拍品专文
Cette œuvre est référencée dans les archives de la Fondation Zao Wou-Ki et sera incluse dans le catalogue raisonné de l’artiste en préparation par Françoise Marquet et Yann Hendgen (information fournie par la Fondation Zao Wou-Ki).
La palette de 27.09.68 conjugue les nuances de bruns, du sépia au bistre, rehaussées de lignes brisées d’albâtre et d’aplats brossés de terre d’ombre. La peinture se déverse sous la forme d’un ouragan, déployé au coeur de la toile, grossissant à mesure qu’il emporte sur son passage les nervures calligraphiées de Zao Wou-Ki. L’agitation expressive du centre laisse place à la quiétude des extrémités, dominées par de larges aplats de nacre qui aboutissent sur la droite à un dégradé de noir d’ébène et à un nuage de blanc aérien.
Tout, dans 27.09.68, rappelle l’hybridation originelle de l’Orient et de l’Occident qui infuse l’oeuvre du peintre. L’Orient, c’est sa Chine natale et la technique ancestrale codifiée de la peinture à l’encre. Sur la toile, cet ailleurs se matérialise par un sens de l’équilibre, rythmant les zones de vide et de plein, et par les variations chromatiques telluriques qui rappellent un paysage montagneux au lavis. L’Occident, c’est Paris, où il s’installe en 1948 pour ne plus repartir ; c’est aussi les enseignements de l’art moderne qu’il découvre à son arrivée. 27.09.68 en est la trace, embrassant à la fois la tradition européenne de la peinture à l’huile et la liberté du geste et de la couleur propres à l’abstraction d’après-guerre.
Le démiurge Zao compose avec ces racines plurielles une alchimie plastique, brossant sur chaque toile un univers à son image. La surface picturale devient catharsis. Les couleurs qui implosent, jaillissent, fusent, puis se calment dans 27.09.68 sont ainsi la matérialisation des tourments du peintre en cette fin de décennie, marquée par la maladie de sa jeune épouse May. Mais le génie du peintre réside dans sa capacité à transcender cette dimension intime. À partir de 1958 ses titres se muent en chiffres, correspondant aux dates d’achèvement des toiles, pour ne plus intercéder dans la lecture des rythmiques tumultueuses. Évoquant par ses couleurs terreuses et profondes 6.1.68, conservée au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 27.09.68 enferme ainsi dans ses souffles chromatiques un morceau de réel, une nature agitée, un ciel couvert – la possibilité d’une flânerie : « Je peins ma propre vie mais je cherche aussi à peindre un espace invisible, celui du rêve, d’un lieu où l’on se sent toujours en harmonie, même dans des formes agitées de forces contraires. Chaque tableau, du plus petit au plus grand, est toujours un morceau de cet espace de rêve. » (in W.-K. Zao, F. Marquet, Autoportrait, 1988, p. 158).
The palette of 27.09.68 combines shades of brown, ranging from sepia to soot brown, set off by broken lines of alabaster and solid strokes of umber. The painting unfurls like a hurricane starting from the centre of the canvas, growing as it sweeps up the spindly calligraphy of Zao Wou-Ki that lies in its path. The expressive agitation in the centre gives way to tranquillity along the edges. This portion of the canvas is dominated by wide swaths of pearly white that coalesce on the right into shades of ebony and a cloud of ethereal white.
Everything about 27.09.68 reflects the unique combination of East and West that infuses the painter’s work. The eastern influence is founded in the artist’s Chinese origins and the codified ancestral technique of ink painting. On the canvas, this other world is evident in the artist’s sense of balance, which creates a pattern with positive and negative space, and in his earthy chromatic variations, which resemble a wash drawing of a mountainous landscape. The western influence in Zao’s work stems from Paris, which he made his home in 1948, and from the modern art he studied after his arrival. 27.09.68 is the result, as it clearly exhibits the European tradition of oil painting and the colours and freedom of the application specific to abstract art following WWII.
Through his multifaceted roots, the gifted artist creates an artistic alchemy, painting a universe made in his image onto each new canvas. The pictorial surface offers catharsis. The colours that implode, merge, burst forth, and then subside in 27.09.68 are the materialisation of the artist’s struggles at the end of the decade, which was marked by the illness of his young wife, May. Nevertheless, the painter’s genius resides in his ability to transcend this personal aspect. After 1958, Zao Wou-Ki started titling his works with the date of their completion as a way to avoid interfering with the viewer’s understanding of their tumultuous patterns. Reminiscent of the painting 6.1.68, which features in the collection of the Paris Museum of Modern Art, through its deep, earthy colours, 27.09.68 contains a sliver of reality within its airy, chromatic hues—a hint of stormy weather, cloudy skies, and the possibility of a stroll: “I paint my own life, but I’m also trying to paint an invisible space, the dream world—that place where we always feel balanced, even in the tumultuous presence of opposite forces. Each painting, from the smallest to the largest, is a part of this same dream world.” (in W.-K. Zao, F. Marquet, Autoportrait, 1988, p. 158).
La palette de 27.09.68 conjugue les nuances de bruns, du sépia au bistre, rehaussées de lignes brisées d’albâtre et d’aplats brossés de terre d’ombre. La peinture se déverse sous la forme d’un ouragan, déployé au coeur de la toile, grossissant à mesure qu’il emporte sur son passage les nervures calligraphiées de Zao Wou-Ki. L’agitation expressive du centre laisse place à la quiétude des extrémités, dominées par de larges aplats de nacre qui aboutissent sur la droite à un dégradé de noir d’ébène et à un nuage de blanc aérien.
Tout, dans 27.09.68, rappelle l’hybridation originelle de l’Orient et de l’Occident qui infuse l’oeuvre du peintre. L’Orient, c’est sa Chine natale et la technique ancestrale codifiée de la peinture à l’encre. Sur la toile, cet ailleurs se matérialise par un sens de l’équilibre, rythmant les zones de vide et de plein, et par les variations chromatiques telluriques qui rappellent un paysage montagneux au lavis. L’Occident, c’est Paris, où il s’installe en 1948 pour ne plus repartir ; c’est aussi les enseignements de l’art moderne qu’il découvre à son arrivée. 27.09.68 en est la trace, embrassant à la fois la tradition européenne de la peinture à l’huile et la liberté du geste et de la couleur propres à l’abstraction d’après-guerre.
Le démiurge Zao compose avec ces racines plurielles une alchimie plastique, brossant sur chaque toile un univers à son image. La surface picturale devient catharsis. Les couleurs qui implosent, jaillissent, fusent, puis se calment dans 27.09.68 sont ainsi la matérialisation des tourments du peintre en cette fin de décennie, marquée par la maladie de sa jeune épouse May. Mais le génie du peintre réside dans sa capacité à transcender cette dimension intime. À partir de 1958 ses titres se muent en chiffres, correspondant aux dates d’achèvement des toiles, pour ne plus intercéder dans la lecture des rythmiques tumultueuses. Évoquant par ses couleurs terreuses et profondes 6.1.68, conservée au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 27.09.68 enferme ainsi dans ses souffles chromatiques un morceau de réel, une nature agitée, un ciel couvert – la possibilité d’une flânerie : « Je peins ma propre vie mais je cherche aussi à peindre un espace invisible, celui du rêve, d’un lieu où l’on se sent toujours en harmonie, même dans des formes agitées de forces contraires. Chaque tableau, du plus petit au plus grand, est toujours un morceau de cet espace de rêve. » (in W.-K. Zao, F. Marquet, Autoportrait, 1988, p. 158).
The palette of 27.09.68 combines shades of brown, ranging from sepia to soot brown, set off by broken lines of alabaster and solid strokes of umber. The painting unfurls like a hurricane starting from the centre of the canvas, growing as it sweeps up the spindly calligraphy of Zao Wou-Ki that lies in its path. The expressive agitation in the centre gives way to tranquillity along the edges. This portion of the canvas is dominated by wide swaths of pearly white that coalesce on the right into shades of ebony and a cloud of ethereal white.
Everything about 27.09.68 reflects the unique combination of East and West that infuses the painter’s work. The eastern influence is founded in the artist’s Chinese origins and the codified ancestral technique of ink painting. On the canvas, this other world is evident in the artist’s sense of balance, which creates a pattern with positive and negative space, and in his earthy chromatic variations, which resemble a wash drawing of a mountainous landscape. The western influence in Zao’s work stems from Paris, which he made his home in 1948, and from the modern art he studied after his arrival. 27.09.68 is the result, as it clearly exhibits the European tradition of oil painting and the colours and freedom of the application specific to abstract art following WWII.
Through his multifaceted roots, the gifted artist creates an artistic alchemy, painting a universe made in his image onto each new canvas. The pictorial surface offers catharsis. The colours that implode, merge, burst forth, and then subside in 27.09.68 are the materialisation of the artist’s struggles at the end of the decade, which was marked by the illness of his young wife, May. Nevertheless, the painter’s genius resides in his ability to transcend this personal aspect. After 1958, Zao Wou-Ki started titling his works with the date of their completion as a way to avoid interfering with the viewer’s understanding of their tumultuous patterns. Reminiscent of the painting 6.1.68, which features in the collection of the Paris Museum of Modern Art, through its deep, earthy colours, 27.09.68 contains a sliver of reality within its airy, chromatic hues—a hint of stormy weather, cloudy skies, and the possibility of a stroll: “I paint my own life, but I’m also trying to paint an invisible space, the dream world—that place where we always feel balanced, even in the tumultuous presence of opposite forces. Each painting, from the smallest to the largest, is a part of this same dream world.” (in W.-K. Zao, F. Marquet, Autoportrait, 1988, p. 158).