拍品专文
Cette oeuvre est enregistrée dans les Archives de Georg Baselitz sous le numéro GB/M 1988.05.25/1.
Connu pour son opposition aux tendances artistiques traditionnelles, Georg Baselitz a développé un langage pictural singulier, qui fait de l'image renversée de sujets figuratifs une empreinte de sa production depuis 1969. Das Motiv: Der Hase offre un exemple emblématique de son style : son sujet retourné d'un lièvre assis sur une chaise est rendu en des formes simplifiées qui semblent se dissoudre dans un arrière-plan à la texture épaisse et aux couleurs vives. Des blocs fragmentés de bleu ciel, de jaune canari, de blanc, de vert et d'orange, sont distribués de manière chaotique pour immerger l’œuvre dans une tension rythmique. De ce point de vue, Das Motiv: Der Hase révèle une interaction sophistiquée entre la couleur et le motif expressionnistes où l'abstraction devient figuration.
Peint en 1988, Das Motiv: Der Hase date de la décennie la plus éclatante de Baselitz, marquée non seulement par son triomphe professionnel, mais également par une apothéose de son langage pictural qui, à cette époque, gagne en expressivité. Cherchant à tout prix à prévenir l’interprétation littérale de l'image peinte, il emploie ici des couleurs psychédéliques pour saper toute référence sémiotique et s’écarter de la figure du lièvre, motif iconographique traditionnel de la culture visuelle allemande remontant au Lièvre (1502) d'Albrecht Dürer. Par sa référence directe à ce dernier et sa surprenante comparaison au Lapin sur une chaise de Lucian Freud (daté de 1944), Das Motiv: Der Hase défie la représentation presque photographique de l'animal dans ces œuvres, et le réduit à un griffonnage presque illisible, poussé à la limite de l'abstraction, déconstruit par la simple force de l'exécution expressionniste. Ce faisant, Baselitz délivre son œuvre de l'immédiateté symbolique de la nature, défendue par Dürer et Freud, pour renverser, au sens propre, la tradition picturale. Das Motiv: Der Hase constitue ainsi une tentative d’accommodement avec son statut de peintre dans l'Allemagne de l'après-guerre, rejetant les questionnements contemporains de l'art minimal et du Pop art, tout en redonnant vie à une forme d'expressionnisme allemand, d’une grande influence dans la formation du groupe Neue-Wilden en Allemagne à la fin des années 1980.
Renowned for a defiance of traditional artistic tendencies, Georg Baselitz has established an utterly inimitable pictorial language making of the upside-down depictions of figurative subjects a hallmark of his production since 1969. Das Motiv: Der Hase offers a vibrant example of Baselitz’s signature style and presents an inverted motif of a hare sitting on a chair, rendered in simplified forms that appear to dissolve in a thickly painted and brightly colored background. Fragmented blocks of sky blue, canary yellow, white, green and orange are chaotically allocated to imbue the painting with rhythmic tension. Herein, Das Motiv: Der Hase reveals a sophisticated interplay of expressionistic colour and motif in which abstraction unfolds into figuration.
Painted in 1988, Das Motiv: Der Hase dates from Baselitz’s most celebrated decade, marked not only by his professional triumph, but also by an apotheosis of his painterly language that increasingly gained in expressivity at that time. Craving to detach a literal interpretation from the painted image, he uses here psychedelic colors to undermine semiotic reference and deviate from the subject of the hare – a traditional iconographic facet in German visual culture dating back to Albrecht Dürer’s Young Hare (1502). Making direct reference to the later and bearing a surprising comparison to Lucian Freud’s Rabbit on a Chair (1944), Das Motiv: Der Hase defies the almost photographic depiction of the animal in these works and reduces it to a semi-illegible scrawl, pushed to the brink of abstraction, demolished by the sheer force of expressionist execution. In doing so, Baselitz releases his work from the symbolic immediacy of nature, as championed by Dürer and Freud, and literally turns the pictorial tradition on its head. Das Motiv: Der Hase thus represents his attempt to come to terms with his status as a painter in Post-War Germany, rejecting the contemporaneous queries of Minimal and Pop art, while reviving a form of German Expressionism, which impacted greatly the formation of the Neue-Wilden group in Germany in the later 1980s.
Connu pour son opposition aux tendances artistiques traditionnelles, Georg Baselitz a développé un langage pictural singulier, qui fait de l'image renversée de sujets figuratifs une empreinte de sa production depuis 1969. Das Motiv: Der Hase offre un exemple emblématique de son style : son sujet retourné d'un lièvre assis sur une chaise est rendu en des formes simplifiées qui semblent se dissoudre dans un arrière-plan à la texture épaisse et aux couleurs vives. Des blocs fragmentés de bleu ciel, de jaune canari, de blanc, de vert et d'orange, sont distribués de manière chaotique pour immerger l’œuvre dans une tension rythmique. De ce point de vue, Das Motiv: Der Hase révèle une interaction sophistiquée entre la couleur et le motif expressionnistes où l'abstraction devient figuration.
Peint en 1988, Das Motiv: Der Hase date de la décennie la plus éclatante de Baselitz, marquée non seulement par son triomphe professionnel, mais également par une apothéose de son langage pictural qui, à cette époque, gagne en expressivité. Cherchant à tout prix à prévenir l’interprétation littérale de l'image peinte, il emploie ici des couleurs psychédéliques pour saper toute référence sémiotique et s’écarter de la figure du lièvre, motif iconographique traditionnel de la culture visuelle allemande remontant au Lièvre (1502) d'Albrecht Dürer. Par sa référence directe à ce dernier et sa surprenante comparaison au Lapin sur une chaise de Lucian Freud (daté de 1944), Das Motiv: Der Hase défie la représentation presque photographique de l'animal dans ces œuvres, et le réduit à un griffonnage presque illisible, poussé à la limite de l'abstraction, déconstruit par la simple force de l'exécution expressionniste. Ce faisant, Baselitz délivre son œuvre de l'immédiateté symbolique de la nature, défendue par Dürer et Freud, pour renverser, au sens propre, la tradition picturale. Das Motiv: Der Hase constitue ainsi une tentative d’accommodement avec son statut de peintre dans l'Allemagne de l'après-guerre, rejetant les questionnements contemporains de l'art minimal et du Pop art, tout en redonnant vie à une forme d'expressionnisme allemand, d’une grande influence dans la formation du groupe Neue-Wilden en Allemagne à la fin des années 1980.
Renowned for a defiance of traditional artistic tendencies, Georg Baselitz has established an utterly inimitable pictorial language making of the upside-down depictions of figurative subjects a hallmark of his production since 1969. Das Motiv: Der Hase offers a vibrant example of Baselitz’s signature style and presents an inverted motif of a hare sitting on a chair, rendered in simplified forms that appear to dissolve in a thickly painted and brightly colored background. Fragmented blocks of sky blue, canary yellow, white, green and orange are chaotically allocated to imbue the painting with rhythmic tension. Herein, Das Motiv: Der Hase reveals a sophisticated interplay of expressionistic colour and motif in which abstraction unfolds into figuration.
Painted in 1988, Das Motiv: Der Hase dates from Baselitz’s most celebrated decade, marked not only by his professional triumph, but also by an apotheosis of his painterly language that increasingly gained in expressivity at that time. Craving to detach a literal interpretation from the painted image, he uses here psychedelic colors to undermine semiotic reference and deviate from the subject of the hare – a traditional iconographic facet in German visual culture dating back to Albrecht Dürer’s Young Hare (1502). Making direct reference to the later and bearing a surprising comparison to Lucian Freud’s Rabbit on a Chair (1944), Das Motiv: Der Hase defies the almost photographic depiction of the animal in these works and reduces it to a semi-illegible scrawl, pushed to the brink of abstraction, demolished by the sheer force of expressionist execution. In doing so, Baselitz releases his work from the symbolic immediacy of nature, as championed by Dürer and Freud, and literally turns the pictorial tradition on its head. Das Motiv: Der Hase thus represents his attempt to come to terms with his status as a painter in Post-War Germany, rejecting the contemporaneous queries of Minimal and Pop art, while reviving a form of German Expressionism, which impacted greatly the formation of the Neue-Wilden group in Germany in the later 1980s.