Henri Le Sidaner (1862-1939)
Collection particulière, France
Henri Le Sidaner (1862-1939)

Neige

细节
Henri Le Sidaner (1862-1939)
Neige
signé 'LE SIDANER' (en bas à droite)
huile sur toile
60 x 73.1 cm.
Peint à Harfleur en 1917

signed 'LE SIDANER' (lower right)
oil on canvas
23 5/8 x 28 ¾ in.
Painted in Harfleur in 1917
来源
Galeries Georges Petit, Paris.
Acquis par la famille du propriétaire actuel vers les années 1970.
出版
Y. Farinaux-Le Sidaner, Le Sidaner, L’œuvre peint et gravé, Paris, 1989, p. 148, no. 363 (illustré).
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Alors que les divers écrits au sujet de Le Sidaner soulignent le silence poudreux qui émane de son œuvre, son contemporain Paul Signac ira encore plus loin en décrivant l'ensemble de la carrière de l'artiste comme un cheminement vers l'élimination progressive de la figure humaine : « Son œuvre affiche un goût prononcé pour les atmosphères tendres, douces et silencieuses. Peu à peu, il est même allé jusqu'à supprimer toute présence humaine de ses tableaux, comme s’il craignait que la moindre forme humaine puisse perturber leur silence étouffé » (cité in Y. Farinaux-Le Sidaner, op. cit., p. 31).
Peint en 1917, le présent tableau donne à voir le canal de la pittoresque ville d'Harfleur. À la fois hymne à l'idéologie symboliste et modèle de technique néo-impressionniste, Neige témoigne de la faculté de l'artiste à construire « des tableaux chargés symboliquement et empreints d'une atmosphère singulière, qui figurent la ville plongée dans la quiétude onirique du crépuscule » (I. Mössinger et K. Sagner, Henri Le Sidaner, Chemnitz, 2009, p. 39).
Catherine Lévy-Lambert aurait très bien pu avoir ce tableau à l'esprit lorsqu'elle décrivait la faculté du peintre à saisir « l'heure incertaine où le jour s'apprête à mourir » (C. Mauclair, Henri Le Sidaner, Paris, 1928, p. 31) ; ce même moment que le critique d'art Camille Mauclair a si pertinemment nommé « l'heure Le Sidaner » (cité in R. Le Sidaner, ‘Le peintre Henri Le Sidaner tel que je l'ai connu’, in Henri Le Sidaner, cat. exp., Musée Marmottan, Paris, 1989, p. 11).
La sensation ténue de mystère et la poésie délicate qui émanent cette œuvre sont autant de vestiges du symbolisme qui marque le début de la carrière du peintre ; la palette versicolore, les contrastes finement travaillés et l'application expressive et souple des pigments dénotent, quant à eux, de l'héritage impressionniste du peintre. Cette dualité n'est guère passée inaperçue auprès de Mauclair qui estime que, « né de l'impressionnisme, [Le Sidaner] est autant le fils de Verlaine que des scènes enneigées de Monet » (ibid., p.12).
Souvent comparé à Monet pour sa manière de manipuler la couleur afin de rendre la lumière, Le Sidaner se démarque toutefois de ses aînés impressionnistes par le fait qu'il peint rarement en plein air. Le plus souvent, il esquisse sur le vif les scènes qu'il découvre en arpentant la ville, pour ensuite s'en remettre à son imagination pour élaborer ses compositions. Peint de mémoire, Neige est une expression intime de l'esprit de Le Sidaner, qui ouvre ainsi un champ inédit de rhétorique symboliste à travers la « musicalité » de ses couleurs (ibid., p. 66) et son « goût prononcé pour les atmosphères tendres, douces et silencieuses » (Y. Farinaux-Le Sidaner, op. cit., p. 31).

Writings on Le Sidaner tend to focus on the silence exemplified in his work, and his contemporary Paul Signac even went so far as to characterize Le Sidaner's entire career as a progression towards the elimination of human figures: "His œuvre displays a taste for tender, soft and silent atmospheres. Gradually, he even went so far as to eliminate all human presence from his pictures, as if he feared that the slightest human form might disturb their muffled silence" (quoted in Y. Farinaux-Le Sidaner, op. cit., p. 31).
Painted in 1917, the present painting depicts the canal in the picturesque town of Harfleur. An ode to symbolist ideology and a model of Neo-Impressionist execution, Le Sidaner’s Neige exemplifies the artist’s ability to construct “symbolically charged, atmospheric images with veiled views of the town in the dreamy stillness of twilight” (I. Mössinger and K. Sagner, Henri Le Sidaner, Chemnitz, 2009, p. 39). Catherine Lévy-Lambert could easily be thinking of the present painting when she describes the artist's ability to capture "the indistinct hour when the day is about to die" (C. Mauclair, Henri Le Sidaner, Paris, 1928, p. 31). It is the hour that the critic Camille Mauclair has evocatively termed "l'heure Le Sidaner" (quoted in R. Le Sidaner, ‘Le peintre Henri Le Sidaner tel que je l'ai connu’, in Henri Le Sidaner, exh. cat., Musée Marmottan, Paris, 1989, p. 11).
The sense of understated mystery and gentle poetry, evident in the present work, was Le Sidaner's artistic inheritance from his Symbolist-inspired early years; while the highly-keyed palette, subtly worked contrasts and painterly application of pigment owed its debt to Impressionism. This dual aspect of his art was touched on by Mauclair who wrote: "born out of Impressionism, [Le Sidaner] is as much the son of Verlaine as of the snow scenes of Monet" (ibid., p. 12).
Often compared to Monet for his portrayal of light through the manipulation of color, Le Sidaner differed from the older generation of Impressionists in that he rarely painted outdoors. Le Sidaner would quickly sketch the scenes he observed as he walked through the maritime town, later crafting the compositions from his imagination. Painted from memory, Neige is an intimate manifestation of the artist’s psyche. Le Sidaner breached a new realm of symbolist rhetoric through his “musical quality of colour” (ibid., p. 66) and “taste for tender, soft and silent atmospheres” (Y. Farinaux-Le Sidaner, op. cit., p. 31).

拍品专文

Veuillez noter que cette œuvre fait l’objet d’une demande de prêt pour l’exposition Henri Martin-Henri Le Sidaner, itinérante au Japon qui débutera à l'été 2021.

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