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Traditionnellement chez Paul Klee, la dimension poétique des titres vient enrichir les significations que l'on peut prêter à la toile. Dans le cas de Gartenfigur la dénomination est à double sens, car en effet, si on le traduit littéralement en français l'expression "figure de jardin" peut évoquer aussi bien la figuration abstraite d'un jardin qu'un jardin-figure. Ce visage-paysage, ou à l'inverse ce paysage-visage, met en pratique les théories artistiques défendues par le peintre au Bauhaus entre 1920 et 1931. Avant tout, l'oeuvre se fait l'interprète de la nature comme modèle visuel et comme concept structurant. Elle place face-à-face l'artiste et la nature dans un dialogue essentiel - une "condition sine qua non" selon Klee - car l'artiste est "lui-même nature, morceau de nature dans l'aire de la nature"1.
Ainsi, L'homme et la nature ne font qu'un, et cette unité trouve aussi son expression dans le jardin, état de nature structurée et construite, modelée par l'homme. La référence au jardin vient à nouveau illustrer la théorie de Klee selon laquelle le tableau est une structure autonome à la physionomie propre, ce qu'il affirma dans une conférence donnée à Iéna en 1924: "chaque élaboration, chaque combinaison a son caractère constructif particulier; chaque forme qui en résulte, un visage, une physionomie"2.
Enfin, les chemins qui délimitent ce jardin, aussi bien intérieur qu'extérieur, sont autant le reflet du parcours créatif accompli par l'artiste qu'une invitation adressée au spectateur de s'y laisser entraîner. Gartenfigur étaye ici encore la thèse de Klee, qui veut que "dans l'oeuvre d'art, des chemins [soient] ménagés à cet oeil du spectateur en train d'explorer comme un animal en pâture dans une prairie"3. Ce n'est donc pas un hasard si le jardin et la figure (qu'elle soit visage ou forme) trouvent un point de rencontre, une forme de symbiose, dans le titre aussi bien que dans la représentation.
Notes:
1 P. Klee, "Voies diverses dans l'étude de la nature", cité dans Théorie de l'art moderne, Paris, 1998, p. 43.
2 P. Klee, "De l'art moderne", ibid., p. 27.
3 P. Klee, "Credo du créateur", ibid., p. 38.
Ainsi, L'homme et la nature ne font qu'un, et cette unité trouve aussi son expression dans le jardin, état de nature structurée et construite, modelée par l'homme. La référence au jardin vient à nouveau illustrer la théorie de Klee selon laquelle le tableau est une structure autonome à la physionomie propre, ce qu'il affirma dans une conférence donnée à Iéna en 1924: "chaque élaboration, chaque combinaison a son caractère constructif particulier; chaque forme qui en résulte, un visage, une physionomie"
Enfin, les chemins qui délimitent ce jardin, aussi bien intérieur qu'extérieur, sont autant le reflet du parcours créatif accompli par l'artiste qu'une invitation adressée au spectateur de s'y laisser entraîner. Gartenfigur étaye ici encore la thèse de Klee, qui veut que "dans l'oeuvre d'art, des chemins [soient] ménagés à cet oeil du spectateur en train d'explorer comme un animal en pâture dans une prairie"
Notes: