New Bloom

Les portraits de Brian Calvin sont ceux d’une jeunesse nonchalante et branchée qui n’aime rien tant que se contempler elle-même. Ce sont les portraits de la génération selfie. Les visages sont comme absents, inexpressifs, le regard se perd loin derrière le spectateur. La peinture utilisée, tant dans sa texture (extrêmement lisse, sans aspérité) que dans sa palette (vive, glossy, comme surexposée) laisse celui qui la contemple glisser à la surface des choses : l’atmosphère est en tous points superficielle. Le recours au gros-plan, comme dans New Bloom, souligne l’égocentrisme des personnages représentés en même temps qu’il empêche de pénétrer le secret de leurs sentiments. On a pu rapprocher l'œuvre du Californien Brian Calvin de celle de David Hockney pour sa façon de saturer les couleurs, ou du New-Yorkais Alex Katz pour le traitement des corps en aplats. A l’instar de ces deux figures tutélaires, Calvin instille chez celui qui regarde ses œuvres un sentiment de trouble, un léger malaise existentiel.

Brian Calvin's paintings depict a detached and connected youth that loves nothing more than contemplating itself. They portray the selfie generation. His faces appear vacant, expressionless and gazing far beyond the confines of the canvas. The paintwork creates an extremely smooth texture coated in bright, glossy, almost overexposed colours, leaving the viewer to slide along the surface of things in an altogether superficial atmosphere. The use of close-ups, such as in New Bloom, emphasizes the egocentricity of the characters depicted while keeping their inner feelings secret and the viewer at arm's length. Calvin's work has been compared to that of David Hockney in his use of saturated colours or of the New Yorker Alex Katz in his flat representation of bodies. Like these luminaries, the California artist instils a sense of unease, a mild existential angst, in those who contemplate his work.