PAIRE DE VASES CORNETS MONUMENTAUX
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PAIRE DE VASES CORNETS MONUMENTAUX

SIGNATURE DE FERDINAND BARBEDIENNE, D’APRES UN DESSIN DE LOUIS-CONSTANT SEVIN, VERS 1870-1880

Details
PAIRE DE VASES CORNETS MONUMENTAUX
SIGNATURE DE FERDINAND BARBEDIENNE, D’APRES UN DESSIN DE LOUIS-CONSTANT SEVIN, VERS 1870-1880
En émail champlevé, la monture en bronze ciselé et doré, à décor stylisé végétal polychrome sur fond terre de Sienne, de forme évasée probablement surmontée à l’origine d’une galerie ajourée, le piètement tripode en jarret de lion, avec une doublure en zinc, chaque vase signé sur la base F. BARBEDIENNE . PARIS

H.: 145,5 cm. (57 ¼ in.) ; L.: 51 cm. (20 in.)
Literature
Bibliographie comparative :
V. Champier, Revue des Arts Décoratifs, Neuvième année, 1888-1889, Tome IX, p. 164.
Special Notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds) This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection details.
Further Details
A PAIR OF ORMOLU-MOUNTED ENAMEL MONUMENTAL VASES SIGNED BY FERDINAND BARBEDIENNE, AFTER A DESIGN BY LOUIS-CONSTANT SEVIN, CIRCA 1870-1880

Brought to you by

Simon de Monicault
Simon de Monicault Vice-President, Director Decorative Arts

Lot Essay

Ces superbes vases monumentaux résument parfaitement les ambitions artistiques et industrielles du Second Empire. Leur riche décor d’émail de rinceaux aux couleurs vives est un procédé mis au point par Barbedienne pour égaler la qualité du cloisonné importé d’Orient.

La collaboration Sévin - Barbedienne
Conçu par Louis-Constant Sévin (décédé en 1888), sculpteur ornemaniste du bronzier Ferdinand Barbedienne (mort en 1892), ce modèle a été considéré, à juste titre, comme l’un des chefs-d’œuvre de Sévin que l’on retrouve illustré à côté de quelques œuvres dans un hommage dithyrambique dans la Revue des Arts Décoratifs (op. cit. pp. 161-176).
La maison Barbedienne, dirigée par son fondateur, Ferdinand Barbedienne était la plus importante manufacture de bronzes d’art à Paris. Louis-Constant Sévin travailla comme dessinateur en chef pour Barbedienne pendant vingt-trois ans à compter de 1855 et créa les objets les plus variés et les plus novateurs pour les impressionnantes expositions de Barbedienne aux expositions internationales et pour ses commandes les plus prestigieuses : « les bronzes du roi de Hollande, les bains du roi des Belges, la chapelle et le tombeau du prince Albert à Frogmore, les candélabres du Kremlin, les portes du tombeau de Nicolas à Odessa … » (op. cit., p. 174).

Constant Sévin est né à Versailles en 1821. Fils d’un acteur, dès l’âge de treize ans il rentre en tant qu’apprenti dans l’atelier d’un sculpteur dénommé Marneuf, dont le nom est aujourd’hui tombé dans l’oubli contrairement à certains monuments de Pairs pour lesquels il a participé au décor sculpté comme la colonne de Juillet, l’église Saint-Vincent-de-Paul ou encore le Cirque des Champs-Elysées.
Sévin rejoint ensuite une fonderie de bronze créé par le contremaître de Marneuf, qui approvisionna le célèbre bronzier Jean-François Denière (1774-1866) avant de travailler pour la fonderie Graux Marly, Froment-Meurice et Léonard Morel-Ladeuil (1820-1888).
A la suite de la révolution de février 1848, Sévin s’exile à Londres avec certains de ses pairs parmi lesquels on compte Henri Fourdinois, Albert-Ernest Carrier-Belleuse et Morel-Ladeuil.

De retour à Paris en 1855, Sévin est mis en contact avec Ferdinand Barbedienne qui s’est déjà construit une réputation de précurseur dans le travail du bronze. A cette époque, Barbedienne a perdu son dessinateur en chef Cahieu, frappé à l’apogée de son art par le choléra. Sévin retrouve alors Barbedienne. Quoi de plus providentiel pour un artiste que de rejoindre l’une des plus grandes maisons qui sacrifie toute considération d’argent dans le seul but de réaliser des chefs-d’œuvre ?
Sévin n’a donc ménagé aucune dépense pour réaliser ses projets, qui ont été comparés, dans leur éclat et leur richesse, aux merveilles de la Perse ou d’Inde. Barbedienne a souvent réalisé les créations de Sévin bien avant qu’on lui passe commande, comme le rappelle cet échange rapporté entre La Païva et Barbedienne ; « Mais comment osez-vous exécuter ainsi tant d'œuvres importantes sans attendre qu'elles vous soient commandées ? demandait un jour Mme de Païva à M. Barbedienne. — Ah ! madame, répondait-il, si j'attendais les commandes, je ne les exécuterais jamais, ces œuvres ! Ce qu'il faut, c'est devancer les désirs des amateurs, " Il avait raison’ (op. cit., p. 173).

L’émail sous le Second Empire
Le regain d’intérêt de l’art chinois dans les arts décoratifs est à l’initiative de Napoléon III et d’Eugénie avec notamment le Musée Chinois créé par l’impératrice à Fontainebleau. Cet ensemble fait suite à l’exposition au palais des Tuileries d’objets d’art chinois provenant du palais d’Eté (cloisonnés, jades, porcelaines, etc.) après la campagne de Chine de 1860. Les artistes s’inspirent alors de ces objets chinois par la copie voire par le réemploi. Barbedienne s’impose en mettant régulièrement en valeur au moyen d’une monture de bronze doré des vases, des coupes en émail chinois ou de sa propre invention. Son stand rencontre alors un grand succès lors de l’Exposition Universelle de Londres en 1862.
Techniquement, il s’agit d’émail champlevé dont le réseau de cloisons a été fondu permettant ainsi d’offrir une surface régulière à l’instar de cet élégant vase à trépied conservé au musée d’Orsay (inv. OAO 1296 1) réalisé en 1862 par Sévin et Barbedienne.





These grand vases perfectly encapsulate the artistic and industrial ambitions of the Second Empire. Their supremely ornamental decoration of brightly coloured rinceaux-inald champlevé enamels is a process perfected by Barbedienne to equal the quality of cloisonné imported from the orient.

The collaboration Sévin - Barbedienne
Designed by Louis-Constant Sévin (d. 1888), who was sculpteur-ornemaniste to the bronzier Ferdinand Barbedienne (d. 1892), this model was considered one of Sévin’s masterpieces and is illustrated alongside a handful of other works in an effusive tribute in Revue des Arts Décoratifs (op. cit. pp. 161-176). Maison Barbedienne under the direction of its founder, Ferdinand Barbedienne (d. 1892), was the preeminent manufacture de bronzes d’art in Paris. Louis-Constant Sévin worked as chief designer at Barbedienne for 23 years from 1855 and created the most varied and innovative objects for Barbedienne’s awe-inspiring displays at the international exhibitions and for his most prestigious commissions, 'les bronzes du roi de Hollande, les bains du roi des Belges, la chapelle et le tombeau du prince Albert à Frogmore, les candelabres du Kremlin, les portes du tombeau de Nicolas à Odessa…’ (op. cit., p. 174).

Constant Sévin was born in Versailles in 1821, the son of an actor he was apprenticed from thirteen to a sculptor called Marneuf who is today apparently forgotten but made sculptural ornamentation for the monuments of Paris, including ‘les modèles de la colonne de Juillet, la décoration de l'église Saint-Vincent-de-Paul, les ornements du cirque des Champs-Elysées’ (op. cit. p. 167). Thereafter he joined a bronze foundry set up by Marneuf’s foreman, who supplied the famous bronzier Jean-François Denière (1774–1866) before working for the Graux Marly foundry, Froment-Meurice and Leonard Morel-Ladeuil (1820-1888). Following the révolution de Février of 1848, Sévin was part of a small coterie of French émigré craftsman who settled in London which included Henri Fourdinois, Albert-Ernest Carrier-Belleuse and Morel-Ladeuil himself.

Returning to Paris in 1855, Sévin was put in contact with Ferdinand Barbedienne who had already established a reputation for innovation in bronze work. At this time, Barbedienne had lost his chief designer Cahieu, struck down in his prime by cholera. Sévin found in Barbedienne his lucky star: a leader who sacrificed all consideration of money for the sole concern of making masterpieces. No expense was spared to realise Sévin’s designs, which were compared in their brilliance and wealth to rival the wonders of Persia or India. Barbedienne commissioned Sévin’s designs often without a buyer in mind; ‘Mais comment osez-vous exécuter ainsi tant d'œuvres importantes sans attendre qu'elles vous soient commandées ? demandait un jour Mme de Païva à M. Barbedienne. — Ah ! madame, répondait-il, si j'attendais les commandes, je ne les exécuterais jamais, ces oeuvres! Ce qu'il faut, c'est devancer les désirs des amateurs, " Il avait raison’ (op. cit., p. 173).

Enamel during the Second Empire

The renewed interest in Chinese art and its influence on the decorative arts was largely initiated by Napoleon III and Eugénie, notably with the creation of Musée Chinois founded by the Empress at Fontainebleau.
The museum was established following an exhibition at the Palais des Tuileries of Chinese works of art acquired from the Summer Palace during the France’s China campaign of 1860. On display were cloisonné enamels, jades, and porcelain, which inspired artists to repurpose these objects into more Western forms and to create copies. Barbedienne was one of the leading firms to first showcase Chinese enamel bowls vases in gilt-bronze mounts. As a result, the fondeur’s stand found great success at the 1862 International Exhibition, London.
The firm soon began to the create their own enamel works, for which they also became renowned. The great technical skill is in the creation of a gridded network on the surface of the metal. This creates the partitions between the wells of enamel, thus creating a smooth surface with a seamless design, similar to the elegant vase on tripod conserved in the musée d’Orsay (inv. OAO 1296 1), created in 1862 by Sévin and Barbedienne.




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