拍品专文
Madame Maya Widmaier-Picasso a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.
Monsieur Claude Picasso a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.
C'est en 1952 que Clouzot et Picasso évoquent pour la première fois l'idée d'une collaboration. Le cinéaste vient de triompher avec
Le Salaire de la peur et vit à Saint-Paul, Picasso est installé à Vallauris. Les deux hommes se retrouvent à Nîmes autour de leur ami toréador, Luis Miguel Dominguin, qu'ils sont venus soutenir avant son entrée dans l'arène. "C'est une bonne idée, il faudra en
reparler", conclut Picasso (Pablo Picasso cité in J-L. Bocquet et M. Godin, Clouzot cinéaste, Paris, 1993, p. 86). Ce qu'ils feront trois ans plus tard. Entre-temps, les deux artistes se voient
régulièrement et entretiennent des discussions passionnées sur la peinture. Ils parlent souvent de leur projet de film mais le maître
espagnol ne semble pas se décider.
C'est un événement a priori anodin qui va déclencher leur
collaboration. "Au cours du printemps 1955, Picasso appelle Clouzot à La Colombe d'or et lui dit: "Viens, j'ai quelque chose à te montrer". Le peintre qui reçoit des cadeaux du monde entier vient de trouver
dans son courrier des stylos feutres fabriqués aux Etats-Unis.
Clouzot: "Immédiatement, Picasso attrapa un bloc et jeta en quelques secondes une de ces esquisses foudroyantes qu'il a l'air de jeter à
tous les vents. La page tournée, le dessin s'était imprimé sur la page suivante, puis sur la troisième, puis sur la quatrième: le
bloc tout entier était traversé. " Les deux hommes
s'enthousiasment.
Le cinéaste vient de trouver le procédé essentiel de son futur
film: " On pouvait filmer une toile à l'envers et assister ainsi,
secrètement, à l'oeuvre de création". Il faudra plusieurs
semaines pour trouver, chez un fabricant grenoblois, du papier calque
adéquat (op. cit., p. 88).
Pablo Picasso avait déjà fait l'objet de films entre 1949 et 1953: Guernica par Robert Hessens et Alain Resnais, Visite à
Picasso par Paul Heasaerts ou Picasso par Luciano Hemer.
Toutefois, le concept du Mystère Picasso consistant à capter la création picturale sans que la caméra ne s'interpose était
novateur et achevait d'inscrire Henri-Georges Clouzot comme un
véritable pionnier du cinéma. Le tournage débute en juin 1955 dans un studio de la Victorine, à Nice, loué aux frais des deux
artistes. D'un court-métrage de dix minutes, le projet se transforme rapidement en long-métrage. Clouzot constitue son équipe et fait
appel à Claude Renoir comme directeur de la photographie. Le
petit-fils du peintre et neveu de Jean Renoir accepte de bon coeur,
surtout "pour faire la connaissance de Picasso" (ibid.).
Picasso racontera du tournage: "chaque fois que quelqu'un appelle
Renoir, quel effet ça me fait, on ne peut pas savoir!" (ibid.)
Clouzot impose un silence total sur le tournage, les machinistes
doivent marcher pieds nus bien que l'on n'enregistre pas le son car il est inconcevable de gêner le peintre en pleine concentration.
L'exercice demandé à Picasso n'est pas si simple: pour pouvoir
saisir seulement l'exécution, les gestes, le fonctionnement de la
main du peintre, Picasso doit coordonner le temps de la réalisation
de son dessin avec la durée disponible de pellicule. L'artiste ne
modifie pas cependant sa manière de travailler: il met au point dans des esquisses les structures de sa composition et se lance dans la
réalisation de son oeuvre finale, en un seul jet, le moment venu, sur le calque opposé à la caméra.
Clouzot se trouve entièrement soumis à la création de Picasso.
Bien qu'il chronomètre le peintre pour la réalisation d'une oeuvre, il ne sait jamais quel en sera le sujet. Claude Renoir rapporte qu'il
faisait des paris avec le réalisateur dès les premiers traits et essayait de deviner s'il s'agirait d'une nature morte, d'un animal ou
d'autre chose.
Le tournage est intense, Picasso peint des heures d'affilée dans la
chaleur étouffante du studio. Un jour, il décide de peindre à
l'huile. Le peintre et la toile se trouvent désormais du même
côté de la caméra. A chaque étape, Picasso s'écarte et laisse Clouzot filmer. Le processus est très long. Puis le peintre s'attelle à la réalisation d'une toile de grand format ayant pour thème la Garoupe, une plage du Cap d'Antibes o il va régulièrement en
famille. "Il faudra trois mille cinq cent prises pour cette seule toile qui nécessitera près de dix jours de travail, Picasso ne s'interrompant que pour laisser sécher ou Clouzot filmer. Durant ces contretemps, pour ne pas perdre sa concentration, le peintre dessine
sur de grandes feuilles blanches posées sur un chevalet, hors du
champ de la caméra. [...] La dernière séance durera quatorze
heures. A deux heures du matin, il a fini. Clouzot filme la version
finale de La plage de la Garoupe. Dans un coin du studio, Picasso
fume une cigarette. Soudain, il vacille. [...] contrecoup de l'effort
physique intense que cet homme de soixante-quatorze ans a fourni durant trois mois". (op. cit., p. 91) Le peintre reste plusieurs semaines en convalescence à la Californie mais revient au studio pour tracer
sa signature sur une grande feuille blanche, l'ultime plan du film.
Le film est projeté au Festival de Cannes en avril 1956 et obtient le Prix Spécial du Jury à l'unanimité. L'oeuvre intitulée Femme nue couchée que nous présentons ici a, selon toute vraisemblance, été offerte par le peintre au cinéaste peu de temps après le Festival de Cannes. Le Bouquet de fleurs, quant à lui, a été offert à Véra Clouzot en février de la même année. Ces deux dessins, par les dédicaces qu'ils portent, sont le témoignage émouvant des liens sincères d'amitié qui se sont tissés entre le peintre, le cinéaste et son épouse pendant l'aventure du Mystère Picasso.
It was in 1952 that the two artists thought of a collaboration. Clouzot had just triumphed with Le Salaire de la Peur and lived in
Saint-Paul, while Picasso lived in Vallauris. The two men met in
Nîmes to support their mutual friend, matador Luis Miguel Dominguin, before his entry into the arena. "It's a good idea, we should talk
about it again," concluded Picasso (Pablo Picasso cited in J-L. Bocquet and M. Godin, Clouzot Cinéaste, Paris, 1993, p. 86) and they did, three years later.
During the intervening period, the two artists met regularly and had
passionnate discussions about painting. They often talked about their
planned film, but the Spanish master seemed unable to come to a
decision. It was a seemingly innocuous event which triggered their collaboration. "During the spring of 1955, Picasso called Clouzot at
the Colombe d'or and said: 'Come over, I've got something to show you.' The painter, who received gifts from all around the world, had just
found in the mail felt-tip pens made in the United States. Clouzot: 'Immediately, Picasso grabbed a notebook and in a few seconds did one
of those lightning sketches he seems to throw around. When he turned
the page, the drawing was printed on the next page, and the third, and the fourth: it had passed through the whole notebook.' The two men were very excited. The filmmaker had just found the process central to his
future film: 'We could film the reverse of a canvas and so be present, secretly, during the work of creation.' It took several weeks to locate the right sort of tracing paper, at a supplier in Grenoble." (op. cit., p. 88).
Pablo Picasso had already been the subject of films, in 1949 and 1953: Guernica by Robert Hessens and Alain Resnais, Visite à
Picasso by Paul Heasaerts and Picasso by Luciano Hemer.
However, the concept of Le Mystère Picasso, involving capturing
the creation of the work without interference from the camera, was
innovative and succeeded in establishing Henri-Georges Clouzot as a
real pioneer of cinema. Filming began in June 1955 at the Studio de la Victorine, in Nice, rented at the two artists' expense. The 10-minute
short film soon became feature-length. Clouzot put together his crew
and brought in Claude Renoir as director of photography. The grandson of the painter and nephew of Jean Renoir agreed wholeheartedly,
especially "in order to meet Picasso." (Ibid.)
Picasso would say of the filming: "Each time somebody calls Renoir,
what an effect it has on me, I can't tell you!"(Ibid.)
Clouzot imposed total silence during the filming. The machine operators had to walk in bare feet, even though there was no sound recording,
since it was unthinkable that the painter should be disturbed when
concentrating.
The exercise demanded of Picasso was not so simple. In order to film The exercise demanded of Picasso was not so simple. In order to film
only the execution, gestures and movements of the painter's hand,
Picasso needed to coordinate the time taken to produce his picture with the filming time available in the camera's magazine, which was very
limited. However, the artist did not change his way of working. In his sketches, he developed the structures of his composition and launched
himself into production of his finished work all in one go, when the
time came, on the tracing paper fixed to the camera.
Clouzot found himself entirely subservient to Picasso's creativity.
Although he timed the painter in his production of a work, he never
knew what the subject would be. Claude Renoir reported that he had bets with the director from the first strokes and Tried to guess whether it would be a still life, an animal or something else.
Filming was intense, Picasso painting for hours in the stifling heat of the studio. One day, he decided to paint with oils. The painter and the canvas were now on the same side as the camera. At each stage, Picasso would move aside and let Clouzot film. The process was very long. The
painter then started production of a large format canvas on the theme
of La Garoupe, a beach in Cap d'Antibes which he visited regularly with his family. "Three thousand five hundred shots were required for this
canvas alone, which took nearly 10 days to complete, Picasso only
pausing to allow it to dry or Clouzot to film. During these breaks, so as not to lose concentration, the painter drew on large white sheets
placed on an easel, out of view of the camera. (...) The last session
would last 14 hours. At two o'clock in the morning, he is done. Clouzot films the final version of La Plage de la Garoupe. Picasso smokes a cigarette in the corner of the studio. Suddenly he lurches forward
(...) a result of the intense physical effort exerted by this
74-year-old man for three months." (op. cit., p. 91) The painter
spent several weeks convalescing at La Californie, but returned to the studio to write his signature on a large white sheet, the final
shot of the film.
The film was shown at the Cannes Festival in April 1956 and unanimously won the Jury's Special Prize. The work entitled Femme Nue couchée presented here was apparently given by the painter shortly after the
Cannes Festival. Le Bouquet de fleurs, meanwhile, was given to
Véra Clouzot previously, in February of the same year. These two
drawings' dedications are a moving testament to the close bonds of
friendship between the painter, the filmmaker and his wife during Le Mystère Picasso adventure.
Monsieur Claude Picasso a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.
C'est en 1952 que Clouzot et Picasso évoquent pour la première fois l'idée d'une collaboration. Le cinéaste vient de triompher avec
Le Salaire de la peur et vit à Saint-Paul, Picasso est installé à Vallauris. Les deux hommes se retrouvent à Nîmes autour de leur ami toréador, Luis Miguel Dominguin, qu'ils sont venus soutenir avant son entrée dans l'arène. "C'est une bonne idée, il faudra en
reparler", conclut Picasso (Pablo Picasso cité in J-L. Bocquet et M. Godin, Clouzot cinéaste, Paris, 1993, p. 86). Ce qu'ils feront trois ans plus tard. Entre-temps, les deux artistes se voient
régulièrement et entretiennent des discussions passionnées sur la peinture. Ils parlent souvent de leur projet de film mais le maître
espagnol ne semble pas se décider.
C'est un événement a priori anodin qui va déclencher leur
collaboration. "Au cours du printemps 1955, Picasso appelle Clouzot à La Colombe d'or et lui dit: "Viens, j'ai quelque chose à te montrer". Le peintre qui reçoit des cadeaux du monde entier vient de trouver
dans son courrier des stylos feutres fabriqués aux Etats-Unis.
Clouzot: "Immédiatement, Picasso attrapa un bloc et jeta en quelques secondes une de ces esquisses foudroyantes qu'il a l'air de jeter à
tous les vents. La page tournée, le dessin s'était imprimé sur la page suivante, puis sur la troisième, puis sur la quatrième: le
bloc tout entier était traversé. " Les deux hommes
s'enthousiasment.
Le cinéaste vient de trouver le procédé essentiel de son futur
film: " On pouvait filmer une toile à l'envers et assister ainsi,
secrètement, à l'oeuvre de création". Il faudra plusieurs
semaines pour trouver, chez un fabricant grenoblois, du papier calque
adéquat (op. cit., p. 88).
Pablo Picasso avait déjà fait l'objet de films entre 1949 et 1953: Guernica par Robert Hessens et Alain Resnais, Visite à
Picasso par Paul Heasaerts ou Picasso par Luciano Hemer.
Toutefois, le concept du Mystère Picasso consistant à capter la création picturale sans que la caméra ne s'interpose était
novateur et achevait d'inscrire Henri-Georges Clouzot comme un
véritable pionnier du cinéma. Le tournage débute en juin 1955 dans un studio de la Victorine, à Nice, loué aux frais des deux
artistes. D'un court-métrage de dix minutes, le projet se transforme rapidement en long-métrage. Clouzot constitue son équipe et fait
appel à Claude Renoir comme directeur de la photographie. Le
petit-fils du peintre et neveu de Jean Renoir accepte de bon coeur,
surtout "pour faire la connaissance de Picasso" (ibid.).
Picasso racontera du tournage: "chaque fois que quelqu'un appelle
Renoir, quel effet ça me fait, on ne peut pas savoir!" (ibid.)
Clouzot impose un silence total sur le tournage, les machinistes
doivent marcher pieds nus bien que l'on n'enregistre pas le son car il est inconcevable de gêner le peintre en pleine concentration.
L'exercice demandé à Picasso n'est pas si simple: pour pouvoir
saisir seulement l'exécution, les gestes, le fonctionnement de la
main du peintre, Picasso doit coordonner le temps de la réalisation
de son dessin avec la durée disponible de pellicule. L'artiste ne
modifie pas cependant sa manière de travailler: il met au point dans des esquisses les structures de sa composition et se lance dans la
réalisation de son oeuvre finale, en un seul jet, le moment venu, sur le calque opposé à la caméra.
Clouzot se trouve entièrement soumis à la création de Picasso.
Bien qu'il chronomètre le peintre pour la réalisation d'une oeuvre, il ne sait jamais quel en sera le sujet. Claude Renoir rapporte qu'il
faisait des paris avec le réalisateur dès les premiers traits et essayait de deviner s'il s'agirait d'une nature morte, d'un animal ou
d'autre chose.
Le tournage est intense, Picasso peint des heures d'affilée dans la
chaleur étouffante du studio. Un jour, il décide de peindre à
l'huile. Le peintre et la toile se trouvent désormais du même
côté de la caméra. A chaque étape, Picasso s'écarte et laisse Clouzot filmer. Le processus est très long. Puis le peintre s'attelle à la réalisation d'une toile de grand format ayant pour thème la Garoupe, une plage du Cap d'Antibes o il va régulièrement en
famille. "Il faudra trois mille cinq cent prises pour cette seule toile qui nécessitera près de dix jours de travail, Picasso ne s'interrompant que pour laisser sécher ou Clouzot filmer. Durant ces contretemps, pour ne pas perdre sa concentration, le peintre dessine
sur de grandes feuilles blanches posées sur un chevalet, hors du
champ de la caméra. [...] La dernière séance durera quatorze
heures. A deux heures du matin, il a fini. Clouzot filme la version
finale de La plage de la Garoupe. Dans un coin du studio, Picasso
fume une cigarette. Soudain, il vacille. [...] contrecoup de l'effort
physique intense que cet homme de soixante-quatorze ans a fourni durant trois mois". (op. cit., p. 91) Le peintre reste plusieurs semaines en convalescence à la Californie mais revient au studio pour tracer
sa signature sur une grande feuille blanche, l'ultime plan du film.
Le film est projeté au Festival de Cannes en avril 1956 et obtient le Prix Spécial du Jury à l'unanimité. L'oeuvre intitulée Femme nue couchée que nous présentons ici a, selon toute vraisemblance, été offerte par le peintre au cinéaste peu de temps après le Festival de Cannes. Le Bouquet de fleurs, quant à lui, a été offert à Véra Clouzot en février de la même année. Ces deux dessins, par les dédicaces qu'ils portent, sont le témoignage émouvant des liens sincères d'amitié qui se sont tissés entre le peintre, le cinéaste et son épouse pendant l'aventure du Mystère Picasso.
It was in 1952 that the two artists thought of a collaboration. Clouzot had just triumphed with Le Salaire de la Peur and lived in
Saint-Paul, while Picasso lived in Vallauris. The two men met in
Nîmes to support their mutual friend, matador Luis Miguel Dominguin, before his entry into the arena. "It's a good idea, we should talk
about it again," concluded Picasso (Pablo Picasso cited in J-L. Bocquet and M. Godin, Clouzot Cinéaste, Paris, 1993, p. 86) and they did, three years later.
During the intervening period, the two artists met regularly and had
passionnate discussions about painting. They often talked about their
planned film, but the Spanish master seemed unable to come to a
decision. It was a seemingly innocuous event which triggered their collaboration. "During the spring of 1955, Picasso called Clouzot at
the Colombe d'or and said: 'Come over, I've got something to show you.' The painter, who received gifts from all around the world, had just
found in the mail felt-tip pens made in the United States. Clouzot: 'Immediately, Picasso grabbed a notebook and in a few seconds did one
of those lightning sketches he seems to throw around. When he turned
the page, the drawing was printed on the next page, and the third, and the fourth: it had passed through the whole notebook.' The two men were very excited. The filmmaker had just found the process central to his
future film: 'We could film the reverse of a canvas and so be present, secretly, during the work of creation.' It took several weeks to locate the right sort of tracing paper, at a supplier in Grenoble." (op. cit., p. 88).
Pablo Picasso had already been the subject of films, in 1949 and 1953: Guernica by Robert Hessens and Alain Resnais, Visite à
Picasso by Paul Heasaerts and Picasso by Luciano Hemer.
However, the concept of Le Mystère Picasso, involving capturing
the creation of the work without interference from the camera, was
innovative and succeeded in establishing Henri-Georges Clouzot as a
real pioneer of cinema. Filming began in June 1955 at the Studio de la Victorine, in Nice, rented at the two artists' expense. The 10-minute
short film soon became feature-length. Clouzot put together his crew
and brought in Claude Renoir as director of photography. The grandson of the painter and nephew of Jean Renoir agreed wholeheartedly,
especially "in order to meet Picasso." (Ibid.)
Picasso would say of the filming: "Each time somebody calls Renoir,
what an effect it has on me, I can't tell you!"(Ibid.)
Clouzot imposed total silence during the filming. The machine operators had to walk in bare feet, even though there was no sound recording,
since it was unthinkable that the painter should be disturbed when
concentrating.
The exercise demanded of Picasso was not so simple. In order to film The exercise demanded of Picasso was not so simple. In order to film
only the execution, gestures and movements of the painter's hand,
Picasso needed to coordinate the time taken to produce his picture with the filming time available in the camera's magazine, which was very
limited. However, the artist did not change his way of working. In his sketches, he developed the structures of his composition and launched
himself into production of his finished work all in one go, when the
time came, on the tracing paper fixed to the camera.
Clouzot found himself entirely subservient to Picasso's creativity.
Although he timed the painter in his production of a work, he never
knew what the subject would be. Claude Renoir reported that he had bets with the director from the first strokes and Tried to guess whether it would be a still life, an animal or something else.
Filming was intense, Picasso painting for hours in the stifling heat of the studio. One day, he decided to paint with oils. The painter and the canvas were now on the same side as the camera. At each stage, Picasso would move aside and let Clouzot film. The process was very long. The
painter then started production of a large format canvas on the theme
of La Garoupe, a beach in Cap d'Antibes which he visited regularly with his family. "Three thousand five hundred shots were required for this
canvas alone, which took nearly 10 days to complete, Picasso only
pausing to allow it to dry or Clouzot to film. During these breaks, so as not to lose concentration, the painter drew on large white sheets
placed on an easel, out of view of the camera. (...) The last session
would last 14 hours. At two o'clock in the morning, he is done. Clouzot films the final version of La Plage de la Garoupe. Picasso smokes a cigarette in the corner of the studio. Suddenly he lurches forward
(...) a result of the intense physical effort exerted by this
74-year-old man for three months." (op. cit., p. 91) The painter
spent several weeks convalescing at La Californie, but returned to the studio to write his signature on a large white sheet, the final
shot of the film.
The film was shown at the Cannes Festival in April 1956 and unanimously won the Jury's Special Prize. The work entitled Femme Nue couchée presented here was apparently given by the painter shortly after the
Cannes Festival. Le Bouquet de fleurs, meanwhile, was given to
Véra Clouzot previously, in February of the same year. These two
drawings' dedications are a moving testament to the close bonds of
friendship between the painter, the filmmaker and his wife during Le Mystère Picasso adventure.