GOHORY, Jacques (mort en 1576) – THIRY, Léonard (vers 1500-1550). Livre de la Conqueste de la Toison d’or, par le Prince Iason de Tessalie: faict par figures avec exposition d’icelles. Paris : Jean de Mauregard, 1563.
GOHORY, Jacques (mort en 1576) – THIRY, Léonard (vers 1500-1550). Livre de la Conqueste de la Toison d’or, par le Prince Iason de Tessalie: faict par figures avec exposition d’icelles. Paris : Jean de Mauregard, 1563.
GOHORY, Jacques (mort en 1576) – THIRY, Léonard (vers 1500-1550). Livre de la Conqueste de la Toison d’or, par le Prince Iason de Tessalie: faict par figures avec exposition d’icelles. Paris : Jean de Mauregard, 1563.
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GOHORY, Jacques (mort en 1576) – THIRY, Léonard (vers 1500-1550). Livre de la Conqueste de la Toison d’or, par le Prince Iason de Tessalie: faict par figures avec exposition d’icelles. Paris : Jean de Mauregard, 1563.

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GOHORY, Jacques (mort en 1576) – THIRY, Léonard (vers 1500-1550). Livre de la Conqueste de la Toison d’or, par le Prince Iason de Tessalie: faict par figures avec exposition d’icelles. Paris : Jean de Mauregard, 1563.

Somptueuse reliure parisienne de l’époque aux armes du cardinal Charles de Lorraine. Une des plus fameuses réalisations de lÉcole de Fontainebleau. Dans sa dédicace à Charles IX qui orne un des feuillets liminaires de l’ouvrage, Jean de Mauregard indique que c’est pour faire au roi “present qui pourroit estre agreable” qu’il a chargé “Jacques Gohory, homme de lettres natif de vostre ville de Paris…d’eclaircir la verité et de demesler la fabulosité d’avec la pure histoire” de la conquête de la Toison d’Or par Jason et ses Argonautes. Pour que la lecture soit plus plaisante, car les “figures [touchent] beaucoup plus vivement au cœur que la parole simple”, il commissionne Léonard Thiry, “peintre excellent”, élève talentueux de Rosso Fiorentino, pour réaliser une série d’illustrations, qui sont ensuite gravées sur cuivre par René Boyvin.
Les vingt-six planches ainsi gravées de cette édition originale, accompagnées de leur cartouche de texte, relatent les scènes-clef de l’épisode mythologique. Chacune présente également un riche encadrement, peuplé de diverses figures allégoriques et de drôleries, à l’image des curieux personnages qui ornent les marges des manuscrits enluminés médiévaux.
Mauregard évoquait aussi la possibilité de son ouvrage de servir de “patron de quelque tapisserie à orner un jour les sales de vos magnifiques palaisou pour une peinture exquise à enrichir quelque galerie”. On sait que les gravures, « du meilleur savoir-faire de Boyvin » (Robert-Dumesnil) servirent de modèles aux fresques du château d’Ancy-le-Franc, ainsi qu’à plusieurs émailleurs limousins, comme Pierre Reymond, qui, en 1567-1568 soit quelques années seulement après la parution de l’ouvrage, réalise un service qui s’en inspire largement.
La diffusion des modèles et les rééditions successives de l’ouvrage ne peuvent cela dit occulter le fait qu’il s’agit d’un livre luxueux, fort coûteux à produire et de grand prix, le réservant alors à des amateurs fortunés. Il est probable qu’une certaine partie du tirage était destiné à réaliser des exemplaires de présent, pour de grands dignitaires. Les somptueuses reliures dont ils étaient alors revêtus, à l’image de cet exemplaire, utilisaient pour leurs gardes le même papier que le corps de l’ouvrage, soutenant la thèse selon laquelle l’éditeur fournissait au relieur le surplus de papier de son édition. Il s’agit ici d’un papier vergé de Troyes, au filigrane d’Edmond Denise.
C’était aussi le cas de l’exemplaire Rahir-Wittock (vente Christie’s, Paris, 7 octobre 2005, lot n°22), qui présentait, par ailleurs, une reliure au décor similaire à celui-ci, utilisant quelques fers en communs. Outre la probabilité que ces deux reliures aient été réalisées par le même atelier parisien, le rapprochement des deux exemplaires nous semble d’autant plus pertinent qu’ils sont respectivement ornés des armes peintes d’Henri de Guise, « le Balafré » (1550-1588) et, ici, du cardinal Charles de Lorraine, son oncle (1524-1574).
Convaincu de la nécessité pour l’Eglise de se réformer, Charles de Lorraine a laissé une profonde empreinte dans la ville de Reims, où il fonde une Université en 1548 avec des droits et des privilèges identiques à celle de Paris. Fin lettré et amateur de sciences, il œuvre également en faveur de l’édition, favorisant l’installation des premiers imprimeurs dans la cité. Brunet, II, col. 1648 ; Mortimer, French 16th, n°519-520 ; Robert-Dumesnil, Le Peintre Graveur, VIII, n°39-64 ; M. Beyssi Cassan, Le Métier démailleur à Limoges XVIe-XVIIe siècle, pp.198-199 ; V. Notin, « Les émailleurs limousins à la Renaissance : de l’interprétation à la composition », in La Figure du créateur en Europe au Moyen Âge et à la Renaissance, pp. 343-344.

In-plano oblong (282 x 370 mm). 26 gravures sur cuivre, la plupart non signées, par René Boyvin d’après Léonard Thiry et Dominique Del Barlière, avec les cartouches en français gravés sur des cuivres séparés. Elles correspondent au second état décrit par Robert-Dumesnil, c’est-à-dire leur état définitif, avec numérotation. Comme toujours, la numérotation des planches 10 à 12 est incorrecte. Reliure parisienne de l’époque en maroquin havane, aux armes du cardinal de Lorraine : large bordure de fers feuillagés disposés en frise de rinceaux, écoinçons à fond criblé et larges fers angulaires à fond criblé, médaillon central du plat supérieur aux armes peintes, entouré de rinceaux de filets dorés et de fers azurés, décor identique sur le plat inférieur, sauf pour le médaillon central, ici orné d’entrelacs et de motifs azurés, dos lisse orné de faux-nerfs et de fleurons, tranches dorées (quelques piqûres et brunissures, petites pertes de peinture aux armes, coiffes et coins frottés). Provenance : exemplaire relié aux armes de Charles de Lorraine (1524-1574) – ex-libris manuscrit « Delaplanche », pour le père Pierre Delaplanche (1610-1684), bibliothécaire des Oratoriens de Saint-Magloire (Paris) – Hubert de Ganay (ex-libris).

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Adrien Legendre
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