拍品专文
Un certificat d'authenticité de Madame Germana Matta-Ferrari sera remis à l'acquéreur.
A l'époque où Matta réalise Octrui (lot 24) en 1947, il a alors quitté les Etats-Unis où il s'était installé depuis 1938 pour fuir la guerre en Europe. Son cercle d'amis est alors composé d'autres artistes exilés comme André Breton, Max Ernst, Tanguy ou André Masson. Il aura surtout participé à l'Exposition Internationale du Surréalisme et fasciné de nombreux peintres américains comme Arshile Gorky, Jackson Pollock ou Mark Rothko en intégrant une dimension non-figurative dans ses tableaux.
Matta ne transcrit pas des réalités vues ou rêvées, comme Ernst, Magritte ou Tanguy, mais plutôt un état spirituel. Matta n'a jamais voulu séparer le monde intime du monde social, il intègrera sans cesse l'histoire dans ses tableaux. Il ne s'agit alors pas d'une seule histoire, mais d'une histoire dans laquelle fusionnent l'amour, les bouleversements sociaux ou les explosions de la galaxie.
A partir de 1945, Matta commence à utiliser la science fiction associée à des élèments primitifs. Les personnages casqués qui apparaissent dès 1942 arborent ensuite des coiffes compliquées inspirées des dignitaires Mayas lors de cérémonie religieuse, comme dans les deux tableaux présentés: Octrui (lot 24) et Sans titre de 1947 (lot 32). Ces masques pourraient également s'apparenter à des masques de soudeurs futuristes... La composition de Octrui illustre parfaitement ce que Marcel Duchamp écrivait
en 1946 à propos de l'artiste 'sa première contribution à la peinture surréaliste, et la plus importante, a été la
découverte de régions de l'espace, étrangères jusqu'alors au registre de l'art'. Matta nous transporte dans son "espace-temps" à l'aide d'obstacles et de pièges, à l'aide de plans qui accrochent notre regard ou de lignes de fuites interrompues.
C'est à partir de 1947, que Matta peuple véritablement ses tableaux de personnages "anthropomorphes" entre figures totémiques et
personnages de science-fiction. Alors qu'à la même époque les peintres américains comme Mark Rothko ou Jackson Pollock ont une démarche inverse et tendent vers plus d'abstraction, comme des peintures "all-over" de ce dernier. Ici les personnages sont pourvus d'attributs à la manière des divinités primitives et les organes sexuels ressemblent à des dispositifs mécaniques.
Octrui est une oeuvre exemplaire de l'idéologie de Matta et la palette de gris, noir et blanc utilisée renforce l'efficacité du propos avec une puissance et une complexité inédite.
When Matta painted Octrui (lot 24) in Paris in 1947, he had just left the United States where he had moved in 1938 to flee the war in Europe. His circle of friends at that time included other exiled artists such as André Breton, Max Ernst, Tanguy and André Masson. In particular, he took part in the International Surrealist Exhibition and fascinated numerous American painters including Arshile Gorky, Jackson Pollock and Mark Rothko by incorporating a non-figurative dimension into his paintings.
Matta did not transcribe seen or dreamt realities, like Max Ernst, René Magritte or Yves Tanguy, but rather a spiritual state. Matta never wanted to separate the private and social spheres and constantly incorporated stories into his work. Not a single story, but rather a story intertwining love, social upheaval and galactic explosions.
From 1945, Matta began using science fiction combined with primitive elements. The masked characters onward which appeared from 1942 sport complex headdresses inspired by Mayan dignitaries during religious ceremonies, as in the two paintings presented here (lots 24 and 32). The masks could also relate to futuristic welder's masks. The composition of Octrui is a perfect illustration of what Marcel Duchamp wrote in 1946 about the artist: "His greatest contribution to Surrealist painting, and the most important, was the discovery of regions of space previously unexplored in art." Matta transports us through his "space-time" with obstacles and pitfalls, levels of perspectives which catch our eye or lines of perspective which are interrupted.
From 1947 Matta began filled his paintings with "anthropomorphic" subjects, combinations of totemic figures and science fiction characters. At the same time, American painters such as Mark Rothko and Jackson Pollock were taking the opposite approach and moving more towards abstraction, with Jackson Pollock's "all over" paintings, for example. Here the figures are given the attributes of primitive divinities and sexual organs resembling mechanical devices.
Octrui is a work which exemplifies Matta's ideology and the grey, black and white palette used reinforces the potency of the message with a new power and complexity.
A l'époque où Matta réalise Octrui (lot 24) en 1947, il a alors quitté les Etats-Unis où il s'était installé depuis 1938 pour fuir la guerre en Europe. Son cercle d'amis est alors composé d'autres artistes exilés comme André Breton, Max Ernst, Tanguy ou André Masson. Il aura surtout participé à l'Exposition Internationale du Surréalisme et fasciné de nombreux peintres américains comme Arshile Gorky, Jackson Pollock ou Mark Rothko en intégrant une dimension non-figurative dans ses tableaux.
Matta ne transcrit pas des réalités vues ou rêvées, comme Ernst, Magritte ou Tanguy, mais plutôt un état spirituel. Matta n'a jamais voulu séparer le monde intime du monde social, il intègrera sans cesse l'histoire dans ses tableaux. Il ne s'agit alors pas d'une seule histoire, mais d'une histoire dans laquelle fusionnent l'amour, les bouleversements sociaux ou les explosions de la galaxie.
A partir de 1945, Matta commence à utiliser la science fiction associée à des élèments primitifs. Les personnages casqués qui apparaissent dès 1942 arborent ensuite des coiffes compliquées inspirées des dignitaires Mayas lors de cérémonie religieuse, comme dans les deux tableaux présentés: Octrui (lot 24) et Sans titre de 1947 (lot 32). Ces masques pourraient également s'apparenter à des masques de soudeurs futuristes... La composition de Octrui illustre parfaitement ce que Marcel Duchamp écrivait
en 1946 à propos de l'artiste 'sa première contribution à la peinture surréaliste, et la plus importante, a été la
découverte de régions de l'espace, étrangères jusqu'alors au registre de l'art'. Matta nous transporte dans son "espace-temps" à l'aide d'obstacles et de pièges, à l'aide de plans qui accrochent notre regard ou de lignes de fuites interrompues.
C'est à partir de 1947, que Matta peuple véritablement ses tableaux de personnages "anthropomorphes" entre figures totémiques et
personnages de science-fiction. Alors qu'à la même époque les peintres américains comme Mark Rothko ou Jackson Pollock ont une démarche inverse et tendent vers plus d'abstraction, comme des peintures "all-over" de ce dernier. Ici les personnages sont pourvus d'attributs à la manière des divinités primitives et les organes sexuels ressemblent à des dispositifs mécaniques.
Octrui est une oeuvre exemplaire de l'idéologie de Matta et la palette de gris, noir et blanc utilisée renforce l'efficacité du propos avec une puissance et une complexité inédite.
When Matta painted Octrui (lot 24) in Paris in 1947, he had just left the United States where he had moved in 1938 to flee the war in Europe. His circle of friends at that time included other exiled artists such as André Breton, Max Ernst, Tanguy and André Masson. In particular, he took part in the International Surrealist Exhibition and fascinated numerous American painters including Arshile Gorky, Jackson Pollock and Mark Rothko by incorporating a non-figurative dimension into his paintings.
Matta did not transcribe seen or dreamt realities, like Max Ernst, René Magritte or Yves Tanguy, but rather a spiritual state. Matta never wanted to separate the private and social spheres and constantly incorporated stories into his work. Not a single story, but rather a story intertwining love, social upheaval and galactic explosions.
From 1945, Matta began using science fiction combined with primitive elements. The masked characters onward which appeared from 1942 sport complex headdresses inspired by Mayan dignitaries during religious ceremonies, as in the two paintings presented here (lots 24 and 32). The masks could also relate to futuristic welder's masks. The composition of Octrui is a perfect illustration of what Marcel Duchamp wrote in 1946 about the artist: "His greatest contribution to Surrealist painting, and the most important, was the discovery of regions of space previously unexplored in art." Matta transports us through his "space-time" with obstacles and pitfalls, levels of perspectives which catch our eye or lines of perspective which are interrupted.
From 1947 Matta began filled his paintings with "anthropomorphic" subjects, combinations of totemic figures and science fiction characters. At the same time, American painters such as Mark Rothko and Jackson Pollock were taking the opposite approach and moving more towards abstraction, with Jackson Pollock's "all over" paintings, for example. Here the figures are given the attributes of primitive divinities and sexual organs resembling mechanical devices.
Octrui is a work which exemplifies Matta's ideology and the grey, black and white palette used reinforces the potency of the message with a new power and complexity.