拍品专文
Créé sous l'égide de All you need is love, hymne éponyme composé par Paul McCartney et John Lennon pour la fin du XXème siècle, cette oeuvre de Damien Hirst revisite les paroles du morceau en y introduisant l'ironie si caractéristique de l'artiste. Combinant symboles d'espoir et de décrépitude, d'amour et de mort, la toile en forme de coeur et recouverte d'ailes de papillons morts se fait également vecteur d'une puissante force émotive. 'Hirst n'a jamais reculé devant la beauté terrible de la mort et dans l'inévitable déchéance de la beauté', décrira ainsi le théoricien et historien d'art Arthur C. Danto, surnommant l'artiste de 'génie hooligan' (revue de presse de l'exposition Sensation, Londres, Royal Academy of Art, septembre-décembre 1997.)
À l'image de sa tête de vache rongée par des vers ou de son requin flottant dans du formaldéhyde, All You Need Is Love révèle la préoccupation de l'artiste pour la fugacité de l'existence: un coeur, symbole de l'amour universel, est parsemé d'ailes de papillons morts, évoquant la fragilité même de l'existence et le passage de la vie à la mort. L'ensemble se fait investigation des contingences de la vie, intersections de l'amour, de la loyauté et de la trahison, de tous les aléas de l'expérience humaine. Attirant et choquant à la fois, Hirst force l'attention et exige que chacun regarde. Il repousse les frontières de la matérialité et de l'art, en insérant dans l'oeuvre plastique des éléments de vie.
All You Need Is Love s'inscrit ainsi dans la continuité de l'"Histoire Naturelle" de l'artiste, à l'origine de ses animaux flottant dans des vitrines remplies de formaldéhyde, et joignant symboles consuméristes aux peurs existentielles enfouies de l'observateur. La fascination de Hirst pour les tensions entre vie et mort est le fils directeur de son travail: 'Je pense que j'ai une obsession avec la mort, mais je pense qu'il s'agit davantage d'une célébration de la vie plutôt que quelque chose de morbide. Vous ne pouvez pas avoir l'un sans l'autre' affirmera-t-il ainsi. (D. Hirst & G. Burn, On the Way to Work, London, 2001, p. 21).
Au début des années 1990, Hirst devint si fasciné par les papillons qu'il décida d'en élever lui-même dans sa chambre, achetant chrysalides, filets et cadres de bois pour les contenir. Coeurs et papillons sont ses muses: ils créent le frisson qui émane de l'attraction et de la répulsion. Hirst continua ainsi cette exploration pendant les années 2000, inaugurant, en 2003 une nouvelle série, également majeure, de travaux composés d'ailes de papillons baignés dans de la peinture industrielle, et agencés de façon kaléidoscopique.
All You Need Is Love relie Hirst à l'histoire de la peinture, dans une ligne allant de Malévitch à John Cage, faisant non seulement écho aux monochromes mais aussi aux retranscriptions plastiques de la contingence. Avec élégance et parcimonie, cette oeuvre représente l'ensemble des préoccupations de Hirst, centrées sur les concepts de temps et de fugacité: 'Je suis conscient des contradictions mentales dans toute chose: je vais mourir et je veux vivre à tout jamais. Je ne peux pas échapper au fait que je ne peux pas laisser partir le désir.' Enfin, l'observation directe de All you need is love apparaît seule à même de pouvoir nous communiquer la pureté et la charge esthétique de la peinture de Hirst: une oeuvre aussi stupéfiante que provocante.
This work by Damien Hirst, inspired by All You Need Is Love, the anthem written for the late 20th century by Paul McCartney and John Lennon, reinterprets the song's lyrics while introducing the irony which is so characteristic of the artist. Combining symbols of hope and decay, love and death, the heart-shaped canvas covered with dead butterflies' wings is also the vehicle for a powerful emotive force. Hirst "has never shied away from the terrible beauty that lies in death and the inevitable decay contained in beauty," wrote the art historian and philosopher Arthur C. Danto, labelling the artist a "hooligan genius" (Press release for the exhibition Sensation, London, Royal Academy of Art, September-December 1997).
Like his maggot-infested cow's head or his shark suspended in formaldehyde, All You Need Is Love reveals Hirst's preoccupation with the fleeting nature of existence. A heart, the universal symbol of love, is littered with dead butterflies' wings, evoking the ultimate fragility of existence and the transition from life to death. The piece as a whole questions the everyday aspects of life, the intersections between love, loyalty and betrayal, all the unknowns of human existence. Both appealing and shocking, Hirst grabs the attention and forces everyone to look. He pushes back the boundaries of materiality and art by incorporating objects from life into the artwork.
All You Need Is Love is an extension of the artist's 'Natural History' works, including his animals floating in display cases filled with formaldehyde, incorporating symbols of consumerism associated with the spectator's hidden existential fears. Hirst's fascination with the tension between life and death is the central theme running through his work: "I think I've got an obsession with death, but I think it's like a celebration of life rather than something morbid. You can't have one without the other," he has said. (D. Hirst & G. Burn, On the Way to Work, London, 2001, p. 21).
At the beginning of the 1990s, Hirst became so fascinated by butterflies that he decided to breed them himself in his bedroom, buying chrysalides, nets and wooden frames to house them. Hearts and butterflies are his muses, creating the frisson generated by simultaneous attraction and revulsion. Hirst would continue this research into the 2000s, beginning another major new series of works in 2003, composed of butterfly wings dipped in industrial paint and laid out in the form of a kaleidoscope.
All You Need Is Love connects Hirst to the history of painting, in a tradition stretching from Malevitch to John Cage, echoing not only the monochromes but also the artistic transcription of everyday life. This work elegantly and sparingly represents all Hirst's preoccupations, focusing on concepts of time and transience: "I am aware of mental contradictions in everything, like: I am going to die and I want to live forever. I can't escape the fact that I can't let go of the desire." Perhaps only direct observation can fully experience the majestic purity and ascetic charge of All You Need Is Love - a work as stupefying as it is provocative.
À l'image de sa tête de vache rongée par des vers ou de son requin flottant dans du formaldéhyde, All You Need Is Love révèle la préoccupation de l'artiste pour la fugacité de l'existence: un coeur, symbole de l'amour universel, est parsemé d'ailes de papillons morts, évoquant la fragilité même de l'existence et le passage de la vie à la mort. L'ensemble se fait investigation des contingences de la vie, intersections de l'amour, de la loyauté et de la trahison, de tous les aléas de l'expérience humaine. Attirant et choquant à la fois, Hirst force l'attention et exige que chacun regarde. Il repousse les frontières de la matérialité et de l'art, en insérant dans l'oeuvre plastique des éléments de vie.
All You Need Is Love s'inscrit ainsi dans la continuité de l'"Histoire Naturelle" de l'artiste, à l'origine de ses animaux flottant dans des vitrines remplies de formaldéhyde, et joignant symboles consuméristes aux peurs existentielles enfouies de l'observateur. La fascination de Hirst pour les tensions entre vie et mort est le fils directeur de son travail: 'Je pense que j'ai une obsession avec la mort, mais je pense qu'il s'agit davantage d'une célébration de la vie plutôt que quelque chose de morbide. Vous ne pouvez pas avoir l'un sans l'autre' affirmera-t-il ainsi. (D. Hirst & G. Burn, On the Way to Work, London, 2001, p. 21).
Au début des années 1990, Hirst devint si fasciné par les papillons qu'il décida d'en élever lui-même dans sa chambre, achetant chrysalides, filets et cadres de bois pour les contenir. Coeurs et papillons sont ses muses: ils créent le frisson qui émane de l'attraction et de la répulsion. Hirst continua ainsi cette exploration pendant les années 2000, inaugurant, en 2003 une nouvelle série, également majeure, de travaux composés d'ailes de papillons baignés dans de la peinture industrielle, et agencés de façon kaléidoscopique.
All You Need Is Love relie Hirst à l'histoire de la peinture, dans une ligne allant de Malévitch à John Cage, faisant non seulement écho aux monochromes mais aussi aux retranscriptions plastiques de la contingence. Avec élégance et parcimonie, cette oeuvre représente l'ensemble des préoccupations de Hirst, centrées sur les concepts de temps et de fugacité: 'Je suis conscient des contradictions mentales dans toute chose: je vais mourir et je veux vivre à tout jamais. Je ne peux pas échapper au fait que je ne peux pas laisser partir le désir.' Enfin, l'observation directe de All you need is love apparaît seule à même de pouvoir nous communiquer la pureté et la charge esthétique de la peinture de Hirst: une oeuvre aussi stupéfiante que provocante.
This work by Damien Hirst, inspired by All You Need Is Love, the anthem written for the late 20th century by Paul McCartney and John Lennon, reinterprets the song's lyrics while introducing the irony which is so characteristic of the artist. Combining symbols of hope and decay, love and death, the heart-shaped canvas covered with dead butterflies' wings is also the vehicle for a powerful emotive force. Hirst "has never shied away from the terrible beauty that lies in death and the inevitable decay contained in beauty," wrote the art historian and philosopher Arthur C. Danto, labelling the artist a "hooligan genius" (Press release for the exhibition Sensation, London, Royal Academy of Art, September-December 1997).
Like his maggot-infested cow's head or his shark suspended in formaldehyde, All You Need Is Love reveals Hirst's preoccupation with the fleeting nature of existence. A heart, the universal symbol of love, is littered with dead butterflies' wings, evoking the ultimate fragility of existence and the transition from life to death. The piece as a whole questions the everyday aspects of life, the intersections between love, loyalty and betrayal, all the unknowns of human existence. Both appealing and shocking, Hirst grabs the attention and forces everyone to look. He pushes back the boundaries of materiality and art by incorporating objects from life into the artwork.
All You Need Is Love is an extension of the artist's 'Natural History' works, including his animals floating in display cases filled with formaldehyde, incorporating symbols of consumerism associated with the spectator's hidden existential fears. Hirst's fascination with the tension between life and death is the central theme running through his work: "I think I've got an obsession with death, but I think it's like a celebration of life rather than something morbid. You can't have one without the other," he has said. (D. Hirst & G. Burn, On the Way to Work, London, 2001, p. 21).
At the beginning of the 1990s, Hirst became so fascinated by butterflies that he decided to breed them himself in his bedroom, buying chrysalides, nets and wooden frames to house them. Hearts and butterflies are his muses, creating the frisson generated by simultaneous attraction and revulsion. Hirst would continue this research into the 2000s, beginning another major new series of works in 2003, composed of butterfly wings dipped in industrial paint and laid out in the form of a kaleidoscope.
All You Need Is Love connects Hirst to the history of painting, in a tradition stretching from Malevitch to John Cage, echoing not only the monochromes but also the artistic transcription of everyday life. This work elegantly and sparingly represents all Hirst's preoccupations, focusing on concepts of time and transience: "I am aware of mental contradictions in everything, like: I am going to die and I want to live forever. I can't escape the fact that I can't let go of the desire." Perhaps only direct observation can fully experience the majestic purity and ascetic charge of All You Need Is Love - a work as stupefying as it is provocative.