拍品专文
Notre exceptionnel ensemble meublait en 1811 le palais princier de Talleyrand, alors appelé hôtel de Monaco, et aujourd’hui mieux connu comme résidence du Premier ministre sous le nom d’hôtel de Matignon.
L’ensemble se composait alors de deux canapés et six fauteuils et meublait le Petit Salon de la Princesse, à côté du Salon de Musique, comme en attestent les étiquettes manuscrites encore lisibles sous les ceintures de nos sièges. Il fut très probablement commandé en mars 1808, lorsque le prince et la princesse de Bénévent s’installèrent rue de Varennes.
Un seul nom a été évoqué quant au menuisier qui dut les livrer : celui de Jacob Desmalter. La preuve formelle reste à apporter mais quelques indices sérieux sont à prendre en compte. En effet peu de menuisiers étaient alors capables de fournir des ensembles aussi importants que ceux d’un palais princier. Moins encore d’une qualité aussi soignée. Il est également important de rapprocher notre mobilier de celui du grand salon du château de Valençay, également meublé par Talleyrand. Nos sièges sont plus ambitieux et correspondent davantage à la prestance d’un ministre des Affaires Etrangères de l’Empereur. On y retrouve le même dossier cannelé, et un dessin général comparable quoique moins riche, la sculpture et les sphères des accotoirs conférant aux nôtres une solennité particulière. Enfin, la production de Jacob Desmalter en 1808 présente de convaincantes similarités avec nos sièges, notamment à la naissance des accotoirs sur le dossier, et des cannelures de ce dernier. Pour s’en convaincre, observons le fauteuil d’un modèle célèbre, estampillé JACOB DESMALTER RUE MESLEE, et ayant appartenu à Violette de Talleyrand, duchesse de Sagan (vente Sotheby’s, Paris, 18 mars 2010, lot 106).
Trois ans après cette commande, la faillite de la banque Simons met Talleyrand dans une position délicate. Il perd un million et demi de francs et sollicite en vain un prêt auprès du Tsar (G. Lacour-Gayet, Talleyrand, Paris, 1990, pp. 688-692). Mais c’est Napoléon qui vient à son secours en achetant l'hôtel Matignon et tous « les meubles meublans, ornemens, décors et autres objets mobiliers garnissant le Palais » (Paris, Archives Nationales, Minutier central des notaires, étude CVI, Me Lemaître, dossier 667, 11 décembre 1811). Notre mobilier est cité à l’inventaire de l’état estimatif, dans le "Petit Sallon de la Princesse" dont il constitue, en valeur, la part la plus importante : « Deux canapés en bois dorés couvert en gros de naples jaune et agrémenté en soie, [et] six fauteuils idem », le tout prisé 2650 francs.
Avec cet acte de vente, notre mobilier de salon devient propriété de l’Empereur. Mais en 1815, Napoléon Ier défait et exilé, c’est Louis XVIII qui récupère avec les biens « spoliés » l’hôtel de Matignon et notre mobilier de Salon. Une décision du premier avril 1815 fait revenir notre mobilier dans l’escarcelle du Garde-Meuble de la Couronne (Paris, Archives Nationales, Maison du Roi, 1879, 1er avril 1815).
Mais si le Roi devient maître de Matignon, il contraint rapidement Bathilde d’Orléans de lui céder l’Elysée en échange de cette résidence. Nos sièges rentrent alors dans les collections de la famille d’Orléans (Paris, Archives Nationales, Maison du Roi, OA 935, 15 septembre 1815). Ils y resteront cent-quatre-vingt ans.
C’est la princesse Bathilde d’Orléans qui fera apposer la marque au fer ‘LB’ sous une couronne que nous trouvons sous nos sièges. Cette marque, à ne pas confondre avec celle de la résidence impériale de Lamotte-Beuvron, qui ne présente pas de couronne, a été identifiée récemment. En effet, si Pierre Verlet a très vite inventorié cette marque sur une chaise de Marie-Antoinette livrée à Choisy (Musée du Louvre, inv. OA6537), elle fut à tort identifiée, tantôt comme celle du prince de Condé sous la Restauration, tantôt comme celle de Lucien Bonaparte. Dans une étude récente (‘LB’. The Furniture Legacy of Louise Bathilde d’Orléans, Duchesse de Bourbon (1750–1822) », Journal of the Furniture History Society, 2017, pp. 123-160.) l’historien d’art Mathieu Caron a brillamment démontré que les deux lettres de cette marque correspondaient en réalité à Louise Bathilde d’Orléans.
A la mort de la « citoyenne Vérité », notre canapé et nos fauteuils furent en effet légués à sa nièce Madame Adélaïde, d’abord Mademoiselle de Chartres, sœur du roi Louis-Philippe. Ayant fait construire un château à Arc-en-Barrois, en Champagne, la princesse y fit transférer en 1845 notre mobilier de salon. Les pièces qui le composent et que nous présentons reçurent alors la marque ARC au pochoir toujours visible sous les sangles. C’est le peintre Eugène Lami qui supervisa le décor de ce nouveau château et l’installation de notre mobilier de salon (Paris, Archives Nationales, Maison d’Orléans, 300 AP I 1476, 22 mai 1845).
A sa mort la sœur du roi légua les sièges à son neveu le prince de Joinville. Par dévolution successorale, ils se transmit ensuite plus d’un siècle et échurent finalement au comte de Paris qui s’en sépara en 1996 lors d’une vente restée célèbre.
In 1811, this exceptional ensemble furnished the hôtel de Monaco, the sumptuous Parisian residence of the diplomat and politician Charles-Maurice de Talleyrand, 1st Prince of Benevento (1754-1838). Known as the hôtel de Matignon, the palace is today the official residence of the Prime Minister of France.
The suite consisted of two sofas and six armchairs and furnished the Petit Salon de la Princesse, next to the Music Room, as indicated by the handwritten labels to the underside of the seats. It was most likely commissioned in March 1808, when the Prince and Princess of Benevento settled in their new residence on rue de Varennes.
While unstamped, the quality, design and sheer size of the ensemble suggest they were produced by the foremost menuisier of the day: François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (1770–1841). The son of Georges Jacob, menuisier to Louis XVI and Marie Antoinette, Jacob-Desmalter oversaw one of the most successful and influential furniture workshops in Napoleonic Paris. A favorite of the Emperor himself, he would have been one of the few menuisiers capable of producing a suite of such scale and outstanding quality. It is interesting to compare the present lot to a related group of seat furniture produced for the grand salon of the château de Valençay, Talleyrand’s country residence. While the overall design and channelled backs of the Valençay suite correspond to the present lot, the richness of the carved decoration and spherical armrest terminals give our ensemble a soberness and elegance that is more in keeping with Talleyrand’s title of Foreign Minister. Stamped pieces by Jacob-Desmalter produced circa 1808, moreover, display strikingly similar features to those of the present suite, notably the deep channelling of the seat-backs and the spreading and water-leaf-carved armrest joins. These idiosyncratic features can be found in the celebrated fauteuil model stamped ‘JACOB DESMALTER RUE MESLEE’, previously in the collection of Violette de Talleyrand, duchesse de Sagan (sold Sotheby’s, Paris, 18 March 2010, lot 106).
In 1814, three years after this commission, Talleyrand found himself in a precarious financial position following the bankruptcy of Simons Bank, which cost him 1,500,000 francs. Pleading for a loan from the Tsar to no avail (G. Lacour-Gayet, Talleyrand, Paris, 1990, pp.688-692), it was Napoleon who came to his rescue by buying the the hôtel de Matignon with its entire contents: ‘les meubles meublans, ornemens, décors et autres objets mobiliers garnissant le Palais’ (Paris, Archives Nationales, Minutier central des notaires, étude CVI, Me Lemaître, dossier 667, 11 décembre 1811). The inventory of the palace produced at this date cites the full ensemble, ‘Deux canapés en bois dorés couvert en gros de naples jaune et agrémenté en soie, [et] six fauteuils idem’, as being in the ‘Petit Sallon de la Princesse ‘, with an estimated value of 2650 francs.
With this deed of sale, the present suite became the property of the Emperor, in whose possession it remained until his final defeat and exile in 1815. Under the restored Bourbon monarchy of Louis XVIII, all the Emperor’s property, including the hôtel de Matignon (which still contained the present suite), reverted to the Garde-meuble de la Couronne, as ratified by an act dated April 1, 1815 (Paris, National Archives, King's House, 1879, April 1, 1815).
Preferring the neighbouring hôtel de l’Elysée, Louis XVIII soon exchanged the hôtel de Matignon with his cousin Bathilde d’Orléans, who owned the palace. As a result, the present ensemble entered the collections of the Orléans family, where they remained by descent for 180 years (Paris, Archives Nationales, Maison du Roi, OA 935, 15 septembre 1815).
It was princess Bathilde who had the crowned 'LB' brand added to the underside of our chairs. This mark, which is not to be confused with that of the imperial residence of Lamotte-Beuvron (which does not have a crown), has only recently been identified. Indeed, in one of his studies, Pierre Verlet lists the crowned ‘LB’ mark on a chair delivered to Choisy for Marie Antoinette (Louvre Museum inv. OA6537), but this has wrongly identified sometimes as that of the Prince of Condé (during the Restoration), sometimes as that of Lucien Bonaparte. In his recent study ('LB'. The Furniture Legacy of Louise Bathilde of Orleans, Duchess of Bourbon (1750-1822)," Journal of the Furniture History Society, 2017, 123-160.) the art historian Mathieu Caron has brilliantly demonstrated that the two letters of this mark actually corresponded to Louise Bathilde of Orleans.
Following the death of the ‘citoyenne Vérité’, as princess Bathilde was popularly known, the ensemble was inherited by her niece Madame Adélaïde, née Mademoiselle de Chartres, sister of king Louis-Philippe. Having built a chateau in Arc-en-Barrois, Champagne, the princess had the present sofa and armchairs transferred there in 1845, where they received the brand ‘ARC’ alongside the stencil marks which are still visible under the straps. It was the painter Eugene Lami who oversaw the decoration and installation of our suite in this new chateau (Paris, National Archives, Maison d'Orléans, 300 AP I 1476, 22 May 1845). Upon the death of Madame Adélaïde, the ensemble passed down to her nephew, the prince de Joinville, and thence by descent for more than a century until sold by the Comte de Paris in his celebrated sale of 1996.
L’ensemble se composait alors de deux canapés et six fauteuils et meublait le Petit Salon de la Princesse, à côté du Salon de Musique, comme en attestent les étiquettes manuscrites encore lisibles sous les ceintures de nos sièges. Il fut très probablement commandé en mars 1808, lorsque le prince et la princesse de Bénévent s’installèrent rue de Varennes.
Un seul nom a été évoqué quant au menuisier qui dut les livrer : celui de Jacob Desmalter. La preuve formelle reste à apporter mais quelques indices sérieux sont à prendre en compte. En effet peu de menuisiers étaient alors capables de fournir des ensembles aussi importants que ceux d’un palais princier. Moins encore d’une qualité aussi soignée. Il est également important de rapprocher notre mobilier de celui du grand salon du château de Valençay, également meublé par Talleyrand. Nos sièges sont plus ambitieux et correspondent davantage à la prestance d’un ministre des Affaires Etrangères de l’Empereur. On y retrouve le même dossier cannelé, et un dessin général comparable quoique moins riche, la sculpture et les sphères des accotoirs conférant aux nôtres une solennité particulière. Enfin, la production de Jacob Desmalter en 1808 présente de convaincantes similarités avec nos sièges, notamment à la naissance des accotoirs sur le dossier, et des cannelures de ce dernier. Pour s’en convaincre, observons le fauteuil d’un modèle célèbre, estampillé JACOB DESMALTER RUE MESLEE, et ayant appartenu à Violette de Talleyrand, duchesse de Sagan (vente Sotheby’s, Paris, 18 mars 2010, lot 106).
Trois ans après cette commande, la faillite de la banque Simons met Talleyrand dans une position délicate. Il perd un million et demi de francs et sollicite en vain un prêt auprès du Tsar (G. Lacour-Gayet, Talleyrand, Paris, 1990, pp. 688-692). Mais c’est Napoléon qui vient à son secours en achetant l'hôtel Matignon et tous « les meubles meublans, ornemens, décors et autres objets mobiliers garnissant le Palais » (Paris, Archives Nationales, Minutier central des notaires, étude CVI, Me Lemaître, dossier 667, 11 décembre 1811). Notre mobilier est cité à l’inventaire de l’état estimatif, dans le "Petit Sallon de la Princesse" dont il constitue, en valeur, la part la plus importante : « Deux canapés en bois dorés couvert en gros de naples jaune et agrémenté en soie, [et] six fauteuils idem », le tout prisé 2650 francs.
Avec cet acte de vente, notre mobilier de salon devient propriété de l’Empereur. Mais en 1815, Napoléon Ier défait et exilé, c’est Louis XVIII qui récupère avec les biens « spoliés » l’hôtel de Matignon et notre mobilier de Salon. Une décision du premier avril 1815 fait revenir notre mobilier dans l’escarcelle du Garde-Meuble de la Couronne (Paris, Archives Nationales, Maison du Roi, 1879, 1er avril 1815).
Mais si le Roi devient maître de Matignon, il contraint rapidement Bathilde d’Orléans de lui céder l’Elysée en échange de cette résidence. Nos sièges rentrent alors dans les collections de la famille d’Orléans (Paris, Archives Nationales, Maison du Roi, OA 935, 15 septembre 1815). Ils y resteront cent-quatre-vingt ans.
C’est la princesse Bathilde d’Orléans qui fera apposer la marque au fer ‘LB’ sous une couronne que nous trouvons sous nos sièges. Cette marque, à ne pas confondre avec celle de la résidence impériale de Lamotte-Beuvron, qui ne présente pas de couronne, a été identifiée récemment. En effet, si Pierre Verlet a très vite inventorié cette marque sur une chaise de Marie-Antoinette livrée à Choisy (Musée du Louvre, inv. OA6537), elle fut à tort identifiée, tantôt comme celle du prince de Condé sous la Restauration, tantôt comme celle de Lucien Bonaparte. Dans une étude récente (‘LB’. The Furniture Legacy of Louise Bathilde d’Orléans, Duchesse de Bourbon (1750–1822) », Journal of the Furniture History Society, 2017, pp. 123-160.) l’historien d’art Mathieu Caron a brillamment démontré que les deux lettres de cette marque correspondaient en réalité à Louise Bathilde d’Orléans.
A la mort de la « citoyenne Vérité », notre canapé et nos fauteuils furent en effet légués à sa nièce Madame Adélaïde, d’abord Mademoiselle de Chartres, sœur du roi Louis-Philippe. Ayant fait construire un château à Arc-en-Barrois, en Champagne, la princesse y fit transférer en 1845 notre mobilier de salon. Les pièces qui le composent et que nous présentons reçurent alors la marque ARC au pochoir toujours visible sous les sangles. C’est le peintre Eugène Lami qui supervisa le décor de ce nouveau château et l’installation de notre mobilier de salon (Paris, Archives Nationales, Maison d’Orléans, 300 AP I 1476, 22 mai 1845).
A sa mort la sœur du roi légua les sièges à son neveu le prince de Joinville. Par dévolution successorale, ils se transmit ensuite plus d’un siècle et échurent finalement au comte de Paris qui s’en sépara en 1996 lors d’une vente restée célèbre.
In 1811, this exceptional ensemble furnished the hôtel de Monaco, the sumptuous Parisian residence of the diplomat and politician Charles-Maurice de Talleyrand, 1st Prince of Benevento (1754-1838). Known as the hôtel de Matignon, the palace is today the official residence of the Prime Minister of France.
The suite consisted of two sofas and six armchairs and furnished the Petit Salon de la Princesse, next to the Music Room, as indicated by the handwritten labels to the underside of the seats. It was most likely commissioned in March 1808, when the Prince and Princess of Benevento settled in their new residence on rue de Varennes.
While unstamped, the quality, design and sheer size of the ensemble suggest they were produced by the foremost menuisier of the day: François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (1770–1841). The son of Georges Jacob, menuisier to Louis XVI and Marie Antoinette, Jacob-Desmalter oversaw one of the most successful and influential furniture workshops in Napoleonic Paris. A favorite of the Emperor himself, he would have been one of the few menuisiers capable of producing a suite of such scale and outstanding quality. It is interesting to compare the present lot to a related group of seat furniture produced for the grand salon of the château de Valençay, Talleyrand’s country residence. While the overall design and channelled backs of the Valençay suite correspond to the present lot, the richness of the carved decoration and spherical armrest terminals give our ensemble a soberness and elegance that is more in keeping with Talleyrand’s title of Foreign Minister. Stamped pieces by Jacob-Desmalter produced circa 1808, moreover, display strikingly similar features to those of the present suite, notably the deep channelling of the seat-backs and the spreading and water-leaf-carved armrest joins. These idiosyncratic features can be found in the celebrated fauteuil model stamped ‘JACOB DESMALTER RUE MESLEE’, previously in the collection of Violette de Talleyrand, duchesse de Sagan (sold Sotheby’s, Paris, 18 March 2010, lot 106).
In 1814, three years after this commission, Talleyrand found himself in a precarious financial position following the bankruptcy of Simons Bank, which cost him 1,500,000 francs. Pleading for a loan from the Tsar to no avail (G. Lacour-Gayet, Talleyrand, Paris, 1990, pp.688-692), it was Napoleon who came to his rescue by buying the the hôtel de Matignon with its entire contents: ‘les meubles meublans, ornemens, décors et autres objets mobiliers garnissant le Palais’ (Paris, Archives Nationales, Minutier central des notaires, étude CVI, Me Lemaître, dossier 667, 11 décembre 1811). The inventory of the palace produced at this date cites the full ensemble, ‘Deux canapés en bois dorés couvert en gros de naples jaune et agrémenté en soie, [et] six fauteuils idem’, as being in the ‘Petit Sallon de la Princesse ‘, with an estimated value of 2650 francs.
With this deed of sale, the present suite became the property of the Emperor, in whose possession it remained until his final defeat and exile in 1815. Under the restored Bourbon monarchy of Louis XVIII, all the Emperor’s property, including the hôtel de Matignon (which still contained the present suite), reverted to the Garde-meuble de la Couronne, as ratified by an act dated April 1, 1815 (Paris, National Archives, King's House, 1879, April 1, 1815).
Preferring the neighbouring hôtel de l’Elysée, Louis XVIII soon exchanged the hôtel de Matignon with his cousin Bathilde d’Orléans, who owned the palace. As a result, the present ensemble entered the collections of the Orléans family, where they remained by descent for 180 years (Paris, Archives Nationales, Maison du Roi, OA 935, 15 septembre 1815).
It was princess Bathilde who had the crowned 'LB' brand added to the underside of our chairs. This mark, which is not to be confused with that of the imperial residence of Lamotte-Beuvron (which does not have a crown), has only recently been identified. Indeed, in one of his studies, Pierre Verlet lists the crowned ‘LB’ mark on a chair delivered to Choisy for Marie Antoinette (Louvre Museum inv. OA6537), but this has wrongly identified sometimes as that of the Prince of Condé (during the Restoration), sometimes as that of Lucien Bonaparte. In his recent study ('LB'. The Furniture Legacy of Louise Bathilde of Orleans, Duchess of Bourbon (1750-1822)," Journal of the Furniture History Society, 2017, 123-160.) the art historian Mathieu Caron has brilliantly demonstrated that the two letters of this mark actually corresponded to Louise Bathilde of Orleans.
Following the death of the ‘citoyenne Vérité’, as princess Bathilde was popularly known, the ensemble was inherited by her niece Madame Adélaïde, née Mademoiselle de Chartres, sister of king Louis-Philippe. Having built a chateau in Arc-en-Barrois, Champagne, the princess had the present sofa and armchairs transferred there in 1845, where they received the brand ‘ARC’ alongside the stencil marks which are still visible under the straps. It was the painter Eugene Lami who oversaw the decoration and installation of our suite in this new chateau (Paris, National Archives, Maison d'Orléans, 300 AP I 1476, 22 May 1845). Upon the death of Madame Adélaïde, the ensemble passed down to her nephew, the prince de Joinville, and thence by descent for more than a century until sold by the Comte de Paris in his celebrated sale of 1996.