Paul-Elie Ranson (1861-1909)
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Paul-Elie Ranson (1861-1909)

Tournesols et pavots

细节
Paul-Elie Ranson (1861-1909)
Tournesols et pavots
signé et daté 'P. Ranson. 99.' (en bas à droite)
peinture à l'essence et pierre noire sur toile

243.3 x 165.8 cm.
Peint en 1899

signed and dated 'P. Ranson. 99.' (lower right)
peinture à l'essence and black chalk on canvas
95 ¾ x 65 1/8 in.
Painted in 1899
来源
Jules Déjean, Sète (acquis auprès de l'artiste).
Vente, Sotheby's, New York, 1er novembre 1978, lot 17 (comprenant quatre œuvres).
Vente, Christie's, New York, 11 novembre 1987, lot 209 (comprenant quatre œuvres).
Vente, Sotheby's, Londres, 8 février 2006, lot 348 (comprenant quatre œuvres).
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
出版
B. Ranson Bitker et G. Genty, Paul Ranson, Catalogue raisonné, Japonisme, Symbolisme, Art nouveau, Paris, 1999, p. 284, no. 453 (illustré en couleurs; erronément décrit comme 'huile sur toile').
展览
Saint-Germain-en-Laye, Musée départemental Maurice Denis, Paul Ranson, Fantasmes & Sortilèges, octobre 2009-janvier 2010, no. 98 (illustré en couleurs; erronément décrit comme 'huile sur toile').
注意事项
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更多详情
QUATRE PANNEAUX DÉCORATIFS PAR PAUL-ÉLIE RANSON COMMANDÉS PAR JULES DÉJEAN

Les présents panneaux décoratifs ornaient le grand hall de la Villa Marguerite à Sète appartenant à la famille Déjean. Jules Déjean (1869-1938) avait repris l’entreprise familiale de spiritueux, fondée par son père Antoine Bonaventure, créateur du «Vermouth A. Dejean». Il faisait partie de ces innombrables distillateurs qui, dans presque chaque ville du sud de la France, développaient des vermouths et des quinquinas aux «vertus médicinales». Il se maria à Marthe Geay (1872-1962), originaire de Limoges comme Paul Ranson, dont le père, Casimir, fut maire de la ville. Est-ce par l’intermédiaire des Geay que Déjean entra en contact avec notre peintre? Ranson fut rapidement un proche et fit de fréquents séjours au Château de Lafarge en Corrèze qui leur appartenait également.
Lorsque Jules Déjean commande à Ranson cet ensemble décoratif, l’artiste traverse une période difficile; affligé par la mort de son père Casimir, il voit son domicile parisien accueillir, outre son fils Michel qui vient de naître, sa belle-famille maintenant affectée par des soucis d’argent. L’étroitesse des lieux lui devenant insupportable, cette commande est pour lui une aubaine.
La villa s’ouvrait sur deux jardins; un jardin extérieur d’été, auquel on accédait par un grand hall où étaient accrochés nos quatre panneaux décoratifs, et un jardin intérieur d’hiver, qui se terminait en rotonde à structure métallique. Ranson réalise ces quatre panneaux à la suite de La Légende de l’Ermite (1899) (Saint-Germain-en-Laye, Musée Maurice Denis), peinte pour la demeure de son ami Georges Lacombe à l’Ermitage (près d’Alençon). Certains feuillages, dont les entrelacs dynamisent ici l’avant plan, sont d’ailleurs communs aux deux ensembles décoratifs.
Ranson fait ici la synthèse entre des motifs japonisants qu’il affectionnait dans les années 1890 et des solutions visuelles plus récentes; le motif végétal répété en frise et situé dans le registre inférieur rappelle ceux de L’Initiation à la Musique (1889) (fig. 1) ou encore du célèbre Paysage nabique (1890). Les arabesques en «coup de fouet» des branches ont déjà été adoptées dans Pommier aux fruits rouges (1900). Quant aux ondoiements de l’eau du panneau décoratif intitulé Arums et Iris violets et jaunes, ils semblent être des réminiscences de la Tenture au lys d’eau (1897), conçue pour la galerie L’Art Nouveau de Siegfried Bing et présentée avec succès à l’Exposition internationale des beaux-arts (salon Van de Velde) de Dresde en 1897. Paul Ranson s’affirme ici incontestablement comme l’un des grands artistes décorateurs de l’Art Nouveau international, souvent proche du Jugendstil allemand. Ce n’est pas un hasard si ses inventions furent rapidement «reprises» par d’autres artistes, ainsi Jorrand qui publie un projet de tapis dans Art et Décoration en 1897 (fig. 2). Il aura juste manqué à Ranson de travailler autrement que pour son plaisir.

Gilles Genty, historien de l’art.

These decorative panels previously adorned the main lobby of the Déjean family’s Villa Marguerite in Sète. Jules Déjean (1869-1938) had taken over the family spirits business founded by his father Antoine Bonaventure, who created “Vermouth A. Dejean”. He was one of the countless distillers who were developing vermouths and quinquinas with “medicinal properties”, in almost every town in the South of France. He married Marthe Geay (1872-1962), who was originally from Limoges like Paul Ranson, whose father Casimir was the town’s mayor. Could it have been the Geays who put Déjean in contact with our painter? Ranson quickly became a close friend and often stayed at the Château de Lafarge, which they also owned, in the French department of Corrèze.
At the time that Jules Déjean commissioned this decorative set from Ranson, the artist was going through a difficult period. Saddened by the death of his father Casimir, he had recently welcomed his son Michel into the world, and his in-laws, who now had money problems, had also moved into his Paris home. With the cramped conditions becoming unbearable, the commission was a blessing.
The villa looked out over two gardens; an outside, summer garden which was accessed via a main lobby where our four decorative panels hung, and a conservatory which ended in a rotunda with a metallic structure. Ranson created these four panels after La Légende de l’Ermite (1899) (Saint-Germain-en-Laye, Musée Maurice Denis), which he painted for the residence of his friend Georges Lacombe in l’Ermitage (near Alençon). Some of the foliage whose interlacing brings the foreground to life here, actually appears in both decorative sets.
Here, Ranson blends the Japanese motifs that he was fond of in the 1890s with more recent visual solutions; the plant motif repeated in frieze format and situated in the lower section brings to mind those in L’Initiation à la Musique (1889) (fig. 1) or his famous Paysage nabique (1890). The “whiplash” arabesques of the branches had already appeared in Pommier aux fruits rouges (1900). As for the undulations in the water of the decorative panel entitled Arums et Iris violets et jaunes, these seem reminiscent of the Tenture au lys d’eau (1897), designed for Siegfried Bing’s gallery L’Art Nouveau and presented to great acclaim at the International Exhibition of Fine Arts in Dresden in 1897 (Van de Velde Salon). Here, Paul Ranson firmly establishes himself as one of the great decorative artists on the international Art Nouveau scene, often approaching the German Jugendstil. It’s no coincidence that his inventions were rapidly “picked up” by other artists, like Jorrand, who published a carpet design in Art et Décoration in 1897 (fig. 2). Ranson himself would only ever earn pleasure for his work.

Gilles Genty, Art historian.

荣誉呈献

Adélaïde Quéau
Adélaïde Quéau