拍品专文
Cette composition d'Edouard Vuillard appartient au cycle des grands panneaux décoratifs peints par l'artiste Nabi au cours de sa carrière. Réalisée durant l'hiver 1899-1900, cette oeuvre fut acquise vers 1900 par le Prince Emmanuel Bibesco, qui la rendit à Vuillard en 1908 afin qu'il la retravaillât dans un souci, peut-être, d'harmonisation avec deux autres toiles, L'Allée (Musée d'Orsay, Paris) et La Meule (Musée des Beaux-Arts, Dijon), que le mécène avait commandé à l'artiste en 1907. Elles furent toutes les trois présentées sous le titre de Panneaux décoratifs lors de la première exposition personnelle de Vuillard à la Galerie Bernheim-Jeune en 1908.
Les Lilas furent considérablement remaniés par le peintre en 1908. Dans sa première version, il avait représenté à l'arrière-plan à gauche son ami le peintre suisse, Félix Vallotton, et, au premier plan à droite, Misia, l'épouse du fondateur de La Revue Blanche, Thadée Natanson. Cette dernière est d'ailleurs omniprésente dans l'oeuvre de l'artiste à cette époque, peuplant la plupart de ses grands panneaux décoratifs. Vuillard était l'un des hôtes familiers de ce couple d'esthètes qui joua un rôle majeur dans l'histoire du symbolisme français. Quoi qu'il en soit, Vuillard ôta la figure de son ami helvète, la remplaçant par deux personnages imprécis. Il conserva néanmoins la physionomie de l'élégante Misia, très reconnaissable par l'ample robe à carreaux qu'elle porte également dans d'autres toiles célèbres de l'artiste, notamment Misia et Vallotton à Villeneuve de 1899 (Salomon et Cogeval, no. VI-71).
Ce vaste panneau décoratif d'allure Art Nouveau se rattache néanmoins par son style à l'héritage impressionniste. Le peintre y exprime librement son sentiment de la nature en travaillant la profusion des pétales dorés comme autant de touches de couleurs dispensées dans les airs du sous-bois. Les trois figures se fondent littéralement dans la tapisserie végétale et fleurie. Semblant se livrer à une partie de cache-cache, elles ne donnent à voir que le balancement de leur corps saisi au vol, révélant l'intérêt de Vuillard pour l'instantanéité photographique. Par son caractère ludique et fortement décoratif, cette oeuvre fait écho aux vastes compositions réalisées à la même période par Maurice Denis, dont Jeu de volant (Musée d'Orsay, Paris) qui met en scène des personnages diaphanes jouant dans le cadre d'une nature idéalisée.
Vuillard, quant à lui, avait refusé ce symbolisme au profit d'un réalisme nourri par son observation de l'univers intimiste de la vie familiale. Il livre ici une oeuvre qui montre la singularité de son tempérament et de ses thèmes de prédilection, ainsi que son aptitude à envisager la peinture comme un élément ornemental créateur d'une atmosphère. Dans les années suivantes, Vuillard livrera d'autres compositions décoratives importantes, parfois liées à l'architecture moderne comme les panneaux décoratifs qui ornent le Bar de la Comédie au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris.
Les Lilas furent considérablement remaniés par le peintre en 1908. Dans sa première version, il avait représenté à l'arrière-plan à gauche son ami le peintre suisse, Félix Vallotton, et, au premier plan à droite, Misia, l'épouse du fondateur de La Revue Blanche, Thadée Natanson. Cette dernière est d'ailleurs omniprésente dans l'oeuvre de l'artiste à cette époque, peuplant la plupart de ses grands panneaux décoratifs. Vuillard était l'un des hôtes familiers de ce couple d'esthètes qui joua un rôle majeur dans l'histoire du symbolisme français. Quoi qu'il en soit, Vuillard ôta la figure de son ami helvète, la remplaçant par deux personnages imprécis. Il conserva néanmoins la physionomie de l'élégante Misia, très reconnaissable par l'ample robe à carreaux qu'elle porte également dans d'autres toiles célèbres de l'artiste, notamment Misia et Vallotton à Villeneuve de 1899 (Salomon et Cogeval, no. VI-71).
Ce vaste panneau décoratif d'allure Art Nouveau se rattache néanmoins par son style à l'héritage impressionniste. Le peintre y exprime librement son sentiment de la nature en travaillant la profusion des pétales dorés comme autant de touches de couleurs dispensées dans les airs du sous-bois. Les trois figures se fondent littéralement dans la tapisserie végétale et fleurie. Semblant se livrer à une partie de cache-cache, elles ne donnent à voir que le balancement de leur corps saisi au vol, révélant l'intérêt de Vuillard pour l'instantanéité photographique. Par son caractère ludique et fortement décoratif, cette oeuvre fait écho aux vastes compositions réalisées à la même période par Maurice Denis, dont Jeu de volant (Musée d'Orsay, Paris) qui met en scène des personnages diaphanes jouant dans le cadre d'une nature idéalisée.
Vuillard, quant à lui, avait refusé ce symbolisme au profit d'un réalisme nourri par son observation de l'univers intimiste de la vie familiale. Il livre ici une oeuvre qui montre la singularité de son tempérament et de ses thèmes de prédilection, ainsi que son aptitude à envisager la peinture comme un élément ornemental créateur d'une atmosphère. Dans les années suivantes, Vuillard livrera d'autres compositions décoratives importantes, parfois liées à l'architecture moderne comme les panneaux décoratifs qui ornent le Bar de la Comédie au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris.