ALEXANDER CALDER (1898-1976)
" f " : In addition to the regular Buyer’s premium… 显示更多 PROVENANT D'UNE IMPORTANTE COLLECTION PRIVÉE AMÉRICAINE
ALEXANDER CALDER (1898-1976)

Mobile quadrichrome

细节
ALEXANDER CALDER (1898-1976)
Mobile quadrichrome
signé des initiales et daté 'CA 59' (sur le plus grand élément rouge)
mobile suspendu - feuilles de métal peintes et fil de fer
38 x 76 cm. (15 x 30 in.)
Réalisé en 1959.
来源
Galerie Maeght, Paris
Goodwin Gallery, New York
Vente anonyme, Sotheby's Londres, 4 dédecembre 1974, lot 10
Acquis lors de cette vente par le propriétaire actuel
注意事项
" f " : In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 7% (i.e. 7.49% inclusive of VAT for books, 8.372% inclusive of VAT for the other lots) of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit.(Please refer to section VAT refunds)
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'MOBILE QUADRICHROME'; SIGNED WITH INITIALS AND DATED ON THE LARGEST RED ELEMENT; HANGING MOBILE - PAINTED SHEET METAL AND WIRE.

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Eloïse Peyre
Eloïse Peyre

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拍品专文

Cette oeuvre est enregistrée dans les archives de la Fondation Calder, New York, sous le No. A04803.

Suspendu en plein ciel par une série de fils rouge vif, Mobile quadrichrome est un exemple éclatant de la beauté des sculptures mobiles emblématiques d'Alexander Calder. Exécutée en 1959 au faîte de la maturité de l'artiste, cette oeuvre résume à la perfection l'amour de Calder pour le monde de la nature et sa capacité à traduire les éléments organiques en oeuvres d'art hypnotiques. La cascade des dix feuilles de métal est en perpétuelle rotation, se transformant en un nombre infini de formes dans une chorégraphie gracieuse évoluant sans cesse. Le mouvement de ces formes est déterminé par l'interaction de la sculpture avec l'air qui l'entoure. Puisant dans toute la palette de couleurs de l'artiste, ces panneaux rouges, bleus, noirs et jaunes dansent et flottent comme des pétales dans la brise.
L'artiste a souvent reconnu l'influence de la nature dans son oeuvre. Les branches, les feuilles, les fleurs et même les animaux sont autant de sources d'inspiration pour les formes abstraites bien qu'organiques de Calder. Comme il l'a lui-même déclaré, 'Les formes les plus simples de l'univers sont la sphère et le cercle. Je les représente par des disques puis je les varie. Ma théorie globale sur l'art est la disparité qui existe entre la forme, les masses et le mouvement' (A. Calder, cité in K. Kuh, The Artist's Voice: Talks with Seventeen Artists, New York, 1962). L'impact de Mobile Quadrichrome est rehaussé par les formes différenciées des panneaux individuels. Certains sont comme des feuilles, d'autres ressemblent à des cerfs-volants, d'autres encore des ailerons ou des disques. Partant de la feuille rouge au sommet de la composition le regard suit une série de branches délicatement cambrées, chacun portant son propre panneau de couleur. Chacune de ces surfaces planes est conçue spécifiquement pour équilibrer et contrebalancer le mobile, les contours élégants de cette construction révélant la remarquable habileté de Calder à intégrer sa formation d'ingénieur dans son art.

Les couleurs de Mobile Quadrichrome sont par essence celles de la palette de Calder de cette période où il recourait à des contrastes de nuances spectaculaires pour améliorer la clarté formelle et structurelle d'une oeuvre et souligner la relation cinétique entre ses différentes composantes. L'utilisation de la couleur est l'un des traits spécifiques de la sculpture de l'artiste. Avec le rouge des feuilles que compensent des accents noirs et bleus, ponctués d'une strie jaune vif, Mobile quadrichrome est une démonstration saisissante de l'amour et de la compréhension de la couleur par l'artiste. Bien que strictement non représentative, le choix de la couleur a été pour Calder une question d'émotion, similaire au travail d'Henri Matisse et André Derain, pionniers de l'utilisation non traditionnelle de la couleur. La gamme de couleurs de Calder était intimement liée à la sensation générale de dynamisme dans ses mobiles. La teinte dominante dans l'oeuvre ici présentée est le rouge vif, teinte de prédilection de l'artiste. Comme il l'expliquait, 'Je veux que l'on puisse différencier les choses. Le noir et le blanc viennent en premier, puis le rouge - ensuite je ne sais plus trop bien. C'est juste pour les différencier, mais j'aime tellement le rouge que j'ai presque envie de tout peindre de cette couleur. Il m'arrive souvent de penser que j'aurais aimé être un fauve en 1905' (A. Calder, cité in K. Kuh, op. cit.). Ce rouge intense forme le coeur de nombreuses sculptures de l'artiste et Calder a souvent été photographié vêtu de sa chemise rouge distinctive, proclamation vestimentaire analogue à l'affection que Picasso éprouvait pour les marinières.
Calder mêle mouvement et couleur dans sa sculpture, technique que motiva sa visite de l'atelier de Piet Mondrian à Paris en 1930. Après cette rencontre décisive l'artiste eut l'inspiration de mettre des champs de couleur pure en mouvement, réinventant de fond en comble un genre qui était défini par sa nature statique. Comme s'interrogeait l'artiste, 'Pourquoi l'art doit-il être si statique ? Vous regardez une abstraction, sculptée ou peinte, une disposition vraiment passionnante de plans, de sphères, de noyaux, sans signification aucune. Ce serait parfait mais cela reste immobile. L'étape suivante de la sculpture c'est le mouvement' (A. Calder, 'Objects of Art being Static, So He Keeps it in Motion', New York World-Telegram, 11 juin 1932). Calder fut aussi encouragé à réduire sa palette de couleurs pour répondre à celle de Mondrian, et se mit à travailler essentiellement en noir, blanc et des accents forts de couleurs primaires comme le rouge, le bleu et le jaune. Son amitié pour Joan Miró eut aussi un effet majeur sur la pratique de l'artiste. Les deux hommes firent connaissance en 1928 et restèrent fidèles en amitié jusqu'au décès de Calder en 1976. Comme l'artiste l'a rapporté, 'Nous sommes devenus de très bons amis et avons participé à beaucoup de choses ensemble... J'ai aimé passionnément ses tableaux, ses couleurs, ses personnages' (A. Calder, cité in E. Hutton et O. Wick (eds.), Calder, Miró, Londres 2004, p. 27). Les différents panneaux de couleur de Sans titre sont évocateurs des formes lyriques, semi abstraites des tableaux de Miró, un lien visuel accentué par le fait qu'ils sont retenus ensemble par des fils qui rappellent la ligne calligraphique gracieuse de l'artiste espagnol.
Mobile quadrichrome date de la période dans la carrière de Calder où vinrent à dominer des oeuvres d'extérieur plus grandes, voire monumentales. Après la reconnaissance internationale qui survint lorsque Calder eut reçu le grand prix de la sculpture de la Biennale de Venise de 1953, l'artiste fut invité à construire des sculptures publiques de grandes dimensions pour répondre aux besoins des aménageurs urbains de régénérer des espaces publics pendant la période de reconstruction effervescente de l'après-guerre. 1957 vit l'artiste créer 125, mobile pour la New York Port Authority qui fut suspendu à l'aéroport d'Idlewild (aujourd'hui John F. Kennedy), tandis qu'en 1958 l'UNESCO dévoilait La Spirale de Calder à Paris. Pendant cette période, l'artiste continua à exécuter avec bonheur des oeuvres plus petites, plus intimes comme Sans titre, qui lui offraient un contact réel, personnel avec ses matériaux.
Les sculptures de Calder témoignent de sa prouesse technique inégalable, fruit de son diplôme en génie mécanique. Ses mobiles associent équilibre physique et équilibre visuel, leurs formations pivotant autour d'un axe central sans effort comme s'ils étaient dirigés par un maître chorégraphe. Mobile Quadrichrome illustre le meilleur des qualités des mobiles de Calder: puissance mais aussi élégance, haut en couleurs mais de façon ordonnée, dans des proportions harmonieuses en résonance avec l'environnement. Constellation de formes et de couleurs, cette oeuvre prend vie au moindre souffle de vent. Finalement, Mobile Quadrichrome reflète le plaisir que Calder trouvait dans l'exercice de son art et la joie qu'il procurait aux autres. Ne disait-il pas: 'Lorsque tout marche bien, un mobile est un poème qui danse avec l'allégresse de la vie et de ses surprises' ? (A. Calder, Calder, Londres 2004, p. 261)