Pierre Soulages (Né en 1919)
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … 显示更多 Provenant d'une collection privée, New York
Pierre Soulages (Né en 1919)

Peinture 81 x 100 cm, 12 avril 1969

细节
Pierre Soulages (Né en 1919)
Peinture 81 x 100 cm, 12 avril 1969
signé 'Soulages' (en bas à droite); signé et daté 'SOULAGES 12 Avril 69' (sur le châssis); daté '12.4.69' (au dos)
huile sur toile
81 x 100 cm.
Peint le 12 avril 1969.

signed ‘Soulages’ (lower right); signed and dated ‘SOULAGES 12 Avril 69’ (on the stretcher); dated ’12.4.69’ (on the reverse)
oil on canvas
31 7/8 x 39 3/8 in.
Painted on the 12th April 1969.
来源
Gimpel Fils Gallery, Londres
Gimpel Weitzenhoffer Gallery, New York
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en 1975
出版
P. Encrevé, Soulages: L'œuvre complet Peintures, Volume II: 1959- 1978, Paris, 1995, No. 629 (illustré en couleurs p. 182).
注意事项
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent. In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
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« La réalité d’une peinture naît du triple rapport qui s’établit entre celui qui peint, la chose peinte et celui qui la regarde. Toute la réalité du tableau est contenue dans cette trilogie. C’est donc une réalité mouvante, multiple et constamment nouvelle, puisque ce rapport à trois se modifie sans cesse. »
‘The reality of a painting is born from the triple relationship which is established between him who paints, the thing painted and the person who looks at it. All the reality of the picture is contained in this trilogy. It is thus a moving, multiple and constantly new reality, since this relationship of three is constantly changing.’
– Pierre Soulages

De Peinture 81 x 100 cm, 12 avril 1969, œuvre limpide et impressionnante de Pierre Soulages, se dégage une clarté chaude et sereine. Longtemps conservée à l’abri des regards, elle est restée au sein de la même collection privée pendant plus de 40 ans (depuis 1975). Fruit de l’assurance qui caractérise le travail de l’artiste à la fin des années 1960, cette composition trouve sa richesse dans la simplicité de son exécution. Une étendue noire dévore la toile d’un mètre de large, que transpercent des rayons aux nuances soutenues d’acajou et d’ambre – bruns translucides appliqués sur un fond blanc éclatant. Bordée par quelques fibres immaculées en haut et en bas du tableau, l’obscurité centrale semble dépendre d’une structure faite de barres verticales unies venant renforcer le caractère calligraphique et architectural de l’ensemble. En effet, bien que son œuvre soit volontairement dépourvue de références, Pierre Soulages se trouve des affinités avec certains architectes, dont les créations partagent avec les siennes une logique monumentale. Comme un grand édifice, Peinture 81 x 100cm, 12 avril 1969 est une pièce intemporelle et muette qui se suffit à elle-même, une source d’émerveillement inépuisable pour qui la contemple.
Pour James Johnson Sweeney, conservateur du Guggenheim à New York et défenseur précoce de Pierre Soulages, l’aspect architectural des peintures de l’artiste à la fin des années 1960 s’explique par leur subtile luminosité. « [L]à où d’imposantes formes verticales créaient un contraste saisissant avec l’arrière-plan clair de ses premiers tableaux, la fin des années 1960 fait la part belle aux couleurs sombres, généralement illuminées par un éclat inattendu dans un coin ou un autre de la toile, » écrit-il. « Cette tendance n’est pas sans rappeler Architecture, essai sur lart du Français Étienne-Louis Boullée, un architecte visionnaire du XVIIIe siècle, que Soulages admire beaucoup : "Si je peux empêcher la lumière du jour de toucher directement l’objet et faire en sorte qu’elle le pénètre sans que le spectateur ne voie d’où elle provient, cette clarté mystérieuse produit des effets enchanteurs, presque magiques." » (J. Johnson Sweeney, Pierre Soulages, New York, 1972, p. 25).
C’est cette magie qui anime Peinture 81 x 100cm, 12 avril 1969 : derrière ses éclairs de lumière fauve, le geste fugace de l’artiste disparaît, comme s’ils émanaient de la structure même du tableau. Si l’on fait fi de l’expressionnisme abstrait – anecdotique – des contemporains de Pierre Soulages, l’œuvre s’apparente à un instantané poétique plutôt qu’à un récit, à une corde plutôt qu’à une mélodie. Avec elle, le temps s’arrête. « Je préfère parler de tension et de rythme que de mouvement, » explique le peintre. « De forme, aussi, car il s’agit de façonner la matière et la lumière » (P. Soulages, citation tirée de « Les instruments de la peinture », Pierre Soulages : Outrenoir : Entretiens avec Françoise Jaunin, Lausanne, 2014, p. 92).
Les tableaux que signe Soulages à la fin des années 1960 s’affranchissent en grande partie des rouges, bleus et ocres audacieux qu’il avait commencé à utiliser pendant la décennie précédente. « En 1968-70, je me suis lancé dans une série de peintures en noir et blanc, revenant à ce que certains ont qualifié d’"ascétisme cistercien", » se rappelle l’artiste. « Ce retour aux sources était nécessaire, j’en avais vraiment besoin » (P. Soulages, citation tirée de G. Boudaille, « L’art n’a pas besoin d’anecdote », Lettres françaises, Paris, 31 mai 1972). Un retour aux sources qui ne s’arrête pas là, puisqu’avec des toiles comme Peinture 81 x 100 cm, 12 avril 1969, le peintre se projette près de 20 ans en arrière pour flirter avec ses premières compositions, abstraites et unies, confectionnées avec du brou de noix. Si l’œuvre considérée est une huile sur toile, elle fait écho aux tons chauds et évocateurs ainsi qu’aux jeux d’opacité qui étaient ceux de Pierre Soulages lorsqu’il utilisait le brou de noix. Dépassant la théâtralité angulaire de ces premiers travaux, elle atteste de la virtuosité de son créateur, dont la vision, détermination fluide et obstinée, se cristallise sur un fond blanc étincelant. Peinture 81 x 100 cm, 12 avril 1969 est rigoureuse sans être austère. Impénétrable et généreuse, son obscurité rayonne.
Impressive, lucid and serene, Peinture 81 x 100cm, 12 avril 1969 is a painting of warm clarity by Pierre Soulages. Held in the same private collection since 1975, it has been unseen in public for over four decades. The composition painted with the assurance typical of the artists late-1960s period– is rich in its simplicity. A broad expanse of black consumes much of the metre-wide canvas; it is lit from within by glimmers of deep mahogany and amber, created by translucent browns washed over a bright white ground beneath. At the upper and lower edges, sharp glimpses of that white frame the illumined black with paper-cut purity. Solid, vertical bars appear to scaffold the central darkness, heightening the impression of a calligraphic or architectural presence. Indeed, while his work is resolutely non-referential, Soulages feels an affinity with certain architects whose creations share the monumental logic of his own. Like a great building, Peinture 81 x 100cm, 12 avril 1969 is a timeless, wordless, self-sufficient form that is inexhaustible i n its encounter with the viewer.
James Johnson Sweeney, an early champion of Soulages while curator of the Solomon R.Guggenheim Museum in New York, associated this architectural aspect of the late-sixties paintings with their subtle luminosity. [W]here in his early work his dominant vertical forms stood out in strong contrast against a light ground, Sweeney wrote, toward the end of the sixties we find many of his canvases almost drowned in an infinitude of sombre tones, but usually brightened in one quarter or another by a surprise gleam of light. And we are reminded of the statement of the visionary eighteenth-century French architect Etienne-Louis Boullée in his Treatise on Architecture, which Soulages admires: If I can prevent the daylight from arriving direct and make it penetrate without the spectator seeing where it comes from the resultant effects of this mysterious light produce a wonderful impression, a sort of magic, truly enchanting”’(J. Johnson Sweeney, Pierre Soulages, New York, 1972, p. 25).
Just such a magic enlivens Peinture 81 x 100cm, 12 avril 1969, whose flashes of tawny light cannot be traced to any gestural, temporal movement of the painters brush, but seem born of the enigmatic structure of the painting itself. Absent the anecdotal motion of Soulages Abstract Expressionist contemporaries, the work can be likened to an instant poetic image as opposed to a narrative, or a chord as opposed to a melody. The painting brings time to a standstill. Rather than movement, I preferto talk of tension, Soulages has said. And rhythm, yes. We can also say form: a shaping of matter and light (P. Soulages, quoted in Les instruments de la peinture’, Pierre Soulages: Outrenoir: Entretiens avec Françoise Jaunin, Lausanne 2014, p. 92).
Soulages works of the late 1960s were largely without the bold colours reds, blues and ochres that he had begun to use in the previous decade. In 1968-70, he recalled, I began making a series of black-on-white paintings, returning to a Cistercian asceticism as some have called it. I personally felt the deep need, the requirement for this return(P. Soulages, quoted in G. Boudaille, Lart na pas besoin danecdote’, Lettres françaises, Paris, 31 May 1972). Paintings like Peinture 81 x 100cm, 12 avril 1969 saw a return in another sense, too, to his first unified abstract compositions of some two decades earlier, which he created using brou de noix, a dark brown stain brewed from walnut husks. While the present work is in oil paint, it echoes the warm, resonant tones and the play of translucency and opacity that Soulages achieved with the walnut pigment. Moving beyond the angular drama of those early works, it sees the artist mastering his medium to bring his vision into fluid, single-minded resolve against ever-more brilliant white. Peinture 81 x 100cm, 12 avril 1969 is rigorous but far from austere, glowing in its generous, mysterious darkness.

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