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'Faire vivre la matière afin de donner vie à l'esprit': voilà résumée dans le Manifeste de l'art Gutaï, la quête poursuivie par Kasuo Shiraga dans l'ensemble de son oeuvre. Comme les autres artistes du groupe d'avant-garde japonais Gutai (Concret), Shiraga est en effet l'auteur d'une oeuvre expérimentale au service d'une réflexion sur la matière et sur le geste, autant inspirée par l'abstraction lyrique de Georges Mathieu ou l'action painting de Jackson Pollock, que par l'ésotérisme bouddhiste Tendaï, courant dont Kazuo Shiraga devient moine en entrant en 1965 au Temple du Mont Hiei.
Sa technique caractéristique est au service de cette approche spirituelle de la matière: après avoir déposé des amas de peinture sur une toile ou un grand papier posé au sol, l'artiste s'arrime à une corde suspendue et foule le support avec ses pieds nus. Véritable corps à corps avec la couleur, son geste est rapide, vigoureux, rythmé; il transcrit sur le support une émotion primitive, une puissance originelle qui s'exprime par-delà la conscience et dont la fugacité est fixée dans l'instant, ici et maintenant. C'est la raison pour laquelle ses créations sont le plus souvent réalisées en public, comme pour mieux mettre en lumière l'instantanéité du geste et la primeur accordée à l'acte de créer. En cela, Kazuo Shiraga aura été un précurseur des happenings de la fin des années 1950 et des performances des années 1960.
C'est dans le même sens qu'il faut comprendre l'artiste lorsqu'il dit concevoir son oeuvre comme une 'calligraphie sans idéogramme': si l'on peut lire la personnalité du calligraphe dans ses réalisations, on doit aussi pouvoir saisir la personnalité du peintre dans ses peintures.
Son usage intensif du papier, comme dans Shyu Kongo (1987),(cf. lot 12) répond précisément à cette exigence: plus léger que la toile, s'imprégnant plus facilement de la couleur et de la matière, il permet à l'artiste, dans la pureté du geste et l'alchimie de l'instant, de mieux imprimer sa personnalité sur le support.
Sa technique caractéristique est au service de cette approche spirituelle de la matière: après avoir déposé des amas de peinture sur une toile ou un grand papier posé au sol, l'artiste s'arrime à une corde suspendue et foule le support avec ses pieds nus. Véritable corps à corps avec la couleur, son geste est rapide, vigoureux, rythmé; il transcrit sur le support une émotion primitive, une puissance originelle qui s'exprime par-delà la conscience et dont la fugacité est fixée dans l'instant, ici et maintenant. C'est la raison pour laquelle ses créations sont le plus souvent réalisées en public, comme pour mieux mettre en lumière l'instantanéité du geste et la primeur accordée à l'acte de créer. En cela, Kazuo Shiraga aura été un précurseur des happenings de la fin des années 1950 et des performances des années 1960.
C'est dans le même sens qu'il faut comprendre l'artiste lorsqu'il dit concevoir son oeuvre comme une 'calligraphie sans idéogramme': si l'on peut lire la personnalité du calligraphe dans ses réalisations, on doit aussi pouvoir saisir la personnalité du peintre dans ses peintures.
Son usage intensif du papier, comme dans Shyu Kongo (1987),(cf. lot 12) répond précisément à cette exigence: plus léger que la toile, s'imprégnant plus facilement de la couleur et de la matière, il permet à l'artiste, dans la pureté du geste et l'alchimie de l'instant, de mieux imprimer sa personnalité sur le support.