SOUPIERE, SON COUVERCLE ET SON PRESENTOIR EN ARGENT DU SERVICE ORLOFF
LE SERVICE ORLOFF (LOTS 135 ET 136) THE ORLOFF SERVICE (LOTS 135 AND 136)
SOUPIERE, SON COUVERCLE ET SON PRESENTOIR EN ARGENT DU SERVICE ORLOFF

PAR JACQUES-NICOLAS ROETTIERS, PARIS, 1770

Details
SOUPIERE, SON COUVERCLE ET SON PRESENTOIR EN ARGENT DU SERVICE ORLOFF
PAR JACQUES-NICOLAS ROETTIERS, PARIS, 1770
Ovale, le corps cannelé soutenu par quatre pieds en enroulement à décor de piastres et de feuilles de chêne, ornée d'une frise de feuilles de laurier et baies en rappel sur les anses, la bordure décorée de fleurs dans des oves, le couvercle ciselé de vaguelettes sur fond amati alterné de rosaces, la doucine godronnée, l'intérieur du couvercle à décor gravé similaire, la prise dévissable en forme d'urne à décor d'écailles et surmontée d'un fruit, le présentoir sur huit pieds toupies, à bordure de feuilles d'eau sur fond amati, le centre à doucine appliqué de chutes de feuilles de laurier, gravé à la pointe et estampé sur le corps N 13, sur le bord du couvercle N 15 et sous le présentoir N 11 (transformé en n 10 et estampé 10), poinçons dans le corps, dans le couvercle, dans le présentoir et dans le bord du présentoir: charge, jurande (lettre G) et maître-orfèvre; sur un pied du corps, sur les bords du couvercle et du présentoir: décharge; sous le corps, sur les bords du couvercle et du présentoir: poinçons russes: titre, ville millésimée et maître-essayeur Nikifor Moschalkin; striche quatre fois sur le bord du corps et deux fois dans le présentoir

Oval, the fluted body on four scrolling feet cast and applied with acanthus foliage and overlapping panels, applied between with berried laurel garlands and with similar handles, with guilloche and rosette rim, the fluted domed cover chased with a band of Vitruvian scrolls on a matted ground, the interior similarly chased, the detachable urn-shaped finial surmounted by an acanthus bud; the oval stand on eight baluster feet, chased with laurel foliage, the domed centre applied with berried husk swags, the body stamped and engraved N 13, on the cover N 15 and underneath the stand N 11 (altered to 10 and further stamped 10), marked on body, cover, inside rim of stand: charge, date letter and maker's mark; on one foot, the cover rim and stand: discharge; underneath the body, on the cover and stand rims: Russian marks: standard mark, combined date and town mark and assay's master mark of Nikifor Moschalkin; assay scrape four times on the body and twice on the stand
Longueur de la soupière: 43.5 cm. (17¼ in.); Longueur du présentoir: 50 cm. (19¾ in.)
11960 gr. (384.50 oz.) (3)
Provenance
Impératrice Catherine II de Russie (1729-1796).
Donné au comte Grégory Orloff (1734-1783) après 1772.
Racheté par Catherine II à la mort du comte Orloff en 1784, puis par descendance dans les collections impériales jusqu'à Nicolas II (1868-1918) jusqu'en 1917.
Gouvernement Soviétique.
Peut-être vente Kostbare Goldemaildosen Französisches Silber des 18 Jahrhunderts; Hermann Ball et Paul Graupe, Berlin, 25 septembre 1930, lot 44 ou 45.
Peut-être Jacques Helft.

Catherine II, Empress of Russia (1729-1796).
Given to Count Gregory Orloff (1734-1783), after 1772.
Re-acquired by Catherine II in 1784, then by descent in the Russian Imperial Collection to
Tsar Nicholas II (1868-1918), until 1917.
The Soviet Government.
Possibly Kostbare Goldemaildosen Französisches Silber des 18 Jahrhunderts; Hermann Ball and Paul Graupe, Berlin, 25 September 1930, lot 44 or 45.
Possibly Jacques Helft.

Literature
Le modèle des soupières est illustré dans Baron A. de Foelkersam, Inventaire de l'argenterie conservée dans les garde-meubles des palais impériaux, St Petersbourg, 1907, pl. 32.

The model of the soup tureen is illustrated in Baron A. de Foelkersam, Inventaire de l'argenterie conservée dans les garde-meubles des palais impériaux, St. Petersburg, 1907, pl. 32.
Further Details
A LOUIS XV SILVER SOUP TUREEN, COVER AND STAND FROM THE ORLOFF SERVICE
MARK OF JACQUES-NICOLAS ROETTIERS, PARIS, 1770

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Mathilde Fennebresque
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Lot Essay

LE SERVICE ORLOFF
Catherine II monte sur le trône de Russie grâce à l'aide précieuse des frères Orloff et principalement celle de Grégory, son favori depuis 12 ans. Ne souhaitant ni l'épouser ni lui laisser un rôle politique majeur, elle le couvre de titres nobiliaires, de terres et de cadeaux.
La commande du service Orloff est très bien documentée grâce à la correspondance de la tsarine avec son intermédiaire, le sculpteur Etienne-Maurice Falconet. Ce dernier est un habitué de la Cour puisqu'il séjourne à St Petersbourg entre 1766 et 1788 pour y réaliser une statue équestre en bronze de Pierre le Grand. Il est également recommandé à l'impératrice par leur ami commun Diderot et il ne demande pas une commission d'intermédiaire trop élevée.
Le 13 février 1770, l'impératrice écrit ainsi "J'ai entendu dire que vous avez des dessins de service d'argent; je les verrai volontiers si vous me les faisiez voir, car la fantaisie pourrait bien me prendre d'en commander un pour une soixantaine de personnes" (voir L. Reau, Correspondance de Falconet avec Catherine II, 1767-1778, Paris, 1921). Cette fantaisie aboutit à une importante commande de plus de 3000 pièces pour soixante couverts dont huit pots-à-oille, huit soupières, quarante-huit paires de flambeaux, quarante-huit douzaines d'assiettes, des milliers de couverts et autres plats de présentation. La tsarine complète sa commande en 1771 avec des réchauds, des chocolatières et des pots à lait.
Le Baron Foelkersam dans son ouvrage Inventaire de l'Argenterie conservée dans les Gardes-Meuble des Palais Impériaux, St Petersbourg, 1907, évalue cette commande à un million deux cent mille livres.

Falconet choisit la famille Roëttiers, Jacques et Jacques-Nicolas, orfèvres du roi Louis XV pour l'exécution de cette prestigieuse commande.
D'origine anversoise, Jacques Roëttiers naît le 29 août 1707 de Nicolas Roëttiers, graveur général des monnaies. Formé dans les ateliers de Thomas Germain et de Nicolas Besnier, il obtient sa maîtrise en 1733 et l'année suivante épouse Marie-Anne Besnier, fille de son maître. Il travaille dès lors en collaboration avec Nicolas Besnier qui lui cède son logement au Louvre en 1751. Grâce à son beau-père, la carrière de Jacques est rapide, ascendante et prospère. Il est nommé orfèvre ordinaire du roi et loge dans les galeries du Louvre.
En 1752, son fils Jacques-Nicolas entre en apprentissage dans l'atelier familial. Il est reçu maître en 1765 et s'associe avec son père pour développer leur production. Après la faillite de François-Thomas Germain en 1765, l'atelier des Roëttiers est le dernier à loger au Louvre. Père et fils travaillent pour la Cour, ils réalisent un service de table pour Louis XV ainsi qu'une vaisselle en or pour Madame du Barry mais leur plus importante création sera celle exécutée pour Catherine II.
Les Roëttiers soumettent ainsi les dessins à Falconet qui les transmet à l'impératrice et les négociations durent plusieurs mois. En effet, la tsarine est très intéressée par le déroulement de cette commande et aux frais liés à sa réalisation. Ainsi, le 25 avril 1770, elle note "Je n'entends rien à cette façon de compter (...) Voilà un ouvrage un peu salé, ou pour mieux dire, un service de soixante personnes un peu cher.". Ce à quoi Falconet répond le 28 mai "Votre Majesté a vu les nouveaux dessins que Mrs Roitiers ont envoyé à Paris je crois que ceux-ci se rapprochent plus que les autres du bon goût dans l'orfèvrerie".
Une fois le devis accepté, Falconet commande le service par l'intermédiaire de la compagnie Barral, Chanony & Companie. Le premier paiement est effectué le 14 janvier 1771, transféré par l'agent auprès de la cour de France Nikolaï Khotinskii.
Les Roëttiers commencent très rapidement le service et selon Falconet "ils sont encouragés à bien faire par le suffrage dont Votre majesté a honoré leurs esquisses et je serai fort trompé si, pour l'exécution, ils ne faisaient pas tout ce qu'il peut y avoir de mieux dans le genre". L'atelier compte beaucoup d'ouvriers mais l'importance et l'urgence imposées par l'impératrice obligent les Roëttiers à sous-traiter une partie des pièces telles que les assiettes auprès de deux confrères Edmé-Pierre Balzac et Claude-Pierre Deville.
Le service est envoyé en treize ou quatorze chargements par bateau entre mai 1771 et septembre 1775; la majorité des pièces est livrée en dix-huit mois et la tsarine surveille de très près les premières réceptions. Ainsi dans sa dernière lettre échangée avec Falconet le 18 août 1771, elle écrit "Je suis bien aise que Mrs Roitiers soient contents; je le suis beaucoup d'une douzaine de pièces en vermeil que j'ai reçues depuis un mois de Paris".

Malheureusement les relations entre Grégory Orloff, parti pour négocier la paix avec les Turcs à Fokchany, et Catherine se détériorent et l'impératrice remplace son favori par le jeune Alexandre Vassiltchikov. En cadeau de rupture, elle lui offre ce service comme elle l'explique dans une lettre adressée au frère aîné des Orloff, Ivan "Le service en argent, de facture française, qui est dans le cabinet. Je souhaite le donner au comte G.G avec celui qui a été acheté au ministre danois pour notre usage quotidien".
Grégory conservera toujours ce service, l'emportant même avec lui lors de son exil en Hollande. A sa mort en 1783, l'impératrice très affectée écrit au baron Fréderic Grimm "bien que depuis longtemps je fusse préparée à ce triste évènement [...]. Ma douleur est immense". Elle souhaite racheter et demande au Colonel Buxhoevden, aide de camp "que le service mentionné...soit inventorié et pesé avec leur caisse et délivré aux chargés de l'orfèvrerie de sa Majesté Konstantin Kulichin et Ivan Rodionov". Elle demande également que les armoiries Orloff soient effacées comme le prouve un courrier du chancelier de la cour Aleksandr Bezborodko à un frère de la famille Orloff, Gregorii Nikitich "Sa Majesté désire conserver le service pour son usage général et souhaite l'effacement des armoiries".
Le service est ensuite conservé dans les collections impériales mais il subit les grandes fontes du milieu du XIXème siècle. Il demeure au musée Impérial du palais d'Hiver à partir de 1904 et dans l'inventaire du Baron Foelkersam effectué en 1907, on dénombre encore huit cent quarante deux pièces.
A la chute de l'Empire en 1917, le service devient propriété du gouvernement soviétique qui dans les années 1920, grâce à l'agence Antikvariat, en vend quelques pièces de gré à gré à Berlin. Cependant, la majorité de l'ensemble est cédée lors des grandes ventes au enchères organisées par la maison berlinoise Ball & Graupe en septembre 1930. Une partie du service est adjugée au marchand d'art français Jacques Helft (à titre d'exemple une soupière de ce service était acquise pour 30 000 reichmarks). Ce célèbre marchand revend le service par la suite aux plus grands collectionneurs de l'époque comme Moïse de Camondo qui acquiert en 1935 une paire de pots-à-oille aujourd'hui conservée au musée des Arts Décoratifs de Paris.
Seule une infime partie, environ 230 pièces, est parvenue jusqu'à nous et répertoriée. Certaines sont exposées dans les plus grands musées, l'Ermitage à St Petersbourg, le musée des Armures de Moscou, le Metropolitan Museum de New York et le musée du Louvre à Paris. D'autres sont également conservées dans de prestigieuses collections privées et ont été proposées en vente aux enchères: la collection David-Weill à Paris en 1971, la collection Jaime Ortiz-Patino à New York en 1992, la collection d'un amateur à Paris en 2004, la collection Paul-Louis Weiller à Paris en 2011 ou encore la collection Djahanguir Riahi à Londres en 2012.

Les soupières du service
Pièces centrales d'un service de table, la soupière et le pot-à-oille doivent être le faire-valoir de l'ensemble, la quintessence de la virtuosité du maître-orfèvre.
Elaborées en petites séries, lors des grandes commandes royales, les soupières du service Orloff ne dérogent pas à la règle. Ainsi huit pots-à-oille, numérotés de 1 à 8 et huit soupières, numérotées de 9 à 16, sont fabriqués. En tant que pièces phares du service, ce sont les premières à être envoyées en Russie. Elle sont exécutées en plusieurs parties: quatre éléments constituent le corps, les pieds et les motifs décoratifs sont ensuite ajoutés, la prise vissée et le présentoir appliqué de ses pieds, enfin détail raffiné: le couvercle est gravé à l'intérieur.
De ces huit pots-à-oille, un est entré dans les collections du musée du Louvre en 1933, une paire est conservée au musée des Arts Décoratifs de Paris et un autre se trouve au Metropolitan Museum de New York. Quant aux huit soupières, une est présentée au musée d'Etat du Kremlin de Moscou. Les autres pièces sont conservées dans des collections privées ou ont été fondues.

THE ORLOFF SERVICE
Gregory Orloff, favourite of Catherine II, led the coup which secured her on the throne as sole ruler and Empress of Russia. She was extremely fond of him but was unwilling to either marry him or give him a political role. She lavished him with titles, lands and gifts including a magnificent silver service.

The story of this service from conception to delivery is well documented through Catherine II's correspondence with the sculptor Falconet who acted as a middle man in the transaction. Etienne-Maurice Falconet first came to the Russian court in 1766 having been commissioned to create a bronze sculpture of Peter the Great. Recommended by Diderot, a trusted confidant of the Empress, he agreed to act as an intermediary taking only a very moderate fee. On 13 February 1770, Catherine wrote to him that she had heard he might have some drawings for a table service and that she might be keen to purchase one to accommodate 60 guests. Eventually some 3,000 pieces would be made including eights pots-à-oille, eight tureens, forty-eight pairs of candlesticks, forty-eight dozen plates, thousands of pieces of cutlery and numerous dishes. She ordered more in 1771; warmers, chocolate pots and milk jugs. In Inventories of the Silver of the Court of His Imperial Highness, published in 1907 in St. Petersburg, Baron Foelkersam estimated the total cost of the service to amount to one million two hundred thousand pounds.

Falconet chose as makers the Roëttiers, Jacques and Jacques-Nicolas, goldsmiths to the king, Louis XV. Originally from Antwerp, Jacques, born on 29 August 1707, was the son of Nicolas, an engraver at the Mint. Trained in the workshop of Thomas Germain and Nicolas Besnier he became a master in 1733, marrying Besnier's daughter Marie-Anne the following year. From then on he worked with Besnier taking over his lodgings in 1751, which raised his profile and hastened his success. He soon became orfèvre ordinaire du roi and resided in the Galerie du Louvre. His son Jacques-Nicolas first joined the workshop as an apprentice in 1752, and then as a partner after becoming master in 1765. After François-Thomas Germain's bankruptcy, the Roëttiers were the last goldsmiths living in the Louvre. Both worked actively for the king and his entourage making a table service for Louis XV and a gold dinner service for Madame du Barry.

The negotiations for this service would last several months after the Roëttiers gave their preliminary drawings to Falconet. The Empress was very interested indeed in the creative process as well as its mounting cost, complaining of it in a letter dated 25 April 1770, to which Falconet responded on the 28 May, that despite everything, these new drawings demonstrated the best taste in silver.

Once all was agreed, Falconet placed the order through the company, Barral, Chanony & Companie. The first payment was made on 14 January 1771 by Nikolaï Khotinskii, a Russian official at the French royal court. The Roëttiers commenced work immediately encouraged by Catherine's enthusiasm, as explained by Falconet in a letter where he assured Catherine that they would do their utmost to achieve their best. The workshop employed many journeymen but not enough to fulfill such a commission on time. The work was therefore in part subcontracted, for example the plates were made by Edmé-Pierre Balzac and Claude-Pierre Deville. The service was delivered gradually between May 1771 and September 1775 in 13 or 14 shipments; the main part of the service was completed and delivered within 18 months and carefully inspected by the Empress upon its arrival. In her last letter to Falconet dated 18 August 1771, she declared being not only pleased that the Roëttiers themselves were content but that she was herself delighted with the twelve silver-gilt pieces she has just received.

Her relationship with Orloff, who had been instructed to negotiate peace with the Turks in Fokchany, had sadly deteriorated and in his absence she replaced him with the young Alexander Vassiltchikov.
As a parting gift, she gave Gregory the Roëttiers silver service as well as another bought from the Danish ambassador for their daily use; as she explained in a letter addressed to Ivan, the eldest of the Orloff brothers. Gregory always kept this service with him, even taking it into exile in Holland. Upon hearing of his death in 1783 Catherine, saddened by the news, wrote to Baron Frederick Grimm that although she had prepared herself for this eventuality, her pain was immense. She bought the service back. A note from her to the aide-de-camp Colonel Buxhoevden requested that the service be inventoried, weighed with the boxes and delivered to Konstantin Kulichij and Ivan Rodionov, in charge of the Imperial silver. She also wished for the Orloff coat-of-arms to be removed as explained in a letter from the chancellor Aleksandr Bezborodko to Gregorii Nikitich, one of the Orloff brothers, adding that Catherine wished to keep the service for her personal use.
Afterwards the service was kept in the imperial collection until the meltings of the 19th century. What remained was moved to the Winter Palace Museum in 1904 and by 1907 842 pieces were accounted for in Foelkersam's inventories.

In 1917 after the Revolution, the service became the property of the Russian government who started selling it privately from 1920 through the Antikvariat agency in Berlin. However a large quantity was auctioned by the Berlin auction house Ball & Graupe in September 1930. Jacques Helft bought several pieces for large sums, for example a soup tureen for 30,000 reichmarks. In 1935 he sold pieces on to the renowned silver collector Moïse de Camondo; a pair of pot-à-oille now in the musée des Arts Décoratifs, Paris.

Today only 230 pieces of this vast service are known. Some are exhibited in eminent museums such as the Hermitage, St. Petersburg, the Kremlin Armoury, Moscow, the Metropolitan Museum, New York and the Louvre, Paris. Others are in private collections and have appeared in landmarks sales: David-Weill in Paris in 1971, Jaime Ortiz-Patino in New York in 1992, the collection of an amateur in Paris in 2004, Paul-Louis Weiller in Paris in 2011 and Djahanguir Riahi in London in 2012.


THE ORLOFF SOUP TUREENS
Tureens were designed as the focal point of a service and as such should demonstrate the talent of the goldsmith. In this vast service, the tureens are relatively small in number but they follow this rule. They are numbered 1 to 8 for the circular pots-à-oille and 9 to 16 for the oval soup tureens; they were the first pieces sent to Russia. They were made in several sections: four parts formed the body and four the feet with decorative elements applied and the handle attached by a thread and nut, the stand is made up of one piece to which the feet are added. Of the eight pots-à-oille, one entered the Louvre's collection in 1933, a pair is in the musée des Arts Décoratifs and another is in the Metropolitan Museum in New York. Out of the eight soup tureens, only one is in the Kremlin Armoury in Moscow, the rest are in private collections or have been melted down.

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