisse ce vivant, Paris, 1956, p. 187). Grand organisateur de l’exposition Les Maîtres de l’art indépendant 1895-1937 au musée du Petit Palais à Paris, à l’occasion de l’exposition internationale, Raymond Escolier avait compris qu’il ne fallait s’arrêter ici à l’apparence d’un portrait «posé». Peint à partir d’avril-mai 1924, ce portrait dépasse largement le simple cadre de la représentation d’un milieu social. Loin de mettre en scène de manière figée un couple bourgeois (par une ironie de l’histoire c’est la photographie qui s’en chargera), Vuillard rend hommage à sa muse, avec laquelle il partage, depuis de nombreuses années, une profonde amitié, puis une sincère relation amoureuse. Son mari, Jos Hessel, alors l'un de ses principaux marchands, est relégué au second plan. Dans la bibliothèque fumoir de l’appartement des Hessel du 33 rue de Naples, Vuillard place Lucy dans l’axe de l’angle de la pièce, décentrant légèrement sa composition pour la rendre plus vivante. Aux murs, se déploie la magnifique collection des Hessel, mais là encore le cadrage adopté par Vuillard ne doit rien au hasard. La bibliothèque permet au peintre d’éclairer l’arrière-plan, de creuser l’espace, et de placer son modèle au centre d’une diagonale lumineuse. Quant au triptyque, Les Âges de la Vie de Bonnard, il forme, avec Vase de fleurs par Odilon Redon et placées juste en dessous du triptyque, mais aussi avec le livre ouvert, un encadrement parfait au visage de Lucy Hessel. Sur ce livre, André Chastel, futur grand spécialiste de la Renaissance italienne et l'un des premiers biographes de Vuillard, reconnut fort à propos, un autoportrait de Gustave Courbet, acquis en 1881 à la vente de l’artiste, et entré au Musée du Luxembourg puis du Louvre en 1887. Ce portrait, image romantique des années de jeunesse du peintre réaliste, dialogue idéalement avec le bouquet de fleurs et le triptyque. Avec délicatesse, Vuillard, dont André Chastel avait relié avec justesse sa poétique à celle de Proust, évoque le temps qui passe mais conserve intactes, par delà les vicissitudes de la vie, la tendresse et l’admiration liant deux êtres.

“How many luminaries have ignored Vuillard and Picasso’s Gertrude Stein and declared not just the decline but the very death of portraiture in the past fifty years?” (R. Escolier, Matisse ce vivant, Paris, 1956, p. 187). Raymond Escolier, who was the primary organiser of the Maîtres de l’art indépendant 1895-1937 show at Paris’ Petit Palais during the museum’s International Exhibition, understood that the collection had to encompass much more than just “posed” portraits. Painted in April-May 1924, this portrait goes far beyond the simple representation of a social milieu. Rather than paint a staged scene featuring a bourgeois couple (through a historical irony, just such an image was later recreated with photography), Vuillard pays tribute to his muse, a close friend for many years and ultimately his lover. Her husband, Jos Hessel, who was his main art dealer at the time, is relegated to the background. In the library and smoking room of the Hessels’ apartment at 33 Rue de Naples, Vuillard positions Lucy in front of the corner of the room and places her just off centre, thereby making the composition more vibrant. The couple’s incredible art collection can be seen on the walls. Once again, Vuillard’s composition is highly deliberate. The library lets the painter lighten the background, create depth, and place his model in the middle of a well-lit diagonal line. Bonnard’s triptych, whose title is none of her than Les Âges de la Vie, Vase de fleurs by Odilon Redon which are placed just below it, and the open book perfectly frame Lucy Hessel’s face. André Chastel, who would go on to become a major expert in the Italian Renaissance and one of Vuillard’s first biographers, quite aptly spotted a self-portrait of Gustave Courbet lying on top of the book. The painting was purchased from the artist in 1881 and given first to the Luxembourg Museum and then the Louvre in 1887. The self-portrait, which features a romantic image from the realist painter’s youth, fits in nicely with the bouquet of flowers and the triptych. With a subtle hand, Vuillard, whose poetic vision André Chastel so rightly compared to that of Proust, addresses the passing of time but spares the tenderness and admiration connecting the painter and his muse from the vicissitudes of life.

Gilles Genty, historien de l’art / Art historian.

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Adélaïde Quéau
Adélaïde Quéau

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