PAUL SERUSIER (1864-1927)
PAUL SERUSIER (1864-1927)
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Property from an important private collection
PAUL SERUSIER (1864-1927)

Soir

细节
PAUL SERUSIER (1864-1927)
Soir
Signé 'P. Sérusier' (en bas à droite)
Huile sur toile
60,1 x 73,1 cm. (23 5/8 x 28 ¾ in.)
Peint avant 1906
来源
Vente, Mes Ader, Picard et Tajan, Paris, 9 décembre 1977, lot 69 ;
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
展览
Paris, Serres de la Ville de Paris (Cours-la-Reine), Salon des indépendants, 22e exposition, mars-avril 1906, no. 4595 (titré 'Soir (nature morte)').
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'SOIR'; SIGNED; OIL ON CANVAS.

Après avoir reçu de Paul Gauguin en 1888 à Pont-Aven cette magistrale leçon de peinture - le célèbre Talisman - Paul Sérusier revient travailler à ses côtés les années suivantes à Pont-Aven et au Pouldu. Il perçoit déjà l’atout de la Bretagne dans sa recherche, par ses paysages et ses traditions. En 1891, il quitte le bord de mer, déjà selon lui trop fréquenté par les touristes, pour s’isoler au centre de la péninsule, au Huelgoat, à la lisière d’une forêt séculaire au riche passé légendaire. Il écrit alors à son ami Jan Verkade: «Je me sens de plus en plus attiré par la Bretagne, ma vraie patrie, puisque j’y suis né de l’esprit».
Puis en 1895, il s’installe à Châteauneuf-du-Faou, une bourgade située à 27 km. D’après Maurice Denis: «Ce site magnifique de Châteauneuf a fait d’emblée sa conquête. L’automne y est resplendissant, les aspects grandioses et les côteaux boisés surplombent le canal qui serpente silencieux dans la profondeur de la vallée. Cette charmante petite ville ignorée ou négligée des voyageurs et des peintres, avec ses toits d’ardoises, ses façades grises ou blanc cru, […] cette petite ville avait plus d’attraits pour Sérusier que les terrasses de San Miniato ou les trois collines de Fiesole. Les costumes du pays sont d’une sévérité monastique auprès de laquelle les coquets atours des filles de Pont-Aven ont des élégances de ballet et d’opéra-comique.»
L’enracinement est tel qu’après des séjours de plus en plus longs, il décide de faire construire une maison au 27 rue de Duchen-Glaz, (actuellement rue Paul Sérusier), où il demeurera jusqu’à sa mort.
La peinture intitulée Soir représente les environs de sa future maison. Il a loué en face au 30. De là il a une vue sur l’alignement des maisons du bourg qui dominent la place du marché. Dans cette toile, il en exprime le caractère mystérieux, au moment des dernières lueurs du soleil. Déjà deux foyers sont éclairés. Le silence est à peine perturbé par le passage d’un petit groupe, une femme portant la coiffe traditionnelle et deux hommes, l’un poussant une brouette et l’autre portant une pioche: ils reviennent du travail et se pressent à la nuit tombante.
A partir de ce paysage familier et de cette scène de genre, Sérusier a voulu traduire symboliquement l’atmosphère particulière du bourg juste avant la nuit. Il élimine l’église Notre-Dame-des-Portes à gauche et l’église paroissiale à droite pour se concentrer sur une suite de pignons, façades et toitures qui n’offrent aucun pittoresque ni caractère local et se fondent dans un ensemble impersonnel. Pour renforcer l’atmosphère, Sérusier simplifie autant que possible sa composition, jouant des oppositions entre les noirs du premier plan, la masse grise et uniforme de la ville et le jaune du soleil couchant.
Cette peinture, exposée au salon des Indépendants en 1906, est pratiquement inédite: aucune présentation dans une exposition, aucune reproduction dans un ouvrage ou un catalogue, et seulement une vente il y a quarante-et-un ans.

After painting his famous Talisman in 1888 under the masterful supervision of Paul Gauguin in Pont-Aven, Paul Sérusier returned to work alongside Gauguin in the years that followed, in Pont-Aven and Le Pouldu. He had already recognised a valuable source of inspiration for his work in the scenery and traditions of Brittany. In 1891, he moved away from the coast, which had become too full of tourists for his taste, and found solace instead in the central part of the peninsula, in Huelgoat, on the edge of an ancient forest with a rich, legendary past. He wrote to his friend Jan Verkade: “I feel more and more drawn to Brittany, my true homeland, since it is my spiritual birthplace”.
Then in 1895, he took up residence in Châteauneuf-du-Faou, a small town 27 km away. According to Maurice Denis: “This spot, Châteauneuf, immediately won him over. The autumn there is glorious, the magnificent views and the wooded hillsides overlook the canal, which quietly winds its way into the depths of the valley. This charming little town, unknown to or overlooked by travellers and painters, with its slate roofs, its grey or raw white façades, […] this little town held more appeal for Sérusier than the terraces of San Miniato or the three hills of Fiesole. The local costumes are almost monastic in their severity; next to them, the pretty attire of the girls in Pont-Aven have a ballet or opera-comique-like elegance.”
Such was his attachment that, after longer and longer stays, he decided to have a house built at 27 rue de Duchen-Glaz, (now rue Paul Sérusier), where he would remain until he died.
The painting entitled Soir depicts the surroundings of his future house. He rented opposite, at no. 30. From there, he had a view of the town’s row of houses, which dominated the market square. In this work, he conveys its mysterious character in the dying daylight. The lights are already on in two homes. The silence is barely broken by a small group of passers-by, a woman wearing the traditional cap and two men, one pushing a wheelbarrow and the other carrying a pickaxe: they are returning from work and are hurrying into the darkening night.
Through this familiar landscape and genre scene, Sérusier wanted to symbolically convey the unique atmosphere of the market town just before nightfall. He leaves out the church of Notre-Dame-des-Portes on the left and the parish church on the right and concentrates on a succession of gables, façades and roofs. They are neither picturesque nor do they offer us any local character, simply merging into an impersonal whole. Sérusier emphasises the atmosphere by simplifying his composition as much as possible, playing with the oppositions between the blacks in the foreground, the grey and uniform mass of the town and the yellow of the setting sun.
This painting, which was shown at the Salon des Indépendants in 1906, is almost unseen: it has never been shown in an exhibition, has never been reproduced in a book or a catalogue and has been sold just once, 41 years ago.

拍品专文

Le Comité Sérusier a confirmé l'authenticité de cette œuvre.

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