拍品专文
« Dans mon travail je ne m’impose qu’une seule chose qui est de ne jamais fermer les lignes. Et d’une certaine façon lorsque les lignes sont ouvertes et bien l’œil circule…naturellement et quand l’œil circule, l’imagination en découle… »
“In my work, I set myself only one rule which is never to close the lines. And somehow, when the lines are open, well, the eye circulates … naturally, and when the eye circulates, the imagination is free to roam …”
- Pierre Alechinsky
Membre fondateur du groupe Cobra en 1948, alors qu’il n’a que 21 ans, Pierre Alechinsky est remarqué très tôt par la critique. Quelques années plus tard, son œuvre accède à une notoriété plus importante encore lorsqu’il est choisi pour représenter la Belgique à la Biennale de Venise en 1960. L’espace et le sens de l’espace sont deux thèmes au cœur de son œuvre, depuis qu’à la fin du mouvement Cobra il s’intéresse à la calligraphie chinoise et japonaise. Comme le souligne Pierre Daix : « ces réflexions le conduisirent à une rupture, en 1965, avec le passage à l’acrylique au lieu de l’huile et au papier étendu sur le sol » (P. Daix, Pour une histoire culturelle de l’art moderne : le XXe siècle, Paris, 2000, pp. 339-341). Il découvre l’acrylique et le marouflage aux côtés de Wallace Ting à New York, peintre chinois qui aura une grande influence sur l’évolution de son œuvre. Ce changement de technique lui permet une nouvelle souplesse de mouvement dans le délié des formes et des visages qui apparaissent sur ses œuvres.
Le traitement de la composition centrale avec un encadrement de vignettes en noir et blanc qui semblent dialoguer avec la partie centrale et donner un sens de lecture à l’œuvre est également une inspiration directe de l’art de la calligraphie qu’Alechinsky intègre progressivement à ses toiles. Le passage du col est un exemple monumental de cette maturité d’expression et illustre parfaitement l’usage de cette technique nouvelle. Les formes de couleurs empruntées au registre surréaliste s’entremêlent et jaillissent d’un large fond bleu dans un all-over créé par l’apparition de ces formes calligraphiques en bas de la toile. Les transparences laissées sur le fond par l’artiste et les formes arbitraires créées spontanément suggèrent une part de mystère et renforce le côté hallucinatoire de son œuvre.
A founding member of the Cobra group in 1948 at the age of only 21, Pierre Alechinsky attracted the attention of the critics very early on. A few years later his work became even better known when he was chosen to represent Belgium at the Venice Biennale in 1960. Space and the sense of space were two themes at the heart of his work when the Cobra movement ended and he became interested in Chinese and Japanese calligraphy. As Pierre Daix emphasises: “In 1965, these reflections led him to a break, with his switch from oils to acrylics and to paper stretched on the ground”. (P. Daix, Pour une histoire culturelle de l’art moderne: le XXe siècle, Paris, 2000, pp. 339-341). He discovered acrylics and paste backing in New York alongside Wallace Ting, a Chinese painter who greatly influenced the development of his work. This change of technique led to a new flexibility of movement in the arrangement of the shapes and faces which appeared in his works.
The treatment of the central composition framed in black and white vignettes which seem to converse with the central part and give a sense of reading to the work was also directly inspired by the art of calligraphy which Alechinsky progressively integrated into his canvases. Le passage du col is a monumental example of that maturity of expression and perfectly illustrates his use of the new technique. The shapes and colours borrowed from the surrealist register intermingle and burst forth from a broad blue background, creating an “all over” effect through the appearance of the calligraphic forms at the bottom of the canvas. The transparencies the artist left on the background and the spontaneously created and arbitrary shapes suggest mystery and increase the hallucinatory aspect of his work.
“In my work, I set myself only one rule which is never to close the lines. And somehow, when the lines are open, well, the eye circulates … naturally, and when the eye circulates, the imagination is free to roam …”
- Pierre Alechinsky
Membre fondateur du groupe Cobra en 1948, alors qu’il n’a que 21 ans, Pierre Alechinsky est remarqué très tôt par la critique. Quelques années plus tard, son œuvre accède à une notoriété plus importante encore lorsqu’il est choisi pour représenter la Belgique à la Biennale de Venise en 1960. L’espace et le sens de l’espace sont deux thèmes au cœur de son œuvre, depuis qu’à la fin du mouvement Cobra il s’intéresse à la calligraphie chinoise et japonaise. Comme le souligne Pierre Daix : « ces réflexions le conduisirent à une rupture, en 1965, avec le passage à l’acrylique au lieu de l’huile et au papier étendu sur le sol » (P. Daix, Pour une histoire culturelle de l’art moderne : le XXe siècle, Paris, 2000, pp. 339-341). Il découvre l’acrylique et le marouflage aux côtés de Wallace Ting à New York, peintre chinois qui aura une grande influence sur l’évolution de son œuvre. Ce changement de technique lui permet une nouvelle souplesse de mouvement dans le délié des formes et des visages qui apparaissent sur ses œuvres.
Le traitement de la composition centrale avec un encadrement de vignettes en noir et blanc qui semblent dialoguer avec la partie centrale et donner un sens de lecture à l’œuvre est également une inspiration directe de l’art de la calligraphie qu’Alechinsky intègre progressivement à ses toiles. Le passage du col est un exemple monumental de cette maturité d’expression et illustre parfaitement l’usage de cette technique nouvelle. Les formes de couleurs empruntées au registre surréaliste s’entremêlent et jaillissent d’un large fond bleu dans un all-over créé par l’apparition de ces formes calligraphiques en bas de la toile. Les transparences laissées sur le fond par l’artiste et les formes arbitraires créées spontanément suggèrent une part de mystère et renforce le côté hallucinatoire de son œuvre.
A founding member of the Cobra group in 1948 at the age of only 21, Pierre Alechinsky attracted the attention of the critics very early on. A few years later his work became even better known when he was chosen to represent Belgium at the Venice Biennale in 1960. Space and the sense of space were two themes at the heart of his work when the Cobra movement ended and he became interested in Chinese and Japanese calligraphy. As Pierre Daix emphasises: “In 1965, these reflections led him to a break, with his switch from oils to acrylics and to paper stretched on the ground”. (P. Daix, Pour une histoire culturelle de l’art moderne: le XXe siècle, Paris, 2000, pp. 339-341). He discovered acrylics and paste backing in New York alongside Wallace Ting, a Chinese painter who greatly influenced the development of his work. This change of technique led to a new flexibility of movement in the arrangement of the shapes and faces which appeared in his works.
The treatment of the central composition framed in black and white vignettes which seem to converse with the central part and give a sense of reading to the work was also directly inspired by the art of calligraphy which Alechinsky progressively integrated into his canvases. Le passage du col is a monumental example of that maturity of expression and perfectly illustrates his use of the new technique. The shapes and colours borrowed from the surrealist register intermingle and burst forth from a broad blue background, creating an “all over” effect through the appearance of the calligraphic forms at the bottom of the canvas. The transparencies the artist left on the background and the spontaneously created and arbitrary shapes suggest mystery and increase the hallucinatory aspect of his work.