拍品专文
«Le monde visuel d’une grande ville moderne […] est mal orchestré, il ne l’est même pas du tout. […] Prenons le problème dans toute son étendue, organisons le spectacle extérieur.»
Fernand Léger, Bulletin de l’Effort Moderne, Paris, novembre 1924.
Tout au long de sa carrière, Fernand Léger mit en lumière les rapports étroits entre l’art et la ville. Alors qu’à partir de la première guerre mondiale, il s’emploie à utiliser des formes architecturales décomposées puis rassemblées pour mettre en évidence leur volume à la façon cubiste et le dynamisme de l’environnement urbain, dans les années 1920, sous l’influence du Purisme du Corbusier et du groupe De Stijl, son approche évolue radicalement. Les éléments architecturaux visent désormais à organiser et à apprivoiser la nouvelle ville d’après-guerre, caractérisée par le foisonnement et l’agitation les plus extrêmes. Pour se faire, Léger fait cohabiter dans ses compositions des éléments indépendants – ici, deux personnages, des façades, un pont, un bateau, une volée de marches – dans plusieurs espaces divisés verticalement. De cette manière, chaque partie, tout en conservant son individualité visuelle, est mise en contraste avec les autres, faisant émerger la complexité de l’espace urbain, à la façon d’un montage cinématographique.
Deux hommes dans la ville fait partie d’une série de dessins pour l’étude de Paysage animé (Deux hommes dans la ville), aujourd’hui conservé au Philadelphia Museum of Art (Bauquier no. 386; fig. 1) et représentant vraisemblablement l’artiste et son marchand, Léonce Rosenberg. Bien que la composition finale du tableau soit légèrement simplifiée par rapport à celle de la présente oeuvre, les lignes de mise au carreau attestent que cette dernière fut désignée par l’artiste comme la plus aboutie de toutes.
The visual world of a large modern town […] is poorly orchestrated, in fact it is not at all so. […] Let’s address the problem in its entirety, let’s organise the outdoor show.”
Fernand Léger, Bulletin de l’Effort Moderne, Paris, November 1924.
Throughout his career Fernand Léger highlighted the close relationship between art and the city. Initially, the works executed during the Great War period sought to employ deconstructed architectural forms which were re-assembled in order to outline their shapes in a Cubist manner and to underscore the dynamism of the urban environment. In contrast, through the 1920s and under the further influences of Le Corbusier’s Purism and the De Stijl movement, his approach changed radically. Architectural elements were now employed to organize and control the post-war urban space, characterized both by extreme profusion and confrontation. To achieve this, Léger deliberately places a number of independent elements at juxtaposition within his compositions- as in the present work where two figures, building facades, a bridge, a boat and a flight of steps share a space which is separated into different vertical sections. In this way each part, while conserving its own visual identity, is contrasted with others, bringing forth the complexity of the urban space, in a manner similar to cinematic sequencing.
Deux hommes dans la ville forms part of a series of drawings for the study of Paysage animé (Deux hommes dans la ville), in the collection of the Philadelphia Museum of Art (Bauquier no. 386; fig. 1) and likely representing the artist and his dealer, Léonce Rosenberg. Although the final composition of the painting is somewhat simplified in comparison to the present work, the grid lines here testify that it was considered by the artist as the primary drawing within the series.