拍品专文
L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par la Fondation Zao Wou-Ki.
« Espace, lumière, mouvement, souffle, tels sont pour moi les mots essentiels, les sujets permanents de ma recherche »
“Space, light, movement, breath, those are the essentials for me, the subjects of my constant research.”
Zao Wou-Ki
Ces quatre éléments décrits par Zao Wou-Ki comme fondamentaux dans son travail se lisent dans l’unique composition de 25.09.2002, dont l’équilibre entre couleurs, lignes et mouvement est dicté par une vision artistique parvenue à un point culminant de maitrise et d’apaisement. Les années 2000 marquent dans l’œuvre de l’artiste un tournant car Zao Wou-Ki va libérer sa palette chromatique après s’être affranchi de la figuration dès 1953.
L’énergie vitale qui émane de 25.09.2002 se dévoile à travers la fluidité de la matière picturale qui permet aux verts acidulés et aux jaunes translucides de s’harmoniser avec douceur pour révéler une composition lumineuse, presque éblouissante. Le grand format de la toile, adopté par Zao Wou-Ki depuis les années 1960 laisse la possibilité au geste du peintre de développer une amplitude expressive, où le mouvement des pinceaux se lisent en même temps que le délice esthétique que l’artiste prend à construire ce paysage abstrait. Ce format, qu’il a fait sien en déménageant dans son atelier de la rue Jonquoy en 1964, et à la suite de son voyage à New York où il côtoie ses contemporains de l’expressionisme abstrait représentés aussi par son galeriste Samuel Kootz, sera déterminant dans son travail et trouve toute son ampleur dans les compositions des années 2000 où les couleurs embrasent la toile. C’est comme une « lutte physique » que Zao Wou-Ki décrit sa peinture, ajoutant « surtout pour les grands formats qui permettent des gestes plus humains, une véritable projection. Il faut plonger complètement dedans. » (Zao Wou-Ki, cité dans Jean Leymarie, Zao Wou-Ki, documentation de Françoise Marquet, Barcelone, Ediciones Polígrafa, 1978, p. 44)
Sur son rapport aux couleurs, Zao Wou-Ki dira que plus que leur tonalité, c’est leurs « vibrations » qui animent l’intérêt du peintre, lui qui cherche à traduire dans sa composition la force que chacune va lui dicter. Ainsi dans 25.09.2002, le jaune, couleur de l’empire, résonne sous les verts rendus opalescents par les différentes couches passées sur la surface picturale. La fraicheur de cette palette chromatique palpite comme une matinée printanière, teintée par une rosée à peine déposée alors que le cœur de la composition révèle un véritable « paysage de signes » tracé avec précision, paysage qui frappera Henri Michaux quand il découvrira Zao Wou-Ki en 1950, deux ans seulement après que celui-ci soit arrivé à Paris. Cette rencontre ouvrira par ailleurs une conversation esthétique continue entre les deux artistes, mise en lumière en 2002 par une exposition intitulée « Signe(s) » organisée par la galerie Kamel Mennour.
Œuvre qui manifeste à la fois la plénitude et la gaieté renouvelée du travail de l’artiste, 25.09.2002 est réalisé alors que l’artiste sera élu à l’académie des Beaux-Arts quelques mois plus tard en décembre 2002. C’est la consécration pour Zao Wou-Ki, acteur à la fois des révolutions esthétiques opérées par l’École de Paris et du renouvellement des formes de l’art moderne en Asie. En 2003, la Galerie National du Jeu de Paume lui consacre une rétrospective dans laquelle 25.09.2002 sera exposée, témoignant d’une nouvelle ère qui se révèle dans l’œuvre de l’artiste. La composition organique qui en résulte dépasse largement les déterminants identitaires et trouve des échos dans l’œuvre d’artistes contemporains, tels que le photographe allemand Wolfgang Tillmans dans son œuvre Freischwimmer 15 réalisé en 2003.
The four elements Zao Wou-Ki thus described as being fundamental to his work are clearly visible in the unique composition of 25.09.2002, where the balance between colours, lines and movement is dictated by an artistic vision at the peak of mastery and calm. The years between 2000 and 2010 marked a turning point in the artist’s career, as Zao Wou-Ki liberated his palette after abandoning figurative representation in 1953. The vital energy which emanates from 25.09.2002 is unveiled through the fluidity of the pictorial material, enabling the acidic greens and translucent yellows to harmonise gently, revealing a luminous and almost dazzling composition. The large canvases Zao Wou-Ki started using in the 1960s allowed the painter’s style to develop an expressive amplitude where the movement of his brushes can be discerned at the same time as the aesthetic delicacy he deploys in the creation of this abstract landscape. This format, which he made his own when he moved into his studio in Rue Jonquoy in 1964 following a visit to New York (where he met his abstract expressionist contemporaries, also represented by their gallery owner Samuel Kootz) was a determining factor in his work and reached its peak in his compositions of the 2000s in which colours set the canvas ablaze. “A physical struggle” is how Zao Wou-Ki described his painting, adding “especially for large canvases which allow a more human style, a true projection. You have to become completely immersed in it”. (Zao Wou-Ki, quoted in Jean Leymarie, Zou Wou-Ki, Françoise Marquet documentation, Barcelona, Ediciones Polígrafa, 1978, p. 44).
Regarding his relationship with colours, Zao Wou-Ki said that, rather than their tonality, it was their “vibrations” which aroused the painter’s interest that he sought to reflect the strength each colour would dictate to him. Thus, in 25.09.2002, yellow, the colour of the empire, resonates beneath the greens, rendered opalescent by the different layers superimposed on the pictorial surface. The freshness of his chromatic palette vibrates like a spring morning, tinted by newly fallen dew, while the heart of the composition reveals a true “landscape of signs” precisely drawn, a landscape which struck Henri Michaux when he discovered Zao Wou-Ki in 1950, only two years after the painter had arrived in Paris. That meeting initiated a continuous aesthetic dialogue between the two artists which was presented to the public in an exhibition called “Sign(s)” organised by the Kamel Mennour gallery. 25.09.2002, a painting which demonstrates both the fullness and the renewed joy of the artist’s work, was created when the artist was elected to the Beaux-Arts Academy a few months later in December 2002. The ceremony was like a consecration for Zao Wou-Ki who had participated in the aesthetic revolutions initiated by the Ecole de Paris and the renewal of the forms of modern art in Asia. In 2003, the national Jeu de Paume gallery in Paris devoted a retrospective exhibition to the artist where 25.09.2002 was displayed, demonstrating the new era in the painter’s work. The resulting organic composition far exceeds its identifying elements and is echoed in the creations of contemporary artists such as the German photographer Wolfgang Tillmans in his work Freischwimmer
« Espace, lumière, mouvement, souffle, tels sont pour moi les mots essentiels, les sujets permanents de ma recherche »
“Space, light, movement, breath, those are the essentials for me, the subjects of my constant research.”
Zao Wou-Ki
Ces quatre éléments décrits par Zao Wou-Ki comme fondamentaux dans son travail se lisent dans l’unique composition de 25.09.2002, dont l’équilibre entre couleurs, lignes et mouvement est dicté par une vision artistique parvenue à un point culminant de maitrise et d’apaisement. Les années 2000 marquent dans l’œuvre de l’artiste un tournant car Zao Wou-Ki va libérer sa palette chromatique après s’être affranchi de la figuration dès 1953.
L’énergie vitale qui émane de 25.09.2002 se dévoile à travers la fluidité de la matière picturale qui permet aux verts acidulés et aux jaunes translucides de s’harmoniser avec douceur pour révéler une composition lumineuse, presque éblouissante. Le grand format de la toile, adopté par Zao Wou-Ki depuis les années 1960 laisse la possibilité au geste du peintre de développer une amplitude expressive, où le mouvement des pinceaux se lisent en même temps que le délice esthétique que l’artiste prend à construire ce paysage abstrait. Ce format, qu’il a fait sien en déménageant dans son atelier de la rue Jonquoy en 1964, et à la suite de son voyage à New York où il côtoie ses contemporains de l’expressionisme abstrait représentés aussi par son galeriste Samuel Kootz, sera déterminant dans son travail et trouve toute son ampleur dans les compositions des années 2000 où les couleurs embrasent la toile. C’est comme une « lutte physique » que Zao Wou-Ki décrit sa peinture, ajoutant « surtout pour les grands formats qui permettent des gestes plus humains, une véritable projection. Il faut plonger complètement dedans. » (Zao Wou-Ki, cité dans Jean Leymarie, Zao Wou-Ki, documentation de Françoise Marquet, Barcelone, Ediciones Polígrafa, 1978, p. 44)
Sur son rapport aux couleurs, Zao Wou-Ki dira que plus que leur tonalité, c’est leurs « vibrations » qui animent l’intérêt du peintre, lui qui cherche à traduire dans sa composition la force que chacune va lui dicter. Ainsi dans 25.09.2002, le jaune, couleur de l’empire, résonne sous les verts rendus opalescents par les différentes couches passées sur la surface picturale. La fraicheur de cette palette chromatique palpite comme une matinée printanière, teintée par une rosée à peine déposée alors que le cœur de la composition révèle un véritable « paysage de signes » tracé avec précision, paysage qui frappera Henri Michaux quand il découvrira Zao Wou-Ki en 1950, deux ans seulement après que celui-ci soit arrivé à Paris. Cette rencontre ouvrira par ailleurs une conversation esthétique continue entre les deux artistes, mise en lumière en 2002 par une exposition intitulée « Signe(s) » organisée par la galerie Kamel Mennour.
Œuvre qui manifeste à la fois la plénitude et la gaieté renouvelée du travail de l’artiste, 25.09.2002 est réalisé alors que l’artiste sera élu à l’académie des Beaux-Arts quelques mois plus tard en décembre 2002. C’est la consécration pour Zao Wou-Ki, acteur à la fois des révolutions esthétiques opérées par l’École de Paris et du renouvellement des formes de l’art moderne en Asie. En 2003, la Galerie National du Jeu de Paume lui consacre une rétrospective dans laquelle 25.09.2002 sera exposée, témoignant d’une nouvelle ère qui se révèle dans l’œuvre de l’artiste. La composition organique qui en résulte dépasse largement les déterminants identitaires et trouve des échos dans l’œuvre d’artistes contemporains, tels que le photographe allemand Wolfgang Tillmans dans son œuvre Freischwimmer 15 réalisé en 2003.
The four elements Zao Wou-Ki thus described as being fundamental to his work are clearly visible in the unique composition of 25.09.2002, where the balance between colours, lines and movement is dictated by an artistic vision at the peak of mastery and calm. The years between 2000 and 2010 marked a turning point in the artist’s career, as Zao Wou-Ki liberated his palette after abandoning figurative representation in 1953. The vital energy which emanates from 25.09.2002 is unveiled through the fluidity of the pictorial material, enabling the acidic greens and translucent yellows to harmonise gently, revealing a luminous and almost dazzling composition. The large canvases Zao Wou-Ki started using in the 1960s allowed the painter’s style to develop an expressive amplitude where the movement of his brushes can be discerned at the same time as the aesthetic delicacy he deploys in the creation of this abstract landscape. This format, which he made his own when he moved into his studio in Rue Jonquoy in 1964 following a visit to New York (where he met his abstract expressionist contemporaries, also represented by their gallery owner Samuel Kootz) was a determining factor in his work and reached its peak in his compositions of the 2000s in which colours set the canvas ablaze. “A physical struggle” is how Zao Wou-Ki described his painting, adding “especially for large canvases which allow a more human style, a true projection. You have to become completely immersed in it”. (Zao Wou-Ki, quoted in Jean Leymarie, Zou Wou-Ki, Françoise Marquet documentation, Barcelona, Ediciones Polígrafa, 1978, p. 44).
Regarding his relationship with colours, Zao Wou-Ki said that, rather than their tonality, it was their “vibrations” which aroused the painter’s interest that he sought to reflect the strength each colour would dictate to him. Thus, in 25.09.2002, yellow, the colour of the empire, resonates beneath the greens, rendered opalescent by the different layers superimposed on the pictorial surface. The freshness of his chromatic palette vibrates like a spring morning, tinted by newly fallen dew, while the heart of the composition reveals a true “landscape of signs” precisely drawn, a landscape which struck Henri Michaux when he discovered Zao Wou-Ki in 1950, only two years after the painter had arrived in Paris. That meeting initiated a continuous aesthetic dialogue between the two artists which was presented to the public in an exhibition called “Sign(s)” organised by the Kamel Mennour gallery. 25.09.2002, a painting which demonstrates both the fullness and the renewed joy of the artist’s work, was created when the artist was elected to the Beaux-Arts Academy a few months later in December 2002. The ceremony was like a consecration for Zao Wou-Ki who had participated in the aesthetic revolutions initiated by the Ecole de Paris and the renewal of the forms of modern art in Asia. In 2003, the national Jeu de Paume gallery in Paris devoted a retrospective exhibition to the artist where 25.09.2002 was displayed, demonstrating the new era in the painter’s work. The resulting organic composition far exceeds its identifying elements and is echoed in the creations of contemporary artists such as the German photographer Wolfgang Tillmans in his work Freischwimmer