拍品专文
Cette oeuvre sera incluse dans le catalogue critique de l'oeuvre sculpté d'Auguste Rodin actuellement en préparation par le Comité Rodin sous la direction de Jérôme LeBlay sous le numéro d'archives 2011-3659B. Une attestation d'inclusion sera remise à l'acquéreur.
Les archives du musée Rodin conservent plusieurs éléments de correspondance qui retracent les circonstances du don de cette oeuvre par Rodin au critique d'art journaliste Edmond Bazire (1846-1892).
Intime de Victor Hugo, le journaliste à l'Intransigeant, journal politique créé par Henri de Rochefort (1831-1913), rencontra sans doute Rodin à l'automne 1882 après avoir remarqué le buste de Carrier-Belleuse exposé en mars 1882 au Cercle des Arts Libéraux. Rodin, encore bouleversé par les accusations de moulage sur nature lancées contre lui lors de la présentation de l'Age d'Airain, aurait été sensible à la suggestion de Bazire de modeler des portraits de personnalités de la République telles que Victor Hugo ou Henri de Rochefort, peu enclins à se laisser surmouler.
Les séances de pose pour le buste, difficiles à la fois pour Victor Hugo et Auguste Rodin, se déroulèrent entre février et la fin du mois d'avril 1883, peu de temps avant le décès de Juliette Drouet, maîtresse du poète. Si Rodin fut accueilli aimablement par la famille de Victor Hugo, les séances furent très difficiles du fait des réticences du modèle à poser et son peu d'intérêt pour l'artiste peu connu qu'était alors Rodin.
La correspondance entre Rodin et Bazire conservée au musée Rodin montre les stratagèmes que les deux hommes doivent mettre au point pour obtenir un peu de temps et d'attention de la part du poète et Rodin est immensément reconnaissant à Bazire pour ses interventions multiples tant auprès de Victor Hugo que de Henri Rochefort dont Rodin réalise en même temps le portrait.
Une lettre sans date de Bazire à Rodin mais que l'on peut dater au cours des séances de pose chez Victor Hugo entre février et avril 1883 du fait d'un post scriptum indiquant "chez le maître, pas de visite Jeudi. Nous causerons", atteste du don de plusieurs bustes à Bazire et à ses amis proches : "Ah Rodin, Rodin Quel homme terrible vous êtes. Vous me comblez. Je voudrais vous gronder. Je veux vous remercier. Comment s'y prendre ? Sept bustes ! Quand aurais-je 7 volumes à vous offrir ? Mais je m'incline. Demain j'irais avenue de Clichy chez Ghilardi. A part Mme Gaillard et moi, j'ai songé à Vaughan et à Degeorges que je ravirai et naturellement, il ne sera imprimé ni dit un mot ()".
Cette oeuvre ayant connu un immense succès, fut déclinée par Rodin en plus de 12 versions se distinguant soit par un cou plus court ou encore une ouverture plus ou moins fermée de l'arrière de la tête. Il est impossible en l'état actuel de nos connaissances, d'estimer le nombre d'exemplaires édités de ces différentes versions. Rodin fit fondre en quantité importante ce sujet de 1881 à sa mort puis le musée Rodin de 1919 à 1979, la dernière version éditée reprenant une version de ce buste incluant un socle antique.
The archives of the Musée Rodin contain several items of correspondence recounting how this work was given by Rodin to the newspaper art critic Edmond Bazire (1846-1892).
This close friend of Victor Hugo, who wrote for L'Intransigeant, a political newspaper founded by Henri de Rochefort (1831-1913), undoubtedly met Rodin in the autumn of 1882 after noticing the bust of Carrier-Belleuse exhibited in March 1882 at the Cercle des Arts Libéraux. Rodin, still devastated by the accusations of moulding from life which were made against him when L'Age d'Airain was presented, was receptive to Bazire's suggestion that he model portraits of leading figures of the Republic, such as Victor Hugo and Henri de Rochefort, who would be unlikely to have casts taken of themselves.
The modelling sessions for the bust, which were difficult both for Victor Hugo and Auguste Rodin, finally took place between February and the end of April 1883, shortly before the death of Juliette Drouet, the poet's mistress. Although Rodin was given a friendly welcome by Victor Hugo's household, the sessions were very difficult due to the model's reluctance to pose and his lack of interest in Rodin, a little-known artist at the time.
The correspondence between Rodin and Bazire conserved at the Musée Rodin reveals the strategies the two men were forced to develop to gain a little of the poet's time and attention and Rodin was hugely grateful to Bazire for his numerous interventions both in relation to Victor Hugo and Henri Rochefort, whose portrait Rodin was producing at the same time.
A letter from Bazire to Rodin which is undated (but which can be dated to the time of the modelling sessions at Victor Hugo's house between February and April 1883 due to the post script "no visit to the master's house on Thursday. We'll chat"), mentions the gift of several busts to Bazire and his close friends: "Ah Rodin, Rodin What a great man you are. You overwhelm me. I would like to scold you. I would like to thank you. What should I do? Seven busts! When will I have seven volumes to offer you? But I graciously accept. Tomorrow I will be going to Avenue de Clichy to Ghilardi. Apart from Mme Gaillard and myself, I thought of Vaughan and Degeorges who will be delighted and naturally not a word will be said or printed ()".
Since this work was an immense success it was adapted by Rodin into more than 12 versions, differentiated either by a shorter neck or a more or less large opening at the back of the head. It is impossible, as far as we are currently aware, to estimate the number of copies produced of these various versions. Rodin had many copies cast of this subject from 1881 until his death as did the Musée Rodin from 1919 to 1979, the last version produced being cast from a version of this bust, including an antique base.
Les archives du musée Rodin conservent plusieurs éléments de correspondance qui retracent les circonstances du don de cette oeuvre par Rodin au critique d'art journaliste Edmond Bazire (1846-1892).
Intime de Victor Hugo, le journaliste à l'Intransigeant, journal politique créé par Henri de Rochefort (1831-1913), rencontra sans doute Rodin à l'automne 1882 après avoir remarqué le buste de Carrier-Belleuse exposé en mars 1882 au Cercle des Arts Libéraux. Rodin, encore bouleversé par les accusations de moulage sur nature lancées contre lui lors de la présentation de l'Age d'Airain, aurait été sensible à la suggestion de Bazire de modeler des portraits de personnalités de la République telles que Victor Hugo ou Henri de Rochefort, peu enclins à se laisser surmouler.
Les séances de pose pour le buste, difficiles à la fois pour Victor Hugo et Auguste Rodin, se déroulèrent entre février et la fin du mois d'avril 1883, peu de temps avant le décès de Juliette Drouet, maîtresse du poète. Si Rodin fut accueilli aimablement par la famille de Victor Hugo, les séances furent très difficiles du fait des réticences du modèle à poser et son peu d'intérêt pour l'artiste peu connu qu'était alors Rodin.
La correspondance entre Rodin et Bazire conservée au musée Rodin montre les stratagèmes que les deux hommes doivent mettre au point pour obtenir un peu de temps et d'attention de la part du poète et Rodin est immensément reconnaissant à Bazire pour ses interventions multiples tant auprès de Victor Hugo que de Henri Rochefort dont Rodin réalise en même temps le portrait.
Une lettre sans date de Bazire à Rodin mais que l'on peut dater au cours des séances de pose chez Victor Hugo entre février et avril 1883 du fait d'un post scriptum indiquant "chez le maître, pas de visite Jeudi. Nous causerons", atteste du don de plusieurs bustes à Bazire et à ses amis proches : "Ah Rodin, Rodin Quel homme terrible vous êtes. Vous me comblez. Je voudrais vous gronder. Je veux vous remercier. Comment s'y prendre ? Sept bustes ! Quand aurais-je 7 volumes à vous offrir ? Mais je m'incline. Demain j'irais avenue de Clichy chez Ghilardi. A part Mme Gaillard et moi, j'ai songé à Vaughan et à Degeorges que je ravirai et naturellement, il ne sera imprimé ni dit un mot ()".
Cette oeuvre ayant connu un immense succès, fut déclinée par Rodin en plus de 12 versions se distinguant soit par un cou plus court ou encore une ouverture plus ou moins fermée de l'arrière de la tête. Il est impossible en l'état actuel de nos connaissances, d'estimer le nombre d'exemplaires édités de ces différentes versions. Rodin fit fondre en quantité importante ce sujet de 1881 à sa mort puis le musée Rodin de 1919 à 1979, la dernière version éditée reprenant une version de ce buste incluant un socle antique.
The archives of the Musée Rodin contain several items of correspondence recounting how this work was given by Rodin to the newspaper art critic Edmond Bazire (1846-1892).
This close friend of Victor Hugo, who wrote for L'Intransigeant, a political newspaper founded by Henri de Rochefort (1831-1913), undoubtedly met Rodin in the autumn of 1882 after noticing the bust of Carrier-Belleuse exhibited in March 1882 at the Cercle des Arts Libéraux. Rodin, still devastated by the accusations of moulding from life which were made against him when L'Age d'Airain was presented, was receptive to Bazire's suggestion that he model portraits of leading figures of the Republic, such as Victor Hugo and Henri de Rochefort, who would be unlikely to have casts taken of themselves.
The modelling sessions for the bust, which were difficult both for Victor Hugo and Auguste Rodin, finally took place between February and the end of April 1883, shortly before the death of Juliette Drouet, the poet's mistress. Although Rodin was given a friendly welcome by Victor Hugo's household, the sessions were very difficult due to the model's reluctance to pose and his lack of interest in Rodin, a little-known artist at the time.
The correspondence between Rodin and Bazire conserved at the Musée Rodin reveals the strategies the two men were forced to develop to gain a little of the poet's time and attention and Rodin was hugely grateful to Bazire for his numerous interventions both in relation to Victor Hugo and Henri Rochefort, whose portrait Rodin was producing at the same time.
A letter from Bazire to Rodin which is undated (but which can be dated to the time of the modelling sessions at Victor Hugo's house between February and April 1883 due to the post script "no visit to the master's house on Thursday. We'll chat"), mentions the gift of several busts to Bazire and his close friends: "Ah Rodin, Rodin What a great man you are. You overwhelm me. I would like to scold you. I would like to thank you. What should I do? Seven busts! When will I have seven volumes to offer you? But I graciously accept. Tomorrow I will be going to Avenue de Clichy to Ghilardi. Apart from Mme Gaillard and myself, I thought of Vaughan and Degeorges who will be delighted and naturally not a word will be said or printed ()".
Since this work was an immense success it was adapted by Rodin into more than 12 versions, differentiated either by a shorter neck or a more or less large opening at the back of the head. It is impossible, as far as we are currently aware, to estimate the number of copies produced of these various versions. Rodin had many copies cast of this subject from 1881 until his death as did the Musée Rodin from 1919 to 1979, the last version produced being cast from a version of this bust, including an antique base.