拍品专文
Ce superbe plateau en marqueterie de marbres fait partie du corpus, restreint mais fameux, des meubles de minéralogie créés durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Obéissant à un évident souci esthétique, le décor de notre plateau répond toutefois à de plus hautes exigences. En effet, l’idée est de présenter de la meilleure manière qui soit un échantillonnage de pierres, autrefois dûment identifiées et localisées sur un document remis à part.
L’engouement pour l’histoire naturelle est immense au siècle des Lumières. La botanique, la zoologie, l’entomologie connaissent un regain d’intérêt sans précédent. Au savoir empirique succède un souci constant de classification. La minéralogie sous sa forme moderne naît de ce courant-là grâce au grand savant suédois Johan Gottschalk Wallerius (1709 - 1785). C’est à lui que s’adresse le roi Gustave III pour concevoir avec Gustave Haupt le fameux cabinet de minéralogie offert au prince de Condé en 1774 (Chantilly, Musée Condé, inv. OA63). Un autre exemple important à citer est un exceptionnel secrétaire à abattant de Leleu illustré dans P. Kjellberg, Le Mobilier Français du XVIIIe siècle, Paris, 1989, p. 508 (vente Christie’s, Paris, 17 juin 2000, lot 364). La disposition du décor de notre plateau évoque également les précieuses boîtes de l’orfèvre de Dresde Johann Christian Neuber. (Musée Cognacq-Jay, inv. J530)
Notre plateau et son merveilleux dessin polychrome se révèle donc être, au-delà d’un objet de goût, une collection de minéraux répondant à un souci scientifique. Il est par ailleurs la manifestation d’un autre phénomène prépondérant au tournant des années 1770. Nourrie par l’érudition occidentale et les récents travaux de Caylus et de Winckelmann, étoffée des fantasmes de la culture classique qu’entretiennent les nouveaux chantiers de fouille, une curiosité nouvelle pour l’Antiquité s’empare des élites européennes. La pratique du Grand Tour s’intensifie alors considérablement. Ce voyage d’initiation indispensable à la bonne éducation de la haute société s’accompagne le plus souvent de commandes. Propre à évoquer le souvenir des villes traversées, à manifester le goût qu’on y a formé et à entretenir les connaissances nouvellement acquises, ce plateau fut certainement élaboré à cette occasion dans un atelier romain suivant une commande bien précise. La diversité des marbres, granites, quartzites et serpentines grecs et italiens confirment s’il était besoin cette hypothèse.
L’engouement pour l’histoire naturelle est immense au siècle des Lumières. La botanique, la zoologie, l’entomologie connaissent un regain d’intérêt sans précédent. Au savoir empirique succède un souci constant de classification. La minéralogie sous sa forme moderne naît de ce courant-là grâce au grand savant suédois Johan Gottschalk Wallerius (1709 - 1785). C’est à lui que s’adresse le roi Gustave III pour concevoir avec Gustave Haupt le fameux cabinet de minéralogie offert au prince de Condé en 1774 (Chantilly, Musée Condé, inv. OA63). Un autre exemple important à citer est un exceptionnel secrétaire à abattant de Leleu illustré dans P. Kjellberg, Le Mobilier Français du XVIIIe siècle, Paris, 1989, p. 508 (vente Christie’s, Paris, 17 juin 2000, lot 364). La disposition du décor de notre plateau évoque également les précieuses boîtes de l’orfèvre de Dresde Johann Christian Neuber. (Musée Cognacq-Jay, inv. J530)
Notre plateau et son merveilleux dessin polychrome se révèle donc être, au-delà d’un objet de goût, une collection de minéraux répondant à un souci scientifique. Il est par ailleurs la manifestation d’un autre phénomène prépondérant au tournant des années 1770. Nourrie par l’érudition occidentale et les récents travaux de Caylus et de Winckelmann, étoffée des fantasmes de la culture classique qu’entretiennent les nouveaux chantiers de fouille, une curiosité nouvelle pour l’Antiquité s’empare des élites européennes. La pratique du Grand Tour s’intensifie alors considérablement. Ce voyage d’initiation indispensable à la bonne éducation de la haute société s’accompagne le plus souvent de commandes. Propre à évoquer le souvenir des villes traversées, à manifester le goût qu’on y a formé et à entretenir les connaissances nouvellement acquises, ce plateau fut certainement élaboré à cette occasion dans un atelier romain suivant une commande bien précise. La diversité des marbres, granites, quartzites et serpentines grecs et italiens confirment s’il était besoin cette hypothèse.