TABATIERE EN OR ET EMAIL
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Gustave De Rothschild, mécène et collectionneur
TABATIERE EN OR ET EMAIL

PAR JEAN FREMIN, PARIS, 1753-1754, CHARGE ET DECHARGE DE JULIEN BERTHE; L’EMAIL SIGNE LE SUEUR; GARANTIE DE PARIS POUR L’OR, 1838-1847

Details
TABATIERE EN OR ET EMAIL
PAR JEAN FREMIN, PARIS, 1753-1754, CHARGE ET DECHARGE DE JULIEN BERTHE; L’EMAIL SIGNE LE SUEUR; GARANTIE DE PARIS POUR L’OR, 1838-1847
Rectangulaire, en or aux faces entièrement gravées de filets et émaillés en plein et en couleurs de scènes cynégétiques galantes et d’arbres et feuillage émaillés en basse-taille de vert translucide, à chaque coin une rose isolée et émaillée en plein, à l’intérieur une étiquette ovale « GR 23 / X.48 » et une étiquette rectangulaire « 688 »
L. : 78 mm. (3 1⁄8 in.)
Poids brut : 262 gr. (8 oz 8 dwt.)
Provenance
Baron Gustave de Rothschild (1829-1911).
Baron Robert de Rothschild (1880-1946).
Baron Elie de Rothschild (1917-2007).
Literature
La tabatière est illustrée dans A Kenneth Snowman, 18th century European Gold Boxes, Londres, 1966, illustr. n°240. Dans son ouvrage l’auteur identifie de manière erronée l’émailleur à Eustache Le Sueur (1617-1655).
S. Grandjean, Les tabatières du musée du Louvre, Paris, 1981.
T. Schroeder, The Gilbert Collection of Gold and Silver, Londres, 1988.
C. Truman, The Wallace Collection, Catalogue of Gold Boxes, Londres, 2013.
T. Murdoch et H. Zech, Going for Gold, Craftsmanship and Collecting of Gold Boxes, Sussex Academic Press, 2014.
H. Zeck, Gold Boxes: Masterpieces from the Rosalinde and Arthur Gilbert Collection, Londres, 2016.
Further Details
A LOUIS XV ENAMELLED GOLD SNUFF-BOX, BY JEAN FREMIN, PARIS, 1753⁄1754, MARKED, WITH CHARGE AND DECHARGE OF JULIEN BERTHE; THE ENAMEL SIGNED LE SUEUR; WITH RESTRICTED WARRANTY MARK FOR GOLD 1838-1847

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Simon de Monicault
Simon de Monicault Vice-President, Director Decorative Arts

Lot Essay

JEAN FREMIN, UN DES GRANDS SPECIALISTES DE LA TABATIERE

Jean Frémin (1714-1786), insculpe son poinçon en 1738 après une formation dans l’atelier de son père. Il épouse Anne-Françoise, issue de la famille Drais, elle aussi une dynastie de fabricants de tabatières et dont il cautionne Pierre-François Drais, le fils de Pierre, en 1763.
Son atelier change régulièrement d’adresse pour s’établir finalement sur le Pont au Change, centre névralgique des fabricants de matières précieuses dans la capitale. Actif au sein de la maison commune des orfèvres tout au long de sa carrière, il prend sa retraite vers 1783, et son inventaire après décès en 1786, atteste de son succès financier, décrivant un appartement bien meublé avec non seulement de l’argenterie mais aussi de nombreuses peintures et gravures ainsi que la charge de trois serviteurs.


LES ANNEES 1750 : LE SUCCES DES SCENES GALANTES D’APRES BOUCHER ET NATOIRE

A partir des années 1745, les tabatières sont majoritairement décorées avec la technique de l’émail en plein, directement posé sur l’or. Si au début les gerbes de fleurs, les animaux et les oiseaux sont les plus populaires, dans les années 1750, apparaissent les scènes de vie quotidienne, parfois d’après des œuvres de peintres à la mode, maîtres du mouvement rocaille tels que Francois Boucher (1703-1770) ou Charles-Joseph Natoire (1700-1777).

Jean Frémin compte indubitablement comme l’un des trois grands fabricants de tabatière avec Jean Ducrollay (1710-1787) et Jean Moynat (1745-1761) qui utilisent à cette période cette technique et ce style de décor. Si la source iconographique des scènes qui ornent cette tabatière n’a pu être clairement identifiée, celle du couvercle n’est pas sans rappeler la « Scène de chasse » peinte par Natoire en 1737 pour décorer les petits appartements de Louis XV nouvellement rénovés au Château de Fontainebleau.

Galanterie et chasses sont deux activités appréciées à la Cour de Versailles et par le roi lui-même. Si l’on connaît Louis XV en roi galant, avec de nombreuses conquêtes féminines tout au long de son règne, il est également un roi chasseur, c’est l’un de ses passe-temps favoris. Il suit ses premières chasses dès l’âge de huit ans et devient rapidement un excellent fusil et un cavalier hors pair. Il débute la chasse à courre en 1721 et possède plusieurs équipages qui se rendent dans les forêts giboyeuses de Fontainebleau de septembre à novembre. Une série de cartons réalisés par Jean-Baptiste Oudry entre 1733 et 1743, pour les tapisseries de la tenture des Chasses de Louis XV, illustre parfaitement le quotidien du monarque : du botté du Roi à la curée, en passant par l’hallali. Cette série est exposée aujourd’hui dans l’escalier de la reine et dans l’appartement des Chasses au château de Fontainebleau.

Qui de l’orfèvre ou de l’émailleur choisit le thème reste un mystère. Si l’on connaît dorénavant mieux le métier et le monde des fabricants de tabatières parisiens, largement grâce au travail de Charles Truman, en revanche celui des émailleurs, restés souvent anonymes, est encore mal connu.


LE SUEUR, EMAILLEUR MYSTERE

Les émailleurs actifs à Paris au XVIIIe dont on connaît les noms, se classent en deux catégories: ceux qui étaient d'abord orfèvres et dont le plus connu est Louis-François Aubert (1721-1755) et ceux qui travaillaient comme peintres sur porcelaine à Sèvres et pour compléter leur salaire et leur activité travaillaient aussi pour les orfèvres, le plus connu étant Joseph Coteau. Parallèlement il existe un troisième groupe encore mal connu et qui inclut le Sueur auteur de l’émail de notre tabatière.
Le nom 'Le Sueur' apparaît surtout sur des tabatières de Ducrollay et de Frémin avec qui il semblait travailler presque exclusivement. Charles Truman a suggéré qu’il pourrait s’agir de Pierre Le Sueur ( ?-1786), peintre de portrait qui expose régulièrement aux Salons de 1741 à 1753 et meurt à Bordeaux en 1786 ; Ou Daniel Le Sueur mentionné dans des comptes de 1739 du fabricant de jouets à Londres et Bath Paul Bertrand ; ou encore Blaise Nicolas Le Sueur dont nous connaissons un dessin préparatoire d’une tabatière à la plume et encre signé BN Le Sueur présenté lors d’une vente chez Lempertz à Cologne le 17 mai 2008, lot 1244, mais dont on sait qu’il travaillait dans les années 1750 à Berlin et non à Paris.


UNE BOITE PARMI TROIS CONNUES DE FREMIN

Parmi le corpus des tabatières en or avec des émaux dans le même goût signés 'Le Sueur', notons:

Par Jean Frémin:
- une tabatière datée 1750-1751 et conservée à la Wallace Collection (C. Truman, Wallace Collection catalogues : Gold Boxes, Londres, 2013, n°7, pp.75-77);
- une autre datée 1760-1761, conservée à la Gilbert Collection (C. Truman, From the boîte à portrait to the tabatière, T. Murdoch et H. Zech, Going for Gold, Craftsmanship and Collecting of Gold Boxes, Sussex Academic Press, 2014, p. 23, ill. 2.6).

Par Jean Ducrollay:
- une datée 1754-1755 également conservée à la Wallace Collection (C. Truman, op.cit, n°10, pp.83-85);
- une datée 1755-1756, conservée au musée du Louvre (OA10.877) (S. Grandjean, op.cit, n°101, pp. 95-96);
- une autre datée 1750-1756 au Victoria & Albert Museum à Londres (Access. No 910-1882).


JEAN FREMIN, ONE OF THE GREATEST SNUFF-BOX MAKERS
Jean Frémin (1714-1786), registered his hallmark in 1738 after training in his father's workshop. He married Anne-Françoise, from the Drais family dynasty of snuff-box makers and sponsored Pierre-François Drais in 1763.
His workshop regularly moved address finally settling on the Pont au Change, the nerve center of manufacturers of precious materials in Paris. Active in the Goldsmiths Guild throughout his career, he retired in around 1783; his financial success is attested by the inventory following his death in 1786 which describes a well-furnished apartment including not only silverware but also numerous paintings and engravings and that he employed three servants.

THE 1750s: THE SUCCESS OF THE SCENES GALANTES BY BOUCHER AND NATOIRE
From around 1745, snuff-boxes started to be decorated with enamel applied directly onto gold. The most popular themes were initially flowers, animals and birds with scenes of everyday life appearing in the 1750s, often based on works by fashionable painters including masters of the rococo movement such as Francois Boucher (1703-1770) and Charles-Joseph Natoire (1700-1777).

Jean Frémin was undoubtedly one of the three greatest manufacturers of snuff-boxes in 18th century Paris, along with Jean Ducrollay (fl.1710-1787) and Jean Moynat (fl.1745-1761), who mastered this technique and style of decoration. Whilst the iconographic source of the scenes adorning this snuff-box cannot be clearly identified, the cover scene is reminiscent of “The Hunting Scene” painted by Natoire in 1737 to decorate the newly renovated private apartments of Louis XV at the Château de Fontainebleau.

Gallantry and hunting were the two favorite pastimes of Louis XV (1710-1774) and his court. Louis XV is renowned for his many female conquests as well as for being an avid hunter. He started out hunting at the age of eight and rapidly became both an excellent shot and an outstanding rider, hunting with hounds from 1721 and owned several packs that went to the game forests of Fontainebleau from September to November. A series of drawings, produced by Jean-Baptiste Oudry between 1733 and 1743 for the tapestries of the Louis XV Hunts, perfectly illustrates the daily life of the monarch. These tapestries are now on display in the Queen's Staircase and in the Hunting Apartment at the Château de Fontainebleau.

Whether it was the goldsmith or the enameller chose the theme remains a mystery. Although the profession and the world of Parisian snuff-box makers is well known, largely thanks to the work of Charles Truman, the enamellers, who often remain anonymous, are less well recognised.

LE SUEUR, THE MYSTERY ENAMELLER
The enamellers who were active in Paris in the 18th century and whose names we know can be classified into one of two categories: those who were also goldsmiths - the best known being Louis-François Aubert (1721-1755) - and those who worked as painters on porcelain in Sèvres but also worked for goldsmiths to supplement their salaries, of whom Joseph Coteau is the best known. Alongside these are the enamellers about whom we know little, including Le Sueur who signed the enamel on this snuffbox.
Le Sueur’s name appears on snuff-boxes made mainly by Ducrollay and Frémin. Charles Truman put forward various possible identities: Pierre Le Sueur (? -1786), a portrait painter who exhibited regularly at the Salon from 1741 to 1753 and died in Bordeaux in 1786; or Daniel Le Sueur, mentioned in 1739 in the accounts of the London and Bath toy maker Paul Bertrand; or Blaise Nicolas Le Sueur, by whom we know a preparatory ink and pencil drawing of a snuff-box signed BN Le Sueur (sold at Lempertz in Cologne on May 17, 2008, lot 1244) but who we know was working in Berlin in the 1750s rather than Paris.


ONE BOX AMONG THREE KNOWN BY FREMIN
Among the examples of gold snuff-boxes enamelled en plein in the same taste signed by Le Sueur:
By Jean Frémin:
- a box dated 1750⁄1751 in the Wallace Collection (C. Truman, op. cit., n ° 7, pp.75-77);
- a box dated 1760⁄1761, in the Gilbert Collection (C. Truman, From the box to portrait to the snuffbox, in T. Murdoch and H. Zech, Going for Gold, Craftsmanship and Collecting of Gold Boxes, Sussex Academic Press , 2014, p. 23, ill. 2.6).

By Jean Ducrollay:
- a box dated 1754⁄1755 also in the Wallace Collection (C. Truman, op. cit., n ° 10, pp.83-85);
- a box dated 1755⁄1756, in the Louvre Museum (OA10.877) (S. Grandjean, op. cit., n ° 101, pp. 95-96); and
- a box dated 1750⁄1756 in the Victoria & Albert Museum, London (Access. No 910-1882).

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