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L'aiguière et son bassin sont des éléments primordiaux d'une toilette au XVIIIème siècle. Elle est utilisée pour verser de l'eau parfumée sur les mains et permet la toilette du corps.
Le musée du Louvre conserve un bassin d'aiguière (OA9455) similaire au nôtre attribué à Nicolas Besnier, gravé aux armes de Françoise-Marie de Bourbon, duchesse d'Orléans (1677-1749) , mère de Charlotte-Aglaé. Il est l'unique survivant d'un service de toilette réalisé vers 1720. Le poinçon du maître-orfèvre est absent sur les deux bassins mais ces oeuvres peuvent être attribuées à Nicolas Besnier sans l'ombre d'un doute. En effet, à la même époque Besnier réalise une toilette pour la fiancée éphèmére de Louis XV, Marie-Anne Victoire de Bourbon (1718-1781), dont la description nous est donnée dans le Journal du Garde-Meuble "une cuvette ovale, en forme de nef ciselée d'oves et d'ornements, ayant de chaque côté une tête en relief représentant un vent, et par les côtés deux coquilles", ce qui correspond parfaitement aux deux bassins mentionnés.
De plus, le motif de chérubin soufflant est caractéristique du vocabulaire décoratif de Nicolas Delaunay, oncle et associé de Nicolas Besnier. Un dessin conservé au Nationalmuseum de Stockholm, exécuté par Delaunay pour la toilette de la comtesse Oxenstierna, représente ce motif de chérubin soufflant quasiment identique,seule la couronne diffère. (THC 843).
The ewer and basins is one of the central element of a traditional 18th century dressing service. It was usually filled with scented water to wash the hands and body.
The Louvre Museum owns a basin (OA9455) virtually identical to ours and engraved with the coat-of-arms of Françoise-Marie de Bourbon, Duchess of Orleans (1677-1749), Charlotte-Aglaé's mother. It is the only remaining piece of a large dressing service made circa 1720. Like ours, there is no maker’s mark but both basins can be attributed to Nicolas Besnier without any doubt. Indeed, at the same time, Besnier was creating a dressing service for Marie-Anne Victoire de Bourbon (1718-1781), who was shortly engaged to Louis XV, described in the Journal du Garde Meuble “une cuvette ovale, en forme de nef ciselée d'oves et d'ornements, ayant de chaque côté une tête en relief représentant un vent, et par les côtés deux coquilles". This description is identical to that of the other two basins.
Furthermore, the motif of the blowing mask is characteristic of Nicolas Delaunay’s decorative vocabulary, uncle and partner to Nicolas Besnier. A drawing, now at the Nationalmuseum of Stockholm, executed by Nicolas Delaunay for the Swedish Countess Oxenstierna’s dressing set, presents the identical motif but with a differing crown. (THC 843).
LA NAISSANCE DES SERVICES DE TOILETTE
Au début du XVIIème siècle s’établit un vaste cérémonial centré sur la personne royale qui sera développé et suivi à Versailles jusqu’à la Révolution. Afin de témoigner de la richesse et de la beauté des membres de la famille royale, et sans lien avec la propreté, les premières pièces de toilettes vont être produites en métal précieux. Cette apparition d’accessoires est tout d’abord jugée futile et réservée à la haute société uniquement. La première mention d’une toilette complète se trouve dans l’inventaire après décès de la reine Anne d’Autriche en 1666, estimée 12 600 livres. L’ensemble est composé de dix-huit pièces en or ciselé dont un grand miroir, un carré, trois gantières, des boîtes à poudre et une vergette.
Le service de toilette devient rapidement le cadeau de mariage ou de diplomatie de prédilection de Louis XIV. Ainsi, il commande à Nicolas Delaunay en 1692 une grande toilette à l’occasion du mariage de sa fille légitimée Françoise-Marie de Bourbon avec le fils de Monsieur, Philippe, futur Régent. Il en offre une autre, également exécutée par Delaunay, à Marie Adélaïde de Savoie, future duchesse de Bourgogne et épouse de son petit-fils Louis de France.
Le souverain commande aussi certains éléments des services qu’il fait envoyer comme cadeau diplomatique dans toutes les cours européennes : Suède, Danemark, Pologne notamment. Une grande partie des souverains loue la qualité de l’orfèvrerie parisienne avec ses poids conséquents et une ciselure exceptionnelle. Certains monarques n’hésitent pas à payer des fortunes à Delaunay pour recevoir ses dessins avec des annotations pour copier des pièces ou les commander. Le musée National de Stockholm conserve ainsi plusieurs dessins de l’orfèvre pour la toilette de la richissime duchesse Oxenstierna, réalisés vers 1696.
Par la suite, la noblesse puis la bourgeoisie reprennent cette tradition de cadeau de mariage, devenant même une partie importante de la dot. Tout au long du XVIIIème siècle, la mode évolue et de nouvelles pièces font leur apparition : des boîtes à pâte, à mouche, à racines ou l’écuelle et son présentoir qui complètent les services, servant à boire le bouillon lors de la toilette toujours effectuée le matin entouré d'amis ou de témoins.
THE ORIGINS OF DRESSING SERVICES
At the beginning of the 17th century a whole ceremonial based around the King started in Versailles and continued until the French Revolution.
The dressing service was the privilege of the Royal family, a symbol of their importance and beauty and hence were made of precious metal. The first dressing service is the one mentioned in Anne of Austria’s probate valuation in 1666, valued at 12 600 livres. It was made of eighteen pieces in chased gold and comprised a large mirror, a casket, three tazze, powder boxes and a cloth brush.
Dressing services soon became wedding or diplomatic gifts under Louis XIV who commissioned from Delaunay one for the wedding of his daughter Françoise-Marie de Bourbon to the son of Monsieur, Philippe, future Régent, and another for the wedding of Marie Adélaïde de Savoie, the future duchesse de Bourgogne for her wedding to his grand-son Louis de France.
The King also commissioned individual pieces to be presented as diplomatic gift to Sweden, Denmark and Poland where the quality of the chasing and the weights of the objects were hugely praised and admired. This led to many royal courts and rich courtesans commissioning Delaunay drawings of designs for dressing services such as the ones dated 1696 for the Duchess of Oxenstierna now kept in the National Museum of Stockholm.
Later the aristocracy followed the fashion for offering such dressing services as wedding present while their composition became increasingly more complicated with new pieces added such as root box, paste box or ‘soup cup and cover’ to be used during the toilette surrounded by courtesans or friends.
Le musée du Louvre conserve un bassin d'aiguière (OA9455) similaire au nôtre attribué à Nicolas Besnier, gravé aux armes de Françoise-Marie de Bourbon, duchesse d'Orléans (1677-1749) , mère de Charlotte-Aglaé. Il est l'unique survivant d'un service de toilette réalisé vers 1720. Le poinçon du maître-orfèvre est absent sur les deux bassins mais ces oeuvres peuvent être attribuées à Nicolas Besnier sans l'ombre d'un doute. En effet, à la même époque Besnier réalise une toilette pour la fiancée éphèmére de Louis XV, Marie-Anne Victoire de Bourbon (1718-1781), dont la description nous est donnée dans le Journal du Garde-Meuble "une cuvette ovale, en forme de nef ciselée d'oves et d'ornements, ayant de chaque côté une tête en relief représentant un vent, et par les côtés deux coquilles", ce qui correspond parfaitement aux deux bassins mentionnés.
De plus, le motif de chérubin soufflant est caractéristique du vocabulaire décoratif de Nicolas Delaunay, oncle et associé de Nicolas Besnier. Un dessin conservé au Nationalmuseum de Stockholm, exécuté par Delaunay pour la toilette de la comtesse Oxenstierna, représente ce motif de chérubin soufflant quasiment identique,seule la couronne diffère. (THC 843).
The ewer and basins is one of the central element of a traditional 18th century dressing service. It was usually filled with scented water to wash the hands and body.
The Louvre Museum owns a basin (OA9455) virtually identical to ours and engraved with the coat-of-arms of Françoise-Marie de Bourbon, Duchess of Orleans (1677-1749), Charlotte-Aglaé's mother. It is the only remaining piece of a large dressing service made circa 1720. Like ours, there is no maker’s mark but both basins can be attributed to Nicolas Besnier without any doubt. Indeed, at the same time, Besnier was creating a dressing service for Marie-Anne Victoire de Bourbon (1718-1781), who was shortly engaged to Louis XV, described in the Journal du Garde Meuble “une cuvette ovale, en forme de nef ciselée d'oves et d'ornements, ayant de chaque côté une tête en relief représentant un vent, et par les côtés deux coquilles". This description is identical to that of the other two basins.
Furthermore, the motif of the blowing mask is characteristic of Nicolas Delaunay’s decorative vocabulary, uncle and partner to Nicolas Besnier. A drawing, now at the Nationalmuseum of Stockholm, executed by Nicolas Delaunay for the Swedish Countess Oxenstierna’s dressing set, presents the identical motif but with a differing crown. (THC 843).
LA NAISSANCE DES SERVICES DE TOILETTE
Au début du XVIIème siècle s’établit un vaste cérémonial centré sur la personne royale qui sera développé et suivi à Versailles jusqu’à la Révolution. Afin de témoigner de la richesse et de la beauté des membres de la famille royale, et sans lien avec la propreté, les premières pièces de toilettes vont être produites en métal précieux. Cette apparition d’accessoires est tout d’abord jugée futile et réservée à la haute société uniquement. La première mention d’une toilette complète se trouve dans l’inventaire après décès de la reine Anne d’Autriche en 1666, estimée 12 600 livres. L’ensemble est composé de dix-huit pièces en or ciselé dont un grand miroir, un carré, trois gantières, des boîtes à poudre et une vergette.
Le service de toilette devient rapidement le cadeau de mariage ou de diplomatie de prédilection de Louis XIV. Ainsi, il commande à Nicolas Delaunay en 1692 une grande toilette à l’occasion du mariage de sa fille légitimée Françoise-Marie de Bourbon avec le fils de Monsieur, Philippe, futur Régent. Il en offre une autre, également exécutée par Delaunay, à Marie Adélaïde de Savoie, future duchesse de Bourgogne et épouse de son petit-fils Louis de France.
Le souverain commande aussi certains éléments des services qu’il fait envoyer comme cadeau diplomatique dans toutes les cours européennes : Suède, Danemark, Pologne notamment. Une grande partie des souverains loue la qualité de l’orfèvrerie parisienne avec ses poids conséquents et une ciselure exceptionnelle. Certains monarques n’hésitent pas à payer des fortunes à Delaunay pour recevoir ses dessins avec des annotations pour copier des pièces ou les commander. Le musée National de Stockholm conserve ainsi plusieurs dessins de l’orfèvre pour la toilette de la richissime duchesse Oxenstierna, réalisés vers 1696.
Par la suite, la noblesse puis la bourgeoisie reprennent cette tradition de cadeau de mariage, devenant même une partie importante de la dot. Tout au long du XVIIIème siècle, la mode évolue et de nouvelles pièces font leur apparition : des boîtes à pâte, à mouche, à racines ou l’écuelle et son présentoir qui complètent les services, servant à boire le bouillon lors de la toilette toujours effectuée le matin entouré d'amis ou de témoins.
THE ORIGINS OF DRESSING SERVICES
At the beginning of the 17th century a whole ceremonial based around the King started in Versailles and continued until the French Revolution.
The dressing service was the privilege of the Royal family, a symbol of their importance and beauty and hence were made of precious metal. The first dressing service is the one mentioned in Anne of Austria’s probate valuation in 1666, valued at 12 600 livres. It was made of eighteen pieces in chased gold and comprised a large mirror, a casket, three tazze, powder boxes and a cloth brush.
Dressing services soon became wedding or diplomatic gifts under Louis XIV who commissioned from Delaunay one for the wedding of his daughter Françoise-Marie de Bourbon to the son of Monsieur, Philippe, future Régent, and another for the wedding of Marie Adélaïde de Savoie, the future duchesse de Bourgogne for her wedding to his grand-son Louis de France.
The King also commissioned individual pieces to be presented as diplomatic gift to Sweden, Denmark and Poland where the quality of the chasing and the weights of the objects were hugely praised and admired. This led to many royal courts and rich courtesans commissioning Delaunay drawings of designs for dressing services such as the ones dated 1696 for the Duchess of Oxenstierna now kept in the National Museum of Stockholm.
Later the aristocracy followed the fashion for offering such dressing services as wedding present while their composition became increasingly more complicated with new pieces added such as root box, paste box or ‘soup cup and cover’ to be used during the toilette surrounded by courtesans or friends.